Commentaires à propos de votre film du mois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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daniel gregg
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par daniel gregg »

Le quinté du mois de Mars encore dominé par l'Italie :

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Akrocine
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Message par Akrocine »

Père Jules a écrit :
Akrocine a écrit : - Зеркало (Le Miroir) de Andrei Tarkovsky : 9/10
:D
Honnêtement je ne lui aurait pas donné cette note tout de suite après l'avoir vu. Je l'ai laissé décanter dans mon esprit pendant un long moment. Le Miroir est un film tellement déconcertant par sa narration, émouvant et fascinant par ses scènes plus belles les une que les autres.
La dernière fois qu'un film m'a autant trotté dans la tête c'était Tree of Life. Correspondance loin d'être anodine je trouve, tant le montage et la manière d'installer une ambiance, un sentiment ou un songe sont similaire.

C'est le 4 ème film que je découvre du cinéaste (par chronologie au rythme de un par mois, sauf pour Solaris) et les 4 sont des films du mois. Plus j'avance et plus je me dis que Tarkovsky était et sera toujours le plus grand cinéaste. En parallèle j'ai commencé son journal; quelle tristesse de lire qu'il rêvait de pouvoir filmer 3 films par an :(
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Père Jules
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Message par Père Jules »

Donc maintenant, place à Stalker :D
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Joshua Baskin
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Message par Joshua Baskin »

Mon trio de tête du mois :D

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The Sessions et The Swimmer arrivent juste derrière.
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Anorya
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Message par Anorya »

Akrocine a écrit :
Père Jules a écrit : :D
Honnêtement je ne lui aurait pas donné cette note tout de suite après l'avoir vu. Je l'ai laissé décanter dans mon esprit pendant un long moment. Le Miroir est un film tellement déconcertant par sa narration, émouvant et fascinant par ses scènes plus belles les une que les autres.
La dernière fois qu'un film m'a autant trotté dans la tête c'était Tree of Life. Correspondance loin d'être anodine je trouve, tant le montage et la manière d'installer une ambiance, un sentiment ou un songe sont similaire.

C'est le 4 ème film que je découvre du cinéaste (par chronologie au rythme de un par mois, sauf pour Solaris) et les 4 sont des films du mois. Plus j'avance et plus je me dis que Tarkovsky était et sera toujours le plus grand cinéaste. En parallèle j'ai commencé son journal; quelle tristesse de lire qu'il rêvait de pouvoir filmer 3 films par an :(
Tu vas te faire du mal en lisant ça, crois-moi, surtout vers la fin... :|

Père Jules a écrit :Donc maintenant, place à Stalker :D
Oh que oui !


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Sinon pour ma part :

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Les frissons de l'angoisse de Dario Argento.

Grosse redécouverte en blu-ray. Sublime.
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Frances
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Message par Frances »

Père Jules a écrit :Donc maintenant, place à Stalker :D
Il faut que je m'y remette à Tarkovsky. Je n'en ai vu que deux...dans une autre vie :mrgreen:
Dernière modification par Frances le 1 avr. 13, 17:34, modifié 1 fois.
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Mes films du mois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Message par Federico »

Akrocine a écrit :
Père Jules a écrit : :D
Honnêtement je ne lui aurait pas donné cette note tout de suite après l'avoir vu. Je l'ai laissé décanter dans mon esprit pendant un long moment. Le Miroir est un film tellement déconcertant par sa narration, émouvant et fascinant par ses scènes plus belles les une que les autres.
La dernière fois qu'un film m'a autant trotté dans la tête c'était Tree of Life. Correspondance loin d'être anodine je trouve, tant le montage et la manière d'installer une ambiance, un sentiment ou un songe sont similaire.

C'est le 4 ème film que je découvre du cinéaste (par chronologie au rythme de un par mois, sauf pour Solaris) et les 4 sont des films du mois. Plus j'avance et plus je me dis que Tarkovsky était et sera toujours le plus grand cinéaste. En parallèle j'ai commencé son journal; quelle tristesse de lire qu'il rêvait de pouvoir filmer 3 films par an :(
Ces films donnent la sensation d'une maturation si complexe que je ne sais pas si il nous aurait offert autant de merveilles en tournant plus... bien que ce fut pourtant le cas de celui auquel il est sans doute le plus proche : Bergman.
Le miroir étant un de ses deux films que je préfère (autant dire à vie en bonne place de mon Graal cinéphilique), quand j'ai vu ta note, j'ai failli écrire : "Seulement ?" :wink:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Message par Miss Nobody »

Mon film du mois de mars
sera Shame, film sur le fil pourtant, mais qui m'a saisi à la gorge alors... que faire...
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Le top 5 du mois:

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1/ Shame (McQueen)

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2/ Five Star Final (Leroy)

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3/ No (Larrain)

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4/ Other men's women (Wellman)

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5/ Rushmore (Anderson)

Récapitulatif et "critiques":
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Films vus

* Möbius (Rochant) ●●○○○
C'est un film qui se regarde plutôt bien sur le moment, même si on ne comprend pas tout de l'intrigue (en fait, quasiment rien), mais qui révèle ses défauts a posteriori : une histoire d'espionnage opaque et vaine, une histoire d'amour fusionnelle un peu neu-neu (qu'est-ce que c'est que cette fin?) et des interprétations inégales (Cécile de France s'en sort très bien, Jean Dujardin est souvent hors-propos)... Restent des images bien léchées. Bref, "Möbius" est un film qui suinte les millions mais qui remplit tout juste le cahier des charges du téléfilm du samedi soir.
* Rushmore (Anderson) ●●●○○
La filmographie de Wes Anderson est un bric-à-brac très cohérent et, dans ce "Rushmore", tous les ingrédients dont on se délecte encore aujourd'hui sont déjà là : du scénario brinquebalant aux personnages hauts en couleurs, des choix musicaux pointus aux détails vestimentaires cocasses. Et c'est toujours séduisant, attachant, sympathique. Je dois cependant avouer que les personnages de weirdos comme Max Fisher, génie incompris tout pétri d'arrogance et de talent, ont tendance à m'agacer un tantinet à la longue...
* Five star final (Leroy) ●●●●○
L'intrigue posée sur papier pourrait paraître un brin boursouflée et/ou moraliste, mais le résultat à l'écran est simplement foudroyant. Leroy maîtrise parfaitement ses effets: de pamphlet virulent contre la presse, il passe au mélodrame le plus pur et maintient une tension sans faille dès lors que la trame est nouée. Ce "Five star final" est un vrai coup de coeur: un petit film qui a excellemment vieilli (à quelques interprétations théâtrales près) et qui recèle une scène de SPOILER suicide(s) qui est sans doute la plus puissante -et formidablement pudique- que j'ai pu voir au cinéma.
* Au bout du conte (Jaoui) ●●○○○
La plume est toujours vive et acérée quand il s'agit de croquer leurs personnages habituels (notamment celui du misanthrope grincheux dans lequel Bacri brille toujours), elle est beaucoup plus molle lorsqu'il faut faire tourner (à vide?) un exercice de style assez vain autour du conte de fée. Au final, le couple signe un film bordélique, trop long, d'où émergent quelques sourires, il est vrai, mais bien trop peu pour satisfaire.
* Shame (McQueen) ●●●●○ ♡ FILM DU MOIS ♡
"Shame" est finalement un film qui dépeint moins l'addiction que l'extrême solitude. La solitude de l'Homme moderne. L'Homme et la grande ville, le grand appartement, le grand lit, et le grand vide. Les courants d'air. La déviance. C'est un film très froid qui prend pourtant rapidement à la gorge. Le réalisateur use parfois d'effets à propos desquels j'ai pu observer des réserves (notamment dans les scènes de "débauche" finales qui, pour moi, loupent le coche) mais parvient à ne jamais sombrer dans le "trop" qui le menace. Son film est atmosphérique, fort et malaisant. Une réussite, je crois.
* Les contes de la nuit (Ocelot) ●●○○○
Un recueil d'historiettes animées assez inégal. Visuellement, c'est évidemment très joli (mais Ocelot n'avait plus à prouver son talent). Sur le fond, par contre, ça manque souvent d'intérêt (le premier et le dernier conte notamment sont assez faibles) et les morales sont toujours très naïves. Seul le conte antillais, plein d'allant, sort du lot à mon goût.
* Le fleuve (Renoir) ●●○○○
Une heure et demi d'Inde d'antan, Inde rêvée, Inde réelle, toute pleine de couleurs vives et de folklores. Une heure et demi d'amours adolescentes un peu barbantes, de chevelures rousses et de dents de travers... Une heure et demi d'ennui poli. Je n'en retiendrais qu'une seule tirade, une réplique qui affleure sans crier gare au détour d'un deuil et d'un verre de Bourbon, sur l'enfance et le monde (The real world is for children) : très beau.
* Cloclo (Siri) ●●●○○
Loin des paillettes, ce Cloclo est un portrait sobre, à la limite du documentaire, qui ne s'autorise aucun pas de côté : ni excès, ni extrapolation ou sur-interprétation de la vie tourmentée du chanteur. Du coup, si le film reste suffisamment maîtrisé pour tromper l'ennui, il peine à passionner et dégage peu d'émotions.
* Away we go (Mendes) ●●○○○
Ca commence comme un film charmant, avec un petit couple indie, banal, gentil, attachant, puis ça s'enlise très vite dans une accumulation de rencontres et situations caricaturales. Ca se veut initiatique mais ça ne raconte pas grand chose de bien passionnant. Et même la BO-folk-bobo finit par démanger... Pas détestable, mais beaucoup trop anodin.
* No (Larrain) ●●●●○
Sur la forme, l'esthétique "années 80" (moche mais très travaillée) dans laquelle s'enchevêtrent des images d'archives de façon hyper fluide, permet une immersion totale et réussie. Sur le fond, la contestation heureuse des protagonistes invite à s'indigner sans haine ni dépit. Bref, c'est une belle leçon et c'est un bon moment.
* Other men's women (Wellman) ●●●○○
Petit film d'une petite heure, finement écrit et réalisé avec grâce. Court mais jamais expéditif, langoureux sans être mièvre, ce "Other men's women" possède un charme certain, à l'instar de son trio d'interprètes (Mary Astor est vraiment craquante). Si les 20 premières minutes (introduction extrêmement condensée et pourtant d'une subtilité percutante) sont quasi-parfaites, la suite de l'intrigue est plus attendue. On se réjouira néanmoins de l'absence de moralisme (avec un titre pareil, on pouvait s'attendre au pire), de la beauté de certains plans et scènes et de la présence en second plan des tout jeunes James Cagney et Joan Blondell.
* Les herbes folles (Resnais) ●●○○○
Ce Resnais affranchi (et un peu en roue libre?) est un objet assez déconcertant, un peu de travers, un peu fou, mais pas franchement convaincant. D'ailleurs, l'atmosphère fantaisiste et les couleurs chaleureuses du film nous quittent bien vite et quand l'écran se fond d'un noir définitif, il ne nous reste plus rien.
* Chronique d'un été (Rouch, Morin) ●●●○○
L'immersion dans les années 60, au plus proche de problèmes sociologiques qui restent les nôtres 50 ans plus tard, est assez vertigineuse. La démarche d'introspection et d'intellectualisation cinématographique m'a en revanche moins convaincue.

* [série] Seinfeld - saison 1 & 2 ●●●●○
Certaines séries n'ont pas de dates limite de consommation. Avec 20 ans de retard, je me lance donc dans l'exploration du petit monde de Seinfeld et m'accorde désormais avec plaisir de petites parenthèses de 20 minutes dans mes journées.

Films revus

* Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (Allen) ●●●○○
Le petit cru de 2010 -surprise- se revoit avec plaisir. Cette énième variation existentielle manque un peu de corps, il est vrai, mais continue à toucher du doigt l'essence de nos vies. Woody Allen, acide mais jamais amer, nous sert une nouvelle chorale de ratés ordinaires, de frustrés attachants, à la recherche -évidemment vaine- du bonheur. C'est déjà-vu, certes, mais souvent très bien-vu...
7swans
Nuits de Sheen...
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par 7swans »

TOP 3 - Mars 2013 :

1.
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2.
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3.
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Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
Gounou
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Message par Gounou »

En dépit de mes réserves, et faute de vraie claque, le film qui m'aura le plus interpellé ce mois-ci :

1-
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Suivent :

2-
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3 ex aequo-
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LéoL
Machino
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Message par LéoL »

Pour la 3ème fois en moins de douze mois c'est Maurice Pialat qui remporte la palme avec La maison des bois. Mieux, il réussit ce mois-ci le doublé avec Nous ne vieillirons pas ensemble. J'ai profité de la rétrospective à la cinémathèque pour compléter sa filmographie et je peux maintenant dire que c'est désormais l'un de mes réalisateurs français préférés.
Sur la troisième marche, Fureur Apache de Robert Aldrich qui m'a vraiment impressionné.
En image avec un petit commentaire :

- 1 -
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Évocations "renoiriennes" de la vie d'une famille d'accueil (très attachante) au beau milieu de la campagne en pleine Grande Guerre. On se laisse agréablement porter par leur quotidien et le regard délicat et bienveillant que leur porte Pialat. C'est, selon les épisodes, joyeux, drôle, douloureux, implacable ou bouleversant. Bref, un grand moment.

- 2 -
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- 3 -
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J'ai été frappé par l'intelligence de ce western, dans les rapports indiens/blancs d'une acuité rare comme dans l'évolution de cette "chasse à l'indien" où le sens tactique occupe une place prépondérante, où la violence est d'une terrible brutalité (la première attaque indienne m'a laissé stupéfait). Un très grand western.

La suite :
Spoiler (cliquez pour afficher)
- 8/10 -
A la merveille (Terrence Malick, 2012) - A revoir dès que possible. Après quelques jours, le film reste en tête, comme souvent avec Malick. Il m'a juste manqué l'émotion alors que ses 3 précédents m'avaient toujours immédiatement et intensément bouleversé.
L'Innocent (Luchino Visconti, 1976) - Un voile de mort souffle sur L'Innocent, celui d'une haute bourgeoisie déliquescente qui n'assume pas ce qu'elle a voulu devenir.
Histoire de détective (William Wyler, 1951) - Scénario solide, mise en scène soignée, casting impeccable (des premiers aux seconds rôles sans exception) participent à rendre ce huis-clos tendu particulièrement réussi.
Le Fantôme de la liberté (Luis Buñuel, 1974) - A mon sens le Buñuel qui mêle de la plus belle des façons l'univers et l'humour surréalistes et absurdes qui lui sont propres et ses réflexions sarcastiques sur la société (et ses institutions notamment). C'est également très agréable de retrouver tous ces (grands) acteurs français qu'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans le même film (et même si ils ne jouent pas tous ensemble).
Solaris (Andreï Tarkovski, 1972)

- 7,5/10 -
Passe ton bac d'abord (Maurice Pialat, 1978) - Ouch, être jeune à Lens en 1978, c'est effrayant. Pialat adopte un ton réaliste, capte un quotidien morne et une génération qui paraît bien triste et sans espoir, mais le fait sans mépris, sans en rajouter, avec honnêteté et justesse.
Mes petites amoureuses (Jean Eustache, 1974) - Je n'avais vu que La Maman et la putain de Eustache. Il me semble que c'est très différent, que ce soit dans la mise en scène ou dans l'actor's studio bressonien poussé à son paroxysme. Si ce style est un peu rude au début, il offre aussi de très beaux moments de "découverte" (le baiser dans le cinéma, toute la fin).
Quand Harry rencontre Sally (Rob Reiner, 1989) - Un modèle du genre sans aucun doute qui n'a d'ailleurs pas pris une ride, et ça c'est quand même très significatif.
El (Luis Buñuel, 1953) - La jalousie obsessionnelle par Buñuel laisse de côté le psychologisme pesant hollywoodien et ouvre la voie à Vertigo.
Les Rapaces (Eric Von Stroheim, 1924) - Vu dans sa version de 2h15

- 7/10 -
La Gueule ouverte (Maurice Pialat, 1974)
El Dorado (Howard Hawks, 1966) - Variation autour de Rio Bravo en bien moins héroïque et sérieux (il m'a semblé y avoir beaucoup plus d'humour) capitalisant au maximum sur le charisme et la complicité de Wayne et Mitchum. C'est plaisant, quoiqu'un peu trop long peut-être. Ça m'a un peu fait penser à toutes ses suites actuelles de films d'action où l'on voit le héros d'antan (donc désormais vieux, et dont Stallone pourrait être le modèle) revenir pour une nouvelle "mission", seul ou avec ses potes (vieux également).
Baraka (Ron Fricke, 1992) - Baraka nous promène paisiblement dans les beautés et les misères du monde et invite à l'humilité.
No (Pablo Larrain, 2012) - Enthousiasmant dans le fond comme dans la forme bien que la libération politique du pays a pour effet de consacrer une nouvelle forme d'asservissement.
40 ans : Mode d'emploi (Judd Apatow, 2012) - Une comédie qui malgré sa longueur reste drôle et efficace. J'en demande pas beaucoup plus.
Prospero's books (Peter Greenaway, 1991) - Spectacle fascinant d'images, de sons et de paroles ininterrompues, d'une inventivité folle, qui se nourrit de son chaos et qui m'a fait oublié que je ne comprenais absolument rien à ce qu'il se passait.
L'emmurée vivante (Lucio Fulci, 1977) - Évitant ses saillies gores habituelles, Fulci soigne son ambiance pour livrer un giallo dont la maîtrise du suspense est parfaite.
Sergent York (Howard Hawks, 1941) - Film propagandiste, parfois didactique, mais souvent attachant dans sa volonté de dresser un portrait bienveillant de l'Amérique rurale.

- 6,5/10 -
Maurice Pialat, l'amour existe... (Anne-Marie Faux & Jean-Pierre Devilliers, 2006) - Un documentaire bien fait qui laisse essentiellement parler Pialat et ses films (via de nombreux extraits) et donne furieusement envie de se replonger dans son œuvre (alors que je la finissais à peine).
Allez coucher ailleurs (Howard Hawks, 1949) - Alors certes les gags ne sont pas des plus fins mais cette comédie reste plutôt plaisante avec un duo d'acteurs tout à fait attachant.
Camille Claudel 1915 (Bruno Dumont, 2013)
The Place beyond the pines (Derek Cianfrance, 2012) - Étonnant récit en trois actes qui balaye beaucoup de thématiques intéressantes, mais ne fait que les balayer à mon sens. Chaque partie reste malgré tout réussie et Derek Cianfrance fait preuve d'une qualité certaine dans sa mise en scène. Sinon Ryan Gosling c'est vraiment un acteur?
Le cri (Michelangelo Antonioni, 1957) - L'errance d'un abandonné tellement perdu qu'il passe à côté de tout dans un décor d'outre-tombe embrumé. Antonioni sonde un cœur brisé.
Europe 51 (Roberto Rossellini, 1951) - Le propos m'a paru bien nébuleux, surtout vers la fin, mais je crois être prêt à accepter beaucoup de choses venant de la bouche d'Ingrid Bergman...

- 6/10 -
Au bout du conte (Agnès Jaoui, 2013) - Pas ce que Jaoui et Bacri ont fait de mieux, loin de là, mais j'ai toujours un petit faible pour leurs histoires, leurs personnages et leur humour. Et puis Bacri, je suis inconditionnel...
La Tour au-delà des nuages (Makoto Shinkai, 2004) - Le scénario est ambitieux mais aussi très alambiqué et prend des tournures qui laissent peu de place à l'empathie. Dommage.
L'artiste et son modèle (Fernando Trueba, 2012) - J'ai pensé au Renoir sorti en début d'année (proximité temporelle oblige), mais j'ai trouvé ce film bien plus intéressant même si il n'a rien de bien nouveau à raconter sur le sujet. Cela dit, de belles choses jaillissent par moment au détour d'une conversation ou d'un pose.
Cloud Atlas (Andy & Lana Wachowski & Tom Twyker, 2012) - Je loue l'ambition et l'audace du projet, mais malheureusement le film n'en est pas vraiment à la hauteur. Je trouve l'articulation et le déroulement de chaque histoire plutôt bien réussi, il y a un côté ludique et pas du tout ennuyeux. Mais ce qui pêche sérieusement ce sont les histoires elles-mêmes, car une fois que le flou narratif s'estompe, il ne reste plus grand chose si ce n'est l'inanité et la naïveté de ce qu'elles racontent.
Le Sicilien (Michael Cimino, 1987) - Ambitieux mais très frustrant tant on entraperçoit le grand film que Le Sicilien aurait pu être avec un bon casting et un scénario à peine meilleur. Le talent de composition et de mise en scène de Cimino est plus que jamais présent ici (et peut-être pour la dernière fois...).
Nomads (John McTiernan, 1986) - On est plus proche d'un John Carpenter que d'un John McTiernan avec cet étrange premier film. Une curiosité pas dénuée d'intérêt ni de qualités.
Elmer Gantry le charlatan (Richard Brooks, 1960) - On sent bien que Brooks a de la tendresse pour ses personnages, et celle-ci finit par prendre le pas sur la critique d'une religion transformée en spectacle mercantiliste et hypocrite. La fin est d'ailleurs bien symptomatique et ça m’intéresse et me plait beaucoup moins.
Les amants passagers (Pedro Almodovar, 2013) - C'est lorsque Almodóvar est le plus décomplexée et le plus libre, lorsqu'il se lâche complètement, qu'il est le plus réjouissant. Lorsqu'il redescend sur terre, c'est plus poussif, inégal et moins amusant.
Les Aventures de Robinson Crusoé (Luis Buñuel, 1954) - Adaptation plutôt classique et relativement sage de la part de Buñuel (que l'on devine au détour de 2/3 scènes, autrement difficile d'y trouver sa signature). Agréable mais mineur.
Insomnia (Christopher Nolan, 2002) - Au bout d'un moment, la tête de zombie d'Al Pacino a fini par m'exaspérer, de même que les effets de mise en scène qui vont avec. Reste une esthétique bien léchée et l'Alaska, personnage le plus intéressant du film, qui relèvent une intrigue assez faible.

- 5,5/10 -
Möbius (Eric Rochant, 2013) - Pas déshonorant mais pas enthousiasmant non plus. Quelques moments sympas (le coup de téléphone vers la fin, même si c'est un peu artificiel) mais l'ensemble manque de "grandeur" dans les enjeux, dans l'intrigue, dans la mise en scène...
Les veuves de quinze ans (Jean Rouch, 1965) - Petit portrait de la jeune génération en 1964 dont le ton m'a semblé un peu trop didactique par moment.
The Sunchaser (Michael Cimino, 1996) - Si les grands motifs de Cimino sont toujours là, la grandeur de son cinéma, elle, s'est envolée...
GoldenEye (Martin Campbell, 1995) - J'ai découvert James Bond avec Pierce Brosnan et j'en avais un bon souvenir (de l'acteur surtout). Je dois bien avouer maintenant qu'il est très loin d'être l'un des meilleurs. Autrement un James Bond correct mais dont on pouvait attendre bien mieux. GoldenEye ne me parait pas très ambitieux, reprend la recette habituelle sans originalité (l'arrivée d'un nouvel acteur aurait pu changé un peu tout ça).
Ne nous fâchons pas (Georges Lautner, 1966) - Souvent ridicule et plein d'excès, "Ne nous fâchons pas" n'en reste pas moins amusant et plaisant à suivre.
Le vent de la plaine (John Huston, 1959) - C'est surtout le vent des studios qui a soufflé et balayé tout ce qui aurait pu rendre ce film bien plus réussi et bien moins ambigu dans sa morale. Même le casting pourtant réputé ne m'a pas empêché de sombrer dans l'ennui.
L'homme des vallées perdues (George Stevens, 1953) - C'est davantage dans ce qu'il n'évoque pas explicitement que Shane séduit plutôt que dans son intrigue convenue et inégale. Un peu triste de voir Jean Arthur vieillissante dans ce qui sera son dernier rôle...

- 4/10 -
La Maison des otages (Michael Cimino, 1990) - Aïe, ça fait du mal de voir Cimino aux commandes d'un aussi mauvais film. Il n'arrive jamais à se dépatouiller, à insuffler un minimum d'intérêt et de personnalité (ce ne sont pas les quelques tentatives - ratées - d'aller vers les grands espaces qui y changeront quoique ce soit) à une trame très banale qui vire même au bout d'un moment à la médiocrité la plus totale.
Spring Breakers (Harmony Korine, 2012) - Si j'apprécie beaucoup la forme du film et que les 20/30 premières minutes peuvent séduire, j'ai l'impression qu'Harmony Korine n'ose pas aller trop loin et se réfugie dans la vacuité et la facilité d'un folklore "gangsta" inoffensif pour finir son film.
Le Monde fantastique d'Oz (Sam Raimi, 2013) - Très enfantin. Et si cela prête à sourire quelque temps, ça le reste trop pour être véritablement supportable sur tout le film. Et je ne parle même pas l'univers numérique...
Demain ne meurt jamais (Roger Spottiswoode, 1997) - Je crois que je préfère encore les James Bond "surannés" mais ne manquant pas de charme à la tournure que prennent les Bond période Brosnan. D'autant plus que postérieurs à ceux de Dalton, ils ne leurs arrivent vraiment pas à la cheville, ne serait-ce qu'en terme d'action.
Le Monde ne suffit pas (Michael Apted, 1999) - En fait, je ne l'avais jamais vu. On ne peut pas dire que j'ai raté grand chose même si je ne le trouve pas plus mauvais que le précédent. Je trouve Brosnan plus convaincant (sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi).

- 3/10 -
Vivan las antipodas ! (Victor Kossakovski, 2011) - Très ennuyeux. Chaque région abordée a droit à ses belles images, mais au-delà de ça, c'est d'un grand inintérêt. A cela s'ajoute des effets de mise en scène insupportables (la caméra qui tourne dans tous les sens) pour bien signifier que l'on a changé d'hémisphère...

- 2/10 -
Les Fleurs de la guerre (Zhang Yimou, 2011) - Sous couvert "d'évènements réels", Zhang Yimou (mais est-ce vraiment sa faute?) charge la mule autant qu'il le peut et livre un film atrocement manichéen, nationaliste et xénophobe (ah elle est belle la caution Christian Bale) et dégoulinant de pathos... Beurk.

Séries :

- 9/10 -
La Maison des bois (Maurice Pialat, 1970) - Évocations "renoiriennes" de la vie d'une famille d'accueil (très attachante) au beau milieu de la campagne en pleine Grande Guerre. On se laisse agréablement porter par leur quotidien et le regard délicat et bienveillant que leur porte Pialat. C'est, selon les épisodes, joyeux, drôle, douloureux, implacable ou bouleversant. Bref, un grand moment.

- 7/10 -
House of Cards (Beau Willimon, David Fincher, 2013) - Pas mal. Sorte de West Wing couplé à Tempête sur Washington avec beaucoup plus de cynisme, de machiavélisme, de jeux de pouvoir, de sexe et de corruption mais avec la verve des dialogues (de l'un comme de l'autre) en moins. Très bon casting, gros point fort de la série.
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Kevin95
Footix Ier
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Kevin95 »

La merveilleuse fantaisie ultra inventive de Julien Duvivier, La Fête à Henriette sera donc mon film du mois de mars.

Ce cinéaste ne cesse de n'étonner et demeure un réalisateur finalement trop méconnu dans le paysage du cinéma français, capable de passer d'un Don Camillo à un film ultra noir comme Voici le temps des assassins.... Quoiqu'il en soit, La Fête à Henriette réussit l'exploit de tenir son intrigue improbable jusqu'au bout et se pose comme une déclaration d'amour d'un cinéaste envers son métier. La Fête à Henriette mérite absolument d'être découvert et met à mal (encore une fois) l'idée d'un cinéma français ampoulé avant l’avènement de la Nouvelle vague.

Ensuite on trouve une comédie musicale pré-code ultra réjouissante (Footlight Parade), une comédie policière grinçante à l'italienne (Il Gatto), un thriller psychologico-pervert (Sur la route de Salina) et enfin le premier film d'Alain Cavalier (Le Combat dans l'île).

Top 5 Découverte :

1. La Fête à Henriette (Julien Duvivier, 1952)

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2. Footlight Parade (Lloyd Bacon, 1933)

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3. Il Gatto (Luigi Comencini, 1977)

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4. Sur la route de Salina (Georges Lautner, 1970)

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5. Le Combat dans l'île (Alain Cavalier, 1962)

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Films découverts et revus :

The Crossing Guard (Sean Penn, 1995) : Image Révision

Je ne sais pas si c'est son cinéma qui vieillit mal ou moi qui avec le temps commence à apercevoir une certaine faiblesse dans la mise en scène de Sean Penn, mais quelques mois après la redécouverte de The Pledge (2001), je constate une légère déception à la revoyure d'un film que je tenais pour une grande réussite. Si je mentionne The Pledge c'est que The Crossing Guard à plus ou moins les mêmes défauts : des ralentis esthetico-pompeux, une symbolique assez lourde et des comédiens qui semble nous faire des clins d’œil toutes les cinq minutes et précisant "vous avez vous ma performance !". Je suis volontairement très (trop ?) critique car dans ma mémoire, The Crossing Guard échappait à cette naïveté stylistique et demeurait un drame poignant sur le deuil et le désir de vengeance. Or tout compte fait... ce n'est pas le cas, non que le film soit mauvais mais que la mise en scène vieillotte pour ne pas dire prétentieuse plombe littéralement le film. Je reste attaché à The Crossing Guard essentiellement pour une raison : Jack Nicholson, qui comme à son habitude livre un sacré numéro d'acteur (même si comme je l'ai dit précédemment, la caméra de Sean Penn se repose un peu trop là dessus). Je crains d’être à nouveau déçu en découvrant The Indian Runner (1991) et Into the Wild (2007) qui m'attendent dans ma DVDthèque.

W (Willy Milan, 1983) : Image Découverte

Nanar d'anticipation tout droit sortie des eighties par un pays spécialiste du genre (nanar) c'est à dire les philippines, W ou Vendicator est improbable du début à la fin. Un héros aussi expressif qu'une moule (qui me rappel le héros impayable d'un autre post nuke foireux Metalstorm de Charles Band, 1983), un bad guy faisant passer Max von Sydow dans Flash Gordon pour la crème des personnages terrifiants, des nains garde du corps, un mec avec une tête de comptable dans le rôle d'un porte flingue du parrain local, des types chauves fringués de cuire se dandinant pour faire méchant et enfin une héroïne obsédée sexuelle et complément déconnectée de l'intrigue du film. Voilà globalement le programme de W, ça vole pas haut donc. J'allais oublier que la scène pivot du film est la découverte du héros qu'il fut victime d'une castration (une scène poignante aidée par un VF visiblement doublée un 31 décembre), qu'une musique easy listening pas dégueu parcourt tout le film (et je dis bien TOUT le film, rare sont les scènes silencieuses... musique comme cache misère en somme) et que le climax est un gun fight de près de 30 minutes avec la mort d'une centaine de figurants acrobates (des sauts en veux tu en voilà). Bref c'est rigolo comme tout, un peu mou forcez de le reconnaitre mais suffisamment con pour rester en mémoire quelques jours après son visionnage. Merci la cinémathèque française !

American Ninja 3 : Blood Hunt (Cedric Sundstrom, 1989) : Image Découverte

Alors autant avec W, le rire permet de ne pas s'endormir, autant ici le fun et le jouissif sont constant. Je n'ai (malheureusement) vu aucun film de la série des American Ninja (allergique sans doutes à la tronche de Michael Dudikoff) donc je ne sais pas trop ce qui relève de la reprise et de l'originalité dans ce troisième opus. En revanche, flagrante est la récupération des tics, codes, idées des premiers Van Damme (notamment le diptyque Kickboxer / Bloodsport) que Sundstrom (réalisateur, précisions) réemploi sans trop de prise de tête. Éléments qui serviront aux parodies des Inconnus (donc impossible aujourd'hui de les voir au premier degrés) : flash back avec maitre asiatique prononçant des phrases sentencieuses, bruits des highkicks répétitifs et grimaces tous plus hilarantes les unes des autres. Rien de spéciale à noter du point de vu du récit, c'est une classique histoire de vengeance mais dès le générique et la logo de la Cannon sur fond de score au synthétiseur on sait que l'on en aura pour notre argent. Film court (1h30) jamais emmerdant, souvent drôle, American Ninja 3 : Blood Hunt est un plaisir coupable galvanisant pour qui aime les brushings et les t shirts courts fluo. Si la star du film, David Bradley s'en sort bien (inexpressif certes, mais cette version musclée de Ben Stiller est 100 fois plus charismatique de Michael Dudikoff), LA révélation d'American Ninja 3 est assurément Steve James, musclor black au charisme brutale, sorte de Michael Jai White (Black Dynamite) avant l'heure aussi cool que hardcore. Il balance sans en avoir l'air toutes les punchlines du film et est à l'origine de la meilleure séquence (avec un mythique "Die !" qui ne dira rien à personne sauf ceux qui ont vu le film). Juste préciser que le psychik insupportable (pléonasme) occupe heureusement peu de place dans le film et que la musique entêtante au Bontempi est de George S. Clinton, futur compositeur des Austin Powers (faut bien commencer quelque part). Une gourmandise qui me donne envier de découvrir les opus précédents (juste pour Steve James).

Sans mobile apparent (Philippe Labro, 1971) : Image Révision

On tape souvent sur le cinéma de Labro, d'une part parce que l'homme qui se définit comme "touche à tout à l'américaine" tends le bâton pour se faire battre ensuite parce que beaucoup de ses films braconnent sur les terres de son "mentor" Jean-Pierre Melville, or on sait qu'artistiquement on est loin du compte. Mais dans ses meilleurs jours (et Sans mobile apparent fait clairement partie du haut du panier Labro), sa naïveté, son désir tenace de (re)créer le cinéma qu'il aime (américain) et son énergie génère des polars de hautes tenues, parfois même à la hauteur de certaines séries B de l'époque (c'est à dire les années 70). Adaptation d'une nouvelle de Ed McBain (Ten + One), Sans mobile apparent est un jeu de piste entrainant où Nice est filmé comme un quartier de Los Angeles dans lequel Trintignant (comme souvent magistral) court, mâche un cure dent, tir à vue, fonce au volant d'une décapotable bref joue au shérif pour démasquer un tueur en série qui comme le titre s'indique, abat des personnes sans (à priori) liens entre eux. Labro récupère tous les symboles du genre et parfois même (c'est étonnant) ceux du giallo telle cette scène en vue subjective du tueur. C'est maladroit on est d'accord, mais c'est du travail d’artisan cinéphile, pas prétentieux, aidé par un casting all stars (il y a même Sacha Distel, c'est dire) et la musique de Morricone tiraillée entre groove (façon Le Casse, 1971) et score atonal (façon Peur sur la ville, 1975, dont il récupéra les sifflements stressants déjà présents sur Sans mobile apparent) rendent le film ultra plaisant. Avec les deux films qu'il tourne avec Belmondo, ce film-ci constitue le meilleur du travail de Philippe Labro pour le cinéma.

Shadows (John Cassavetes, 1959) : Image Découverte

Je pensais l'avoir déjà vu, mais je dois confondre avec Faces. Shadows donc, premier long métrage réalisé par John Cassavetes et film rentré dans la légende pour sa production aussi bordélique que modeste.
Autant le dire de suite, la pauvreté les moyens se voit tout de suite sur l'écran : son qui crache, faux raccords, comédiens intimidés par la caméra ou encore qualité de l'image incertaine. Mais Cassavetes comme à son habitude se fout pas mal de cela et avec l'énergie qui le caractérise fonce pied au plancher. C'est justement cette rage de filmer qui empêche son film de sombrer dans l’essai abscons ou l’expérimentation datée. Sans cette hargne il n'aurait pas pu je pense capter certaines scènes, certains regards, certaines émotions comme ce chanteur noir se prenant un bide dans une boite de nuit ou cette jeune femme blésée par le racisme ordinaire de l'homme qu'elle aime. Reste que je ne suis pas totalement convaincu de la pertinence de choisir trois personnages principaux, Shadows fait déjà seulement 1h20, alors en plus narrer trois parcours.... c'est s'obliger à faire des ellipses plus qu'handicapantes.
J'aurai donc préféré qu'on se focalise sur un seul et unique personnage, que l'on suive son parcours quitte à le faire côtoyer une multitude de personnages mais au moins avec un seul point de vu tout le long du récit. Un parfum d'inachevé parcours cette œuvre jugée "culte" par beaucoup mais on ne peut qu’applaudir des deux mains le peps de la mise en scène et le sentiment de naturalisme inédit dans le cinéma américain que Cassavetes a su insuffler à Shadows.
Bientôt, la (re)découverte de Faces.


Frankenstein and the Monster from Hell (Terence Fisher, 1973) : Image Découverte

Je ne suis pas un érudit de la question des films de la Hammer, mais je pense que Frankenstein and the Monster from Hell est la marque de la fin de vie du studio au sein du cinéma d'exploitation.
Non que le film de la figure emblématique du studio (Terence Fisher) soit mauvais ou fatigué, mais on sent tout le long du film que la compagnie essaye de se moderniser, d’être en phase avec l'esprit de son temps (les années 70 donc) sans vraiment y parvenir. Cela se voit par l'utilisation plus explicite de la violence, bien loin de l'élégance plus implicite des œuvres qui ont fait le succès du studio dans les années 50 comme Dracula (1958) ou The Hound of the Baskervilles (1959). Ici, dans cette énième relecture du mythe de Frankenstein on assiste à une extraction de cerveau, à des yeux recousues et au sujet du viol traité sans fioritures (bien sur on ne le filme pas, nous sommes toujours en Angleterre) notamment avec le personnage détestable du directeur. Les seventies se sentent aussi avec l'autre personnage principal aux cotés de Peter Cushing, un certain Shane Briant (sosie de David Hemmings) et plus proche de la figure d'un rocker dandy que d'un personnage du 19eme siècle.
Pour revenir au film, rien de très originale s'en dégage mais tout y est fait avec soin (hormis la bête un peu foireuse) et talent. Fischer réussit à imprégner son film d'un sentiment de malaise grâce à son décors (unique) d'asile d’aliénés. Sans révolutionner le genre, il parvient à faire un nouveau film autours de Frankenstein tout à fait estimable quand bien même en 1973, on peut facilement se dire que le thème est usé jusqu'à la corde.
Très très sympa donc.


Il Gatto (Luigi Comencini, 1977) : Image Découverte

Production Sergio Leone, ce qui signifie en règle générale nid à problèmes pour les réalisateurs impliqués (allez demander aux pauvres Tonino Valerii dépossédé de son film Mon nom est personne et Damiano Damiani rendu dépressif après l’expérience de Un génie, deux associés, une cloche).
Ici ce ne fut pas le cas fort heureusement car d'une part Leone ne s'y connait pas en comédies italiennes et d'autre part Comencini à suffisamment de métier pour ne pas se faire marcher sur les pieds. C'est donc en toute liberté que le cinéaste réalise Il Gatto, comédie mordante tintée de policier (soit l'inverse de son film précédent La Femme du dimanche, policier tinté de comédie) autours d'un "couple" d'un frère et d'un sœur qui vont tout faire pour expulser les locataires de l'immeuble dont ils sont propriétaires afin de récolter l'argent de sa démolition. Comencini s'amuse à détourner les codes du film "enquête" avec les deux horribles frère et sœur comme juge d'instruction, des flics complétement dépassés et qui ne veulent surtout pas mettre le nez dans l'affaire (génial Galabru en personnage à la Blier qui se décompose à fur et à mesure que le film avance) et des coupables moralement plus positifs que les personnes qui les condamnent. Là est le génie du film, c'est d'inverser le système de valeurs avec des personnages effectivement coupables mais dotés d'une bonne raison de l'être et un couple d’innocents accusateurs qui eux en revanche collectionne les actes immoraux (mais toujours dans le soucis de la loi).
Ugo Tognazzi et Mariangela Melato s'en donnent à cœur joie dans les rôles de propriétaires absolument immondes comme cette scène où la sœur s'écrie avec joie "qui sème récolte" après avoir entendu aux infos qu'un de leurs locataires s'est suicidé suite à une lettre anonyme qu'elle a envoyée. Si le scénario se perd dans des complexités inutiles, Il Gatto reprend peu de temps avant la fin du poil de la bête avec une bossa dans une salle de tribunal (scène hilarante) et avec un mafieux qui veut enc... tout le monde.
Bref une grande réussite.


L'Enfance nue (Maurice Pialat, 1968) : Image Révision

Premier long métrage de Maurice Pialat et coup de maitre.
Comme pour se démarquer d'une ombre trop envahissante, le réalisateur évacue toute filiation avec Les Quatre cents coups de François Truffaut (1959) et entend faire un film plus dur, moins lyrique, moins romantique que son prédécesseur. L'enfance est moche et Pialat va le montrer sans pour autant tomber dans la putassierie émotionnelle. Sa vision touche à l'os, n'essaye jamais de rendre sympathique son personnage principal mais simplement de le rendre humain. On aime comme on déteste ce petit gars qui comme les autres mômes du film sont traités comme du bétail (cf. la femme qui fait son marché à l'assistance publique en précisant "pas de petit noir") et qui n'arrive à s’intégrer nulle part. La mise en scène de Maurice Pialat est déjà là, vive, sur les personnages et sans pathos. Impossible d'oublier cette scène de crise (réglée avec un torchon), celle de la mort de la grand mère ou encore celle en introduction avec une famille faussement tolérante.
Une claque (qui s’assombrissait dans ma mémoire) avant d'en prendre d'autres (je pense) dans ma (re)découverte du cinéma de Maurice Pialat.


Sur la route de Salina (Georges Lautner, 1970) : Image Découverte

Il ne faut surtout pas se fier à l'image psychédélique et post-68 que le film se traine. Certes du score aux scènes de baignade nu, beaucoup d’éléments sont affilés aux années 70 dans ce qu'elles ont de plus folklorique, mais Sur la route de Salina est avant tout un thriller vénéneux, étrange pour ne pas dire pervers sur les bords.
On pense constamment à Plein soleil (René Clément, 1960) ou au cinéma de Claude Chabrol (d'ailleurs un de ses films ressemble énormément au film de Lautner, Les Liens de sang, 1978, avec un même sujet et une même introduction... connexion inconsciente mais fascinante) mais aussi à un autre film du cinéaste Les Seins de glace (1974). Les deux films naviguent autours de personnage mystérieux, gardiens d'un secret inavouable et dans lequel un personnage extérieur (Robert Walker Jr. pour Sur la route de Salina, Claude Brasseur pour Les Seins de glace) va complétement se perdre. Mais si Les Seins de glace est filmé sur un ton froid voir (sans mauvais jeu de mots) glacial, Sur la route de Salina est imprégné par son décors désertique et brulant. La chaleur y est on ne peut plus perceptible (même la musique du film semble retranscrire le pas lourd des comédiens dans ce four à ciel ouvert) et les personnages paraissent déraisonnés en raison d'une température et d'un vide trop présents.
Il ne faut surtout pas croire non plus au dilettantisme supposé ou revendiqué de Georges Lautner ou du fait qu'il tourne des films uniquement pour s'amuser car Sur la route de Salina est la preuve (nouvelle) que sa mise en scène n'est pas exempte d'ambition ni de talent. Le film est cauchemardesque à souhait, étouffant par moment et la réalisation y est pour beaucoup.
Sur la route de Salina est donc un film à redécouvrir pour qui aime les films puzzle, pervers et profondément dramatiques (raaaa cette scène finale sous la pluie).


Mark il poliziotto spara per primo (Stelvio Massi, 1975) : Image Découverte

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La Fête à Henriette (Julien Duvivier, 1952) : Image Découverte

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Aguirre, la colère de Dieu (Werner Herzog, 1972) : Image Révision

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Razorback (Russell Mulcahy, 1984) : Image Découverte

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Death Wish 3 (Michael Winner, 1985) : Image Découverte

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Détective (Jean-Luc Godard, 1985) : Image Découverte

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Code of Silence (Andrew Davis, 1985) : Image Découverte

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Le Combat dans l'île (Alain Cavalier, 1962) : Image Découverte

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Inherit the Wind (Stanley Kramer, 1960) : Image Découverte

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Deux super-flics (Enzo Barboni, 1977) : Image Découverte

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Raw Deal (John Irvin, 1986) : Image Découverte

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Une cage dorée (Jesús Franco & Marius Lesoeur, 1976) : Image Découverte

Hummmm, que dire... Si le film n'était pas passé à la cinémathèque après un sympatoche documentaire autours des productions Euro-ciné, je serai plus sévère avec le chose (déjà que...).
Nanar dans ses meilleurs moments, grosse arnaque dans ses pires, Une cage dorée et son intrigue incompréhensible est attribué à tord à Jesús Franco alors que celui-ci ne fait qu'un cameo en tant qu'acteur et (parait-il) se contenta de donner l'idée des bonbons à Lesoeur (de loin la meilleure du film). C'est donc à ce cabot de Marius Lesoeur que l'on doit ce gros foutage de gueule qui après un générique étonnement brutal et génial (piqué sans aucuns doutes à un autre film) installe une vague histoire de traite de blanche, la base en somme pour montrer deux trois paires de seins et des numéros de cabaret érotiques. Entre des comédiens (sic) endormis, des dialogues sans queue ni tête, des plans répétés deux à trois fois de suite au mépris de toute cohérence et surtout surtout cette scène hallucinante de jemenfoutisme où Lesoeur plaque une séquence de 10 minutes d'une comédie paillarde de sa production alors que 1/ elle n'a strictement rien à voir avec la choucroute et 2/ l'un des acteurs de cette séquence est aussi un acteur d'Une cage dorée rendant ladite séquence surréaliste.
En bref, je veux bien admettre (si l'on se réfèrt au documentaire) qu'Euro-ciné est une entreprise familiale, sincère bla bla bla mais forcez de reconnaitre aussi une bonne dose d’opportuniste et d'escroquerie dans sa démarche de production. Une cage dorée ne mérite le déplacement que pour deux trois scènes bien dosées en nullité rigolote (donc le gun fight final).


Footlight Parade (Lloyd Bacon, 1933) : Image Découverte

Le film met un certain temps à vraiment démarrer mais lorsqu'il laisse place au boulot de Busby Berkeley c'est du bonheur en barre.
Film de coulisses typique des comédies musicales de la Warner des 30's, Footlight Parade montre un James Cagney après avoir été un Ennemi public (William A. Wellman, 1931) en directeur artistique d'une société de spectacle devant rivaliser d'inventions face à la concurrence déloyale du cinéma parlant (mise en abyme quand tu nous tiens). Après une exposition longuette (de nombreux personnages et un humour trop appuyé pour surligner la légerté du propos), Footlight Parade prend son envol une fois les numéros musicaux mis en place et (surtout) interprétés lors de la deuxième moitié du film. La scène (horriblement kitch) des chats en début de film mise à part, tout le reste c'est du miel pour les yeux et les oreilles. Le morceau de bravoure intervient lors des trois numéros finaux qui vont crescendo, partant d'une gentillette scénette (la scène de l’hôtel) à une séquence de démonstration du génie grandiloquent et iconoclaste de Busby Berkeley (les "femmes fontaines") pour arriver au final par (et je pèse mes mots) une absolue merveille où s'illustre James Cagney justement, à savoir la séquence de China Lee.
Hormis donc les deux trois réserves citées précédemment, Footlight Parade est un gros package de plaisir cinématographique et il est dommage que les films chorégraphiés par Busby Berkeley sortent au compte goute en zone 2 tant je désire ardemment découvrir Gold Diggers of 1935 et Gold Diggers of 1937 mais aussi surtout Dames (dont j'ai vu des extraits du film il y a quelques années qui me restent encore en mémoire).


L'Acrobate (Jean-Daniel Pollet, 1976) : Image Découverte

J'aurai aimé l'aimer ce film de Jean-Daniel Pollet et son ton unique teinté d'une poésie toute particulière (bon ok, ça fait très phrase Télérama mais je ne sais trop quoi dire sur L'Acrobate).
Mais (le fameux "mais" diabolique) disons le tout de go, j'ai eu la tentation à de nombreuses reprises de regarder ma montre. C'est pas faute d'originalité ni même d'avoir un comédien principal absolument fascinant (le minéral Claude Melki) mais je ne sais pas trop pourquoi, je suis passé à coté du film. Trop de longueurs, des scènes de tango, de gags répétés trop souvent... Comme l'impression que Pollet avait une poignée d'idées soit pas assez approfondies (les regards caméra, la fille du bain etc...) soit au contraire sur-exploitées (la trop longue scène de la boule de bowling en est un très bon exemple).
Je suis vraiment emmerdé, car il y a de très bonnes choses dans L'Acrobate. Reste que sur la longueur d'un long métrage, ces belles choses se perdent dans un flottement créatif. Es-ce parce que je ne suis pas sensible à une poésie trop délicate ou parce que mon DVD bugait (ce qui à la pouvoir de ma foutre en rogne), qui sait.


The Sleeping Tiger (Joseph Losey, 1954) : Image Découverte

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Countdown (Robert Altman, 1967) : Image Découverte

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Le Chat et la souris (Claude Lelouch, 1975) : Image Découverte

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Vic Vega
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Vic Vega »

Même si à l'instar de Mr Fox j'ai un peu du mal avec l'interprétation de Jennifer Jones, c'est la folle élégance formelle du Madame Bovary version Minnelli qui emporte le morceau en mars me concernant.
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Best
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par Best »

1er candidat pour Avril.

La grande horloge (John Farrow)

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vic
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Re: Commentaires à propos de votre film du mois

Message par vic »

Ce fut suuuuuper dur de départager toutes ces merveilles.

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C'est finalement Salesman qui l'emporte, puisqu'il a la plus chouette affiche ! :D
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Withdrawing in disgust is not the same thing as apathy.

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