Nos visionnages : vite fait (index P.1)

[El Dadal]

Le facteur sonne toujours deux fois (Bob Rafelson - 1981) / Warner 2014



Et bien finalement c'est pas si mal que ça techniquement. On ne fera pas de bond de cabri devant ce bluray, mais ça reste tout à fait décent. Copie propre, assez joliment contrastée (mais pas trop), respectant les nuances de la photo de Sven Nykvist, et permettant à la palette de couleurs de s'exprimer pleinement (la grande force de ce transfert à mes yeux). Concernant la définition, c'est un choc moindre, sans doute à la fois dû à un master peut-être pas de prime jeunesse, mais aussi à un certain nombre de filtres et de focales plus longues que celles avec lesquelles Rafelson travaillait précédemment (ce point est d'ailleurs débattu dans le commentaire audio). On garde quoi qu'il en soit un aspect cinéma et non pas vidéo. Présentation dans l'ensemble correcte.
Je n'ai rien relevé de particulièrement dérangeant concernant la partie sonore. Une piste VO en DTS MA mono qui restitue assez amplement la partition de Michael Small, et qui laisse beaucoup d'espace aux divers bruitages (le film est à ce titre vraiment très bien mixé, voire "spatialisé", spécialement pour une piste mono) ainsi qu'aux dialogues, qui, Mamet, Rafelson et Nicholson le notent à tour de rôle, sont ici réduits à leur expression la plus crue et réaliste, et néanmoins parfaitement appropriés dans le cadre du film noir.
Le fameux commentaire audio partiel, qui aura sans doute été à l'origine du retard de cette sortie, est une petite réussite. D'une durée de 1h21 (soit 4/6 du film), il est encodé séparément du film, du fait de ses très nombreuses coupes, intelligemment monté pour que les propos correspondent à certaines séquences. Si Rafelson en est le principal intervenant, Nicholson n'est pas avare en anecdotes, le film lui tenant visiblement à cœur. Comme souvent, les ST ne sont pas proposés sur le commentaire. Une bande annonce d'époque vient compléter le programme.

L'un dans l'autre, une sortie budget pour un titre de catalogue, ce qui n'enlève rien au sérieux du travail effectué.

[tenia]

Le fameux commentaire audio partiel, qui aura sans doute été à l'origine du retard de cette sortie, est une petite réussite. D'une durée de 1h21 (soit 4/6 du film), il est encodé séparément du film, du fait de ses très nombreuses coupes, intelligemment monté pour que les propos correspondent à certaines séquences.

Ah oui tiens, j'avais oublié que ces abrutis de la Warner, plutôt que de faire un travail de montage sonore en amont (quitte à laisser des blancs), ont foutu ça sur un encodage à part, histoire de bouffer inutilement de la place. Et comme ils paient leurs projets au débit vidéo, évidemment, ils n'ont pas non plus jugé bon d'augmenter l'espace disque utilisé par le film, ou au moins de faire du seamles branching.

Résultat : t'as un film de 2h sur un BD-50, avec une seule piste lossless (1.0, en plus) et comme seul bonus vidéo un trailer de 3 min (en SD, probablement), mais non, chez Warner, tu finis quand même avec un débit vidéo moyen de 18.5 Mbps vu que t'as maintenant 3h30 de vidéo sur le disque...

Quelle bande de branques.

Pour info, un film comme It's A Mad Mad Mad Mad World se paie un débit de 21 Mbps chez Criterion, pour 3h17 de film avec une piste DTS HD MA 5.1.

[El Dadal]

Ténia, arrête un peu avec les chiffres. Qui plus est, en l’occurrence ils ne signifient pas grand chose puisque le travail a été correctement fait (d'autant plus que le commentaire monté sur les séquences adéquates fait ainsi gagner du temps).

[Commissaire Juve]

Michael Kohlhaas (2013) ... chez M6 Vidéo.

Je précise tout de suite que je ne l'ai pas encore visionné en entier... Je donne simplement une première impression... je complèterai plus tard.

Image vraiment très particulière. Il y a quelque temps, on était quelques-uns à dire que les films français récents étaient fréquemment éclairés comme des épisodes de Louis la Brocante, Plus belle la vie, Joséphine ange-gardien, j'en passe et des pires...

Ici... ouh là ! On a une image "dure", toute en contre-jours. Sur certains passages, noir c'est noir... les corps ne sont plus que des ombres chinoises où les yeux apparaissent comme deux petits points de lumière. Faut aimer.

J'ai vu de beaux plans de natures sauvage, mais, dès qu'on est avec les personnages, on est très loin des projos-à-fond-les-manettes de "La princesse de Montpensier" (Tavernier).

Dans tout ça, la HD m'a semblé très convaincante. A suivre...

[tenia]

Ténia, arrête un peu avec les chiffres. Qui plus est, en l’occurrence ils ne signifient pas grand chose puisque le travail a été correctement fait (d'autant plus que le commentaire monté sur les séquences adéquates fait ainsi gagner du temps).

Ah mais je ne dis nulle part que c'est impactant. Je dis juste que c'est fait par des mecs qui n'ont pas clairement envie de s'emmerder. Un film de 2h avec autant d'espace disque ne devrait jamais avoir un débit vidéo pareil, point. Juste une question de garantie. Si je le pointe du doigt, c'est aussi parce que Warner sont coutumiers du fait depuis Mathusalem. J'ai rarement vu un éditeur avoir autant de disques si peu optimisés. Heureusement, ils ont laissé tomber le VC-1 parce que quand ils faisaient ça avec du VC-1, c'était une boucherie. Avec de l'AVC, ça passe beaucoup mieux, aussi parce que le VC-1 n'a jamais été optimisé pour les faibles débits.

Un commentaire partiel d'1h21, ça ne devrait jamais nécessiter d'encoder inutilement les 2/3 du film en double. Ce serait 30 min, je ne dirais pas. Le disque serait pleinement utilisé, je ne dirais pas. Mais dans l'ensemble, je maintiens : je ne dis pas que c'est impactant, c'est juste de l'authoring pourrave et obsolète couplé à une non-utilisation aberrante de l'espace disque disponible.

[El Dadal]

Bah où est le problème alors, si ce n'est pas "impactant"? C'est typiquement le genre de réaction disproportionnée qui peut faire du tort au disque, en alarmant inutilement les gens. Si l'espace disque utilisé au minimum a eu un effet particulier sur la compression, là il faut en parler. Libre à toi et à d'autres d'en débattre une fois le disque visionné!
Après, on peut toujours se pignoler sur ce que ça aurait donné si ceci ou cela... En l'état le disque n'a rien de déshonorant, je le répète, espace disque minimum ou pas!

Sinon Juve, le rendu que tu évoques pour Michael Kohlhaas, c'était déjà le cas en salles: ultra-contrasté, les noirs (les ténèbres pourrait-on les renommer!) d'une profondeur abyssale et l'éclairage naturel associés à l'écran large pour un maximum d'impact. Entre celui-ci, Landes, 9 mois ferme etc... et quoi qu'en pense des films, un vrai savoir faire "à la française"!

[Commissaire Juve]

...
Sinon Juve, le rendu que tu évoques pour Michel Kohlhaas, c'était déjà le cas en salles : ultra-contrasté, les noirs (les ténèbres pourrait-on les renommer!) d'une profondeur abyssale et l'éclairage naturel associés à l'écran large pour un maximum d'impact. Entre celui-ci, Landes, 9 mois ferme etc... et quoi qu'en pense des films, un vrai savoir faire "à la française"!

Ah, je n'en doute pas. Je le signalais en intro à ceux qui -- comme moi -- n'ont pas vu le film en salle. Sur le moment, ça m'a fait un choc.

[tenia]

Bah où est le problème alors, si ce n'est pas "impactant"? C'est typiquement le genre de réaction disproportionnée qui peut faire du tort au disque, en alarmant inutilement les gens. Si l'espace disque utilisé au minimum a eu un effet particulier sur la compression, là il faut en parler. Libre à toi et à d'autres d'en débattre une fois le disque visionné!
Après, on peut toujours se pignoler sur ce que ça aurait donné si ceci ou cela... En l'état le disque n'a rien de déshonorant, je le répète, espace disque minimum ou pas!

1. Je ne parle pas de rendu. Si je voulais alarmer les gens, j'aurais insisté sur les risques, j'aurais rappelé des carnages, etc etc.
2. D'un autre côté, c'est très factuel : l'espace disque sous-exploité ne laisse la place qu'à un débit vidéo non optimisé. Point. Tu dis que c'est bien, je te crois sur parole. Je ne dis pas même pas que ça pourrait être mieux, d'ailleurs. Je dis juste que Warner paie un BD-50 qu'ils sont même pas foutus d'exploiter correctement. A une époque où on vante les louanges des compressionnistes comme David MacKenzie, j'ai l'impression de revenir 10 ans en arrière.
3. J'insiste : y a visiblement rien qui ne justifie ce double encodage inutile.

Après, oui, c'est de la pignole, c'est évident. Mais aujourd'hui, on sait que l'encodage a son rôle à jouer notamment dans la restitution correcte du grain fin, et qu'un bon encodage peut apporter un plus visible (voyez les encodages Arrow de films déjà édités chez MGM, tout comme on peut comparer On The Waterfront chez Sony et chez Criterion).
Que le disque n'ait rien de honteux, tant mieux. Mais il n'empêche.

[tenia]

La totale ! - Claude Zidi

EuropaCorp, 2013 (France)
BD-50, Zone B
1.66, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 22000 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2079 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Pas de ST

Dans une édition vendue pas très chère (et, du coup, un peu cheap, vu qu'il n'y a pas de petits profits), EuropaCorp ressort La totale ! de ses cartons. Est-ce que la copie est toute récente, ou le matériel juste en très bon état ? Le fait est que mine de rien, une grande partie du film est en excellente forme. Les détails sont là, notamment tout ce qui est détails faciaux, etc. La copie est plutôt lumineuse, avec une palette chromatique naturelle et plaisante. Cependant, les séquences en basse luminosité s'en sortent moins bien : remontée de bruit et noirs bleutés sont légion. Peut-être s'agit-il de reliquats du tournage, mais en l'état, c'est un cran en dessous des séquences de jour.



La piste 2.0 ne fait pas de miracles : si c'est sympatoche, c'est loin d'être exceptionnel, car ça manque quand même de pêche ne serait-ce qu'au niveau des dialogues, qui sont souvent un peu trop sifflants. La musique (qui n'a pas très bien vieilli - euphémisme - ) profite le plus largement des qualités de la piste (propreté, clarté), mais sinon, c'est tout de même un peu faiblard.

Image : 8/10
Son : 7.5/10
Film : 7.5/10

[tenia]

Le signe du Lion - Eric Rohmer

Potemkine, 2013 (France)
BD-50, Zone B
1.66, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 29050 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 885 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
STA, amovibles

On nous annonce une copie restaurée, et ça se voit. L'image est stable et propre, l'apport HD flagrant au niveau des détails, le contraste assez poussé mais pas trop. Cerise sur le gâteau, le grain est clairement présent, pour une image qui, globalement, parait vierge de tout post-processing abusif (pas de dégrainage, peut-être un très léger rehaussement de contours, mais c'est tout). La compression gère bien tout cela et ne laisse pas apparaître de défauts à ce niveau là.



Le son, comme souvent, s'en sort moins bien, même si c'est très honnête pour un film français qui va bientôt fêter 55 ans. Le souci, comme souvent, ce sont les dialogues, souvent sourds et pas aidés par un interprète principal à l'accent anglo-saxon prononcé. S'ajoute à cela un léger souffle, souvent audible, et une piste plate, tout concorde à rappeler l'âge du film. Qui plus est, si Potemkine a inclus des sous-titres anglais, on ne pourra que regretter que le coeur du public visé (le marché français) ait été délaissé : en effet, aucun sous-titres français de tout le coffret, sur quoique ce soit. Un peu dommage, tout de même, surtout pour les sourds et malentendants qui se verront d'emblée refuser l'accès à cet intégrale Rohmer.

A noter que le film dure 103 min, et non 90 comme indiqué sur la jaquette.

Image : 8.5/10
Son : 7/10
Film : 7.5/10

En bonus, un court-métrage de la série Paris vu par... consacré à la Place de l'Etoile est présenté dans une copie restaurée plutôt jolie. C'est pas forcément le niveau de détails du siècle, car c'est clairement flou, mais la copie est propre et stable, et avec une piste son plutôt claire. Quand on voit l'état des courts non restaurés, la différence est flagrante.

1.37, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 19244 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 806 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Pas de ST

[tenia]

La boulangère de Monceau - Eric Rohmer

Potemkine, 2013 (France)
BD-25, Zone B
1.37, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 28797 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 823 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
STA, amovibles

Si la copie est clairement récente, il faut avouer que le matériel ne permet vraisemblablement pas de répéter les miracles vus sur Le signe du Lion. La copie est en effet beaucoup moins précise et définie. Mais surtout, elle semble comme filtrée, avec un aspect souvent lisse sous la couche de grain très appuyé. Aussi, la copie est légèrement abîmée, avec notamment une belle rayure verticale sur une séquence.



Le son se situe encore un cran en-dessous de celui du Signe du Lion, la faute à un souffle bien plus présent. Sinon, même combat : dialogues sourds, piste plate.

Image : 7/10
Son : 6/10
Film : 8/10

Les 2 courts proposés ici sont dans des copies non restaurées et ça se voit. Si Charlotte et son steak est encore passable, Bérénice est dans un état pitoyable.

Charlotte et son steak :



Bérénice :

[tenia]

Rampart - Oren Moverman

Metropolitan, 2013 (France)
BD-50, Zone B
2.40, couleurs
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 29999 kbps
English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 1916 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 1955 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 16-bit)
STF, amovibles

Très jolie copie qui permet de profiter pleinement du film à la photo assez travaillée. Loin des dernières habitudes du genre, Rampart est en effet non pas gris et terne, mais alterne très régulièrement des scènes en extérieur jour, très saturées et dotées d'un piqué très précis, avec des scènes d'intérieur souvent plus sombres, moins colorées, et peut-être dans l'ensemble un peu moins belle.
Pour autant, le rendu est plus que satisfaisant et plaisant, avec un contraste bien géré et un encodage au poil.



Disons le d'emblée : le film n'est pas une démonstration de force qui va constamment mettre à l'épreuve la patience des voisins. Loin de là. Cependant, outre un mixage plutôt fin et équilibré, qui manque peut-être un peu d'activité sur les enceintes arrières, la piste possède surtout une belle dynamique (malgré un encodage "seulement" 16-bit, contrairement à la piste 24-bit disponible sur les Blu Rays UK et Australien). En particulier, de nombreuses séquences musicales envoient sévèrement du bois côté caisson, que ce soit à travers de la musique tendance Rap US (comme en tout début de film) ou electro (comme à la 73e minute).

Image : 9.5/10
Son (VO 5.1) : 9/10
Film : 7.5/10

[tenia]

La carrière de Suzanne - Eric Rohmer

Potemkine, 2013 (France)
BD-25, Zone B
1.37, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 29518 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 884 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
STA, amovibles

On descend encore d'un cran avec La carrière de Suzanne, dont la copie présentée ici possède 2 limites majeures : de très nombreuses séquences flous, et un image grise au point de paraître voilée. La copie possède aussi au moins une scène avec des bandes verticales assez larges de contraste différent du reste de l'image, donnant un aspect hétérogène. De fait, la qualité visuelle est directement impactée par ces défauts, qui restreignent notablement le niveau de détails (à cause des séquences floues, donc forcément peu précises) et l'aspect général.



Côté son, la piste possède un léger souffle et un rendu global équivalent à la piste du Signe du Lion : c'est plutôt propre et permet de suivre assez facilement le film, mais ça fait clairement son âge.

A noter que le film dure 55 min et non les 52 min indiquées sur la jaquette.

Image : 6.5/10
Son : 7/10
Film : 8.5/10

Véronique et son cancre est présenté ici dans une copie restaurée de belle qualité, d'ailleurs plus contrastée et précise que celle de La carrière de Suzanne (et de loin).

1.37, N&B
1080p, AVC, débit vidéo moyen : 14985 kbps
French / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 823 kbps / 16-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)
Pas de ST



Et si le documentaire sur Louis Lumière n'a pas une très belle image (et n'est pas aidé par un débit vidéo anémique), le son est, par contre, très clair et très intelligible et rend le tout très agréable à suivre.

[Jack Griffin]

On descend encore d'un cran avec La carrière de Suzanne,

Oui. Ensuite, ça devient surpuissant (niveau image j'entends).

[tenia]

On descend encore d'un cran avec La carrière de Suzanne,

Oui. Ensuite, ça devient surpuissant (niveau image j'entends).

J'ai pas encore tapé le test de La collectionneuse, mais les captures de Geoffrey laissaient clairement voir la grande qualité de l'image. Bon, c'est un peu jaune, et je ne sais pas si le commissaire approuverait mais niveau définition, stabilité, propreté, c'est assez ultime.