Avec le recul, je crois bien que c'est de loin le plus faible de ses films.Jeremy Fox a écrit : Non seulement dispensable mais pour ma part totalement nul du début à la fin ; même Henry Mancini n'a pas été du tout inspiré. On comprend en les voyant pourquoi certains opus des réalisateurs réputés sont si peu connus. Ca fait de la peine à voir.
Dans le genre rareté (anecdotique) de son début de carrière, j'ai pu voir sa troisième réalisation L'extravagant Mister Cory (1957)
Mr Cory est un jeune homme ambitieux qui se fait engager comme serveur dans une restaurant huppé. L'occasion de côtoyer une certaine bourgeoisie qu'il aborde par le biais du poker (tout en cachant son métier).
Rien de vraiment extraordinaire, ni de vraiment honteux, dans ce film curieusement structuré avec un découpage en 2 parties trop distinctes (la première assez légère ; la seconde assez amer et mélancolique pour ne pas dire grave) et dont la deuxième elle-même change de direction dans la conclusion.
Connaissant la suite de carrière de Blake Edwards, on pouvait s'attendre à voir une comédie enlevée et pourtant le cinéaste fait justement tout pour éviter les quiproquos où Tony Curtis doit jongler entre son job de serveur et la fille d'une riche famille qu'il cherche à conquérir... par opportunisme. Le portrait de son héros ne prête donc pas à l'attachement ou la compassion, c'est un type méprisant et prétentieux qui cherche avant tout à se faire une place dans la société. Il a bien quelques fêlures et faiblesses pour le rendre plus humain mais l’interprétation de Curtis manque vraiment de nuance.
De toute façon, l'histoire n'est pas vraiment réaliste puisqu'on comprend mal pourquoi il s'amourache de cette femme là qui est froide, superficielle et sans caractère alors que sa jeune sœur (qui le drague) est autrement plus mignonne, pétillante avec une personnalité irrévérencieuse et irrésistible.
Comme la mise en scène ne brille pas par son originalité, on suit ça avec une certaine passivité (qui n'est pas de l'ennui). Les bifurcations curieuses de l'intrigue la relançant sans forcément l'améliorer.
Je me disais d'ailleurs en regardant le film que l'approche d'Edwards manquait de panache et maturité pour que ça fonctionne. On dirait qu'il essaye de reproduire l'alchimie d'un Gentleman Jim (en remplaçant la boxe par le poker) qui possède vitalité, énergie, passant de insouciance à une noblesse d'âme avec une aisance déconcertante.
Le complétiste que je suis est tout de même content de l'avoir découvert (en 35mm bien conservé ) alors que le seul DVD espagnol existe.
Voilà, il me reste encore Vacances à Paris à découvrir pour en terminer les premières décennies du cinéaste