Age of Consent (Michael Powell - 1969)
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Age of Consent (Michael Powell - 1969)
Age of Consent (1969) :
Difficile au premier abord de réaliser que ce film est celui du maitre du Technicolor et auteur des Chaussons rouges et de Colonel Blimp tant ce film semble différent. Avant-dernier film de Michael Powell, Age of consent est stylistiquement beaucoup moins puissant mais n'en ai pas moins un très très bon film. A cela essentiellement deux raisons : James Mason (en mode 'vacances' comme on l'a rarement vu) Et Helen Mirren (alors inconnue et dont c'est le premier film à 24 ans) absolument incroyable dans ce rôle de sauvageonne qui s'éveille à elle-même par le regard d'un peintre dépressif, qui lui aussi retrouvera la vie (dans tous les sens du terme..) et l'inspiration.
Les seconds rôles en revanche sont totalement déphasés et grand-guignolesques (la grand-mère ressemble à une sorcière de Walt Disney, le pote/escroc joué par Jack McGowran, à un gentil couillon et Frank Thring sorti tout droit de Ben-Hur) comme s'il y avait deux films en un.. l'un burlesque (avec Godfrey le chien notamment, qui ferait pâlir Uggie de jalousie) et l'autre intimiste.
On pense un peu au Sauvage de Jean Paul Rappeneau tellement les thématiques de départ sont proches (comme Montand dans Le Sauvage, Mason est un artiste qui a perdu l'inspiration et le goût de vivre en société). Néanmoins, si Rappeneau privilégie la comédie, Powell lui verse davantage dans le naturalisme (des décors de lagon magnifiques) et la sensualité (si on m'avait dit que je trouverai un jour sexy en diable l'actrice de The queen et de Mosquito Coast..).
Son évocation de la fin de vie du peintre australien Norman Lindsay (mort en.. 1969 justement) est un prétexte pour filmer décors et corps comme un artiste, et en ce sens on retrouve le Powell du Narcisse noir ou du Voyeur.
Au contraire du personnage de Mason, Helen Mirren/Cora est une jeune fille totalement nature mais terriblement attachante (censée être mineure alors que Mirren a 24 ans, mais son talent fait le reste) et qui ne rêve que de partir de son île paradisiaque pour aller à la ville (Brisbane) faire coiffeuse, et surtout s'émanciper de sa grand-mère hystérique et rétrograde.
Au final, c'est donc typiquement le genre de film imparfait mais pour lequel on peut avoir beaucoup d'affection. C'est en même temps un feel good movie.. vous en avez marre de la vie contemporaine et des cons ?.. gardez espoir, une éclaircie peut toujours arriver et la vie reprendre le dessus. Le soleil est d'ailleurs un acteur à part entière du film, il est même représenté par une scie circulaire !
Merci à Profondo Rosso au passage qui, le premier, fit une chronique stakhanoviste sur le film
Dispo en Z1 avec STF.
Difficile au premier abord de réaliser que ce film est celui du maitre du Technicolor et auteur des Chaussons rouges et de Colonel Blimp tant ce film semble différent. Avant-dernier film de Michael Powell, Age of consent est stylistiquement beaucoup moins puissant mais n'en ai pas moins un très très bon film. A cela essentiellement deux raisons : James Mason (en mode 'vacances' comme on l'a rarement vu) Et Helen Mirren (alors inconnue et dont c'est le premier film à 24 ans) absolument incroyable dans ce rôle de sauvageonne qui s'éveille à elle-même par le regard d'un peintre dépressif, qui lui aussi retrouvera la vie (dans tous les sens du terme..) et l'inspiration.
Les seconds rôles en revanche sont totalement déphasés et grand-guignolesques (la grand-mère ressemble à une sorcière de Walt Disney, le pote/escroc joué par Jack McGowran, à un gentil couillon et Frank Thring sorti tout droit de Ben-Hur) comme s'il y avait deux films en un.. l'un burlesque (avec Godfrey le chien notamment, qui ferait pâlir Uggie de jalousie) et l'autre intimiste.
On pense un peu au Sauvage de Jean Paul Rappeneau tellement les thématiques de départ sont proches (comme Montand dans Le Sauvage, Mason est un artiste qui a perdu l'inspiration et le goût de vivre en société). Néanmoins, si Rappeneau privilégie la comédie, Powell lui verse davantage dans le naturalisme (des décors de lagon magnifiques) et la sensualité (si on m'avait dit que je trouverai un jour sexy en diable l'actrice de The queen et de Mosquito Coast..).
Son évocation de la fin de vie du peintre australien Norman Lindsay (mort en.. 1969 justement) est un prétexte pour filmer décors et corps comme un artiste, et en ce sens on retrouve le Powell du Narcisse noir ou du Voyeur.
Au contraire du personnage de Mason, Helen Mirren/Cora est une jeune fille totalement nature mais terriblement attachante (censée être mineure alors que Mirren a 24 ans, mais son talent fait le reste) et qui ne rêve que de partir de son île paradisiaque pour aller à la ville (Brisbane) faire coiffeuse, et surtout s'émanciper de sa grand-mère hystérique et rétrograde.
Au final, c'est donc typiquement le genre de film imparfait mais pour lequel on peut avoir beaucoup d'affection. C'est en même temps un feel good movie.. vous en avez marre de la vie contemporaine et des cons ?.. gardez espoir, une éclaircie peut toujours arriver et la vie reprendre le dessus. Le soleil est d'ailleurs un acteur à part entière du film, il est même représenté par une scie circulaire !
Merci à Profondo Rosso au passage qui, le premier, fit une chronique stakhanoviste sur le film
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Re: Age of Consent (1969, Michael Powell)
Il faudrait que je lui redonne une chance.
Le film m'avait fortement déçu, voire même irrité, sans que je comprenne trop pourquoi.
Un humour qui ne passait pas, des interprètes inégaux, une caractérisation inaboutie. De belles images, mais sans grande inspiration, un Powell qui nous avait habitués à (largement) mieux en terme mise en scène. Mais le plaisir venait de Helen Mirren !
Le film m'avait fortement déçu, voire même irrité, sans que je comprenne trop pourquoi.
Un humour qui ne passait pas, des interprètes inégaux, une caractérisation inaboutie. De belles images, mais sans grande inspiration, un Powell qui nous avait habitués à (largement) mieux en terme mise en scène. Mais le plaisir venait de Helen Mirren !
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Re: Age of Consent (1969, Michael Powell)
Merci vraiment un beau Powell dernière période dans un autre style j'aime aussi beaucoup son They're weird mob qui constitue une sorte de petit diptyque australien avec Age Of Consent, je remet mon avis du topic PowellSupfiction a écrit :
Merci à Profondo Rosso au passage qui, le premier, fit une chronique stakhanoviste sur le film
Age of Consent de Michael Powell (1969)
Un vieil artiste ayant perdu toute inspiration part s'exiler sur une île à la recherche d'une nouvelle muse.
Avant dernier film de Michael Powell qui poursuivit là son périple australien entamé dans son précédent "They're weird mob". La vision pittoresque des moeurs australienne laisse cette fois la place à un récit plus existentiel avec cette adaptation d'un roman de Norman Lindsay. James Mason (co producteur également) joue ici un peintre en panne d'inspiration, usé par des mécènes ignorants, les mondanités et les vautours en ayant après son portefeuille. Il décide donc de s'isoler dans un île déserte afin de raviver sa flamme créatrice, qui va s'incarner sous les traits (et les formes) d'une jeune fille à la beauté sauvage incarné par Helen Mirren. Hormis les apartés comique dans la lignée de "They're weird mob" dû au personnage escroc joué par Jack McGowran, le ton est essentiellement intimiste, feutré et dédié à la beauté des paysages et de Helen Mirren. Celle ci dans son premier rôle pour le cinéma est d'une beauté ravageuse et irréelle, avec un personnage nature et insouciant qui provoque l'attachement immédiat. Le cadre paradisiaque associé à son allure d'amazone moderne émerveille et fait comprendre crée l'empathie avec le regard de l'artiste James Mason qui retrouve progressivement l'envie et la verve artistique. Mason est parfait dans un de ses personnages les plus attachants et positif, l'allure fatiguée et le regard usé s'animant de plus en plus, le flegme british laissant place peu à peu à la pure exaltation artistique. Le ton intimiste et la narration lente n'ennuie jamais et malgré le récit ne tombe pas dans l'abstraction en invoquant des enjeux bien réels, comme l'émancipation de Helen Mirren coincée dans une prison dorée à cause d'une grand mère alcoolique et vénale. La relation plus charnelle qui s'insinue entre la muse et le créateur est idéalement amenée, les sentiments accompagnant le retour de l'inspiration pour Mason, et le plaisir de l'avoir ranimée pour Helen Mirren. Un très beau moment, certes loin de l'ambition de ses plus grand chef d'oeuvre mais le charme reste intact, tout comme le goût de l'aventure du réalisateur parti filmer dans une vrai île déserte à la barrière de corrail. 5/6
Quant à Helen Mirren j'étais amoureux depuis longtemps grâce à Excalibur et là
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Re: Age of Consent (Michael Powell - 1969)
Un Powell intéressant. Sans aller dans la déception de Watkinssien ni l'enthousiasme un brin débordant de Profondo Rosso (qui me donna envie de voir le film à l'époque, ce que je fis peu après son avis sans jamais avoir eu le temps d'en parler) et celui un peu plus modéré de Supfiction, j'ai trouvé là un bon film qu'on pourrait hélas rapidement oublier. C'est vrai qu'il est imparfait (Supfiction cite les seconds rôles, on a envie vraiment de leur foutre une baffe) et un peu déséquilibré. Mais il a aussi de bons côtés qui en font un film attachant (Helen Mirren nue, la barrière de Corail, Helen Mirren nue, l'aspect artistique qui apporte une réflexion via James Mason mais aussi un aperçu intéressant de ses peintures, Helen Mirren... nue ). Une petite curiosité qui vaut le coup d'oeil. 4/6.
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Re: Age of Consent (Michael Powell - 1969)
D'ailleurs dans les bons côtés, mon cher Anorya, tu as oublié de citer Helen Mirren nue !
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Re: Age of Consent (Michael Powell - 1969)
En dehors d'Helen Mirren ( ), pour moi il y a James Mason, un acteur que j'adore et qui fait partie de ceux qui ont rarement, rarement été mauvais (jamais à ma connaissance tout du moins). Mason+Mirren+Powell, j'ai très envie de le découvrir à présent.
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Re: Age of Consent (Michael Powell - 1969)
N'en espère pas non plus monts et merveilles attention hein. La grande période de Powell est passée et ce film ne te le fais que plus durement réaliser.Major Tom a écrit :En dehors d'Helen Mirren ( ), pour moi il y a James Mason, un acteur que j'adore et qui fait partie de ceux qui ont rarement, rarement été mauvais (jamais à ma connaissance tout du moins). Mason+Mirren+Powell, j'ai très envie de le découvrir à présent.
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Re: Age of Consent (Michael Powell - 1969)
Certes mais c'est le genre de curiosités que j'adore, comme Le Piège de John Huston qui n'a rien à voir avec les chefs-d'œuvre passés du Maître mais qui est pourtant un de mes films préférés. J'aime parfois les "petits films des grands", quoi. Enfin je verrais bien pour celui-là...Anorya a écrit :N'en espère pas non plus monts et merveilles attention hein. La grande période de Powell est passée et ce film ne te le fais que plus durement réaliser.Major Tom a écrit :En dehors d'Helen Mirren ( ), pour moi il y a James Mason, un acteur que j'adore et qui fait partie de ceux qui ont rarement, rarement été mauvais (jamais à ma connaissance tout du moins). Mason+Mirren+Powell, j'ai très envie de le découvrir à présent.