Les films d'horreur

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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hellrick
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Message par hellrick »

Spoiler (cliquez pour afficher)
Le tueur est en réalité Angela...ou plutôt son frère que tout le monde croyait mort, Peter...

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Flol
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Message par Flol »

Je confirme : zéro souvenir. :|
Merci.
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Message par jacques 2 »

Et puis la dernière image (spoiler de Hellrick) est vraiment malsaine avec ce long cri qui n'en finit pas ...

Brrrr ... :x :shock:
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

J'ai fait pas mal de rattrapage de ciné d'horreur ces dernières semaines.

Je me suis notamment envoyé tous les HELLRAISER à part le premier (et le dernier sorti l'année passée, mais qui, sans la présence de Doug Bradley, ne présente plus aucun intérêt).

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Et maintenant que j'ai vu ces 9 épisodes, je peux dire sans hésitation que le 2ème est clairement mon favori.
C'est grandiloquent, ultra violent, plein de gore fascinant, de monstres et le Pinhead y a une place prépondérante.
Le 3ème tient encore bien la route, mais à partir du 4ème c'est la chute (encore que ce 4ème épisode présente quelques aspects intéressants... l'histoire du fabricant de jouet, sa descendance, etc..).
Par contre, tout ce qui suit est parfaitement minable et suit constamment le même procédé: un personnage torturé, des hallucinations-à-la-con et un final avec Pinhead qui débarque et qui bute tout le monde à grand renforts de punchlines.
Le 9ème épisode enfonce le clou avec cette histoire de djeuns qui vont faire la fête dans un chateau via une invitation internet et qui se retrouve face à Lance Henriksen qui les tue comme des merdes.
Pauvre Doug Bradley, condamnée à cabotiner dans des téléfilms parfaitement indignes des 3 premiers épisodes.

Ensuite je me suis aussi mis à la série des PHANTASM que je n'avais jamais vu.

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Il me reste encore les épisodes 3 et 4 à voir, mais les deux premiers m'ont complètement enchantés.
Le premier dévoilait un univers complètement surréaliste à base de nains zombies, de portail vers une autre planète, d'un grand type super flippant qui fait on ne sait trop quoi et de boules en acier qui volent et qui tuent les gens en leur faisant des trous dans la tête.
Du cinéma somme toute très libre dans ses concepts et dans son approche de l'horreur, récompensé pour le coup par un joli succès au box office à l'époque.
Le 2ème, s'il réserve moins de surprises (encore que, le premier montrait certaines choses mais n'expliquait à peu près rien) s'avère super fun, très généreux en action, en horreur, en gore et en Tall Man qui se promène dans des couloirs.
A la manière d'un Evil Dead 2, il raconte plus ou moins la même histoire avec plus de moyens, plus d'effets et plus d'humour.
Et une conclusion super fun.

– Don't worry, it's only a dream.
– No ! It's not !


Et là je viens de regarder THE BURNING, le film qui lança la carrière des Weinstein.
Sorte de Vendredi 13 avec un grand brûlé qui manie des cisailles de jardin pour tuer les gens, le film est surtout connu pour une scène, dite du radeau, où des cons de jeunes se font massacrer avec moultes effets gores rigolos.
Le reste du film est plutôt sympa. Bon rythme, des meurtres réguliers, des filles qui enlèvent leurs habits au moindre prétexte et Jason Alexander.
Et en prime la magnifique affiche éditée par Mondo à l'occasion d'une projection récente du film.

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Message par hellrick »

Colqhoun a écrit : Le 9ème épisode enfonce le clou avec cette histoire de djeuns qui vont faire la fête dans un chateau via une invitation internet et qui se retrouve face à Lance Henriksen
Le 8ème :wink:

Sinon j'aime bien le 5 pour ma part, je ne sais pas trop pourquoi...

Les 6, 7 et 8 sont piteux...celà s'explique en partie car il s'agissait à la base de scénarios originaux sur lesquels on a "greffé" artificiellement la mythologie hellraiser pour vendre les produits finis. D'où ces fins précipitées où arrivent Pinhead and co comme des cheveux sur la soupe :wink:

Bon maintenant tu dois encore te faire les sagas Ghoulies, Pumpkinhead et Puppet Master (bon courage :mrgreen: )
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

hellrick a écrit :Le 8ème :wink:
Juste.
Le 9ème, c'est celui que je refuse de voir.

Pour les séries que tu me proposes, je crois que je vais passer mon tour.
Je voulais tester Children of the Corn par contre.
Et finir les Chucky.
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Message par hellrick »

LES VAMPIRES DU DOCTEUR DRACULA

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Ce premier long-métrage consacré au loup-garou Waldemar Daninsky (alias El Hombre Lobo) met déjà en place tous les éléments qui, par la suite, seront érigés en véritable mythologie de la saga : un aristocrate vivant en reclus, des gitans mal intentionnés, une malédiction séculaire, une course désespérée pour trouver un remède à la lycanthropie dont souffre le héros, une fiancée amenée à tuer son amant à l’aide de balles en argent, le crucifix comme seule protection contre le mal et une confrontation entre l’Homme Loup et d’autres monstres classiques du bestiaire, ici un couple de vampires. Paul Naschy ne cherche donc aucunement à innover mais simplement à reprendre à son compte tous les clichés de l’épouvante en vigueur depuis l’âge d’or de la Universal.

Un couple de gitans à la recherche de bijoux profane le tombeau de la famille Wolfstein. Ils ouvrent le cercueil d’Imre Wolfstein, jadis maudit, et dont le corps est transpercé d’une croix en argent. Bien sûr, nos pilleurs de tombe retirent le crucifix du cadavre et celui-ci revient aussitôt à la vie, transformé en un redoutable loup-garou qui sème la terreur dans la région.

Un aristocrate, Waldemar Daninsky, soupçonne rapidement la vérité, ce que confirme la découverte des corps mutilés des gitans. Une battue est par conséquent organisée pour traquer la bête et Daninsky parvient à lui planter à nouveau le crucifix d’argent dans le corps. Malheureusement, l’aristocrate a été mordu au cours de la bagarre et il est, à son tour, affligé de la malédiction de la pleine lune. Un de ses amis, Rudolph, tente de l’aider et découvre dans les vieux grimoires du château une piste, celle d’un médecin nommé Mikhelov ayant, jadis, longuement étudié la lycanthropie. Rudolph et la belle Janice, dont Waldemar est amoureux, accueillent le savant en question, ainsi que son épouse. Hélas, ce sont deux vampires qui désirent se servir de Daninsky pour leurs sombres desseins…

Réalisé en 1968, LES VAMPIRES DU DOCTEUR DRACULA apparaît, aujourd’hui, très daté. Bien davantage, paradoxalement, que les productions similaires de la Hammer ou de la Universal dont il s’inspire ouvertement. La mise en place semble, tout d’abord, bien laborieuse puisqu’il faut attendre une bonne demi-heure avant que Paul Naschy ne soit mordu par le loup-garou et ne contracte la malédiction. Pour meubler, le cinéaste installe un triangle amoureux entre le pauvre lycanthrope, un de ses amis (précédemment sauvé d’une mort certaine par Daninsky) et une belle demoiselle dont le cœur balance entre les deux. Par la suite, l’intrigue se développe gentiment et notre loup-garou essaie, classiquement, de trouver un remède au mal qui le ronge au point d’en appeler à un médecin vampire. Celui-ci comprend immédiatement le potentiel de l’Homme Loup et envisage de l’utiliser pour ses prochaines exactions qui, par ailleurs, ne seront jamais explicitées.

Le climax, dans la droite ligne des classiques HOUSE OF DRACULA et autres rencontres improbables entre monstres confronte le lycanthrope à un vampire vaguement ridicule dans son accoutrement improbable. Les maquillages spéciaux, pour leur part, s’avèrent rudimentaires et les scènes de transformations feront sourires les plus indulgents mais l’enthousiaste conviction de Paul Naschy compense, en partie, le ridicule des situations. Dommage que, sous la peluche du monstre, le comédien n’en fasse un peu trop pour rester crédible et se contente, le plus souvent, d’agiter les bras en poussant des grognements voulus menaçants mais, en réalité, plutôt risibles.

Comme le savent probablement les amateurs de fantastique, Paul Naschy reprit en réalité le rôle au pied levé, puisqu’il souhaité au départ Lon Chaney Jr afin d’accentuer la parenté avec la saga du WOLFMAN débutée, à la Universal, un quart de siècle plus tôt. Mais Chaney, quoiqu’appréciant l’hommage, ne s’imaginait plus incarner l’Homme Loup et se tartiner le visage de maquillage à soixante-deux ans. Contraint et forcé, Naschy accepte de jouer lui-même son El Hombre Lobo, lequel deviendra son personnage fétiche puisqu’il repris le rôle dans onze séquelles (la dernière étant le désastreux TOMB OF THE WEREWOLF)!
Contrairement aux épisodes ultérieurs, LES VAMPIRES DU DOCTEUR DRACULA se montre malheureusement timoré tant au niveau du gore, fort restreint, que de l’érotisme et de la nudité, absents du métrage.

A l’origine destiné à une exploitation en relief censée relancer le procéder, il fut finalement projeté « à plat » pour des raisons budgétaires. Les titres choisis ne sont pas, non plus, très inspirés : en France le film s’intitule LES VAMPIRES DU DOCTEUR DRACULA sans jamais mettre en scène le personnage titulaire tandis que les Etats-Unis optent pour un tout aussi ridicule FRANKENSTEIN’s BLOODY TERROR. Là-bas, un effort est accompli par une narration qui relie tant bien que mal la saga à celle de Frankenstein qui, chassé pour ses expériences, change de nom et se rebaptise Wolfstein.
Languissant et mal rythmé, LES VAMPIRE DU DOCTEUR DRACULA n’en reste pas moins un effort honnête de la part de Paul Naschy, lequel n’invente rien mais utilise à bon escient le décorum du fantastique traditionnel. Le film apparaît, par conséquent, comme une synthèse d’influences allant de la Universal à la Hammer en passant par le gothique italien, ce que démontre des éclairages étudiés et des couleurs chaudes, dans la tradition de Mario Bava, où prédominent le rouge sang et le bleu électrique.

Les admirateurs du comédiens ou les nostalgiques curieux de découvrir cette véritable pierre angulaire de l’épouvante européenne, jetteront par conséquent un œil indulgent à cette petite série B, guère passionnante mais pas non plus désagréable et qui mérite (un peu) mieux que l’épithète « nanar » qu’on lui accole trop souvent.
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Anorya
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Message par Anorya »

La saga des Critters.

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Gouzi, gouzi le Critter.

L'instant d'après vous n'avez plus de doigts. Quelle belle petite saloperie que voilà les critters. Ou le "krite" pour faire plus classe. Signes distinctifs : petits, ronds, armés d'une mâchoire sévèrement dentée, méchants yeux rouges, faculté de lancer des épines empoisonnées qui paralysent lentement la victime... Et aussi le fait qu'ils se déplacent non seulement toujours par bandes mais qu'ils roulent très vite sur le sol. Et puis ils ne pensent qu'à bouffer ces petits connards. Lâchés dans une ferme, ils font de sérieux dégâts (adieu veaux, vaches, poules, cochons...), boulottent le petit copain de la soeur aînée du héros (mais c'était un jeune bourge fringuant, on l'aura heureusement oublié par la suite et la jeune fille ne sera nullement traumatisée. Qui parle de morale ?) et tentent de kidnapper cette dernière pour en faire un casse-croûte sur le chemin du retour dans l'espace. C'était tourné en 1986 par Stephen Herek et le petit Brad les a vu (on ne sait si comme Roy Thines il a pris la mauvaise route complètement crevé). Il aura beau faire de sauver sa famille, les scénaristes jamais en manque d'idées pour se faire des sous feront pourtant revenir les immondes saletés deux ans plus tard.

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Ici, une photo d'une partie de l'équipe DVDClassik. Cherchez bien où sont Strum, Jeremy Fox ou Cinephage, c'est pas facile. :mrgreen:

Cette fois donc, c'est au détour d'un séjour chez sa mamie (qui habite le même village paumé de l'Amérique profonde, bien sûr !) que Brad recroise la route de nos peluches glouttones venues de l'espace. Et cette fois, elles sont plus d'une centaine avec la ferme intention de manger dans le village, pardon, de manger tout le village. On devine que le premier volet fut un petit succès puisqu'ici on voit qu'il y a beaucoup plus de budget et le film auparavant comédie horrifique (c'est simple, les humains sont parfois aussi bêtes que les critters) devient un pur produit de série B assez fun (on a même l'inévitable plan "seins" qui en réjouira certains !) et bourrés de trouvailles réjouissantes en tous genre (ah les critters qui s'assemblent et forment une boule géante qui dévore tout sur son passage, grand moment).

La bonne idée qui se construit ici aussi c'est de voir une saga qui reprend des personnages d'un film (Brad dans les deux premiers, Charlie dans les 4 films) à l'autre avec toujours un fil rouge et une volonté de faire plus ou de rester dans une approche assez reconnaissable (plus de gentil morveux comme Brad dans le 3e film ? Pas grave, on a un tout jeune Leonardo Di Caprio qui manque de se faire croquer). D'une ferme isolée en 86, on passe à tout un village. Puis dans un troisième volet en 1991, on arrive du coup directement en ville dans un immeuble.

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Leonardo Di Caprio dans son meilleur rôle : servir d'apéro.

Et là encore quand on aime ce genre de films, on se marre bien. Comme dans le premier volet, peu de victimes mais quand y'en a, les critters ne connaissent généralement pas le gaspillage de nourriture les braves petits. Et à nouveau rencontrons-nous des personnages haut en couleur qui vont se heurter à la dent dure de nos boulettes carnivores (comme cette chère et regrettée Frances Bay). Et comme pour les deux autres films, ça file vite, on ne voit pas le temps passer tellement tout ce petit monde essaye de survivre/manger dans la joie et la bonne humeur. Mais voilà.

Mais voilà.

L'année d'après en 1992, on décide de faire un 4è volet.
Toujours plus grand, plus fort. ...Dans l'espace.
Mais le budget et les scénaristes ne suivent pas. Ou alors en traînant la patte, histoire de faire revenir Charlie dans un pseudo vaisseau-spatial avec une pseudo intrigue qui ne décollera jamais véritablement. Seulement 6 personnes et 2 critters et le vide spatial où personne ne vous entendra vous ennuyer mortellement. Et pour bien saborder le tout et malgré un casting plus reconnu que d'habitude (Eric DaRé qui débarque de Twin Peaks, Angela Bassett qui montrera ses fesses avec plaisir --qu'elle a fort jolies d'ailleurs--, Brad Dourif venu payer ses impôts), on décide de bien se prendre les pieds dans le plat.

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Coucou Léo, c'est moi David Lynch !

Cela donne un "Ug", chasseur de prime extra-terrestre, normalement du côté des bons qui, surprise, est devenu un immonde capitaliste dirigeant de firme futuriste dont les intérêts vont pour ce 4e volet, au delà de l'amitié (la liasse de billets après 2 films et un troisième volet où il n'apparaissait qu'en invité surprise à la fin à dû le motiver). Cela donne un minimum d'action dans un minimum de décor (on sent le carton...) pour un maximum de soporifique. Mes voisins de soirée pizza/films à ma gauche avaient d'ailleurs décidé d'un commun accord secret de réserver leurs heures de sommeil à l'avance et avaient doucement rejoint le monde de Morphée.

En définitive donc, on oubliera ce 4e volet pour apprécier trois autres petits films horrifiques et rigolos, sans prétention autre que divertir et se faire plaisir.

Souvent autour d'une pizza.

Et avec des potes. :D
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hellrick
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Message par hellrick »

THE THEATRE BIZARRE

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L’anthologie fantastique ou horrifique est un sous-genre presqu’aussi vieux que le cinéma lui-même. De nombreuses réussites (AU CŒUR DE LA NUIT, HISTOIRES D’OUTRE TOMBE, CREEPSHOW et les récents TRICK ‘R’ TREAT et CHILLERAMA) compensant aisément les ratages plus ou moins sympathiques, THE THEATRE BIZARRE était attendu au tournant par les amateurs, appâtés par les différents noms associés au projet. Malheureusement, comme souvent, le résultat se révèle très inégal, d’autant que les sept réalisateurs développent des univers très différents les uns des autres sans jamais se soucier d’unité. Plus qu’à un long-métrage classique, THE THEATRE BIZARRE s’apparente, par conséquent, à une compilation de courts variablement efficaces reliés entre eux par une présentation sans grand intérêt animée par Udo Kier et dirigée par Jeremy Kastein, coupable du médiocre remake de WIZARD OF GORE.

Le premier segment, « Mother of Toad », suit les pas d’un passionné de Lovecraft invité par une sorcière dans sa demeure isolée afin de consulter le légendaire Necronomicon. Malheureusement, le jeune homme tombe sous l’emprise sexuelle d’une créature hybride, mi-femme mi crapaud. Sous l’influence des écrits du reclus de Providence mais également de Dario Argento (comme le souligne le titre référentiel), ce court récit se révèle très prévisible mais plutôt plaisant. Malgré une esthétique pauvre, proche d’un banal téléfilm, et des acteurs peu concerné, « Mother of Toad » permet cependant de retrouver la vétérane de l’horreur Catriona MacCall (FRAYEURS, L’AU-DELA) sous la direction du revenant Richard Stanley, perdu de vue depuis ses prometteurs HARDWARE et LE SOUFFLE DU DEMON. Une entré en matière correcte, sans plus ni moins, mais qui évite le complet ridicule dans lequel le récit aurait facilement pu sombrer.

Le second sketch est, pour sa part, signé par Buddy Giovinazzo, auteur de COMBAT SHOCK en 1984 et de l’avorté MANIAC 2. Depuis reconverti à la télévision, le cinéaste propose un segment réussi, intitulé ironiquement « I love you », qui analyse une dispute de couple aux sanglantes conséquences. Non linéaire, l’intrigue, envisagée de manière froide et quasi clinique (un peu comme les premiers Cronenberg) se situe dans un environnement blanchâtre bientôt aspergé d’éclaboussures écarlates. Intéressant.

« Wet Dreams », mis en scène par l’acteur et maquilleur star Tom Savini joue, pour sa part, la carte de l’érotisme glauque et du gore assumé. Un homme troublé par des cauchemars récurrents ayant trait à la castration demande l’aide de son analyste qui lui rétorque de ne pas s’inquiéter…après tout, il lui suffit de se réveiller pour survivre…Ou pas ?
Plus proche des histoires habituelles de ce genre d’anthologie, « Wet Dreams » retrouve joyeusement le ton du Grand-Guignol et donne dans l’excès (vagin denté carnivore, pénis tranché servis au petit déjeuner, écartèlement graphique) avant une chute ironique quoique attendue. Si Tom Savini n’est guère crédible en psychologue manipulateur, Debbie Rochon, la screamqueen aux 200 rôles, se déchainent avec humour dans son rôle de dominatrice castratrice avide de vengeance sur son volage époux. Amusant

Le quatrième épisode, déjà largement commenté, constitue sans doute la plus belle réussite de ce THEATRE BIZARRE. Atypique, poétique, ce court récit, ni fantastique ni horrifique, traite de la prise de conscience, par une fillette, de sa propre mortalité suite à un accident impliquant deux motards et un chevreuil à l’agonie. Basé sur des images oniriques envoutantes et un dialogue à la fois simple et pertinent entre la gamine et sa mère, « The Accident » (de Douglas Buck) tranche résolument avec les autres sketches au point que l’on peut contester sa place au sein d’une telle anthologie horrifique. Toutefois, la qualité de ces dix minutes emporte, au final, l’adhésion et s’impose comme l’épisode le plus intéressant du lot.

Si les quatre premiers segments se montraient plaisants, voire excellent, le spectateur va malheureusement déchanter à la vision des deux derniers. Original mais inabouti et plombé par une voix off explicative et redondante, « Vision stains » de Karim Hussain ne s’élève pas au-dessus de la curiosité et échoue à susciter l’intérêt. Une jeune femme s’empare des souvenirs des sans-abris avant de se les injecter pour revivre leur existence normalement condamnée à l’oubli. En dépit d’une imagerie joliment développée et de quelques passages éprouvants (en particuliers les seringues enfoncées dans les orbites des victimes), l’intrigue ne décolle pas et n’offre aucun développement une fois les prémices exposées. Le tout trahit son origine, à savoir un projet de long-métrage avorté, et se termine de manière décevante. Dommage.

« Sweets » de David Gregory ne remonte pas le niveau, bien au contraire, puisque cet épisode, voulu humoristique, répugnant et gore s’apparente surtout à un vain exercice de style sur les liens entre nourriture et sexualité. Greg supplie Estelle de ne pas le quitter et se souvient des jours heureux de leur relation, passés entre ingestion frénétique de bonbons et intermèdes charnels. La conclusion, extrêmement prévisible, ne sauve pas les meubles et l’ensemble apparaît complètement raté et proche d’un foutage de gueule plus ou moins assumé.

Produit par Jean-Pierre Putters (Mad Movies, Metaluna) et l’éditeur dvd Severin, THE THEATRE BIZARRE se voulait un hommage sincère aux grandes heures du film à sketches et aux excès du Grand-Guignol. Malheureusement, la bonne volonté ne suffit pas à accoucher d’un produit réussi et le tout parait définitivement trop inégal pour convaincre. Le sketch de Douglas Buck mérite néanmoins toutes les attentions et ceux de Stanley, Giovinazzo et Savini permettent au moins de passer un agréable moment, atténuant ainsi la déception générale. En espérant que la « séquelle » soit plus travaillée et cohérente…
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Message par Monnezza »

C'est vrai qu'il est plutôt moyen ce Theatre de Bizarre pourtant attendu au tournant...
Mon préféré, c'est clairement le segment de Buddy Giovinazzo, avec son ambiance clinique et dépressive allemande, à mi chemin entre Fassbinder et Buttgereit.
"Mother of Toad" est trop ambitieux au vu des contraintes posées.
"Wet Dreams" et "Sweets" sont des petites pochades gores façon Contes de la crypte.
Pas spécialement emballé par le fameux "Accident" de Douglas Buck, alors que c'est celui qui m'intriguait le plus à la base. Rayon "auteur", Karim Hussain avec ses "Vision Stains" fait quand même office de gros branleur !
Après, le sketch de transition signé Jeremy Kasten est sympa aussi, avec son théâtre macabre dans lequel Udo Kier s'improvise pantin animé.

En tout cas, j'attends beaucoup du futur "Profane Exhibit".
Dernière modification par Monnezza le 8 janv. 13, 19:10, modifié 1 fois.
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Re: Topic films d'horreur ! (Index page 1)

Message par hellrick »

Je reste dans le film à sketches avec VHS...côté 5/5 sur dreadcentral :shock: ...je crois que je suis trop vieux...

Des histoires insipides, sans début ni fin, auquel on comprend à moitié rien, avec juste un peu de nichons et de gore pour faire thrash mais en fait bien gentillet...Les films à sketches sont souvent inégaux sauf avec VHS où tout est nul...et c'est filmé found foutage de gueule avec effets vidéo style K7 vidéo neigeuse, ça tape sur la tête et au final j'ai décidé de reproduire encore plus l'expérience vhs en usant de l'accéléré...Après Welcome to the jungle je pensais pas voir un film plus nul ce mois-ci...ben c'est raté :( :( :(

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Message par 7swans »

hellrick a écrit :Je reste dans le film à sketches avec VHS...côté 5/5 sur dreadcentral :shock: ...je crois que je suis trop vieux...

Des histoires insipides, sans début ni fin, auquel on comprend à moitié rien, avec juste un peu de nichons et de gore pour faire thrash mais en fait bien gentillet...Les films à sketches sont souvent inégaux sauf avec VHS où tout est nul...et c'est filmé found foutage de gueule avec effets vidéo style K7 vidéo neigeuse, ça tape sur la tête et au final j'ai décidé de reproduire encore plus l'expérience vhs en usant de l'accéléré...Après Welcome to the jungle je pensais pas voir un film plus nul ce mois-ci...ben c'est raté :( :( :(

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Le film m'interesse au moins pour les sketchs de Ti West (segment "Second Honeymoon") et Joe Swanberg (segment "The Sick Thing That Happened to Emily When She Was Younger"). Mais c'est vrai que la bande annonce ne donne pas vraiment envie.

Dans le même genre, je crois que tu avais vu Chillerama que j'ai enfin pu voir récemment. J'y reviendai, mais c'est une belle grosse déception dans l'ensemble.
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Message par hellrick »

7swans a écrit :
hellrick a écrit :Je reste dans le film à sketches avec VHS...côté 5/5 sur dreadcentral :shock: ...je crois que je suis trop vieux...

Des histoires insipides, sans début ni fin, auquel on comprend à moitié rien, avec juste un peu de nichons et de gore pour faire thrash mais en fait bien gentillet...Les films à sketches sont souvent inégaux sauf avec VHS où tout est nul...et c'est filmé found foutage de gueule avec effets vidéo style K7 vidéo neigeuse, ça tape sur la tête et au final j'ai décidé de reproduire encore plus l'expérience vhs en usant de l'accéléré...Après Welcome to the jungle je pensais pas voir un film plus nul ce mois-ci...ben c'est raté :( :( :(

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Le film m'interesse au moins pour les sketchs de Ti West (segment "Second Honeymoon") et Joe Swanberg (segment "The Sick Thing That Happened to Emily When She Was Younger"). Mais c'est vrai que la bande annonce ne donne pas vraiment envie.

Dans le même genre, je crois que tu avais vu Chillerama que j'ai enfin pu voir récemment. J'y reviendai, mais c'est une belle grosse déception dans l'ensemble.
Ah dommage pour Chillerama, pour ma part j'ai vraiment adoré ce côté foutraque et bis...Le segment de Ti West est peut-être le pire (difficile à dire vu leur médiocrité générale), celui de Swanberg est entièrement filmé à la webcam, il y a au moins un petit jump scare qui m'a fait frissonner mais sinon c'est aussi passionnant que Paranormal Activity...
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Message par Colqhoun »

hellrick a écrit :Le segment de Ti West est peut-être le pire (difficile à dire vu leur médiocrité générale)
Tu as vu ses précédents films ?
J'avais adoré House of the Devil et The Innkeepers.
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Message par hellrick »

Colqhoun a écrit :
hellrick a écrit :Le segment de Ti West est peut-être le pire (difficile à dire vu leur médiocrité générale)
Tu as vu ses précédents films ?
J'avais adoré House of the Devil et The Innkeepers.
Pas encore The Innkeepers mais House of the devil m'avait énormément plu (il a failli intégrer mon top100 horreur :wink: )...mais cette réalisation found foutage je supporte pas de toutes façons et les scénarios sont affligeants pour les 5 sketches :?
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