Jacques Rivette (1928 - 2016)
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Les premiers Rivette
Paris nous appartient (Jacques Rivette, 1960) :
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Premier long métrage de Rivette. Toute la Nouvelle Vague défile. On y voit Jean-Luc Godard ou Claude Chabrol, tout jeunes et b... tout jeunes.
Mais loin de cet apparat people qu'une superficialité intempestive m'invite à noter, même brièvement, c'est Paris qui est mis en lumière, assez joliment d'ailleurs, un Paris passé, de 1960, un Paris noir&blanc, doisnesque pour ainsi dire, avec des plans de rues de Montmartre sans voiture, des ponts desquels on entend les cloches sonner, une Seine sans bateaux mouches mais également un Paris des chambres de bonnes, avec ses parois martyrisées par l'érosion du quotidien, ses graffitis antiques etc.
Plus encore que ces plans en mouvement ou inertes qui encagent de bien belle manière les comédiens dans ce Paris de carte postale, c'est surtout un rythme lent, très lent, et pourtant très agréable, des comédiens mis en scène d'une façon quelque peu étrange, entre théâtre et naturalisme, je ne saurais définir, quelque chose à part.
Et puis un scénario alambiqué, un mystère qui n'en finit pas, qui donne par moments des allures de polar, de suspense voire de fantastique à une histoire qui demeure floue jusqu'au bout. Peu importe ce qui est dit, ce qui est raconté, je suppose que Rivette n'en sait rien non plus. On s'en fout, ce qui importe c'est cette balade, ces comédiens, cet étrange agencement entre évolution de corps, d'atmosphères, ombres et lumière, phrases, regards.
Il est vrai que l'on voit cependant passer ces deux heures trente. Je ne sais si j'aurais pu supporter une demi-heure de plus.
Pour mon premier Rivette, je suis satisfait, sans être tombé en pamoison non plus.
********
Le coup du berger (Jacques Rivette, 1956) :
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Joli morceau que ce petit film court, une petite demi-heure qui passe avec grace.
De grâce, j'entends par là d'abord celle des actrices. La petite Virginie Vitry m'a tapé dans l'oeil. Elle a un visage d'ange. Et joue le petit démon. Mais qui est le véritable démon? Anne Doat? Que j'ai déjà vue dans des comédies populaires, avec De Funès (Mon pote le gitan et surtout Faites sauter la banque), c'est dire la redécouverte pour moi sur celui-là.
De grâce ensuite il est question dans la réalisation impeccable, sûre, incisive et pourtant d'une inventivité classieuse. J'ai encore l'agréable souvenir de ce lent, presqu'imperceptible travelling arrière, au moment de la rupture entre Vitry et Brialy, découvrant peu à peu ces deux êtres qui se séparent. L'organisation spatiale de l'appart est parfaitement mis en place pour cloisonner dans un si petit espace les deux comédiens. Magnifique moment de cinéma que cette scène.
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Premier long métrage de Rivette. Toute la Nouvelle Vague défile. On y voit Jean-Luc Godard ou Claude Chabrol, tout jeunes et b... tout jeunes.
Mais loin de cet apparat people qu'une superficialité intempestive m'invite à noter, même brièvement, c'est Paris qui est mis en lumière, assez joliment d'ailleurs, un Paris passé, de 1960, un Paris noir&blanc, doisnesque pour ainsi dire, avec des plans de rues de Montmartre sans voiture, des ponts desquels on entend les cloches sonner, une Seine sans bateaux mouches mais également un Paris des chambres de bonnes, avec ses parois martyrisées par l'érosion du quotidien, ses graffitis antiques etc.
Plus encore que ces plans en mouvement ou inertes qui encagent de bien belle manière les comédiens dans ce Paris de carte postale, c'est surtout un rythme lent, très lent, et pourtant très agréable, des comédiens mis en scène d'une façon quelque peu étrange, entre théâtre et naturalisme, je ne saurais définir, quelque chose à part.
Et puis un scénario alambiqué, un mystère qui n'en finit pas, qui donne par moments des allures de polar, de suspense voire de fantastique à une histoire qui demeure floue jusqu'au bout. Peu importe ce qui est dit, ce qui est raconté, je suppose que Rivette n'en sait rien non plus. On s'en fout, ce qui importe c'est cette balade, ces comédiens, cet étrange agencement entre évolution de corps, d'atmosphères, ombres et lumière, phrases, regards.
Il est vrai que l'on voit cependant passer ces deux heures trente. Je ne sais si j'aurais pu supporter une demi-heure de plus.
Pour mon premier Rivette, je suis satisfait, sans être tombé en pamoison non plus.
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Le coup du berger (Jacques Rivette, 1956) :
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Joli morceau que ce petit film court, une petite demi-heure qui passe avec grace.
De grâce, j'entends par là d'abord celle des actrices. La petite Virginie Vitry m'a tapé dans l'oeil. Elle a un visage d'ange. Et joue le petit démon. Mais qui est le véritable démon? Anne Doat? Que j'ai déjà vue dans des comédies populaires, avec De Funès (Mon pote le gitan et surtout Faites sauter la banque), c'est dire la redécouverte pour moi sur celui-là.
De grâce ensuite il est question dans la réalisation impeccable, sûre, incisive et pourtant d'une inventivité classieuse. J'ai encore l'agréable souvenir de ce lent, presqu'imperceptible travelling arrière, au moment de la rupture entre Vitry et Brialy, découvrant peu à peu ces deux êtres qui se séparent. L'organisation spatiale de l'appart est parfaitement mis en place pour cloisonner dans un si petit espace les deux comédiens. Magnifique moment de cinéma que cette scène.
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Re: et rivette?
Cineaste tres marginalisé de la nouvelle vague, je le connais tres mal , je sais la longueur de ses films, mais j'ai vu 2 grands films de Rivette, La religieuse, le film est plutot austere dans sa premiere partie, la vie d'un couvent tres dur, c'est une denonciation de ce qu'une jeune femme peut subir, des scenes tres fortes, puis viendra un couvent plutot libertin, ou l'on chante meme Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, chagrin d'amour dure toute une vie, il y a des scenes droles qui contrastent avec la premiere partie et equilibre le film, le film fut un sacré scandale, il aurait du representer la France au festival de Cannes l'année de la palme d'or d'Un homme et une femme, il fut interdit, l'eglise a tout fait pour repousser le plus possible sa sortie, Anna Karina fait une prestation prodigieuse, j'ai rarement vu une actrice aussi exceptionnelle dans un film, j'ai eu lors de ma premiere vision un coup de coeur immense pour ce film, je le considere comme un des plus grands films de la decennie 60, un autre film de Rivette me laisse un magnifique souvenir, La belle noiseuse esthetiquement un tres grand film, je l'ai vu dans sa version courte 2 heures, un des meilleurs films francais des années 90, que je met presque au meme niveau que Van Gogh de Pialat, j'ai également adoré ce film, et si je sais que Rivette a la reputation d'ennuyer, rien que pour ses 2 magnifiques films, j'ai le plus grand respect pour le cineaste.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Re:
Vu deux fois déjà (et j'en suis sorti plus vivant que jamais, si je puis dire !)... et je suis déjà impatient de le revoir une troisième ! Cette seule perspective est déjà le début du plaisir que j'aurai ! La première vision, en revanche, n'est pas un acte anodin, j'en conviens. Il faut être dans des dispositions particulières pour accepter de faire l'effort : un vrai labyrinthe, l'inconnu, le questionnement, la surprise, le mystère, le jeu, Paris, l'errance, le complot, Lewis Carroll, Balzac... un défi au métabolisme, la quasi-impression de faire partie physiquement d'une oeuvre d'art... bref : une expérience totale et difficilement oubliable.Roy Neary a écrit :Comme à chaque fois que le cinéma de Jacques Rivette est évoqué ici, je me permets de conseiller la vision de Out One : Spectre, un film de 12 heures et des poussières.
Si après ça vous êtes encore vivants, vous aurez mérité la médaille d'honneur de DVDClassiK.
Et puis, il y a le casting : il me semble que le simple de dire qu'en près de 13 heures, on croise Jean-Pierre Léaud, Michael Lonsdale, Juliet Berto, Bulle Ogier, Françoise Fabian, Bernadette Lafont, Jean-François Stévenin, Eric Rohmer (oui oui : grand Momo himself !), et bien d'autres... ça devait en convaincre plus d'un de sauter le pas.
Je milite farouchement pour une édition DVD de cette oeuvre incroyable (qui est tout sauf chiante, j'insiste), au foisonnement inépuisable.
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Re: Jacques Rivette
Phantom Interviewers Over Rivette (with Gilbert Adair and Lauren Sedofsky)
http://www.jonathanrosenbaum.com/?p=28298
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"Mad Max II c'est presque du Bela Tarr à l'aune des blockbusters actuels" Atclosetherange
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Re: Jacques Rivette
J'ai ce DVD MK2 de Paris nous appartient (trouvé chez Noz) dont la copie est dégueulasse et qui est recadré en 1.85 avec coupages de têtes en veux tu en voilà. Étonnant car je n'en avais jamais entendu parler ; certains personnages parlent parfois anglais et donc une ligne sur deux des sous titres est coupée sur le bas ; ce qui prouve bien le recadrage). J'ai été vérifié et c'est bien un film en 1.37 (voir les belles captures sur DVDbeaver). J'ai donc préféré arrêter le massacre au bout d'une demi-heure, une fois certain que ce n'était pas un fait exprès de la part de Rivette. D'autant plus étonnant que le test du commissaire sur son site ne parle pas du tout ça : il semblerait qu'il y ait eu deux éditions (ceci dit, pas plus curieux que ça de le voir au bon format non plus ; le cinéma de Rivette m'est assez hermétique. Mais je tenais à prévenir).
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Re: Jacques Rivette
Ah... Je ne veux pas trop m'avancer, mais je crois que le problème vient en fait de MK2 et de sa non-compatibilité (!) avec certains lecteurs ! J'ai exactement ce problème non seulement avec ce Rivette (film assez étrange par ailleurs... pas du tout parmi mes préférés d'un cinéaste pourtant majeur pour moi, même si pas mal de ses thèmes de prédilection sont déjà là : théâtre, complot...) mais aussi avec la quasi totalité de mes DVD MK2 (tous les Kiarostami sont touchés, et de mémoire, idem pour les Kieslowski et autres...)Jeremy Fox a écrit :
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Tu as un Panasonic ? As-tu essayé de passer ce DVD sur un PC ?
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Re: Jacques Rivette
Non un Sony. Je vais voir sur un autre lecteur mais à priori c'est bien le DVD qui est recadré.Amarcord a écrit :Ah... Je ne veux pas trop m'avancer, mais je crois que le problème vient en fait de MK2 et de sa non-compatibilité (!) avec certains lecteurs ! J'ai exactement ce problème non seulement avec ce Rivette (film assez étrange par ailleurs... pas du tout parmi mes préférés d'un cinéaste pourtant majeur pour moi, même si pas mal de ses thèmes de prédilection sont déjà là : théâtre, complot...) mais aussi avec la quasi totalité de mes DVD MK2 (tous les Kiarostami sont touchés, et de mémoire, idem pour les Kieslowski et autres...)Jeremy Fox a écrit :
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Tu as un Panasonic ?
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Re: Jacques Rivette
Merci pour ton retour : ça m'intéresse grandement (je pensais être le seul à avoir ce genre de souci avec les MK2).Jeremy Fox a écrit :Non un Sony. Je vais de suite aller l'essayer sur un autre lecteurAmarcord a écrit : Ah... Je ne veux pas trop m'avancer, mais je crois que le problème vient en fait de MK2 et de sa non-compatibilité (!) avec certains lecteurs ! J'ai exactement ce problème non seulement avec ce Rivette (film assez étrange par ailleurs... pas du tout parmi mes préférés d'un cinéaste pourtant majeur pour moi, même si pas mal de ses thèmes de prédilection sont déjà là : théâtre, complot...) mais aussi avec la quasi totalité de mes DVD MK2 (tous les Kiarostami sont touchés, et de mémoire, idem pour les Kieslowski et autres...)
Tu as un Panasonic ?[/spoiler]
Si tu as d'autres MK2, ça vaut peut-être le coup de "checker" deux ou trois titres, histoire de voir si c'est le même problème qu'avec moi (et d'autres ?).
Dernière modification par Amarcord le 8 déc. 14, 14:30, modifié 2 fois.
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Re: Jacques Rivette
C'est vrai en plus ! Je viens d'essayer avec VLC sur mon PC et c'est bien en 1.37.
En gros, mon lecteur Bluray Sony ne pourrait pas lire les MK2 au bon format : c'est la meilleure de l'année !!!
En gros, mon lecteur Bluray Sony ne pourrait pas lire les MK2 au bon format : c'est la meilleure de l'année !!!
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Re: Jacques Rivette
Ca s'est encore vérifié ; il passe parfaitement bien sur mon lecteur DVD Samsung mais complètement massacré sur mon lecteur Bluray Sony. C'est bien la première fois que j'en entendais parler.
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Re: Jacques Rivette
Ah... ça confirme ma thèse alors... Si tu as d'autres MK2, tu n'es peut-être pas au bout de tes surprises... (et donc, Sony et Panasonic, même combat, si je comprends bien !). Le plus étrange en effet, c'est que jamais je n'ai vu ou lu une remontée sur ce souci nulle part (ça doit pourtant toucher pas mal de gens, surtout parmi les classikiens cinéphiles éclairés )
Dernière modification par Amarcord le 8 déc. 14, 12:25, modifié 2 fois.
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Re: Jacques Rivette
Je regarderais à l'occasion ; mais pas pressé de m'en rendre compteAmarcord a écrit :Ah... ça confirme ma thèse alors... Si tu as d'autres MK2, tu n'es peut-être pas au bout de tes surprises... (et donc, Sony et Panasonic, même combat, si je comprends bien !)
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Re: Jacques Rivette
J'ai eu exactement le même problème hier avec Vampyr de DreyerJeremy Fox a écrit : C'est vrai en plus ! Je viens d'essayer avec VLC sur mon PC et c'est bien en 1.37.
En gros, mon lecteur Bluray Sony ne pourrait pas lire les MK2 au bon format : c'est la meilleure de l'année !!!
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Re: Jacques Rivette
...un DVD MK2, encore ! (Tu parles bien de l'édition française MK2 ?)Hitchcock a écrit :J'ai eu exactement le même problème hier avec Vampyr de DreyerJeremy Fox a écrit : C'est vrai en plus ! Je viens d'essayer avec VLC sur mon PC et c'est bien en 1.37.
En gros, mon lecteur Bluray Sony ne pourrait pas lire les MK2 au bon format : c'est la meilleure de l'année !!!
Avec quel lecteur as-tu eu ce problème ?
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