La corde, à mon avis, c’est un échec total, un film absolument insupportable. Puant. Et on s’emmerde. Et c’est emmerdant parce que c’est en un seul plan, et parce qu’ainsi, au lieu de couper, il fallait bien laisser la caméra tourner autour de quelque chose. Il fallait donc toujours trouver quelque chose pour donner à bouffer à la caméra au lieu de ne faire tourner la caméra que lorsqu’on avait quelque chose de précis à lui donner à bouffer. Le résultat est qu’il y a dans ce film plein de trucs qui vous paument complètement: on ne sait pas où on est, ni où on en est. Et on ne comprend rien de cet appartement où tout se situe. Pour une bonne raison : chaque bobine commence et se termine sur un mur ou une cloison, ou quelque chose de ce genre qui ferme l’espace. Or, quand vous commencez un plan sur un mur, automatiquement vous vous dites qu’il y a quelque chose derrière que vous ne pouvez pas voir. Là, malheureusement, vous apprenez qu’il s’agissait simplement d’un mur, ou d’un dos, ou d’une caisse – cette espèce de coffre qu’ils sont en train de trimbaler… Et après, ça recommence : un mur et encore un autre mur… Non, ce n’est pas possible ! C’est là, en voyant La corde que j’ai commencé à me demander si Hitchcock était vraiment un grand metteur en scène.
"Le cinéma est en pleine décadence. ça va devenir une immense manifestation industrielle et c'est tout.
ça ne changera plus la vie de personne. C'est comme la cigarette: elle te calme mais elle te tue. Le cinéma te calme mais tu rentres idiot, tu sors idiot. Il n'arrange pas ta vie. Il te distrait une heure et demie et c'est tout. C'est un repos, une récréation. AVATAR, c'est 400 millions de dollars de budget et je l'ai déjà oublié.
Les seules choses qui me restent, ce sont de grands Schtroumpfs qui courent et une histoire de cow-boys.
Ou alors, tu te retrouves avec des films comme LE HOBBIT. C'est un film de célibataire. Bilbon vit tout seul et il se retrouve à la fin à combattre le dragon qui est un ersatz de l'oncle de Donald Duck, Picsou.
Tous les films, maintenant, traitent du combat pour l'argent"
De Palma à propos de Vertigo (et de son film Obsession).
Pour être franc, je trouve mon histoire meilleure. Le scénario de Vertigo n'a aucune logique, il est plein de trous et vous pouvez faire passer des trains à travers. [...] Obsession, je trouve ça meilleur sur le plan de l'intrigue, vraiment ! Il y a cette notion d'inceste, qui rend le dénouement encore plus terrible. C'est tellement plus fort que cette fin incohérente de Vertigo où la nonne vient sonner les cloches. C'est vraiment un effet gratuit genre : "Bouh ! Fais-moi peur !"
"Elena et les hommes [1956] n’est pas très bon, Le Déjeuner sur l’herbe [1959] insupportable, et les derniers Hitchcock [Complot de famille, 1976] ne sont pas les meilleurs. Tout comme l’avant-dernier Howard Hawks [El Dorado, 1966], très décevant, et le dernier [El Lobo, 1970], quasiment nul.
Je suis devenu allergique aux films qui se prennent pour des chefs-d’œuvre, comme Shame [Steve McQueen, 2011], qui pourtant contient des plans de métro très beaux et une Carey Mulligan comme toujours géniale, mais le film est hyper solennel – Guitry disait qu’à force de vouloir être profond, on devient facilement creux. Idem pour A Dangerous Method [David Cronenberg, 2011] : du théâtre de boulevard dissimulé derrière des alibis de personnages controversés, cinquante ans de retard, bien que Viggo Mortensen soit impeccable et Keira Knightley tout à fait crédible.
(...) Voir trop de films peut freiner : Heat [Michael Mann, 1995] est un hommage à Melville et ça l’empèse complètement, malgré cette fusillade spectaculaire."
Je suis plus ou moins de l'avis de Tatav (surtout sur Shame et A Dangerous Method, moins sur les derniers films de grands cinéastes et carrément à l'opposé sur Heat).
Je trépigne encore plus (comme tout le monde sur le forum, cela va de soi) à l'idée de lire ses 100 ans de cinéma américain et à voir son (futur) documentaire sur l'Histoire du cinéma français.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Kevin95 a écrit :
Je trépigne encore plus (comme tout le monde sur le forum, cela va de soi) à l'idée de lire ses 100 ans de cinéma américain et à voir son (futur) documentaire sur l'Histoire du cinéma français.
C'est confirmé donc ces deux projets ?
Y-a des dates de sorties ?
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Kevin95 a écrit :
Je trépigne encore plus (comme tout le monde sur le forum, cela va de soi) à l'idée de lire ses 100 ans de cinéma américain et à voir son (futur) documentaire sur l'Histoire du cinéma français.
C'est confirmé donc ces deux projets ?
Y-a des dates de sorties ?
Je ne crois pas que des dates ont été fixées mais sir Tavernier en parle sur son blog (pour le livre) et fait une conférence au Festival Lumière pour présenter le film documentaire (qui à priori est en post prod).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
-Kaonashi Yupa- a écrit :Je ne suis pas client des films et des écrits d'Assayas, mais pour le coup, là, je ne peux lui donner tort...
Où se trouve l'icône "signaler un abus"?
et moi je me demande ce qu'Assayas fait ici, il me semblait que le titre du topic mentionnait grands cinéaste
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."
L'heure d'été et Irma Vep font partie des films les plus insignifiant que j'ai pu voir
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."
A serious man a écrit :L'heure d'été et Irma Vep font partie des films les plus insignifiant que j'ai pu voir
Allons, A serious man n'est pas un grand cinéaste, qu'est-ce que cette explication fait dans ce topic ?
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell