Eric Rohmer (1920-2010)

[Johnny Doe]

Mieux vaut tard que jamais, mon premier Rohmer :

Le Genou de Claire

C'est fantastique. Ca fait 5 minutes que j'essaie de philosopher un peu sur le film, que j'écris, j'efface, je récris. Finalement je préfère lire les autres en parler (je vais allez lire la chronique de Classik). Je dirais que je m'attendais à quelques chose de visuellement pauvre, avec un jeu décalé très marqué et je suis tombé sur un film d'une fraîcheur folle, visuellement sublime (cette façon de filmer la nature, ces paysages magnifiques, les premiers plans m'ont estomaqués), où le jeu des acteurs, malgré ce sentiment de dialogues très littéraires, très écrits, m'a paru d'un naturel étonnant (mention spécial à Brialy et Romand, tous les 2 magnifiques).

Et puis je ne sais pas si le cinéma de Rohmer philosophe toujours autant (ce n'est pas un conte morale pour rien), mais les dialogues entre Brialy et Aurora m'ont frappé par la simplicité avec laquelle Rohmer semble étudier et décrire les rapports humains de ces personnages. On tomberait sur une de ces scènes de dialogues par hasard on aurait l'impression de tomber dans une mauvaise caricature de cinéma français d'auteur, alors qu'au sein du film c'est d'une intelligence et d'une finesse folle. Ce n'est pas un maigre compliment que je vais faire à Rohmer, mais il m'a rappelé, et donné follement envie de me replonger dans, l'écriture de Kundera.

Je ne pensais pas découvrir un cinéma aussi attachant et rafraîchissant, j'ai l'impression d'avoir découvert un auteur qui pourrait devenir aussi important pour moi qu'un Sautet, Pialat ou Chabrol, ce n'est pas rien!

[Jeremy Fox]

Je ne pensais pas découvrir un cinéma aussi attachant et rafraîchissant, j'ai l'impression d'avoir découvert un auteur qui pourrait devenir aussi important pour quoi qu'un Sautet, Pialat ou Chabrol, ce n'est pas rien!

[Amarcord]

Je ne pensais pas découvrir un cinéma aussi attachant et rafraîchissant, j'ai l'impression d'avoir découvert un auteur qui pourrait devenir aussi important pour quoi qu'un Sautet, Pialat ou Chabrol, ce n'est pas rien!

+ 1
C'est très émouvant d'assister en (quasi) direct à ça : quelqu'un qui découvre (...et qui aime, surtout !) le cinéma de Rohmer.
Johnny Doe, tu ne connais pas ta chance : tu ignores encore les merveilles qu'il te reste à découvrir... Veinard, va !
(Sans compter que Le Genou de Claire me paraît être une très bonne entrée en matière).

[Rick Blaine]

Je dirais que je m'attendais à quelques chose de visuellement pauvre, avec un jeu décalé très marqué et je suis tombé sur un film d'une fraîcheur folle, visuellement sublime (cette façon de filmer la nature, ces paysages magnifiques, les premiers plans m'ont estomaqués), où le jeu des acteurs, malgré ce sentiment de dialogues très littéraires, très écrits, m'a paru d'un naturel étonnant (mention spécial à Brialy et Romand, tous les 2 magnifiques).

J'avais les mêmes craintes en début d'année lorsque j'ai découvert le cinéma de Rohmer pour le même résultat. Et cela ne s'est jamais démenti tout au long de mon parcours.

Je ne pensais pas découvrir un cinéma aussi attachant et rafraîchissant, j'ai l'impression d'avoir découvert un auteur qui pourrait devenir aussi important pour moi qu'un Sautet, Pialat ou Chabrol, ce n'est pas rien!

Attachant, c'est le mot. Une fois que l'on connait la petite musique Rohmerienne, c'est un plaisir de retourner dans son œuvre, d'y retrouver ce ton et ces personnages. Depuis que j'ai fini mon intégrale, je dirais même que ça me manque, je crois que je ne vais pas tarder à y retourner.

[Flol]

Marrant, j'avais moi aussi commencé ma découverte de Rohmer par Le genou de Claire. Et j'avais été aussi à la fois surpris et impressionné par le fait que ça ne ressemblait absolument pas à ce à quoi je m'attendais.

[Joshua Baskin]

Marrant, j'avais moi aussi commencé ma découverte de Rohmer par Le genou de Claire. Et j'avais été aussi à la fois surpris et impressionné par le fait que ça ne ressemblait absolument pas à ce à quoi je m'attendais.

Ceux qui s'attendent à voir un coude foncé doivent être forcément un peu déçus.

[Strum]

J'ai commencé par Ma Nuit chez Maud, qui reste mon préféré à ce jour. J'avais bien aimé Le Genou de Claire.

[Johnny Doe]

+ 1
C'est très émouvant d'assister en (quasi) direct à ça : quelqu'un qui découvre (...et qui aime, surtout !) le cinéma de Rohmer.
Johnny Doe, tu ne connais pas ta chance : tu ignores encore les merveilles qu'il te reste à découvrir... Veinard, va !
(Sans compter que Le Genou de Claire me paraît être une très bonne entrée en matière).

Je pense bien! Tiens, pour continuer l'entrée en matière vous me conseillerez plutôt quelle direction chez Rohmer? Par exemple, je sais qu'il vaudrait mieux que je me tienne éloigné, pour l'instant, d'un Perceval le gallois

A part ça personne a pensé à Kundera par moment dans l'écriture de Rohmer? Ca m'a vraiment frappé dans celui-ci et pourtant ça doit bien faire 4 ans que je n'ai pas mis le nez dans un de ses romans.

[Amarcord]

Sur Kundera, je ne peux rien dire, je ne connais pas.

Je pense bien! Tiens, pour continuer l'entrée en matière vous me conseillerez plutôt quelle direction chez Rohmer? Par exemple, je sais qu'il vaudrait mieux que je me tienne éloigné, pour l'instant, d'un Perceval le gallois

Pour poursuivre la découverte, peut-être vaut-il mieux, dans un premier temps, se tenir en effet éloigné des films "historico-littéraires" de Rohmer tels que Perceval, L'Anglaise et le duc, Triple agent ou Les Amours d'Astrée et de Céladon (je distingue volontairement La Marquise d'O., qui me paraît tout de même plus abordable que les quatre autres).
Ce sont bien sûr les cycles qu'il faut privilégier.
Puisque tu as démarré (très fort !) avec Le Genou de Claire, peut-être qu'il serait intéressant pour toi de continuer avec ce cycle des "Contes moraux" : si les deux premiers (La Boulangère de Monceau et La Carrière de Suzanne) sont presque anecdotiques, les trois autres films restants de la série sont franchement indispensables, à commencer par Ma nuit chez Maud (à titre personnel, c'est mon Rohmer préféré, avec deux ou trois autres). J'aime aussi beaucoup La Collectionneuse (il ne fait pas l'unanimité, mais tu y retrouveras peut-être un peu de l'ambiance solaire et estivale dans laquelle baigne Le Genou de Claire). Et L'Amour l'après-midi est également une très belle réussite.
Après, je dirais que le cycle des "Contes des quatre saisons" (années 90) est un autre incontournable (avec notamment Conte d'été et, surtout, pour moi, Conte d'hiver).
Et puis il y a les six "Comédies et proverbes" (années 80), films apparemment plus légers que ceux (plus littéraires) des "Contes moraux", mais auxquels je suis très attaché : Le Rayon vert est pour moi le plus beau de la série. Mais les cinq autres sont aussi passionnants : Pauline à la plage, Le Beau mariage, La Femme de l'aviateur, L'Ami de mon amie ou Les Nuits de la pleine lune sont des films que je revois régulièrement, avec un bonheur égal (et en faisant coïncider la saison présentée dans le film avec celle de mon visionnage - petit rituel que j'applique désormais également aux deux autres cycles - l'immersion et la proximité avec l'oeuvre s'en trouvent augmentées).
Dans les films "hors cycles", je conseillerais surtout L'Arbre, le maire et la médiathèque et Quatre aventures de Reinette et Mirabelle.

[Jeremy Fox]

Je plussoie avec tout ce qu'a conseillé Amarcord puisque je me retrouve quasiment dans le même cas de figure (hormis conte d'automne que je place au sommet) dans ma relation avec le cinéma de Rohmer.

[Amarcord]

Je plussoie avec tout ce qu'a conseillé Amarcord puisque je me retrouve quasiment dans le même cas de figure (hormis conte d'automne que je place au sommet) dans ma relation avec le cinéma de Rohmer.

Ah mais oui, bien sûr ! J'ai omis Conte d'automne (qui tutoie les sommets rohmériens chez moi aussi !), alors que (automne oblige !) je l'ai revu tout dernièrement... Mais peut-être l'ai-je plus ou moins volontairement (et inconsciemment) "oublié" ici : il me semble que ce film prend une saveur encore plus particulière quand on s'est déjà un peu familiarisé avec l'oeuvre de Rohmer... Les personnages incarnés par Marie Rivière et Béatrice Romand acquièrent une épaisseur supplémentaire quand on a déjà vu "grandir" et mûrir ces actrices si typiquement rohmériennes dans les films précédents de Rohmer... Conte d'automne procure une sensation unique, du coup : je suis toujours ému de les retrouver dans ce film-là en particulier, parce qu'elles trinballent avec elles tous les autres personnages qu'elles ont incarnés chez Rohmer, parce que c'est le dernier que l'une et l'autre feront avec Rohmer (voire ensemble, si j'en crois ce que dit Béatrice Romand de ses relations personnelles -- pour le moins distendues -- avec Marie Rivière aujourd'hui).
Mais en soi, Conte d'automne (qui est donc un peu un film-somme) c'est, effectivement, clairement le haut du panier, dans la filmographie de Rohmer.

[Rick Blaine]

Oui, je suis aussi d'accord avec Amarcord.

En fait, je pense qu'il faut y aller par ordre chronologique (quitte à faire peut-être l'impasse sur Le Signe du Lion, que j'aime beaucoup mais qui est un peu à part) et donc commencer par la série des contes moraux que tu as entamé et qui est sublime. Ensuite, soit tu adore vraiment et tu continues dans l'ordre, soit tu ne veux pas prendre de risque et tu évites Perceval...

[Johnny Doe]

Merci beaucoup pour ta réponse Amarcord. Je pense que je vais commencer par les contes moraux et après je verrai. Ça n'a aucune sorte d'importance l'ordre dans lesquels on les visionne non? Aucun lien d'un film à l'autre? (si tu me dis que les premiers sont anecdotiques, autant que j'attaque d'abord les plus intéressants)

[Jeremy Fox]

Merci beaucoup pour ta réponse Amarcord. Je pense que je vais commencer par les contes moraux et après je verrai. Ça n'a aucune sorte d'importance l'ordre dans lesquels on les visionne non? Aucun lien d'un film à l'autre? (si tu me dis que les premiers sont anecdotiques, autant que j'attaque d'abord les plus intéressants)

Aucun véritables liens en effet. Mais moi j'aime beaucoup en revanche les deux premiers, notamment La Boulangère de Monceau. De toute manière, c'est un des rares cinéastes dont j'aime tous les films.

[Rick Blaine]

Non, il n'y a pas vraiment de lien, juste un ordre proposé par l'auteur (qui n'est pas exactement l'ordre chronologique de production d'ailleurs). Tu peux donc effectivement faire l'impasse sur les deux premiers même si je les trouve fort sympathiques. Et puis c'est un court et un moyen métrage, ça se regarde facilement.