il faut avant tout le lire.Joshua Baskin a écrit :Aucun des films que j'ai pu voir de lui ne m'a particulièrement marqué (je n'ai pas vu l'insoutenable légereté de l'être).
Philip Kaufman
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Re: Philip Kaufman
Soleil Levant (1993)
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas revu ce film, que je regardais pourtant régulièrement quand j'étais plus jeune. Bon, déjà, la VF diffusée hier soir sur TMC n'était pas la VF (ça devait être une version québécoise). J'ai donc mis le dvd. M'enfin bon, peu importe. Je suis déçu de la révision. J'en gardais un meilleur souvenir. L'intérêt premier de Soleil Levant est selon moi l'affrontement symbolique entre les cultures américaine et nippone, qui permet d'élever ce buddy-movie légèrement au-dessus de la moyenne. On est très loin de la subtilité d'un Yakuza de Sydney Pollack, d'autant que les dialogues du film sont souvent assez médiocres, mais il se dégage des scènes de bras-de-fer verbal et culturel une certaine ambiance pesante pas inintéressante. Dans la première demi-heure du film, on retrouve un peu de cette capacité qu'avait Kaufman sur Invasion of the body snatchers à disséminer des détails dont le décalage renforce l'atmosphère légèrement bizarroïde et parano, renforcée par la partition de Tôru Takemitsu (je pense notamment à ce bruit lascif d'essuie-glace). Le tandem Connery-Snipes n'évite pas les caricatures du buddy-movie même si Kaufman cherche plutôt judicieusement à créer autour du personnage de Connery une aura insaisissable. Le film s'essouffle cependant rapidement, la faute à un rythme boiteux ainsi qu'à un scénario qui aligne les personnages schématiques, incarnés par des acteurs globalement peu inspirés (Harvey Keitel...), et qui ne trouve pas son équilibre entre la volonté manifeste d'un film intelligent sur les liens culturels et économiques entre les Etats-Unis et le Japon, et les impératifs d'un petit polar de commande à la mode, avec intrigue embrouillée, tandem de flics que tout oppose et scènes faussement chaudes.
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas revu ce film, que je regardais pourtant régulièrement quand j'étais plus jeune. Bon, déjà, la VF diffusée hier soir sur TMC n'était pas la VF (ça devait être une version québécoise). J'ai donc mis le dvd. M'enfin bon, peu importe. Je suis déçu de la révision. J'en gardais un meilleur souvenir. L'intérêt premier de Soleil Levant est selon moi l'affrontement symbolique entre les cultures américaine et nippone, qui permet d'élever ce buddy-movie légèrement au-dessus de la moyenne. On est très loin de la subtilité d'un Yakuza de Sydney Pollack, d'autant que les dialogues du film sont souvent assez médiocres, mais il se dégage des scènes de bras-de-fer verbal et culturel une certaine ambiance pesante pas inintéressante. Dans la première demi-heure du film, on retrouve un peu de cette capacité qu'avait Kaufman sur Invasion of the body snatchers à disséminer des détails dont le décalage renforce l'atmosphère légèrement bizarroïde et parano, renforcée par la partition de Tôru Takemitsu (je pense notamment à ce bruit lascif d'essuie-glace). Le tandem Connery-Snipes n'évite pas les caricatures du buddy-movie même si Kaufman cherche plutôt judicieusement à créer autour du personnage de Connery une aura insaisissable. Le film s'essouffle cependant rapidement, la faute à un rythme boiteux ainsi qu'à un scénario qui aligne les personnages schématiques, incarnés par des acteurs globalement peu inspirés (Harvey Keitel...), et qui ne trouve pas son équilibre entre la volonté manifeste d'un film intelligent sur les liens culturels et économiques entre les Etats-Unis et le Japon, et les impératifs d'un petit polar de commande à la mode, avec intrigue embrouillée, tandem de flics que tout oppose et scènes faussement chaudes.
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Re: Philip Kaufman
Je n'avais jamais envisagé la dimension érotique d'un essuie-glace, mais maintenant que tu en parles...Demi-Lune a écrit : (je pense notamment à ce bruit lascif d'essuie-glace)
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Re: Philip Kaufman
Moi non plus ( ), mais quand tu entends le bruit dans le film, c'est évident que c'est fait exprès. On dirait une voix de femme qui soupire.ed a écrit :Je n'avais jamais envisagé la dimension érotique d'un essuie-glace, mais maintenant que tu en parles...Demi-Lune a écrit : (je pense notamment à ce bruit lascif d'essuie-glace)
C'est quelque chose qui m'avait déjà énormément marqué quand j'étais jeune ado.
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Re: Philip Kaufman
Tes parents se demandaient pourquoi on leur volait toujours leurs essuie-glaces, mais ils ont tout compris le jour où ils ont trouvé la collection sous ton lit...Demi-Lune a écrit :C'est quelque chose qui m'avait déjà énormément marqué quand j'étais jeune ado.ed a écrit : Je n'avais jamais envisagé la dimension érotique d'un essuie-glace, mais maintenant que tu en parles...
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Re: Philip Kaufman
Diffusion de son chef d'oeuvre (avec l'Etoffe des Héros) L'insoutenable Légèreté de l'Être sur Arte ce soir.
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Re: Philip Kaufman
Tout à fait d'acord avec toi pour ces deux chefs d'oeuvre unissant épique et intimisme!
Dans le reste de la filmo, je retiendrai surtout son western âpre The great northfield minnesota raid (avec une distribution superbe dont R duvall qui compose un J James détestable, loin de la légende dans sa dimension fanatique) et son body snatchers plutôt meilleur que les versions de Siegel et Ferrara(j'ai pu revoir celles de Kauffman et Ferrara sur TCM: il n'y a pas photo quoi qu'en disent les ferrarafans, c'est une pure commande avec quelques idées visuelles qui viennent réveiller par intermittences!).
J'aimerais beaucoup voir White dawn dont Tavernier et coursodon disnet le plus grand bien!
J'avais été très déçu par Henry and June (malgré un sujet en or, proche finalement du dernier Woody!), rising sun (très en deça de Yakuza voire de black rain, c'est pour dire!) et quills (sujet encore une fois passionnant et traitement trop "exotique" qui ne tient pas la route face au Marat/Sade de Brook).
Cinéaste talentueux quoi qu'il en soit de la trempe d'un Roy Hill ou d'un Schaffner quelque peu oubliés ces derniers temps eux aussi...
Dans le reste de la filmo, je retiendrai surtout son western âpre The great northfield minnesota raid (avec une distribution superbe dont R duvall qui compose un J James détestable, loin de la légende dans sa dimension fanatique) et son body snatchers plutôt meilleur que les versions de Siegel et Ferrara(j'ai pu revoir celles de Kauffman et Ferrara sur TCM: il n'y a pas photo quoi qu'en disent les ferrarafans, c'est une pure commande avec quelques idées visuelles qui viennent réveiller par intermittences!).
J'aimerais beaucoup voir White dawn dont Tavernier et coursodon disnet le plus grand bien!
J'avais été très déçu par Henry and June (malgré un sujet en or, proche finalement du dernier Woody!), rising sun (très en deça de Yakuza voire de black rain, c'est pour dire!) et quills (sujet encore une fois passionnant et traitement trop "exotique" qui ne tient pas la route face au Marat/Sade de Brook).
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Re: Philip Kaufman
En faisant le compte des 5-6 films que je connais de lui, je mettrai Kaufman comme un honnête artisan de la grosse machinerie. Sa version des Bodysnatchers ne joue pas dans la même catégorie que l'originale (et je lui préfère même celle de Ferrara) mais elle n'était pas désagréable. Je n'ai pas revue son adaptation de Kundera mais elle m'avait paru inférieure au roman et il faudrait que je revois Henry & June (because Uma ). Mais il a ma reconnaissance éternelle de spectateur bluffé par L'étoffe des héros qui fut une sacrée baffe à sa sortie sur un des plus grands écrans parisiens. L'ouverture... Waouhhh !!!
Le plus beau des westerns spatiaux, avec des acteurs charismatiques (Ed Harris, Scott Glenn et le duo de choc et de charme Sam Shepard-Barbara Herschey*) et quelques séquences réjouissantes entre deux passages bien velus (le coup de la sonde... pas spatiale du tout ! ).
(*) Je me demande si pour leur jeu de chat et souris dans le café, Kaufman ne se serait pas inspiré d'une séquence analogue de Tirez sur le pianiste où Aznavour et son épouse faisaient semblant de se draguer pour la première fois.
Le plus beau des westerns spatiaux, avec des acteurs charismatiques (Ed Harris, Scott Glenn et le duo de choc et de charme Sam Shepard-Barbara Herschey*) et quelques séquences réjouissantes entre deux passages bien velus (le coup de la sonde... pas spatiale du tout ! ).
(*) Je me demande si pour leur jeu de chat et souris dans le café, Kaufman ne se serait pas inspiré d'une séquence analogue de Tirez sur le pianiste où Aznavour et son épouse faisaient semblant de se draguer pour la première fois.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re:
+1..Brice Kantor a écrit :J'hésite toujours à m'acheter "Henry and June"... il y a d'autres avis sur ce film?
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Re: Philip Kaufman
"Instincts meurtriers" ce soir sur M6 à 23h20.
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Re: Philip Kaufman
Son plus mauvais film, et de très loin...mannhunter a écrit :"Instincts meurtriers" ce soir sur M6 à 23h20.
J'y ai cherché en vain la subtilité à laquelle le cinéaste nous avait habitué.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Philip Kaufman
Ouaip, Soleil Levant...cinephage a écrit :Son plus mauvais film, et de très loin...mannhunter a écrit :"Instincts meurtriers" ce soir sur M6 à 23h20.
J'y ai cherché en vain la subtilité à laquelle le cinéaste nous avait habitué.
Il faut bien dire qu'après L'Insoutenable Légèreté de l'être, c'était plus tout à fait la même mayonnaise.
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Re: Philip Kaufman
C'est vrai : je la préfère pour ma part de très loin à celle de Siegel ...Federico a écrit : Sa version des Bodysnatchers ne joue pas dans la même catégorie que l'originale
...
Un des rares films qui provoquent toujours chez moi un vrai malaise ...
La version de Siegel, millésimée ou pas, me laisse complètement extérieur à ce qui s'y passe ...
Et puis Donald Sutherland y est parfait ...
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Re: Philip Kaufman
J'ai vu la version Kauffman en premier, j'étais assez jeune. Imagination alors très fertile : je ne m'en suis jamais vraiment remis ! Ultra flippant, VFX géniaux, acteurs au top, final cultissime... A voir tout seul, le soir : effet garanti. Revu +ieurs fois depuis : toujours très efficace. Cette angoisse liée au sommeil + des personnages adultes au sein d'un vrai film d'horreur, ce qui est assez rare, tout ça fonctionne comme un bon vieux Quatermass des familles. C'est excellemment bien écrit, fabriqué, et la rythmique est imparable. Rien que d'y penser, brrrr...ballantrae a écrit : (...) et son body snatchers plutôt meilleur que les versions de Siegel et Ferrara(j'ai pu revoir celles de Kauffman et Ferrara sur TCM: il n'y a pas photo quoi qu'en disent les ferrarafans, c'est une pure commande avec quelques idées visuelles qui viennent réveiller par intermittences!).
Qq années + tard, j'ai vu la version de Ferrarra. Consterné par ce machin post guerre du golfe très mal fichu & ennuyeux au possible.
Le Siegel : découvert sur le tard. Bonne série B anti coco de l'époque. Suranné et léger maintenant, mais pas désagréable.
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Re: Philip Kaufman
Faut que je regarde la version de Kaufman alors. Je suis très fan de celle de Ferrara parce que le travail du chef op Bojan Bazelli m'impressionne et tire considérablement cette série B vers le haut. Celle de Siegel, que j'ai pu découvrir en salle, a également de solides arguments.
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