Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
Merci pour tes explications hellrick ; je ne savais effectivement pas comment situer les 'grindhouse'
- hellrick
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
Jeremy Fox a écrit :Merci pour tes explications hellrick ; je ne savais effectivement pas comment situer les 'grindhouse'
Un HS très bien fait de Mad Movies pour ceux qui veulent approfondir le sujet:
Franchement il vaut la peine et c'est pas cher
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
En fait, faire un mauvais film est peut être la meilleure manière de rendre hommage au cinéma Grindhouse, non ?
Donc, QT a peut être finalement réussi (involontairement ?) son coup avec "Death Proof" ...
Pas à dire, il est fort ce QT ...
Donc, QT a peut être finalement réussi (involontairement ?) son coup avec "Death Proof" ...
Pas à dire, il est fort ce QT ...
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
A vrai dire, "Death Proof" est plus godardien dans l'âme, que grindhouse.
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
Ce doit être pour cela que je ne l'ai pas apprécié ...Blue a écrit :A vrai dire, "Death Proof" est plus godardien dans l'âme, que grindhouse.
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2013)
Boulevard de la mort godardien...mouais!
En tout cas, je ne sais si Django est fordohawksien ou leonowalshien mais bon sang quel plaisir de retrouver un western de ce tonneau après la semi déception de True grit dont j'attendais tellement.
Tarantino malgré qqs scories un tantinet grotesques comme le costume bleu ou l'histoire des cagoules (vraiment très drôle d'ailleurs cet épisode ) malgré des clins d'oeil nbx ( le plus surligné c'est l'apparition-pas trop mal intégrée d'ailleurs- de F Nero) parvient à nous faire croire à son western et ce faisant à un retour au genre.
Même la patchwork musical m'est apparu cette fois pertinent et bien pensé, à mille lieues de l'horrible utilisation de Cat people de Bowie dans le précédent.
On croit de bout en bout aux enjeux dramatiques contrairement à Inglorious basterds où cela s'avérait très rare ( la scène d'ouverture/le flingage de la cave/le dessert en compagnie de Landa).
Ne serait ce que pour cette adhésion à laquelle je n'osais plus croire 2013 commence sur les chapeaux de roue même si c'est mon premier titre 2013. Petit historique: j'avais adoré Reservoir dogs puis Tarantino en gros m'avait déçu avec Pulp fiction et Jackie Brown, m'avait vraiment à nouveau surpris agréablement avec Kill Bill 1 qui avait accouché d'un KB 2 aux morceaux très inégaux.Culture de la juxtaposition, du collage exacerbée ad nauseam dans les 2 opus suivants.
Ce ne sont plus des morceaux + ou - convaincants mais un vrai film au souffle ample, avec des scènes aux enjeux complexes qui se fondent dans un tout:le fermier/ex outlaw, l'arrivée du marshal, la rencontre avec Candy, l'épisode D'Artagnan, la négociation chez Candy et ses étapes.
Et puis, des scènes de flingage diversifiées dans leur approche ( lapidaires,ralenties, très lisibles, trop rapides par leur densité...un festival!!!).
Bref je suis enchanté et croit à un renouveau du bonhomme à l'aube de ses 50 printemps!!!
En tout cas, je ne sais si Django est fordohawksien ou leonowalshien mais bon sang quel plaisir de retrouver un western de ce tonneau après la semi déception de True grit dont j'attendais tellement.
Tarantino malgré qqs scories un tantinet grotesques comme le costume bleu ou l'histoire des cagoules (vraiment très drôle d'ailleurs cet épisode ) malgré des clins d'oeil nbx ( le plus surligné c'est l'apparition-pas trop mal intégrée d'ailleurs- de F Nero) parvient à nous faire croire à son western et ce faisant à un retour au genre.
Même la patchwork musical m'est apparu cette fois pertinent et bien pensé, à mille lieues de l'horrible utilisation de Cat people de Bowie dans le précédent.
On croit de bout en bout aux enjeux dramatiques contrairement à Inglorious basterds où cela s'avérait très rare ( la scène d'ouverture/le flingage de la cave/le dessert en compagnie de Landa).
Ne serait ce que pour cette adhésion à laquelle je n'osais plus croire 2013 commence sur les chapeaux de roue même si c'est mon premier titre 2013. Petit historique: j'avais adoré Reservoir dogs puis Tarantino en gros m'avait déçu avec Pulp fiction et Jackie Brown, m'avait vraiment à nouveau surpris agréablement avec Kill Bill 1 qui avait accouché d'un KB 2 aux morceaux très inégaux.Culture de la juxtaposition, du collage exacerbée ad nauseam dans les 2 opus suivants.
Ce ne sont plus des morceaux + ou - convaincants mais un vrai film au souffle ample, avec des scènes aux enjeux complexes qui se fondent dans un tout:le fermier/ex outlaw, l'arrivée du marshal, la rencontre avec Candy, l'épisode D'Artagnan, la négociation chez Candy et ses étapes.
Et puis, des scènes de flingage diversifiées dans leur approche ( lapidaires,ralenties, très lisibles, trop rapides par leur densité...un festival!!!).
Bref je suis enchanté et croit à un renouveau du bonhomme à l'aube de ses 50 printemps!!!
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Je viens de voir ce film. Hé bé. QT loves making movies? Qu'il arrête alors de se regarder faire des films et qu'il se concentre sur ce qu'il fait!
En effet, je suis déçu. Déçu-déçu-déçu. Jusque là, je ne tenais Tarantino que pour un gars doué pour la transmission sur l'écran d'une certaine cinéphilie (quand je le découvre dans les années 90, je n'avais pas idée de la richesse du cinéma, élitiste ou populaire), même si ce talent tournait finalement à une starisation geek pour happy fews. Ainsi, autant j'avais adoré Reservoir dogs et Pulp Fiction pour leur vacuité morale (qui était leur sujet de fond afin d'exploser la forme), autant Kill Bill et Death Proof m'avait agacé pour avoir ajouté à cette vacuité un simplisme moral aux vengeances filmées, tout en essayant de faire jouir en continu, ce qui est éreintant et surtout stérile (les intensités ont besoin d'espace pour respirer, bon sang! Arrêtez les "scènes extraordinaires" les unes à la suite des autres!). Et entre les 2, il nous fait un film "narratif", quasi normal, et là, soit on est charmés ou endormis, mais c'est moins geek.
Arrive Inglourious Basterds, et là je me dis: "Aaaaaaaah enfin! il arrive à maintenir sur le fil un équilibre fragile dans toutes ses thématiques!" J'avais toujours des réserves sur des justifications narratives simplistes pour faire son "death wish" fun et démago, et je pensais toujours que Tarantino avait une vision sacrément réac' sur la notion de justice, mais bizarrement, on avait un équilibre miraculeux qui évitait au film de tomber dans le fun nauséabond.
Et voilà qu'arrive Django Unchained. Alors bon. Comment dire. Je pense que Tarantino s'est construit une filmo le faisant passer pour un mec cool et à la mode (recycler pour faire revivre, rien que pour le fun, y a un côté arty indéniable). Et là, je le trouve... Démodé. Oh bien sûr, il restera quelques sketchs épatants par ci par là. Mais c'est pas en mettant les uns à côtés des autres les ingrédients d'un gâteau que vous obtenez le gâteau. Voici quelques exemples subjectifs jusitifiant ma déception:
- Rythme: à part quelques gestes épiques, ceux-ci sont noyés dans une mise en scène plate qui amenuise leur impact. Aussi, la scène pré-KKK aurait pu être réussie, mais n'a aucun intérêt, sinon de faire un peu de burlesque. Le problème est là: les passages bien mis en scène sont inutiles! Les boules! Le scénar était pourtant assez malin sur le départ (le personnage de Waltz était bien dessiné), mais ça se brouille au bout d'1h30.
- Trame narrative: ben, j'ai bien le côté feuilletonnesque qui m'avait plu dans Inglourious Basterds. Mais j'ai l'impression que cette technique narrative ne sied pas à l'atmosphère mélancolique des westerns spaghettis. Vous me direz "c'est pas un western spaghetti". Vrai. Mais le produit d'appel, c'est bien ça, non? Et puis bon, 2h45 de métrage sur une histoire de vengeance, désolé, mais pour moi c'est trop long, pas assez sec. Je le pensais déjà pour Kill Bill.
- Violence: Tarantino a bien compris qu'il ne fallait pas filmer la violence faite aux esclaves de la même manière qu'aux méchants. C'est bien Quentin, ça se voit bien. Le problème est que le fun que devait dégager le contraste tombe à plat. La masse de blancs tués, quand on a compris le principe (balle-giclée de sang-balle-giclée de sang-etc. + pseudo-moralisme avec l'assassinat du père devant son fils), ça fait flop. Les gueules des bouseux blancs esclavagistes ne génère même pas une once d'empathie qui puisse générer une vraie secousse que devait générer la perte de leur vie. Du coup, on s'en fout, "ce n'est même plus de la violence". Alors lors des scènes d'actions (hors violences faites aux esclaves), on s'emmerde. Connaissant Tarantino, je n'attendais pas de lui une mise en abîme de la violence faite aux victimes et la violence faite aux bourreaux. Mais là, c'est chiant (le gunfight tant acclamé est d'une platitude!). C'est là le problème: Tarantino s'est dit qu'il s'était freiné dans la représentation de la violence faite aux esclaves. Il aurait mieux fait de ne pas se restreindre, ça aurait au moins donné une réflexion sur la vanité de l'esprit de vengeance. C'eût été fûté. En gros, il tenait un sujet en or pour justement parler de sa passion de la représentation de la violence au cinéma. Là, il pouvait être le Coppola des années 70, l'irrévérence en plus. Mais non. On décérébralise l'acte de la vengeance pour le fun. Je trouve ça petit bras, et surtout inquiétant.
- Citations autophages: le principe du cinéma de Tarantino était de pomper sur des films qu'il aimait. Maintenant, il s'autocite à gogo, et notamment sur son avant-dernier film, s'il vous plaît, genre "ben la carcasse était encore chaude, alors je me suis resservi. Ca, ça m'a vraiment agacé. Il aurait mieux fait de faire un film de 1h45 sans gras mais avec de vraies nouveautés, plutôt qu'un auto-recyclage. Ca m'a paru pathétique.
- Musique: peu de génie dans l'à propos des musiques qui sont quasi partout. Heureusement, la scène du combat de mandingues se fait sans accompagnement (ouf), du coup, c'est sec, tendu. Le rap, why not, mais je trouve que c'est clivant pour le spectateur. Tu adhères ou pas. Perso, j'ai trouvé ça à côté de la plaque, ça veut faire hype, mais on s'est cogné déjà 2h de rythme au ventre mou, alors bon, ça flotte un peu.
- Fin: Au-delà de la longueur de l'épilogue qui ne m'a pas tant gêné que ça, puisqu'à ce moment là je n'attendais plus rien de sauvable (et je savais que Tarantino avait un mal de chien avec ses fins). Ce qui m'a frappé, c'est le rôle que s'est attribué Tarantino. Un personnage au ventre mou, sans regard, flanqué d'une fatigue chronique, concentré sur rien, ne participant pas à la discussion, aucune jouissance espérée. Et j'ai trouvé que ce personnage était le triste symbole de son regard de cinéaste: paresseux dans le geste, ne sachant pas trop pourquoi il avait ce rôle-là. Bref, image tristoune.
Je mets 4/10 pour les acteurs principaux, formidables (Waltz, Di Caprio même si j'en attendais plus, et même Foxx qui s'en sort mieux que ce que je pensais).
En effet, je suis déçu. Déçu-déçu-déçu. Jusque là, je ne tenais Tarantino que pour un gars doué pour la transmission sur l'écran d'une certaine cinéphilie (quand je le découvre dans les années 90, je n'avais pas idée de la richesse du cinéma, élitiste ou populaire), même si ce talent tournait finalement à une starisation geek pour happy fews. Ainsi, autant j'avais adoré Reservoir dogs et Pulp Fiction pour leur vacuité morale (qui était leur sujet de fond afin d'exploser la forme), autant Kill Bill et Death Proof m'avait agacé pour avoir ajouté à cette vacuité un simplisme moral aux vengeances filmées, tout en essayant de faire jouir en continu, ce qui est éreintant et surtout stérile (les intensités ont besoin d'espace pour respirer, bon sang! Arrêtez les "scènes extraordinaires" les unes à la suite des autres!). Et entre les 2, il nous fait un film "narratif", quasi normal, et là, soit on est charmés ou endormis, mais c'est moins geek.
Arrive Inglourious Basterds, et là je me dis: "Aaaaaaaah enfin! il arrive à maintenir sur le fil un équilibre fragile dans toutes ses thématiques!" J'avais toujours des réserves sur des justifications narratives simplistes pour faire son "death wish" fun et démago, et je pensais toujours que Tarantino avait une vision sacrément réac' sur la notion de justice, mais bizarrement, on avait un équilibre miraculeux qui évitait au film de tomber dans le fun nauséabond.
Et voilà qu'arrive Django Unchained. Alors bon. Comment dire. Je pense que Tarantino s'est construit une filmo le faisant passer pour un mec cool et à la mode (recycler pour faire revivre, rien que pour le fun, y a un côté arty indéniable). Et là, je le trouve... Démodé. Oh bien sûr, il restera quelques sketchs épatants par ci par là. Mais c'est pas en mettant les uns à côtés des autres les ingrédients d'un gâteau que vous obtenez le gâteau. Voici quelques exemples subjectifs jusitifiant ma déception:
- Rythme: à part quelques gestes épiques, ceux-ci sont noyés dans une mise en scène plate qui amenuise leur impact. Aussi, la scène pré-KKK aurait pu être réussie, mais n'a aucun intérêt, sinon de faire un peu de burlesque. Le problème est là: les passages bien mis en scène sont inutiles! Les boules! Le scénar était pourtant assez malin sur le départ (le personnage de Waltz était bien dessiné), mais ça se brouille au bout d'1h30.
- Trame narrative: ben, j'ai bien le côté feuilletonnesque qui m'avait plu dans Inglourious Basterds. Mais j'ai l'impression que cette technique narrative ne sied pas à l'atmosphère mélancolique des westerns spaghettis. Vous me direz "c'est pas un western spaghetti". Vrai. Mais le produit d'appel, c'est bien ça, non? Et puis bon, 2h45 de métrage sur une histoire de vengeance, désolé, mais pour moi c'est trop long, pas assez sec. Je le pensais déjà pour Kill Bill.
- Violence: Tarantino a bien compris qu'il ne fallait pas filmer la violence faite aux esclaves de la même manière qu'aux méchants. C'est bien Quentin, ça se voit bien. Le problème est que le fun que devait dégager le contraste tombe à plat. La masse de blancs tués, quand on a compris le principe (balle-giclée de sang-balle-giclée de sang-etc. + pseudo-moralisme avec l'assassinat du père devant son fils), ça fait flop. Les gueules des bouseux blancs esclavagistes ne génère même pas une once d'empathie qui puisse générer une vraie secousse que devait générer la perte de leur vie. Du coup, on s'en fout, "ce n'est même plus de la violence". Alors lors des scènes d'actions (hors violences faites aux esclaves), on s'emmerde. Connaissant Tarantino, je n'attendais pas de lui une mise en abîme de la violence faite aux victimes et la violence faite aux bourreaux. Mais là, c'est chiant (le gunfight tant acclamé est d'une platitude!). C'est là le problème: Tarantino s'est dit qu'il s'était freiné dans la représentation de la violence faite aux esclaves. Il aurait mieux fait de ne pas se restreindre, ça aurait au moins donné une réflexion sur la vanité de l'esprit de vengeance. C'eût été fûté. En gros, il tenait un sujet en or pour justement parler de sa passion de la représentation de la violence au cinéma. Là, il pouvait être le Coppola des années 70, l'irrévérence en plus. Mais non. On décérébralise l'acte de la vengeance pour le fun. Je trouve ça petit bras, et surtout inquiétant.
- Citations autophages: le principe du cinéma de Tarantino était de pomper sur des films qu'il aimait. Maintenant, il s'autocite à gogo, et notamment sur son avant-dernier film, s'il vous plaît, genre "ben la carcasse était encore chaude, alors je me suis resservi. Ca, ça m'a vraiment agacé. Il aurait mieux fait de faire un film de 1h45 sans gras mais avec de vraies nouveautés, plutôt qu'un auto-recyclage. Ca m'a paru pathétique.
- Musique: peu de génie dans l'à propos des musiques qui sont quasi partout. Heureusement, la scène du combat de mandingues se fait sans accompagnement (ouf), du coup, c'est sec, tendu. Le rap, why not, mais je trouve que c'est clivant pour le spectateur. Tu adhères ou pas. Perso, j'ai trouvé ça à côté de la plaque, ça veut faire hype, mais on s'est cogné déjà 2h de rythme au ventre mou, alors bon, ça flotte un peu.
- Fin: Au-delà de la longueur de l'épilogue qui ne m'a pas tant gêné que ça, puisqu'à ce moment là je n'attendais plus rien de sauvable (et je savais que Tarantino avait un mal de chien avec ses fins). Ce qui m'a frappé, c'est le rôle que s'est attribué Tarantino. Un personnage au ventre mou, sans regard, flanqué d'une fatigue chronique, concentré sur rien, ne participant pas à la discussion, aucune jouissance espérée. Et j'ai trouvé que ce personnage était le triste symbole de son regard de cinéaste: paresseux dans le geste, ne sachant pas trop pourquoi il avait ce rôle-là. Bref, image tristoune.
Je mets 4/10 pour les acteurs principaux, formidables (Waltz, Di Caprio même si j'en attendais plus, et même Foxx qui s'en sort mieux que ce que je pensais).
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Je ne suis pas sûr qu'il faille politiser à outrance les films de Tarantino. Plus qu'un réac, je pense que c'est tout simplement un abruti !
Pour exemple, sa tirade suréaliste à propos du service militaire en Israel, balancé alors qu'il était en promo dans le pays pour Unglorious Bastards !
Pour exemple, sa tirade suréaliste à propos du service militaire en Israel, balancé alors qu'il était en promo dans le pays pour Unglorious Bastards !
http://www.jewishjournal.com/hollywoodj ... e_20100209Here’s the thing that I did not know about Israel before I went there: I didn’t know—and truthfully I got turned on by it; I dug it, I really dug it—I didn’t know that every young person has to go into the army. I was unaware of that. The concept behind that I thought was awesome. To me, what it said was, (and he bangs his fists on the table) ‘You will NEVER ever catch us unawares again. NEVER. The prettiest most daintiest girl, the fattest boy, the littlest guy, the meekest mouse is gonna learn how to operate a gun and is gonna know what it means to be a WARRIOR. We will never be caught sleeping again!’ And that was COOL.
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Oui, tu as sûrement raison : heureusement qu'il y a la France, les français et l'Europe pour relever le niveau ...Dragonball a écrit : Plus qu'un réac, je pense que c'est tout simplement un abruti !
Ceci dit, il m'étonnerait que Bertrand Tavernier lui même partage cet avis (plus que réducteur, carrément simpliste) : suffit de lire leurs échanges dans "Amis américains" pour s'en convaincre ...
Et n'oublie pas que :
- tous autant que nous sommes, on est toujours "abruti" à un moment ou à un autre
- de toute manière, on est toujours un "abruti" par rapport à l'avis - différent forcément - de quelqu'un d'autre ...
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Je parlais du cinéaste. Le bonhomme, je m'en fous.Dragonball a écrit :Je ne suis pas sûr qu'il faille politiser à outrance les films de Tarantino. Plus qu'un réac, je pense que c'est tout simplement un abruti !
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Rooooooooh, me dire ça à moi, après toute ces années passées à l'ULB ! (Enfin surtout aux TD mais c'est pas la question ! )jacques 2 a écrit :Oui, tu as sûrement raison : heureusement qu'il y a la France, les français et l'Europe pour relever le niveau ...Dragonball a écrit : Plus qu'un réac, je pense que c'est tout simplement un abruti !
Ceci dit, il m'étonnerait que Bertrand Tavernier lui même partage cet avis (plus que réducteur, carrément simpliste) : suffit de lire leurs échanges dans "Amis américains" pour s'en convaincre ...
Et puis c'est pas très sympa de critiquer un pays ou tu seras peut être bientôt réfugier politique !
Quand à Tarantino, c'est pas moi qui ait passé plusieurs pages ici à discuter sur le fait que Django shootait à la fin du film la soeur de Calvin, séquence particulièrement drôle et que Tarantino a visiblement voulu ainsi, pas parce que c'est un vilain reac, mais probablement juste parce qu'il trouvait sa fun et que son rapport à la violence est pour le moins décomplexé (Y qu'a voir comment il transforme un gunfight à priori classique en véritable boucherie !)
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Non, ce n'est pas toi mais c'est un faux débat : c'est de la violence "cartoonesque", un point c'est tout (et on ne va pas réouvrir un débat qui tournera inévitablement très vite en rond) ...Dragonball a écrit :Quand à Tarantino, c'est pas moi qui ait passé plusieurs pages ici à discuter sur le fait que Django shootait à la fin du film la soeur de Calvin, séquence particulièrement drôle et que Tarantino a visiblement voulu ainsi, pas parce que c'est un vilain reac, mais probablement juste parce qu'il trouvait sa fun et que son rapport à la violence est pour le moins décomplexé (Y qu'a voir comment il transforme un gunfight à priori classique en véritable boucherie !)
Et ma remarque n'était pas méchante, tu l'auras compris ...
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Mais non c'est un débat passionnant !jacques 2 a écrit :Non, ce n'est pas toi mais c'est un faux débat : c'est de la violence "cartoonesque", un point c'est tout (et on ne va pas réouvrir un débat qui tournera inévitablement très vite en rond) ...Dragonball a écrit :Quand à Tarantino, c'est pas moi qui ait passé plusieurs pages ici à discuter sur le fait que Django, séquence particulièrement drôle et que Tarantino a visiblement voulu ainsi, pas parce que c'est un vilain reac, mais probablement juste parce qu'il trouvait sa fun et que son rapport à la violence est pour le moins décomplexé (Y qu'a voir comment il transforme un gunfight à priori classique en véritable boucherie !)
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Par contre vous spoilez !
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Oui j'avais bien compris !jacques 2 a écrit :Non, ce n'est pas toi mais c'est un faux débat : c'est de la violence "cartoonesque", un point c'est tout (et on ne va pas réouvrir un débat qui tournera inévitablement très vite en rond) ...Dragonball a écrit :Quand à Tarantino, c'est pas moi qui ait passé plusieurs pages ici à discuter sur le fait que Django shootait à la fin du film la soeur de Calvin, séquence particulièrement drôle et que Tarantino a visiblement voulu ainsi, pas parce que c'est un vilain reac, mais probablement juste parce qu'il trouvait sa fun et que son rapport à la violence est pour le moins décomplexé (Y qu'a voir comment il transforme un gunfight à priori classique en véritable boucherie !)
Et ma remarque n'était pas méchante, tu l'auras compris ...
Et oui, de la violence cartoonesque, c'est tout à fait ça !
Une violence parfois impressionnante mais loin d'être "idéologisée" selon moi.
Sinon désolé pour les spoilers, après 28 pages de discussions, j'y ai plus pensé !
- Eusebio Cafarelli
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Re: Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)
Ah, quel bonheur !
Peut-être le film où QT pousse au maximum son utilisation de la parole, maîtrisée, étirée au maximum, comme moteur de l'action et du suspens. Avec l'excellentissime Ch. Waltz qui fait un brillant numéro dès le début, et un Jamie Fox mutique, mais unchained dès qu'il a compris l'importance de la parole pour le pouvoir. Toute la distribution est d'ailleurs brillante, particulièrement aussi Di Caprio et Samuel L. Jackson). Et contrairement à ce que j'avais pu lire, QT ne joue pas avec l'esclavage, il en montrer toute la violence crue et l'horreur (y compris avec ce personnage du majordome noir qui double et contredit parfois la parole de son maître, dans un langage de pouvoir et de servitude, et de trahison aussi), avec je crois un parallèle non dit avec son film précédent et le sort réservé aux Juifs (jusqu'à la tirade sur le crâne et la phrénologie, d'où l'importance à mon sens d'un héros allemand au début). J'y ai moins vu un film de vengeance (même si le mot est prononcé) qu'un film de recherche, comme l'était La Prisonnière du désert, la recherche de la femme aimée et la recherche du chasseur de primes étant les moteurs de l'intrigue. Il y a certes une influence du western italien (la violence parodique notamment) mais aussi une forte influence du western classique. Bref je n'ai pas vu le temps passer !
Peut-être le film où QT pousse au maximum son utilisation de la parole, maîtrisée, étirée au maximum, comme moteur de l'action et du suspens. Avec l'excellentissime Ch. Waltz qui fait un brillant numéro dès le début, et un Jamie Fox mutique, mais unchained dès qu'il a compris l'importance de la parole pour le pouvoir. Toute la distribution est d'ailleurs brillante, particulièrement aussi Di Caprio et Samuel L. Jackson). Et contrairement à ce que j'avais pu lire, QT ne joue pas avec l'esclavage, il en montrer toute la violence crue et l'horreur (y compris avec ce personnage du majordome noir qui double et contredit parfois la parole de son maître, dans un langage de pouvoir et de servitude, et de trahison aussi), avec je crois un parallèle non dit avec son film précédent et le sort réservé aux Juifs (jusqu'à la tirade sur le crâne et la phrénologie, d'où l'importance à mon sens d'un héros allemand au début). J'y ai moins vu un film de vengeance (même si le mot est prononcé) qu'un film de recherche, comme l'était La Prisonnière du désert, la recherche de la femme aimée et la recherche du chasseur de primes étant les moteurs de l'intrigue. Il y a certes une influence du western italien (la violence parodique notamment) mais aussi une forte influence du western classique. Bref je n'ai pas vu le temps passer !