Michael Curtiz (1886-1962)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Jeremy Fox »

:(

Selon moi l'un des peplums les plus intelligents et les plus passionnants qui soit
Alligator
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Alligator »

Argh! Ca me rappelle mon exécration de Duel au soleil que beaucoup adulent. Ya des films comme ça, sur lesquels je butte. Et qui sont sûrement de grands films, très intéressants ou très beaux. Et je n'y arrive pas.
Par contre, un truc dans ce film que je ne comprends pas, c'est cette distance que Curtiz met entre la caméra et ses acteurs. Là, je vois mal comment cela peut se justifier. Ce n'est plus une affaire de goût, ni d'humeur du spectateur, ni même de son appétence pour le sujet ou quoique ce soit de subjectif, je n'arrive pas à voir comment Curtiz entend cette distance. Jusqu'à me demander si elle est pensée d'ailleurs par Curtiz. Il est vrai qu'il n'est pas à proprement parler un cinéaste du gros plan mais il me semble qu'il ne met pas autant de distance dans ses autres films. Me trompe-je?
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Jeremy Fox
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Jeremy Fox »

Alligator a écrit :Argh! Ca me rappelle mon exécration de Duel au soleil que beaucoup adulent. Ya des films comme ça, sur lesquels je butte. Et qui sont sûrement de grands films, très intéressants ou très beaux. Et je n'y arrive pas.

Ah mais ça m'arrive également très (trop) souvent ; donc je ne remets à aucun moment ton ressenti en question :wink:

Quant à ta question, je ne pourrais pas te répondre car je ne me souviens pas de ce fait ; pas revu le film dernièrement.
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par allen john »

FRANCIS OF ASSISI (1961)

Voici un film lénifiant, bondieusant, qui devrait mettre, à l'heure de découvrir un nouveau pape, tout le monde d'accord. Il y a deux bons moments: le premier, le logo de la Fox au début; le deuxième, la fin, qui vient après 101mn (En Pal) parmi les plus longues de ma vie.

...Un film qui m'a donné envie de me replonger dans Verdun, visions d'histoire de léon Poirier, ne serait-ce que pour voir si c'est préférable. L'avant-dernier film de Curtiz tendrait à confirmer que le vieux pirate mollissait. Rien à voir donc, pour rester dans le domaine des films Fox, la bonne santé de King Creole et le plaisisr à prendre auprès des Comancheros!

:roll:
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Rick Blaine
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Pat Wheeler a écrit : Commandé !
J'en dirai quelques mots sitôt vu. :wink:

Il faut avoir en tête que la copie est moyenne, que c'est un western familial et qu'il ne faut pas avoir peur des bons sentiments. Ca lui a souvent été reproché.
Je viens de le découvrir, c'est un reproche que je ferai. :oops:
J'ai mieux supporté que Shane dans un genre voisin, mais j'ai eu du mal. Le premier tiers va bien, puis ça devient dur. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, trop lisses, trop bons, au point de finir par me desinteresser de l'histoire. Ce n'est pas un mauvais film, mais je n'accroche pas.
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Jeremy Fox »

Dommage :(
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Jeremy Fox
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :Dommage :(

En même temps je suis un peu fautif ; sachant que tu n'avais pas apprécié Shane, c'est assez cohérent que tu n'apprécies pas plus le Curiz qui marche sur ses traces :wink:

Pas même le personnage de Olivia de Havilland ?
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Rick Blaine
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Dommage :(

En même temps je suis un peu fautif ; sachant que tu n'avais pas apprécié Shane, c'est assez cohérent que tu n'apprécies pas plus le Curiz qui marche sur ses traces :wink:

Pas même le personnage de Olivia de Havilland ?
Non, pas même. Son personnage a une certaine force au départ, mais je trouve qu'il s'affadit.

J'ai vu le film par goût pour Curtiz, en t'ayant lu je pressentais que ce serait quitte ou double, mais je voulais voir.
Je le place au dessus de Shane, qui m'agace bien plus, alors qu'ici je me suis surtout ennuyé.
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Demi-Lune
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Demi-Lune »

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Le roman de Mildred Pierce (1945)

D'abord, impressionné par la qualité générale du scénario.
Cain avait déjà signé Le facteur sonne toujours deux fois, lui-même à forte connotation sociale (histoire de restaurant, là aussi), mais avec Mildred Pierce on est un cran encore au-dessus, pour tout ce que cette histoire nous renseigne sur le modèle économico-social de l'Amérique des 40's. Le soin porté au tournage en extérieurs et à la direction artistique s'inscrivent dans un réalisme californien middle-class que peu de films noirs ont su aussi bien retranscrire. Il ne s'agit pas seulement d'ambiance esthétique : c'est toute cette volonté de montrer ce qui se passe derrière les portes des maisons de banlieue, de prendre une femme comme tant d'autres et d'en faire un quasi symbole social.
Cette histoire d'élévation resterait classique s'il n'y avait toute cette prégnance, en effet, de l'American Dream des années Roosevelt : qu'il soit montré dans toute son attractivité maladive (l'obsession du standing de Veda), sa modernité (joli pied de nez quand même de nous raconter l'histoire d'une mère courage au foyer qui passe par des jobs ingrats pour devenir une riche auto-entrepreneuse) ou sa perversion, ce fantasme de tout Américain de réussir par sa seule volonté prend dans Mildred Pierce une dimension critique assez jubilatoire. On s'imagine mal un gros studio avoir produit un film aussi décapant sur la société US du New Deal, où l'égoïsme règne en maître et où toutes les structures familiales passent à la moulinette (mariage, enfants).
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Car ce qui fait le prix de ce tableau, c'est l'idée, géniale, d'articuler le volet social avec le volet intime, grâce au rapport Mildred/Veda.
Le désir de tout parent d'offrir un avenir souriant à ses enfants trouve ici une exploitation retorse. Pour Mildred, la réussite sociale repose sur le fantasme d'une réussite dans sa mission de mère : en tant que mère, elle se doit d'offrir ce qu'il y a de mieux pour subvenir aux besoins princiers de sa péteuse de fille aînée. Elle accepte de s'abaisser à des jobs ingrats pour que sa fille puisse rester immaculée de tout labeur. Ce qu'elle entreprend et réussit socialement, elle le perd familialement en entretenant, avec beaucoup de complaisance, auprès de Veda la suffisance que tout lui est dû : la rupture avec son premier mari semble d'ailleurs plus motivée par ce lien malsain que par son aventure extraconjugale.
Toute la perversité du récit de Cain réside dans le fait que le lien spécial, en lequel Mildred croit vis-à-vis de Veda, se dissout dans un rapport purement artificiel et matérialiste ; terrible est cette scène où la mère découvre à quel point elle a enfanté un monstre, et combien son indulgence et son dévouement sont méprisés par sa fille à laquelle elle s'est asservie. A part celui d'Ida, l'amie et confidente, aucun personnage n'est épargné dans ce film : Veda pour son individualisme monstrueux, les maris pour leur veulerie, Mildred elle-même pour son affection exclusive au détriment de son autre fille (il faut voir son désintérêt odieux au moment de sa mort et combien cette disparition l'affecte dans sa vie.
Le scénario donne l'impression que tout le monde s'est prostitué par arrivisme. Rude regard porté sur l'Amérique de la relance économique.
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Au titre des qualités il faut également vanter la prestation de Joan Crawford, qui sublime un rôle fort en le dotant de la sensibilité et du caractère nécessaires (facilement un des plus beaux personnages du cinéma US des années 40), mais aussi celle d'Ann Blythe dans un rôle encore plus difficile. On déteste Veda parce que son interprète trouve une forme d'onctuosité écœurante dans le snobisme et l'égoïsme, notamment avec son petit air hautain. Quant à la mise en scène de Curtiz, elle apparaît extrêmement élaborée et inspirée, le réalisateur investissant ses décors avec un grand sens de la lumière et de l'espace - quand il ne s'attarde pas sur les jambes de Crawford ou s'amuse avec des jeux de silhouettes sur les murs. C'est un des plus "beaux" films noirs du point de vue du style.
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Reste que le film me paraît souffrir de quelques défauts.
Un. BUTTERFLY McQUEEN merde !!!! L'actrice la plus insupportable qui ait jamais existé. J'ai des envies de meurtre dès qu'elle parle, avec sa voix grotesque.
La construction en voix-off est ici assez laborieuse, mécanique, même si la nécessité des flash-back est évidente.
J'ai également le sentiment que le film passe un peu à côté de quelque chose avec le personnage de Kay, la fille cadette : si je comprends le cynisme autour de sa disparition (quand même ultra foudroyante, mais passons) et l'attitude je-m'en-foutiste de Mildred, ce n'est quand même pas très crédible que le père s'en foute lui aussi et que cette pauvre Kay ne soit plus jamais évoquée, ni par l'un, ni par l'autre : elle est totalement escamotée alors que du point de vue du scénario, il y avait là matière à mettre tôt ou tard Mildred face à ses préférences odieuses et sa défaillance de mère, la faire culpabiliser quoi. Ça aurait pu créer un parallèle intéressant lorsque Veda a le culot de lui faire payer qu'elle ait été pourrie gâtée ("It's your fault I'm the way I am !"). En outre, je trouve le personnage de Monte Beragon bien faiblard. Là encore, quelque part c'est voulu mais le film aurait sans doute gagné en puissance dramatique si cet homme, pour qui Mildred va se damner, avait été mieux caractérisé et surtout mieux incarné (Zachary Scott, bon voilà quoi... :| il aurait fallu un séducteur salopard de la trempe du Gregory Peck de Duel au soleil).
Et le finale manque peut-être un peu de mordant ; Mildred est passive, abandonne sa fille à son sort, mais cette passivité n'est pas très cohérente avec la psychologie d'une mère qui, si elle a été bafouée, reste quand même une mère.
Dernière modification par Demi-Lune le 27 avr. 13, 20:42, modifié 1 fois.
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Cathy
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Cathy »

Ok Butterfly McQueen a une voix détestable, mais elle est l'interprète inoubliable de Prissy dans Autant en emporte le vent, et en plus on la voit quand même peu dans tout le film. Sinon je trouve justement Zachary Scott très bon en Monte Peragon, pas trop de caractère mais suffisamment de charme pour faire croire au dragueur invétéré. Un Gregory Peck aurait eu trop de personnalité à mon avis, et il ne correspond pas à l'idée que je me fais d'un gigolo !
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par xave44 »

Merci Demi-lune pour cette excellente critique qui me donne envie de revoir ce film découvert il y a quelque temps déjà mais qui m'avait laissé sur un sentiment particulier, celui de savoir en mon for intérieur qu'il s'agissait d'un grand film mais avec le regret de ne pas avoir su en apprécier les qualités.
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par kiemavel »

onvaalapub a écrit :
Jeremy Fox a écrit :

Voilà, Le fier rebelle, en le voyant, m'a fait penser à un mélange entre Shane et The yearling
Commandé aussi. De toute façon, quand Olivia paraît, je ne réfléchis pas, j'achète :D
Belle initiative de la part d'Artus que d'éditer des classiques...mais qualitativement, pour tous les DVD que je connais, c'est du foutage de gueule. Par contre, tout au moins pour les 4 que j'ai acheté jusque là, au moins c'était de vrais raretés.

Pour "Le fier rebel" dont je ne connais pas la copie Artus, il existe une autre possibilité pour les multizones. Le film était paru aux USA dans une édition qui proposait une VF et une VOST sur une copie assez bonne, bien définie mais qui comportait tout de même des défauts et des scories. Mais attention cela ne concerne que l'édition HBO. Les autres éditions américaines et des reprises asiatiques de ces éditions sont à ma connaissance exclusivement vo mais çà peut se vérifier aisément.

Quant à Olivia de Havilland, il y a presque 2 ans de çà, j'ai été assez "couillon" pour me présenter devant chez elle un énorme bouquet de roses à la main et j'ai pu lui parler 5 min. C'est un bon petit souvenir même si extrêmement surpris qu'elle réponde elle-même et ne l'ayant pas anticipé, je me suis retrouvé à balbutier et à prononcer des phrases sans doute incompréhensible retrouvant par là même peut-être le langage perdu des premiers hommes.
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par xave44 »

kiemavel a écrit : Quant à Olivia de Havilland, il y a presque 2 ans de çà, j'ai été assez "couillon" pour me présenter devant chez elle un énorme bouquet de roses à la main et j'ai pu lui parler 5 min. C'est un bon petit souvenir même si extrêmement surpris qu'elle réponde elle-même et ne l'ayant pas anticipé, je me suis retrouvé à balbutier et à prononcer des phrases sans doute incompréhensible retrouvant par là même peut-être le langage perdu des premiers hommes.
Bravo ! J'adore ! J'ignorais qu'elle était encore en vie (96 ans quand même !).
Cette actrice est pour moi éternellement associée aux nombreux films dont elle a partagé la vedette avec Errol Flynn entre 1935 et 1940 (dont la moitié au moins sont des classiques).
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Cathy
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Cathy »

xave44 a écrit :
kiemavel a écrit : Quant à Olivia de Havilland, il y a presque 2 ans de çà, j'ai été assez "couillon" pour me présenter devant chez elle un énorme bouquet de roses à la main et j'ai pu lui parler 5 min. C'est un bon petit souvenir même si extrêmement surpris qu'elle réponde elle-même et ne l'ayant pas anticipé, je me suis retrouvé à balbutier et à prononcer des phrases sans doute incompréhensible retrouvant par là même peut-être le langage perdu des premiers hommes.
Bravo ! J'adore ! J'ignorais qu'elle était encore en vie (96 ans quand même !).
Cette actrice est pour moi éternellement associée aux nombreux films dont elle a partagé la vedette avec Errol Flynn entre 1935 et 1940 (dont la moitié au moins sont des classiques).
Sa sœur Joan Fontaine est aussi en vie ! Elle a 16 mois de moins qu'Olivia.
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Re: Michael Curtiz (1886-1962)

Message par Julien Léonard »

kiemavel a écrit :Quant à Olivia de Havilland, il y a presque 2 ans de çà, j'ai été assez "couillon" pour me présenter devant chez elle un énorme bouquet de roses à la main et j'ai pu lui parler 5 min. C'est un bon petit souvenir même si extrêmement surpris qu'elle réponde elle-même et ne l'ayant pas anticipé, je me suis retrouvé à balbutier et à prononcer des phrases sans doute incompréhensible retrouvant par là même peut-être le langage perdu des premiers hommes.
Superbe anecdote, très sensible. :oops:
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