Même chose, ça me rappelle la cata qu'a été Le bruit des glaçons : malgré son début formidable, le film part très vite en eau de boudin.Joshua Baskin a écrit :Pour moi Blier c'est ça, un pitch de départ génial mais un truc qui soit m'épuise au bout de 40mn soit me laisse rapidement très froid. Je pense notamment à la douche froide qu'avait été notre histoire. Un pitch et un casting de ouf et puis au bout de 20mn j'ai senti que le film n'allait pas être pour moi.
Bertrand Blier
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Re: Bertrand Blier
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Re: Bertrand Blier
Je me retrouve assez là aussi. Le Bruit des glaçons fut une sacré douche froide après un postulat de départ effectivement intriguant.Boubakar a écrit :Même chose, ça me rappelle la cata qu'a été Le bruit des glaçons : malgré son début formidable, le film part très vite en eau de boudin.Joshua Baskin a écrit :Pour moi Blier c'est ça, un pitch de départ génial mais un truc qui soit m'épuise au bout de 40mn soit me laisse rapidement très froid. Je pense notamment à la douche froide qu'avait été notre histoire. Un pitch et un casting de ouf et puis au bout de 20mn j'ai senti que le film n'allait pas être pour moi.
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Re: Bertrand Blier
Idem pour Les Côtelettes. La première demi-heure est fulgurante, les deux comédiens sont au top de leurs formes et les dialogues percutants puis... plus rien, du pornawak faussement surréaliste au fond très ennuyeux.
Ceci dit, les premiers Blier sont tout de même de très haute tenue (Les Valseuses, Buffet froid ou Calmos par exemple).
Ceci dit, les premiers Blier sont tout de même de très haute tenue (Les Valseuses, Buffet froid ou Calmos par exemple).
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Re: Bertrand Blier
Oui et je n'hésite pas à les mettre face à ce qu'a fait Bunuel à la fin de sa vie (ça devait correspondre à la même période si je ne m'abuse).Kevin95 a écrit :Ceci dit, les premiers Blier sont tout de même de très haute tenue (Les Valseuses, Buffet froid ou Calmos par exemple).
Le même absurde, la folie qu'est la vie, les valeurs renversées etc.
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Re: Bertrand Blier
Ayant revu récemment les derniers Bunuel, je dirai que Blier surpassa (largement) son maître à cette époque.bronski a écrit :Oui et je n'hésite pas à les mettre face à ce qu'a fait Bunuel à la fin de sa vie (ça devait correspondre à la même période si je ne m'abuse).Kevin95 a écrit :Ceci dit, les premiers Blier sont tout de même de très haute tenue (Les Valseuses, Buffet froid ou Calmos par exemple).
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Re: Bertrand Blier
J'avoue que je suis très étonné (sinon perplexe) à la lecture de certains rapprochements qui sont faits entre les premiers Blier et les derniers Buñuel... Que Blier courait (court) après Buñuel, je peux le concevoir. Mais, pour moi, le compte n'y est jamais. Notamment pour ce qui est de cette volonté, chez Blier, de choquer, avec des dialogues (et des images, parfois) assez crus, chose que jamais, ô grand jamais, on ne trouverait chez Buñuel ! (Franchement, vous imaginez Buñuel ouvrant un film façon Calmos, ou bien faisant dire à l'un de ses personnages qu'il veut toucher les poils de cul d'une fille parce que "ça porte bonheur de toucher quelque chose qui pue" ??? Sérieux, quoi... Il n'y a jamais de cul aussi frontalement, chez Buñuel : c'est quand même pas rien, comme différence, ça).
Pour moi, il n'y a pas photo : il n'y a rien de comparable à un type qui, vers la fin de sa vie, a été capable de faire un film aussi fulgurant que Le Charme discret de la bourgeoisie (qui tient toujours parfaitement la route, là où Blier, même avec Les Valseuses, me semble accuser péniblement le coup, vieillir assez mal, pour ne rester, au final, qu'une sorte de Lelouch dévergondé (au mieux), à l'exception de l'ouverture de Buffet froid (le seul moment, chez Blier, qui pourrait effectivement me faire dire que là, il se rapproche un peu de Don Luis, parce qu'il délaisse, dans ces moments-là le commentaire social au profit de l'absurde, voire d'un surréalisme effectivement digne de Buñuel).
Le cinéma de Blier se veut mal élevé, alors que ce n'est pas du tout le "problème" de Buñuel, ça.
Pour moi, il n'y a pas photo : il n'y a rien de comparable à un type qui, vers la fin de sa vie, a été capable de faire un film aussi fulgurant que Le Charme discret de la bourgeoisie (qui tient toujours parfaitement la route, là où Blier, même avec Les Valseuses, me semble accuser péniblement le coup, vieillir assez mal, pour ne rester, au final, qu'une sorte de Lelouch dévergondé (au mieux), à l'exception de l'ouverture de Buffet froid (le seul moment, chez Blier, qui pourrait effectivement me faire dire que là, il se rapproche un peu de Don Luis, parce qu'il délaisse, dans ces moments-là le commentaire social au profit de l'absurde, voire d'un surréalisme effectivement digne de Buñuel).
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Re: Bertrand Blier
C'est vrai que l'on peut accuser Blier de complaisance, de maniement de l’équivoque, et de froideur figée...Amarcord a écrit :J'avoue que je suis très étonné (sinon perplexe) à la lecture de certains rapprochements qui sont faits entre les premiers Blier et les derniers Buñuel... Que Blier courait (court) après Buñuel, je peux le concevoir. Mais, pour moi, le compte n'y est jamais. Notamment pour ce qui est de cette volonté, chez Blier, de choquer, avec des dialogues (et des images, parfois) assez crus, chose que jamais, ô grand jamais, on ne trouverait chez Buñuel ! (Franchement, vous imaginez Buñuel ouvrant un film façon Calmos, ou bien faisant dire à l'un de ses personnages qu'il veut toucher les poils de cul d'une fille parce que "ça porte bonheur de toucher quelque chose qui pue" ??? Sérieux, quoi... Il n'y a jamais de cul aussi frontalement, chez Buñuel : c'est quand même pas rien, comme différence, ça).
Pour moi, il n'y a pas photo : il n'y a rien de comparable à un type qui, vers la fin de sa vie, a été capable de faire un film aussi fulgurant que Le Charme discret de la bourgeoisie (qui tient toujours parfaitement la route, là où Blier, même avec Les Valseuses, me semble accuser péniblement le coup, vieillir assez mal, pour ne rester, au final, qu'une sorte de Lelouch dévergondé (au mieux), à l'exception de l'ouverture de Buffet froid (le seul moment, chez Blier, qui pourrait effectivement me faire dire que là, il se rapproche un peu de Don Luis, parce qu'il délaisse, dans ces moments-là le commentaire social au profit de l'absurde, voire d'un surréalisme effectivement digne de Buñuel).
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Re: Bertrand Blier
Federico a écrit :C'est vrai que l'on peut accuser Blier de complaisance, de maniement de l’équivoque, et de froideur figée...
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Re: Bertrand Blier
C'est également le cas de toute la dernière partie en Isère.Amarcord a écrit : à l'exception de l'ouverture de Buffet froid (le seul moment, chez Blier, qui pourrait effectivement me faire dire que là, il se rapproche un peu de Don Luis, parce qu'il délaisse, dans ces moments-là le commentaire social au profit de l'absurde, voire d'un surréalisme effectivement digne de Buñuel).
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Re: Bertrand Blier
Jean Claude Carrière était scénariste sur les deux.Amarcord a écrit :Federico a écrit :C'est vrai que l'on peut accuser Blier de complaisance, de maniement de l’équivoque, et de froideur figée...
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Etrange qu'il n'ait jamais travaillé avec Blier.
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Re: Bertrand Blier
A mon avis Blier à une personnalité d'écrivain trop forte pour pouvoir travailler avec un scénariste. Certains de ses films furent d'ailleurs initialement des nouvelles, et je crois qu'il est principalement le scénariste de tout ses films. Par contre aujourd'hui, il aurait effectivement bien besoin de collaborer avec un auteur.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Re: Bertrand Blier
J'avoue être un fan des films de Blier.
Certes tout n'est pas impérissable (la 2° partie de Calmos ... c'est du gâchis car le film débutait très bien).
Mais Les Valseuses, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Trop belle pour toi, Tenue de soirée sont vraiment géniaux.
1,2,3 Soleil, le Bruit des glaçons, Combien tu m'aimes sont en dessous mais très bons quand même.
Je ne trouve pas du tout Blier vulgaire. C'est vrai que le sexe et l'amour sont le sujet quasi exclusif de son œuvre, mais à part sur la 2° partie de Calmos je n'y vois pas de vulgarité.
La jouissance féminine semble un grand sujet chez lui. Le pendant c'est la jouissance masculine (où il prend toujours le parti d'un romantique idéaliste mais sincère). Et j'ai envie de dire que le complexe d'Œdipe le travaille aussi beaucoup : il suffit de voir les nombreuses scènes où les hommes ont des relations intimes avec des femmes plus âgées (les Valseuses, Préparez vos mouchoirs, le Bruit des glaçons).
Certes tout n'est pas impérissable (la 2° partie de Calmos ... c'est du gâchis car le film débutait très bien).
Mais Les Valseuses, Préparez vos mouchoirs, Buffet froid, Trop belle pour toi, Tenue de soirée sont vraiment géniaux.
1,2,3 Soleil, le Bruit des glaçons, Combien tu m'aimes sont en dessous mais très bons quand même.
Je ne trouve pas du tout Blier vulgaire. C'est vrai que le sexe et l'amour sont le sujet quasi exclusif de son œuvre, mais à part sur la 2° partie de Calmos je n'y vois pas de vulgarité.
La jouissance féminine semble un grand sujet chez lui. Le pendant c'est la jouissance masculine (où il prend toujours le parti d'un romantique idéaliste mais sincère). Et j'ai envie de dire que le complexe d'Œdipe le travaille aussi beaucoup : il suffit de voir les nombreuses scènes où les hommes ont des relations intimes avec des femmes plus âgées (les Valseuses, Préparez vos mouchoirs, le Bruit des glaçons).
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Re: Bertrand Blier
J'aime beaucoup Blier mais dans la poignée de films que j'ai vu aucun ne me satisfait complètement, il y a toujours un (ou plusieurs) moment(s) où ça patine et où je ne vois pas vraiment où il veut en venir.
Tenue de Soirée qui est pour l'instant surement celui que je préfère n'échappe pas à la règle. Le personnage de Monique interprété par Miou-Miou illustre d'ailleurs bien ce que je ressent à la vision de ce film, parfois agaçant (le terme est un peu excessif) mais par moments aussi bouleversant.
Les dialogues truculents de Blier deviennent absolument magiques dans la bouche de Depardieu qui livre une performance stratosphérique et d'un formidable Michel Blanc qui trouve ici un pendant désespéré et tragique de ses habituels personnages de loser.
A la fois jubilatoire et d'une grande tristesse, le tout saupoudré d'un ton vaguement surréaliste, ces deux aspects sont à mon sens bien représentés dans la géniale scène d'intro (dont personnellement je ne ma lasse pas) et la conclusion assez noire.
Provocant, cru, le film l'est mais il y a surtout quelque chose d'assez beau je trouve dans la rencontre entre Bob et Antoine.
"Ton destin c'est moi, ton avenir il est tout tracé... Tu me rencontres, tu me suis, on se laisse emporter par le grand tourbillon. Et puis quand ça s'arrête..."
Tenue de Soirée qui est pour l'instant surement celui que je préfère n'échappe pas à la règle. Le personnage de Monique interprété par Miou-Miou illustre d'ailleurs bien ce que je ressent à la vision de ce film, parfois agaçant (le terme est un peu excessif) mais par moments aussi bouleversant.
Les dialogues truculents de Blier deviennent absolument magiques dans la bouche de Depardieu qui livre une performance stratosphérique et d'un formidable Michel Blanc qui trouve ici un pendant désespéré et tragique de ses habituels personnages de loser.
A la fois jubilatoire et d'une grande tristesse, le tout saupoudré d'un ton vaguement surréaliste, ces deux aspects sont à mon sens bien représentés dans la géniale scène d'intro (dont personnellement je ne ma lasse pas) et la conclusion assez noire.
Provocant, cru, le film l'est mais il y a surtout quelque chose d'assez beau je trouve dans la rencontre entre Bob et Antoine.
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Re: Bertrand Blier
Je suis d'accord. Je trouve que la majorité des films de Blier partent souvent très bien et se mettent à patiner ou faire du sur-place à mi-parcours.Bogus a écrit :J'aime beaucoup Blier mais dans la poignée de films que j'ai vu aucun ne me satisfait complètement, il y a toujours un (ou plusieurs) moment(s) où ça patine
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Re: Bertrand Blier
La majorité, je ne sais pas (faudrait que j'en revois pas mal pour vérifier) mais c'était clairement le cas du dernier que j'ai découvert : Le bruit des glaçons. Cela peut provenir du fait que Blier a le don de trouver des idées fondatrices si géniales pour ses scénarios que ce doit être limite impossible d'en étendre la substantifique moelle sur la durée.Jeremy Fox a écrit :Je suis d'accord. Je trouve que la majorité des films de Blier partent souvent très bien et se mettent à patiner ou faire du sur-place à mi-parcours.Bogus a écrit :J'aime beaucoup Blier mais dans la poignée de films que j'ai vu aucun ne me satisfait complètement, il y a toujours un (ou plusieurs) moment(s) où ça patine
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