allen john a écrit :Je te comprends, depuis que j'attends le Wedding March promis par Criterion... mais d'une part, Flicker alley prend certes son temps, mais ils font les choses et les font bien: Gance, Chaplin, Méliès, Fairbanks, Vidor, Murnau, Lewis Milestone peuvent en témoigner à leur catalogue. D'autre part, la page de Flicker Alley sur un fameux réseau social a récemment posté une affiche de 'The late Mathias Pascal' (sic), présenté comme une sortie à venir... Donc...
Et c'est d'autant plus rageant que oui, effectivement, ils font un très bon boulot (J'ai le J'ACCUSE de Gance et c'est exceptionnel). On est donc impatient de visionner tout ça
Espérons que l'affiche du film de L'herbier soit, effectivement, un signal positif^^
Ann Harding a écrit :Le film de Fescourt est en cours de restauration au CNC. Il pourra peut-être un jour être édité en DVD...qui sait?
Bah... Les (certains ?, tous ?) films de la société ALBATROS ont également été restaurés, il me semble ? Et on ne voit rien venir. Flicker Alley devait en sortir, mais là aussi, plus rien depuis plus d'un an...
Donc, je n'y croit pas trop
David Shepard a donné des nouvelles du projet sur Nitrateville. En fait, c'est la Cinémathèque qui prend son temps pour fournir les masters. Ca dure depuis une bonne année. Voici ce qu'il disait il y a qq jours:
DShepFilm a écrit :This excellent film will be included in the Albatros box set to be released on DVD by Flicker Alley early next year, under the English title THE NEW GENTLEMEN. (I just finished the English subtitles last week). The 35mm source print is from the original negative, and there is an excellent score by Antonio Coppola performed by the Octuor de France.
The others in this set are THE LATE MATHIAS PASCAL by l'Herbier, starring Mosjoukine, with large-orchestra score by Timothy Brock; KEAN by Volkoff, also starring Mosjoukine, with large-orchestra score by Robert Israel; GRIBICHE by Feyder, starring Jean Forest [from "Faces of Children" and Crainquebille"] with small-orchestra score by the Mont Alto Motion Picture Orchestra; and THE BURNING CRUCIBLE written and directed by the protean Mosjoukine (who also plays about 11 parts) with ensemble score by Neil Brand.
This is a huge roll of the dice for us, especially in a shrinking DVD market; and I hope it will recover its cost after word gets out how outstanding all of the films are.
David Shepard
(Bien contente de voir que l'épouvantable accompagnement de Gribiche entendu sur Arte a été éliminé)
Merci Ann pour cette excellente nouvelle
J'espère cependant qu'ils laisseront les intertitres français d'origine et qu'ils ne les remplaceront pas (comme pour UN CHAPEAU DE PAILLE D'ITALIE) par des intertitres anglais...
MAYA de Raymond BERNARD - 1949
avec Viviane ROMANCE, DALIO, Jean Pierre GRENIER, Valery INKIJINOFF, FREHEL,
Maya est une prostituée qui, dans le quartier réservé d'un grand port, donne aux hommes de passage l'illusion de vivre leurs rêves. Elle rencontre un jour un marin qui croit retrouver en elle un amour perdu...
Maya est un mélodrame étrange . Véritable hymne à l'amour à la gloire de Viviane Romance (très grande vedette du cinéma français à l'époque), il idéalise et divinise son personnage de prostituée. Grâce à elle, tous les coeurs perdus et déçus de l'existence vont trouver pendant quelques minutes la femme idéale dont ils rêvent. Chacun croit lire dans son visage et sa silhouette les traits d'une femme aimée autrefois. Mais personne ne l'aime réellement: elle n'est qu'une page blanche, une illusion qur laquelle chacun écrit ses rêves. Le thème est assez original et plutôt bien mené par Raymond Bernard qui sait bien méler onirisme et réalisme dans des décors entièrement reconstitués en studio (cela se voit un peu trop d'ailleurs). Le cinéaste arrive d'ailleurs à insérer une ironie presque cruelle à son récit, notamment dans le passage (très réussi) où Maya apprend la mort de sa fille dont elle ne s'est jamais occupée. Elle finira par renoncer à se rendre à l'enterrement. Comme plus tard dans les nuits de Cabiria, la porte de secours qui lui est offerte va se fermer devant elle et Maya va se retrouver à nouveau sur son trottoir habituel dont elle ne pourra jamais s'affranchir. La scène finale, assez magique, nous la présente comme une madone des trottoirs, étincelant sur les bijoux, mais morte intérieurement.
Un très bon rôle pour Viviane Romance et le plaisir de découvrir des acteurs comme Philippe Nicaud, Robert Hossein ou Daniel Ceccaldi à leurs débuts.
UN AMI VIENDRA DE SOIR de Raymond BERNARD – 1945
Avec Michel SIMON, Madeleine SOLOGNE, Paul BERNARD, Louis SALOU, Daniel GELIN
Le commandant Gérard et sa troupe de maquisards ont déniché la planque idéale : une maison de santé dans les Alpes où, mêlés à des aliénés mentaux, se cachent également une jeune juive ainsi qu'un médecin suisse qui pourrait bien être un espion à la solde des Allemands…
Ce film marque le retour du cinéaste Raymond Bernard contraint de se cacher pendant l’occupation à cause de ses origines juives. Un film sur la résistance qui sera accueilli avec ferveur par le public mais avec beaucoup de distance par les critiques. Pourtant la première partie, qui se déroule dans un asile de fous, où on a du mal à discerner les vrais malades des résistants cachés, a une atmosphère à la fois lourde, irréelle qui capte à merveille la situation opaque de l’occupation allemande. Des acteurs formidables, le génial Michel Simon en tête, nous livrent des interprétations mémorables, notamment quand les fous sont malmenés par les allemands qui viennent les interroger sans ménagement.
Le(long) film sombre hélas dans la seconde partie en un mélo assez théâtral et surjoué en se centrant sur la liaison entre la juive et le nazi. Il évoque les camps de concentration, et les fours crématoires, alors que je ne suis pas certain que les résistants étaient au courant de toute l’horreur de la barbarie nazie avant la libération.
Long entretien avec Raymond Bernard réalisé en 1973 (mais diffusé en 1979) pour l'émission Archives du XX° siècle, où il évoque toute sa carrière depuis ses débuts au temps du muet mais aussi bien sûr son père Tristan.
Parmi les grands moments (dans la seconde partie) : la projection des Croix de bois aux côtés de Roland Dorgelès et en présence d'un président Paul Doumer très ému (quelques jours avant son assassinat) ou encore le très difficile choix du Gavroche idéal pour Les misérables (Bernard qui dit en avoir vu près de 200 tomba miraculeusement sur le bon quand un gamin vint comme simple livreur de message et ce qu'il raconte ensuite est assez triste). Interrogé sur l'existence du négatif du film, Bernard craignait alors que le seul encore disponible ne soit plus du tout conforme à l'original et fut désespéré de voir ce que donnait la version raccourcie lorsqu'il la découvrit à la télévision.
Federico a écrit :Long entretien avec Raymond Bernard réalisé en 1973 (mais diffusé en 1979) pour l'émission Archives du XX° siècle, où il évoque toute sa carrière depuis ses débuts au temps du muet mais aussi bien sûr son père Tristan.
Parmi les grands moments (dans la seconde partie) : la projection des Croix de bois aux côtés de Roland Dorgelès et en présence d'un président Paul Doumer très ému (quelques jours avant son assassinat) ou encore le très difficile choix du Gavroche idéal pour Les misérables (Bernard qui dit en avoir vu près de 200 tomba miraculeusement sur le bon quand un gamin vint comme simple livreur de message et ce qu'il raconte ensuite est assez triste). Interrogé sur l'existence du négatif du film, Bernard craignait alors que le seul encore disponible ne soit plus du tout conforme à l'original et fut désespéré de voir ce que donnait la version raccourcie lorsqu'il la découvrit à la télévision.
Euh...pas vraiment, lorsqu'il la découvrit à la télévision c'était en Juillet 1977, il s'agissait d'une version reconstituée, celle que l'on connaissait jusqu'à maintenant et la version enfin totalement complète de Pathé cette année.
Je cite André Lang : "Sa dernière joie d'artiste. S'installant tout près de son téléviseur, il suit avec émotion et fierté le déroulement de sa monumentale fresque. Et, racontera Lang, quand lui furent lus les articles où la critique saluait sa maîtrise, et s'étonnait de l'oubli où semblait avoir glissé son apport, il se sentit apaisé, caressé par le viatique." ("Raymond Bernard, Fresques et miniatures" d'Eric Bonnefille, L'Harmattan)
Sinon merci pour les liens.
Federico dit que l'entretien s'est déroulé en 1973.
Donc Raymond Bernard n'avait forcément pas encore revu la version que diffusa la TV en 1977 (et reconstruite à cette époque). Ses dires se basent sur une vision antérieure, et donc sur la version raccourcie.
Dans le livre d'eric Bonnefille, il est dit que Bernard a été horrifié après avoir revu le film avec Lang au Cinéma. Dans le doc, Bernard mentionne bien que c'était lors d'une diffusion à la TV (car c'est cette version raccourcie qui a toujours été diffusée jusqu'en 1977).
Tommy Udo a écrit :Federico dit que l'entretien s'est déroulé en 1973.
Donc Raymond Bernard n'avait forcément pas encore revu la version que diffusa la TV en 1977 (et reconstruite à cette époque). Ses dires se basent sur une vision antérieure, et donc sur la version raccourcie.
Dans le livre d'eric Bonnefille, il est dit que Bernard a été horrifié après avoir revu le film avec Lang au Cinéma. Dans le doc, Bernard mentionne bien que c'était lors d'une diffusion à la TV (car c'est cette version raccourcie qui a toujours été diffusée jusqu'en 1977).
Oui au cinéma, pas à la télé.
On va dire que c'est Raymond Bernard qui fait la confusion.
Tommy Udo a écrit :Federico dit que l'entretien s'est déroulé en 1973.
Donc Raymond Bernard n'avait forcément pas encore revu la version que diffusa la TV en 1977 (et reconstruite à cette époque). Ses dires se basent sur une vision antérieure, et donc sur la version raccourcie.
Dans le livre d'eric Bonnefille, il est dit que Bernard a été horrifié après avoir revu le film avec Lang au Cinéma. Dans le doc, Bernard mentionne bien que c'était lors d'une diffusion à la TV (car c'est cette version raccourcie qui a toujours été diffusée jusqu'en 1977).
Oui au cinéma, pas à la télé.
On va dire que c'est Raymond Bernard qui fait la confusion.
Et qu'est-ce qui te dit que Bernard ne l'a pas revu à la TV également (et donc pas nécessairement avec Lang car ce dernier n'est pas mentionné dans le doc).
Tu as vécu avec lui ?
daniel gregg a écrit :
Oui au cinéma, pas à la télé.
On va dire que c'est Raymond Bernard qui fait la confusion.
Et qu'est-ce qui te dit que Bernard ne l'a pas revu à la TV également (et donc pas nécessairement avec Lang car ce dernier n'est pas mentionné dans le doc).
Tu as vécu avec lui ?
Tu m'étonnes
Une excellente chronique, une (re)vision d'une partie de sa filmo, et une lecture assidue de sa bio.
Tu n'as pas fait les choses à moitié
Du reste, il a l'air très sympa, Raymond Bernard
Federico a écrit :Long entretien avec Raymond Bernard réalisé en 1973 (mais diffusé en 1979) pour l'émission Archives du XX° siècle, où il évoque toute sa carrière depuis ses débuts au temps du muet mais aussi bien sûr son père Tristan.
Parmi les grands moments (dans la seconde partie) : la projection des Croix de bois aux côtés de Roland Dorgelès et en présence d'un président Paul Doumer très ému (quelques jours avant son assassinat) ou encore le très difficile choix du Gavroche idéal pour Les misérables (Bernard qui dit en avoir vu près de 200 tomba miraculeusement sur le bon quand un gamin vint comme simple livreur de message et ce qu'il raconte ensuite est assez triste). Interrogé sur l'existence du négatif du film, Bernard craignait alors que le seul encore disponible ne soit plus du tout conforme à l'original et fut désespéré de voir ce que donnait la version raccourcie lorsqu'il la découvrit à la télévision.
Euh...pas vraiment, lorsqu'il la découvrit à la télévision c'était en Juillet 1977, il s'agissait d'une version reconstituée, celle que l'on connaissait jusqu'à maintenant et la version enfin totalement complète de Pathé cette année.
Je cite André Lang : "Sa dernière joie d'artiste. S'installant tout près de son téléviseur, il suit avec émotion et fierté le déroulement de sa monumentale fresque. Et, racontera Lang, quand lui furent lus les articles où la critique saluait sa maîtrise, et s'étonnait de l'oubli où semblait avoir glissé son apport, il se sentit apaisé, caressé par le viatique." ("Raymond Bernard, Fresques et miniatures" d'Eric Bonnefille, L'Harmattan)
Sinon merci pour les liens.
De rien.
Pour revenir sur l'histoire des visionnages de versions, comme expliqué plus haut, l'entretien fut réalisé en 1973 mais diffusé en 1979. Un carton précise d'ailleurs qu'entre-temps, Bernard avait eu la joie de pouvoir redécouvrir enfin sa version intégrale.
On le sent très ému quand il raconte que parmi les séquences coupées se trouvaient une de ses préférées. Qu'il qualifie modestement de "toute petite scène" : Cosette avec Mr Madeleine sur la terrasse entendant les hurlements d'un rang de forçats qui passe tout prêt, lui demande si ce sont toujours des hommes. Et Madeleine qui lui répond : "Quelquefois..."
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Puisque c'est de circonstance : Les Croix de bois par Franck Viale (récent collaborateur et tout nouveau forumeur il me semble ). Le test du Bluray par Jean-Marc Oudry et du DVD