Akira Kurosawa (1910-1998)
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
A la ramasse, pas tant que ça, le surjeu fait partie de son style je trouve mais le personnage n'est jamais emphatique, un peu comme si tout le film n'en avait rien à foutre de sa crainte légitime, c'est frustrant.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Là, son jeu vire à la caricature. 60 ans après, Shannon lui a tout déchiré dans Take Shelter.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Pendant le séance du film de Take Shelter au cinéma, j'ai moi aussi beaucoup pensé à Vivre dans la peur !Père Jules a écrit :Là, son jeu vire à la caricature. 60 ans après, Shannon lui a tout déchiré dans Take Shelter.
La filiation est en tout cas évidente.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Vivre - Akira Kurosawa
Voici un film que j’ai vu il y a déjà quelques mois déjà, depuis j’y repense à chaque fois que je croise son affiche, son titre, son réalisateur (le tout sur internet bien sur), un asiatique, un drapeau nippon, une balançoire et tout ce qui touche de près ou de loin au film. A chaque remémorisation d’un instant du film je suis parcouru d’un étrange frisson, comme si la neige si présentement belle dans cet opus Kurosawaien me tombait dans le cou, alors que c’est seulement le souvenir ému d’avoir assisté à un héroïque moment de cinéma.
Bon de quoi ça parle Vivre ? C’est un vieux fonctionnaire (assez haut placé) rabougris qui apprend qu’il va bientôt y passer, alors qu’il se laissait presque mourir cette nouvelle le change mais personne autour de lui ne le sait.
Il faudrait que j’écrive mille paragraphes pour capter un dixième de la richesse de ce film mais je n’ai pas ce courage donc je vais être bref. Vivre est formidable pour son acteur principal, qui hante le cadre tel un fantôme destiné à mourir, toujours plus pudique et discret, sa moue et son regard las transperce mon cœur à chaque seconde. Vivre est aussi formidable pour le regard de Kurosawa qui dénonce ouvertement l’immobilisme parfois volontaire des ministères nippons, leurs réticence aux changements; D’ailleurs il y a quelques temps j’étais en voiture et j’entends aux infos que l’une des raisons qui bloque la « reconstruction» aux Japon c’est la lenteur de leur institutions à ce moment j’ai eu une pensée Kurosawa, qui d’où il est, doit se morfondre. Pourtant à aucun moment Kurosawa n’assène de discours misanthrope, il ne fait que poser la question du choix de vie, prendre le risque d’aller contre ce que l’on attend de vous dans une société autant attaché à l’honneur et au paraître, cela demande du courage et lorsqu’un homme y parvient c’est le genre humain qui en sort vainqueur. Vivre est encore formidable pour son esthétisme, Kurosawa sait cadrer, ses collaborateurs savent éclairer… Ici le brio technique dans son plus simple appareil détint dans mes yeux, je ne vois plus que des nuances, infimes et paroxystiques.
Mais Vivre c’est aussi un merveilleux film sur la transmission, entre les hommes forcement, un vieux, une jeune, deux vieux, un ami, etc. Une scène d’apprentissage de la vie c’est souvent lourd, mais quand c’est montrer avec la délicatesse d’un papillon alors ça devient beau, juste beau.
Je suis au bout de mon courage, je vais juste vous dire que c’est le plus film beau que vous n’avez jamais vu, qu’il faut donc le voir, pour qu’il devienne le plus beau film que vous avez vu.
Ps : Le voir avec des mouchoirs de préférence, car celui qui résiste au vieil homme sur la balançoire est perdu.
Voici un film que j’ai vu il y a déjà quelques mois déjà, depuis j’y repense à chaque fois que je croise son affiche, son titre, son réalisateur (le tout sur internet bien sur), un asiatique, un drapeau nippon, une balançoire et tout ce qui touche de près ou de loin au film. A chaque remémorisation d’un instant du film je suis parcouru d’un étrange frisson, comme si la neige si présentement belle dans cet opus Kurosawaien me tombait dans le cou, alors que c’est seulement le souvenir ému d’avoir assisté à un héroïque moment de cinéma.
Bon de quoi ça parle Vivre ? C’est un vieux fonctionnaire (assez haut placé) rabougris qui apprend qu’il va bientôt y passer, alors qu’il se laissait presque mourir cette nouvelle le change mais personne autour de lui ne le sait.
Il faudrait que j’écrive mille paragraphes pour capter un dixième de la richesse de ce film mais je n’ai pas ce courage donc je vais être bref. Vivre est formidable pour son acteur principal, qui hante le cadre tel un fantôme destiné à mourir, toujours plus pudique et discret, sa moue et son regard las transperce mon cœur à chaque seconde. Vivre est aussi formidable pour le regard de Kurosawa qui dénonce ouvertement l’immobilisme parfois volontaire des ministères nippons, leurs réticence aux changements; D’ailleurs il y a quelques temps j’étais en voiture et j’entends aux infos que l’une des raisons qui bloque la « reconstruction» aux Japon c’est la lenteur de leur institutions à ce moment j’ai eu une pensée Kurosawa, qui d’où il est, doit se morfondre. Pourtant à aucun moment Kurosawa n’assène de discours misanthrope, il ne fait que poser la question du choix de vie, prendre le risque d’aller contre ce que l’on attend de vous dans une société autant attaché à l’honneur et au paraître, cela demande du courage et lorsqu’un homme y parvient c’est le genre humain qui en sort vainqueur. Vivre est encore formidable pour son esthétisme, Kurosawa sait cadrer, ses collaborateurs savent éclairer… Ici le brio technique dans son plus simple appareil détint dans mes yeux, je ne vois plus que des nuances, infimes et paroxystiques.
Mais Vivre c’est aussi un merveilleux film sur la transmission, entre les hommes forcement, un vieux, une jeune, deux vieux, un ami, etc. Une scène d’apprentissage de la vie c’est souvent lourd, mais quand c’est montrer avec la délicatesse d’un papillon alors ça devient beau, juste beau.
Je suis au bout de mon courage, je vais juste vous dire que c’est le plus film beau que vous n’avez jamais vu, qu’il faut donc le voir, pour qu’il devienne le plus beau film que vous avez vu.
Ps : Le voir avec des mouchoirs de préférence, car celui qui résiste au vieil homme sur la balançoire est perdu.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Merci pour ton post Bcar. Ca m'a donné furieusement envie de voir ce film de Kurosawa dont j'ai découvert il y a peu Rhapsodie en Août qui m'a beaucoup touchée
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Merci à toi, c'est le but de la démarche, fonce c'est une merveille, des 6 Kuro que j'ai vu c'est pour l'instant celui que je préfère.Frances a écrit :Merci pour ton post Bcar. Ca m'a donné furieusement envie de voir ce film de Kurosawa dont j'ai découvert il y a peu Rhapsodie en Août qui m'a beaucoup touchée
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Tu l'as vu dans quelles conditions parce que la copie dvd n'a pas l'air géniale ?Bcar a écrit : Merci à toi, c'est le but de la démarche, fonce c'est une merveille, des 6 Kuro que j'ai vu c'est pour l'instant celui que je préfère.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Je l'ai vu en DVD, mais c'était au tout début de l'année, la qualité de la copie ne m'a pas marquée désolé.Frances a écrit :Tu l'as vu dans quelles conditions parce que la copie dvd n'a pas l'air géniale ?Bcar a écrit : Merci à toi, c'est le but de la démarche, fonce c'est une merveille, des 6 Kuro que j'ai vu c'est pour l'instant celui que je préfère.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Merci. Ce test n'est pas très élogieux c'est pour ça que je te posais la question
http://www.dvdclassik.com/test/dvd-coff ... ilm-office
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
il me semble que le film est prevu chez Wild Side un jour.
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Un jour proche ?Jack Carter a écrit :il me semble que le film est prevu chez Wild Side un jour.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
pas dans l'immediat, je pense, ça fait 2-3 ans que WS parlait de sortir d'autres Kurosawa, dont celui-là, mais à l'heure actuelle, c'est un peu l'inconnu, j'espere juste qu'ils n'ont pas renoncés..
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Ah bon. Merci Jack Je vais devoir être patiente alors. J'ai vu qu'il n'était pas dispo dans ma médiathèque et je ne tiens pas à investir dans un dvd bof bof. D'ailleurs à la lecture ici et là des tests du peu de films de Kurosawa édités en Br je me dis qu' il serait peut être temps de nous sortir des éditions dignes de ce nom.
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Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
J'ai revu dernièrement quelques films de Kurosawa:
L'idiot : J'ai finalement beaucoup aimé, la lecture récente de Dostoïevski a du aider. L’interprétation de Masayuki Mori a tendance à rendre le personnage de l'idiot insupportable pour un oeil occidental mais c'est à restituer probablement dans le contexte japonais du film.
Les interprétations de Tetsuko Hara et Yoshiko Kuga sont superbes.
DodesKaden : quel film peu aimable de Kurosawa ! Mais comment pourrait’ il en etre autrement vu qu'il décrit la vie sordide d'un bidonville avec comme point culminant :
Les quelques notes d'humour de Kurosawa dans le film déconcertent aussi : cf le running gag (?) sur le mari boiteux.
Le film est aussi tres marqué par l’esthétique de l’époque et m’a fait souvent pensé au cinéma de Fellini (autre cineaste peintre).
Film désagréable, film extrême, film profondement pessimiste ; pas surprenant que personne n’ai aimé.
Incontournable pour tout amateur de Kurosawa : à chacun d’apprécier.
Pour ma part, je n’ai pas adhéré en raison de l'absence de finesse de Kurosawa dans sa demonstration.
Une chose m’a frappé à la vision contigüe de ces deux films c’est l’influence de l’expressionnisme dans le cinéma de Kurosawa : La grande scène de confrontation à 4 dans l’idiot est exemplaire, de même que les délires colorés et l’outrance des maquillages dans Dodes Kaden.
Enfin, revu en salle pour la 4eme ou 5eme fois les sept samourais : quelle claque !
L'idiot : J'ai finalement beaucoup aimé, la lecture récente de Dostoïevski a du aider. L’interprétation de Masayuki Mori a tendance à rendre le personnage de l'idiot insupportable pour un oeil occidental mais c'est à restituer probablement dans le contexte japonais du film.
Les interprétations de Tetsuko Hara et Yoshiko Kuga sont superbes.
DodesKaden : quel film peu aimable de Kurosawa ! Mais comment pourrait’ il en etre autrement vu qu'il décrit la vie sordide d'un bidonville avec comme point culminant :
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Les quelques notes d'humour de Kurosawa dans le film déconcertent aussi : cf le running gag (?) sur le mari boiteux.
Le film est aussi tres marqué par l’esthétique de l’époque et m’a fait souvent pensé au cinéma de Fellini (autre cineaste peintre).
Film désagréable, film extrême, film profondement pessimiste ; pas surprenant que personne n’ai aimé.
Incontournable pour tout amateur de Kurosawa : à chacun d’apprécier.
Pour ma part, je n’ai pas adhéré en raison de l'absence de finesse de Kurosawa dans sa demonstration.
Une chose m’a frappé à la vision contigüe de ces deux films c’est l’influence de l’expressionnisme dans le cinéma de Kurosawa : La grande scène de confrontation à 4 dans l’idiot est exemplaire, de même que les délires colorés et l’outrance des maquillages dans Dodes Kaden.
Enfin, revu en salle pour la 4eme ou 5eme fois les sept samourais : quelle claque !
Re: Akira Kurosawa (1910-1998)
Sur Arte, documentaire sur "Akira Kurosawa" réalisé par Chris Marker, il sera diffusé le mardi 15 octobre 2012 :
http://www.arte.tv/guide/fr/002731-000/a-k
A revoir sur Arte +7.
http://www.arte.tv/guide/fr/002731-000/a-k
A revoir sur Arte +7.