Jerzy Skolimowski

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99491
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Jeremy Fox »

Tiens, pour oublier ta déception Essential Killing (que je n'aime pas non plus), tente à l'occasion Le Bateau Phare, excellent film à suspense, très tendu. D'ailleurs, pas revu depuis une éternité ; pas facile à dégoter avec stf à priori.
Edouard
Accessoiriste
Messages : 1717
Inscription : 24 oct. 14, 09:28

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Edouard »

Jeremy Fox a écrit :Tiens, pour oublier ta déception Essential Killing (que je n'aime pas non plus), tente à l'occasion Le Bateau Phare, excellent film à suspense, très tendu. D'ailleurs, pas revu depuis une éternité ; pas facile à dégoter à priori.
C'est noté, merci. :wink:
Sinon, malgré cette déception, Le Cri du Sorcier m'intrigue au plus haut point.
Image
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Flol »

Tu peux aussi tenter Moonlighting, c'est vraiment très bien.
Edouard
Accessoiriste
Messages : 1717
Inscription : 24 oct. 14, 09:28

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Edouard »

Ratatouille a écrit :Tu peux aussi tenter Moonlighting, c'est vraiment très bien.
Je connais, j'aime bien. Je n'ai vu que quelques épisodes diffusés sur FR3. C'est très sympa. Et puis j'aime bien Willis dans ce registre.













:uhuh:
C'est noté aussi. J'aime bien Jeremy Irons, donc ça peut le faire :wink:
On en pourra pas dire que je suis buté concernant un cinéaste dont je n'aime pas un film.
Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99491
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Jeremy Fox »

Et puis, même si tu n'apprécies pas le film, tu ne pourras que nous remercier de t'avoir conseillé Deep End car, comme tout le monde, tu tomberas en principe amoureux de Jane Asher.
bruce randylan
Mogul
Messages : 11652
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Jerzy Skolimowski

Message par bruce randylan »

Ratatouille a écrit :C'est incroyable que ce topic soit remonté. Parce que j'ai justement rêvé cette nuit que j'interviewais Skolimowski.
Voilà, c'est tout. :D
Fais gaffe, il aime bien poser des lapins... :evil:

Curieusement en 2001, il était vachement plus accessible (Le Festival de Belfort lui avait rendu hommage et il acceptait toutes les interviews, même celle d'étudiants en BTS audiovisuel qui n'avait jamais entendu parlé de lui :uhuh: )
Jeremy Fox a écrit :Tiens, pour oublier ta déception Essential Killing (que je n'aime pas non plus), tente à l'occasion Le Bateau Phare, excellent film à suspense, très tendu. D'ailleurs, pas revu depuis une éternité ; pas facile à dégoter avec stf à priori.
J'aimerai bien le revoir celui-là. Sur le moment, j'avais été déçu car on ne reconnaissait pas vraiment son style et sa pâte mais c'est vrai que c'était plutôt prenant. :)
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Flol »

Jeremy Fox a écrit :Et puis, même si tu n'apprécies pas le film, tu ne pourras que nous remercier de t'avoir conseillé Deep End car, comme tout le monde, tu tomberas en principe amoureux de Jane Asher.
Attention : on peut à la fois tomber amoureux de la demoiselle, et bien se faire chier devant le film.
Avatar de l’utilisateur
Dale Cooper
Accessoiriste
Messages : 1795
Inscription : 4 nov. 14, 23:03
Localisation : Twin Peaks

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Dale Cooper »

Jeremy Fox a écrit :Et puis, même si tu n'apprécies pas le film, tu ne pourras que nous remercier de t'avoir conseillé Deep End car, comme tout le monde, tu tomberas en principe amoureux de Jane Asher.
Oui et puis "Die Tonight" de Cat Stevens, c'est pas de la merde, ni cette superbe scène de déambulation nocturne sur la musique de Can. Voilà déjà autres deux bonnes raisons musicales.

Avatar de l’utilisateur
Thaddeus
Ewok on the wild side
Messages : 6143
Inscription : 16 févr. 07, 22:49
Localisation : 1612 Havenhurst

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Thaddeus »

.
Dernière modification par Thaddeus le 7 janv. 24, 12:44, modifié 9 fois.
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18363
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Kevin95 »

Ratatouille a écrit :Tu peux aussi tenter Moonlighting, c'est vraiment très bien.
J'adore, je me suis réconcilié avec le réalisateur avec ce film donc je me joins au conseil de Rata. :wink:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Harkento
Assistant opérateur
Messages : 2754
Inscription : 12 oct. 11, 18:05
Liste DVD
Localisation : Lyon

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Harkento »

Thaddeus a écrit : "Deep End"
Malgré sa lucidité tranchante, ses élans de noirceur et de cruauté, le film est une comédie, ponctuée d'instants burlesques souvent irrésistibles. Tout en candeur, malice, curiosité, John Moulder-Brown évoque un Antoine Doinel passé outre-Manche. Quand il ne file pas sur son vélo, il court à perdre haleine dans un parc en hiver ou il a, au fin fond de l'eau, des visions de sirène ondulante parmi les reflets de javel.

Image
Tu m'enlève les mots de la bouche ! Ayant découvert Baisers volés à peine un an après Deep end, je me suis pris plusieurs fois à penser au film de Jerzy avec les déambulations urbaines et les errements d'Antoine. Avec Le lauréat, ces trois films sont pour moi les plus grands films sur la jeunesse sortis entre les années 60 et 70 ; et même à notre époque, je ne me souviens pas avoir vu, sur ce même sujet, des films aussi puissants, beaux, évocateurs, émouvants, tous les trois portés par une mise en scène prodigieuse, habités par un vrai souffle. A part peut être le Peril Jeune de Klapisch ... Tout ça pour dire qu'à eux trois, ils ont à mes yeux parfaitement saisis les tourments et les interrogations de la jeunesse (de l'adolescence au début de la vie d'adulte), et qu'on a jamais fait mieux par la suite parce que tout est dit et bien dit.
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13984
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Alexandre Angel »

J'ai par erreur déjà poster ce message sur le topic consacré à la capture de THE SHOUT.
A Xavier Jamet
Par rapport à votre article sur THE SHOUT, attention aux p'tites approximations : John Hurt, avant ce film, n'avait pas jouer que dans des films obscurs. Il a notamment le rôle principal de DAVEY DES GRANDS CHEMINS de John Huston (1970) même si c'est un film mineur. Et surtout, surtout, il est inoubliable dans le génial ETRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE, de Richard Fleischer (1971) en mari alcoolique et pleurnichard. D'autre part, ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX, c'est de Sidney Pollack pas de Robert Redford !!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99491
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Jeremy Fox »

Le Cri du sorcier (The Shout) - 1978

Certes la mise en scène est intrigante, Skolimowski utilise à merveille les paysages anglais à sa disposition et Alan Bates est formidable ! Ceci étant dit, je ne me suis jamais intéressé ni à l'histoire (que j'ai parfois trouvé ridicule) ni aux personnages (John Hurt a rarement été aussi fade je trouve). Un film étrange au ton assez unique mais qui ne m'a absolument pas touché ; j'étais même assez content que ça se termine. Autant Deep End fut une sacré belle surprise autant The Shout m'a énormément déçu.
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Re: Jerzy Skolimowski

Message par Anorya »

Un peu comme Thaddeus et un mois de décalage après...
Thaddeus a écrit :Ah, l'occasion ou jamais de faire part de mon enthousiasme à mon tour et mettre ici ce que j'ai écrit sur mon film du mois de mai.
Voici une petite chronique sur ce qui fut mon film du mois de juin. D'emblée pardon pour la taille des captures que je n'ai pas eu le temps de rétrécir. :|
Je précise que je n'avais pas lu l'excellente chronique de Classik au moment de la rédaction.

======
Le cri du sorcier (Jerzy Skolimowski - 1978)
Image
Comme chaque année, le docteur Robert Graves organise un tournoi de cricket entre les membres de son asile psychiatrique et les habitants du petit village qui l’héberge. Afin d’arbitrer la partie, il s’associe à un mystérieux patient, Crossley, persuadé d’avoir le pouvoir surnaturel de tuer grâce à son cri. Plus intéressé par la discussion que par le fait de compter les points, le malade se lance dans le récit de sa vie, marqué par l’apprentissage de la magie avec une tribu aborigène d’Australie, au cours duquel il a tué ses deux enfants. Mais ce n’est que le début d’un parcours terrifiant, qui va le mener chez les Filding, un couple anglais tout ce qu’il y a de plus normal, sur lequel il va exercer son emprise maléfique.
Image Image
Image Image
Une folle histoire probablement racontée par un fou
Après 1967 et son départ (pour reprendre son film éponyme avec Jean-Pierre Antoine-Doinel Léaud) de Pologne puis de Belgique, Jerzy Skolimowski se pose pour un long moment dans les terres de la Perfide Albion. Pendant près de deux décennies il va livrer une bonne poignée de films importants dont Deep end, Travail au noir, Le bateau-phare et donc ce fascinant Cri du sorcier.

Fascinant dans sa manière d'entremêler réalité et onirisme afin de mieux montrer l'emprise d'un individu hors du commun sur un couple. Dès le début (et c'est ce qui fait sa force), le film va jouer sur l'incertitude et d'une certaine manière les échanges (conscients quand il se met en place pour le spectateur, inconscients dans son récit entre le triangle formé par le couple et le sorcier, on y reviendra). Dès le début et qu'apparaît le titre, l'image est brouillée avant qu'un dézoomage nous montre que ce n'est pas la nuit mais le jour et non une colline perdue mais des dunes de sables de la côte anglaise où un homme erre, non pas en ligne droite mais de manière sinueuse, à l'image du récit qui alternera flashbacks et retour au temps présent.

Un homme perdu précisera-t-on, et étranger au pays, comme importé directement en songe d'Australie. Détail qui a son importance puisqu'il n'apparaîtra plus par la suite que lors d'un rêve fugace qui s'imposera aux époux Fielding comme une prémonition de mauvais augure, le signe que Crossley arrive lentement pour assoir sa domination.
Image Image
Un court et fuyant échange de regards au début du film qui ne fait sens qu'à la fin ou lors d'un second visionnage.
Rêve qui marque déjà une scission dans le couple paisible des Fielding, là où l'homme y voit comme une menace, la femme y trouve du merveilleux. Cet homme vêtu comme venu du passé arrive en pointant un curieux objet : un os taillé qui tue lentement et inéluctablement sa victime. Le court passage en caméra subjective pour arriver à la crête où les Fielding faisaient leur sieste et se retournent en ne voyant rien ne fait que déclencher lentement alors la menace qui s'installera grandissante comme un lent malaise.

Un premier échange s'instaure à ce moment là tant dans le récit du passé qui nous est conté que dans l'histoire au présent. C'est remarquable parce qu'à partir de simples objets, Skolimowski et son scénariste Michael Austen tracent à la ligne rouge des traits tant dans la chronologie des évènements que des liens entre les personnages afin de mieux déstabiliser notre perception de ce qui est "réel" et ce qui est faussé : Un bout d'os taillé ressort de la veste de Crossley alors qu'il n'a pas encore commencé son récit à Tim Curry. Ce même bout d'os est ce que pointe l'aborigène maléfique du songe dans le récit de Crossley. Juste après le rêve, Rachel s'aperçoit avoir perdu sa boucle de sandale au profit d'un morceau d'os pas encore taillé pour devenir l'objet diabolique qui se trouve pratiquement à la même place dans le sable (captures suivantes un peu plus loin).

L'étonnement s'installe. Pour un peu un renard qui parle surgirait déjà en nous disant que le chaos règne qu'on ne serait pas plus étonné. :mrgreen:
Image Image
Image Image
"Je vais la raconter d'une autre manière... Les faits ne changent pas mais... l'histoire est réelle dans les moindres détails mais, je... je change l'ordre des évènements et je... je varie la graduation parce que ça la rend plus vivante. Il faut qu'elle soit vivante... Qu'elle ait un peu de suspense.

Êtes vous allé vous promener dans les dunes près d'ici ?"
Quand il se confie à Robert Graves (Tim Curry), oreille neutre de l'histoire qui va suivre et témoin auprès du spectateur, Crossley (Alan Bates) ne fait qu'endosser la volonté de Jerzy Skolimowski puisque ce travail de conteur est par extension celui du réalisateur (mais aussi du monteur et du scénariste bien sûr). Les échanges d'objets et d'idées qui participent à la déperdition du réel sont donc en quelque sorte un travail de montage. La fameuse boucle disparue apparaîtra plus tard dans la main de Crossley juste avant qu'il ne lance son fameux cri, presque sûr de sa victoire sur un incrédule. Ou bien la touche-t-il en réflexe pour se donner du courage ? L'os revient aussi à ce moment là et atterrira plus tard dans le gobelet de la salle des bains qui contient les brosses à dents. On peut y voir aussi bien l'emprise de Crossley sur le couple que sur le récit en lui-même dans la manière de constamment marquer son territoire, quitte à se vanter un peu, expliquer ses secrets (l'anecdote d'une pierre où cacher son âme), ce qui signera pourtant plus ou moins sa perte.
Image Image

///

Image Image
Crier à en perdre (h)alien
Et puis il y a le cri, le fameux cri qui tue.
Dans les arts martiaux, le cri de combat est ce qui précède la bataille quand il n'accompagne pas un coup. Il sert tout autant à la concentration du combattant qu'à la déconcentration de celui qui est combattu. Ici le cri précède toute vélléité de combat, n'accompagne même aucun mouvement, il est lancé en pleine puissance avec l'assurance fatale de décimer l'adversaire. A ce stade du récit, il nous en faut peu pour qu'on bascule du côté du fantastique pur, du film d'épouvante. Mais il suffira d'un cri pour que nos certitudes vacillent et que le pauvre John Hurt en fasse les frais (*).

Il est dit que c'est Skolimowski lui-même qui s'enregistra (avant mixage) pour le fameux cri. Ce qui est plus sûr c'est que le film utilise très bien le dolby stéréo pour le son et justement le fameux cri. Avec le recul c'est sans doute ce même cri qui est le vrai personnage du film : on nous l'annonce avant qu'il ne soit poussé pour mieux nous allécher, puis il arrive, tétanisant (vraiment), met sur les genoux et on en vient presqu'à le craindre s'il revient (ce qu'il fera dans le final du film. Et le réalisateur d'éclipser ce nouveau cri en le plaquant sur des images figées zoomées et dézoomées comme si le temps même du récit s'arrêtait cette fois fatalement).
Image

Image

Image
Dans la texture sonore du film, il faut noter d'ailleurs le remarquable travail de Rupert Hine pour tout ce qui est électronique ainsi que Mike Rutherford & Tony Banks de Genesis (respectivement bassiste et clavieriste) pour la bande-son. Cette dernière, jamais éditée en disque et on peut le déplorer (toutefois le premier album solo de Banks contient le morceau from the undertow qui reprend plus ou moins le thème principal du Cri du sorcier), se situe à l'orée de leurs travaux avec Genesis en mettant toutefois un pied bienvenu dehors. A l'époque fin 1978, Genesis vient d'achever une tournée monumentale suite à l'album And then they were three et les divers membres du groupes éprouvent le besoin de se ressourcer. Entre leurs premiers projets solos à venir, Banks et Rutherford sautent donc sur l'occasion que leur fait Skolimowski, qu'ils en soient remerciés.

Dans le son, il faut s'imaginer qu'on est à la fois très proche du lyrisme et de la richesse musicale provenant de la seconde vie du groupe (1975 à 1978 quand le guitariste Steve Hackett est encore avec le groupe avant de finalement convoler lui aussi comme le père Gabriel vers une carrière solo) avec pourtant des brumes sonores (et instrumentales donc vu qu'ici on a pas l'ami Phil) et le bruit du vent qui ne peuvent que faire penser aussi en partie au Tangerine Dream de ces années 70, quand les teutons étaient encore avec de l'équipement analogique et non le digital froid des années 80. Remarquable et fascinant travail sonore donc qu'on ne peut regretter d'autant plus qu'il n'y ait pas de bande originale. A chaque fois je ne peux m'empêcher à des passages issus de l'album Wind & Wuthering sans pourtant que ça s'en rapproche de trop.
Image

Image

Image

S'approprier un objet personnel pour mieux posséder son propriétaire ou simple pensée du désir de Crossley (avec le montage qui insert une image de Rachel sur son lit --Susannah York--) qui se concrétisera par la suite ?
Méconnu pour certains, culte pour d'autres, irritant pour d'autres encore, ce qui est sûr, c'est que le film ne laissera personne indifférent. Me situant dans la seconde catégorie (pour l'anecdote, c'est un film que j'ai longtemps cherché pendant de nombreuses années, désespérant d'une possible réédition. Du coup la très belle édition d'elephant films me satisfait pleinement), je ne pourrais évidemment que conseiller de se pencher dessus, juste pour essayer quoi, comme ça (mais il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film (et du coup la chronique de Classik complète assez bien). Tenez la séquence inspirée de Francis Bacon, qui sert d'inspiration pour un passage noir et blanc/couleur pour une photo de modèle à quatre pattes qui inspire aussi une courte scène du film. Ou cette image surréaliste de Crossley à table avec Rachel juste à côté de lui, la tête au niveau de la table comme un petit chien qui réclame sa pitance...).
Qui sait, vous ne serez probablement pas déçus du voyage, il faut le tenter cela dit... :wink:




(*) Oui bon, pardon pour ce jeu de mot vaseux. Je sais que la présence de John Hurt ne le justifiait pas particulièrement mais bon... :oops:
Image
Avatar de l’utilisateur
cinéfile
Assistant opérateur
Messages : 2267
Inscription : 19 avr. 10, 00:33
Localisation : Bourges

Re: Jerzy Skolimowski

Message par cinéfile »

Je viens de découvrir Travail au noir (aka « Moonlighting »). C’est peu dire que j’attendais Skolimowski au tournant après la déception de Deep End, dont j’espérais beaucoup.

Et bien j’ai trouvé ça remarquable sur tous les plans. C’est d'abord tendu comme un thriller (la courte durée de tournage, 4 semaines environ, est palpable et sert le film à merveille). Le propos est terriblement grinçant, noir et désespéré. Et puis, Jeremy Irons est difficilement oubliable dans la peau d’un beau salopard (voix-off glaçante), qu’on a pourtant du mal à détester complètement car sa solitude absolue bouleverse.

A noter aussi, la bande son électronique composée par Stanley Myers (aidé par un jeunot de vingt-cinq ans nommé Hans Zimmer !), discrète mais parfaitement inquiétante.

Je viens de commander le DVD de Lightship en Z1.
Répondre