Demi-Lune a écrit :Paperhouse (Bernard Rose, 1988)
Depuis qu'il fallait le trouver à une précédente session du FRCD, j'étais très curieux de le découvrir. D'autant que je considère Candyman, du même réalisateur, comme l'un des tous meilleurs films fantastiques des 25 dernières années.
Paperhouse est un film étrange. Déjà, ce n'est pas un film d'horreur. On ne saurait également le réduire au seul label "fantastique", car l'univers onirique reste au fond un argument au vrai intérêt du film : l'exploration de l'enfance, son regard sur le monde, son imagination. Il fait partie de ces incursions du ciné britannique des 80's qui ont donné des œuvres à la fois originales et ovniesques, comme La Compagnie des loups ou Hellraiser, où les codes du genre passent par la case psychanalyse. On aurait pu penser que le passé de clippeur de Rose (Relax de FGTH, c'était lui) se serait naturellement épanoui au cinéma dans un style visuel fort, léché, à l'instar de ces deux autres titres. Ce n'est pas tout à fait le cas avec Paperhouse dont l'esthétique se montre globalement très pauvre. C'est du côté du scénario que le film se distingue. Anticipant sur Inception, Paperhouse aborde le rêve comme une pré-construction : comme dans cet épisode de Spielberg des Histoires fantastiques, "La Mascotte", le dessin devient source de tangible, il est doté de vie, la petite héroïne se dessine un univers qu'elle rejoint dans ses rêves et dont les limites à l'exploration sont conditionnées par sa propre imagination. Elle doit en dessiner plus pour l'explorer ensuite en rêve. Une maison biscornue perdue dans une lande abstraite... un petit garçon à la fenêtre... et... vous n'en saurez pas plus. Faut pas spoiler.
Si le pitch est alléchant, je trouve malheureusement que l'ensemble ne parvient pas à être à la hauteur sur la durée. Le film est bancal, assez ennuyeux, un peu cheap, la jeune actrice est pénible, le score de Zimmer sans mystère. Il y a bien sûr de bonnes idées mais pour moi, elles ne parviennent pas à être vendues comme il le faudrait par la mise en scène. D'où mon sentiment que le film passe à côté et ne reste qu'une curiosité, c'est dommage.
Oui mais il y a le requiem de Fauré dans ce film. Et ce, bien avant que Malick ne l'utilise dans La ligne Rouge. La classe quoi. Oui sinon, ça aurait fait un bon court métrage. J'avais trouvé le film un peu long mais certaines séquences de rêves sont tout de même assez réussit visuellement. On sent qu'ils ont pas eu un gros budget, ce qui rend effectivement, le film assez bancal et inabouti.