L'avant-garde, ou ce qui se joue dans Entr'acte, ce n'est pas la recherche pour la recherche, mais le tatonnement pour essayer de faire autre chose, c'est de la création brute, non canalisée par l'habituel schéma narratif, c'est la reflexion d'un artiste sur son art, mais par le biais du jeu et de la liberté.
Bien sur, il y a également l'approche dadaïste, à laquelle tu n'adhères probablement pas, mais qui encadre le film (tourné pour l'entr'acte d'un ballet dadaïste, justement), et diverses références (apparitions et collaborations, clins d'oeil à des films plus anciens).
On trouve sur wikipedia le "scénario" du film, qui démontre bien le coté onirique du film.
Un rêve d'enfant. Des cheminées penchées en tous sens. Le ciel à la place de la terre. Des poupées dont la tête se gonfle et explose. Une danseuse si légère qu'elle ne touche pas terre. Un bateau de papier qui flotte sur les toits et fait naufrage. Un chasseur comique qui ne peut arriver à casser un œuf dansant sur un jet d'eau. L’œuf se dérobe, se divise, enfin reste à peu près en place. Le chasseur de brise. Une colombe sort de l'oeuf et se pose sur la tête du chasseur, enchanté. Un autre chasseur survient, veut tuer la colombe, mais tue le chasseur. Qui est L'enterrement du chasseur a lieu aussitôt. Une foule de grotesques dansants accompagne le suit le cortège qui prend de la vitesse et s'emballe. Le cortège se disperse dans la campagne. Une poursuite insensée à laquelle se mêlent des cyclistes, des avions, des bateaux. Enfin, le cercueil tombe. Le chasseur en sort, transformé en magicien. A l'aide de sa baguette il fait disparaître les poursuivants, un garçon de banque, une vieille dame, un coureur à pied. Puis il se fait disparaître lui même. Il ne reste plus qu'un paysage. Le rêve s'est effacé.