Père Jules a écrit :Eh ben voilà ! Tu vois quand tu veux !
Et dire que c'était un des Bergman que je lui avais conseillé quand il était venu à Paris y'a une éternité de ça.
Bref peut-on te considérer devenir un des nôtres dans le clan Bergman Demi-Lune ?
Anorya a écrit :Bref peut-on te considérer devenir un des nôtres dans le clan Bergman Demi-Lune ?
En tout cas une chose est sûre : je me vois contraint de nuancer mon jugement à son égard. Peut-être n'ai-je pas eu les bonnes portes d'entrée, je ne sais pas. Je maintiens tout ce que j'ai pu dire au sujet de la raideur ou de la misanthropie de certains de ses films, mais il faut bien reconnaître que ce n'est pas QUE ça, son œuvre. J'attends encore pour me prononcer admirateur de Bergman d'une manière générale, mais je suis clairement devenu admirateur de quelques uns de ses opus.
La chronique par Jean-Gavril Sluka qui débute une quinzaine principalement dédiée à Bergman sur DVDclassik à l'occasion, entre autre, de la sortie de 3 Bluray chez Studio Canal.
Et voilà ma mienne, de chronique.
Pas parfait ce film mais tellement sincère et, justement, touchant par cette imperfection, cette sorte d'hésitation. Ce qui, en traitant de la religion, est une forme d'honnêteté (le doute l'habite).
"Manon ? Apporte-moi de l'eau - de source - pour mon moulin stp !"
Bergman est un auteur qui me passionne plus qu'il ne me touche vraiment, il y a quelque chose de fascinant dans son cinéma et je reste constamment impressionné par la modernité et la beauté de sa mise en scène.
Celui-ci ne fait d'ailleurs pas exception à la règle, encore une fois, avec une superbe réalisation, qui navigue entre une grande douceur et une sécheresse assez difficile. Du coup, les scènes les plus frontales du film fonctionnent sacrément bien et malgré ses 54 ans le film n'a pratiquement pas vieilli, la vengeance particulièrement, avec la mort de l'enfant, m'a provoquée un sacré choc. La représentation de cette famille dans cette Suède médiéval m'a beaucoup plu également, avec une fabuleuse direction artistique et des décors magnifiques (la salle à manger et son "trône"). Cette scène par exemple ou Max Von Sydow se lave avant d'accomplir sa vengeance, la photographie, le jeu détaché de Sydow et ensuite cette attente, dans la salle à manger, avec le ronflement des 3 criminels, c'est très très beau, l'ambiance est très forte, sans même évoquer la tension que procure le film.
C'est peut-être le Bergman le moins verbeux que j'ai vu, quand on le compare par exemple aux Fraises Sauvages (que j'aime cependant beaucoup), de la même époque, ce qui n'est pas pour me gêner, dans la mesure où j'ai nettement préféré généralement les séquences muettes aux dialogues ou monologues, comme la fin où chacun évoque son culpabilité ou la "prière" final de Sydow avant la découverte de la source.
Bref, encore une fois, si je reste admiratif pour beaucoup de raison d'un film comme La Source, celui-ci ne me touche jamais vraiment. Il me secoue, oui, clairement, par moment, me fascine un peu, mais me touche très très peu.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
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- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.