A l'occasion de rétro à la cinémathèque :
Sous le signe de Rome / Nel segno di Roma (Guido Brignone, Michelangelo Antonioni, Ricardo Franco et Riccardo Freda - 1959).
Un général romain est fait prisonnier dans le royaume de Palmyre, en guerre contre l'empire Italien. Plutôt que l'exécuter, la Reine préfère en faire un esclave.
Pas moins de 4 réalisateurs, et autant de pays à la production, pour ce médiocre péplum italien (pléonasme ?
).
A la base, Guido Brignone, qui avait commencé sa carrière au muet, en était le réalisateur principal ; Freda s'occupant des scènes d'actions. Mais le premier montage s'avéra décevant et on confia à Antonioni (!) le soin de retourner une grande partie des scènes de dialogues, principalement les scènes d'intérieur semble-t-il.
Au final, on n'ose pas imaginer à quoi pouvait ressembler ce premier montage tant ce "nouveau" film demeure creux et insipide.
Tout, ou presque, est désespérément plat, à part évidement la poitrine d'Anita Ekberg dont les coutures manquent d'exploser à chaque plan ! Évidement, il est impossible de déceler le style du réalisateur de
l'Avventura dans ce péplum kitsch et raté, même si une scène sort un peu de lot (faut le dire rapidement) : un moment "romantique" prenant place à proximité des vestiges d'un ancien palais . Mais rien ne dit qu'Antonioni ai bien tourné cette séquence.
Outre l’interprétation affligeante d'Ekberg, peu aidée par l'emploi fréquent de grand angle déformant son visage (et peu à l'aise sur un cheval
), le pire est sans doute le scénario parfaitement idiot et crétin, bourré d'incohérence et de trous mal remplis plus ou moins assumés (le héros s'incrustant dans la chambre de la Reine). Dans le meilleur des cas, on ricane bêtement même si le film n'est malheureusement (?) pas un nanar : la reine nourrissant le paon dans sa chambre, la cueillette des nénuphars, les références maladroites à Jésus et autres combats où les acteurs visent avec application uniquement l'épée de leur adversaires, pourtant en défense. La formation de l'école militaire est à revoir.
Car oui, les séquences d'action signées Freda sont également bien décevantes à commencer par la bataille finale qui ne fait jamais illusion. Il faut dire que revoir les 4-5 mêmes actions filmées (ou non) par plusieurs caméras, disséminées tous les 10 plans ne suffit pas à faire croire à une bataille épique. Surtout les sortes de catapultes à lances dont la portée est de 3 mètres.
A voir donc comme une curiosité hardcore pour complétiste (d'alleurs Sergio Leone est co-scénariste et réalisateur de seconde équipe).