Je confirme, un des meilleurs bouquins de l'année! A lire absolument!Tancrède wrote:je viens de terminer les (formidables) mémoires de Fuller
Elia Kazan (1909-2003)
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Si c'est du tournage studio, c'est effectivement très fort ! Mais il y a pas mal de scènes qui ont quand même été tournées en extérieur, non ? La filature de Jean Peters par exemple. Ou le repaire de Widmark.Tancrède wrote:sinon pour ta gouverne Demi-Lune, je viens de terminer les (formidables) mémoires de Fuller et je peux te dire que Le port de la drogue a été tourné en studio, ceux de la Fox.
C'est justement le génie du décorateur que d'avoir restitué un environnement respectant les souvenirs new-yorkais de Fuller.
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Dans ma critique, j'écrivais ça :
Fuller, dont l’influence primordiale pour Pickup était Rome ville ouverte, essaie de tourner un maximum dans la rue dans un souci documentaire et de réalisme social. Le cinéaste aura d’ailleurs toujours cette particularité, pour ses autres films noirs, de chercher à décrire un phénomène social réaliste et précis et de tourner le plus possible en décors naturels. En l’occurrence ici, il utilise à merveille les décors new-yorkais, qui sont en fait… des rues de Los Angeles !!! Le métro, les quais, les ponts, sans oublier les décors créés de toute pièces par Lyle Wheeler, comme celui fabuleux de la cabane de Skip, forment une géographie de la ville à la fois très poétique et très réaliste.
Fuller, dont l’influence primordiale pour Pickup était Rome ville ouverte, essaie de tourner un maximum dans la rue dans un souci documentaire et de réalisme social. Le cinéaste aura d’ailleurs toujours cette particularité, pour ses autres films noirs, de chercher à décrire un phénomène social réaliste et précis et de tourner le plus possible en décors naturels. En l’occurrence ici, il utilise à merveille les décors new-yorkais, qui sont en fait… des rues de Los Angeles !!! Le métro, les quais, les ponts, sans oublier les décors créés de toute pièces par Lyle Wheeler, comme celui fabuleux de la cabane de Skip, forment une géographie de la ville à la fois très poétique et très réaliste.
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Impressionnant.
Mon estime pour le film n'en est que plus grandie (et elle était déjà très haute).
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Demi-Lune wrote:Impressionnant.
Mon estime pour le film n'en est que plus grandie (et elle était déjà très haute).

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Re: Elia Kazan (1909-2003)
L'héritage de la Chair, Pinky (1949)

Une jeune infirmière vient retrouver sa grand-mère noire et se voit confronté au racisme d'autant plus fort qu'elle est blanche
Elia Kazan réalise encore une fois un film à thèse et quelle thèse, il s'attaque frontalement au racisme, mais le racisme vu par une jeune femme qui est d'apparence blanche et ne veut pas accepter ses origines noires. Le film est intelligent comme souvent chez Kazan, et montre bien les problématiques à la fois générales et personnelles de l'héroïne. On voit la vie de ces noirs confinés dans les bayous (reconstitués intégralement en studio), et qui sont méprisés par les blancs. Il y a la bêtise de certains qui draguent une jeune blanche et veulent finalement violer ce qui n'est plus qu'une jeune noire. Evidemment il y a des êtres intelligents comme cette vieille dame malade qui voit Pinky (la rosée) devenir son infirmière, son fiancé médecin qui accepte certaines choses mais finalement montrera lui aussi qu'il ne peut faire face à tous les préjugés. La mort de cette vieille femme va être le détonateur de la conscience de Pinky qui va devenir le porte étendard de sa cause, et aller jusqu'au procès pour faire valoir ses droits de "colored" face aux gens normaux donc blancs. Jeanne Crain prête ses traits à Pinky et est une fois encore étonnante dans l'évolution de la jeune femme honteuse de sa négritude, mais fière de devenir noire ! Ethel Waters est attendrissante en vieille grand mère traditionnelle qui évoque quelque Mamma d'antan, et puis naturellement Ethel Barrymore, cette vieille dame si digne et si intelligente qui va dans la mort révéler son véritable caractère à la jeune femme. Un très beau film sur le racisme quotidien et sur l'appartheid qui sévissait encore aux USA à l'époque !
A noter quelle étonnante affiche qui met en avant le portrait de la grand-mère, mais ne cite pas son nom et ne montre que les deux noms des deux actrices blanches du film, bien typique sans doute de la mentalité de l'époque !

Une jeune infirmière vient retrouver sa grand-mère noire et se voit confronté au racisme d'autant plus fort qu'elle est blanche
Elia Kazan réalise encore une fois un film à thèse et quelle thèse, il s'attaque frontalement au racisme, mais le racisme vu par une jeune femme qui est d'apparence blanche et ne veut pas accepter ses origines noires. Le film est intelligent comme souvent chez Kazan, et montre bien les problématiques à la fois générales et personnelles de l'héroïne. On voit la vie de ces noirs confinés dans les bayous (reconstitués intégralement en studio), et qui sont méprisés par les blancs. Il y a la bêtise de certains qui draguent une jeune blanche et veulent finalement violer ce qui n'est plus qu'une jeune noire. Evidemment il y a des êtres intelligents comme cette vieille dame malade qui voit Pinky (la rosée) devenir son infirmière, son fiancé médecin qui accepte certaines choses mais finalement montrera lui aussi qu'il ne peut faire face à tous les préjugés. La mort de cette vieille femme va être le détonateur de la conscience de Pinky qui va devenir le porte étendard de sa cause, et aller jusqu'au procès pour faire valoir ses droits de "colored" face aux gens normaux donc blancs. Jeanne Crain prête ses traits à Pinky et est une fois encore étonnante dans l'évolution de la jeune femme honteuse de sa négritude, mais fière de devenir noire ! Ethel Waters est attendrissante en vieille grand mère traditionnelle qui évoque quelque Mamma d'antan, et puis naturellement Ethel Barrymore, cette vieille dame si digne et si intelligente qui va dans la mort révéler son véritable caractère à la jeune femme. Un très beau film sur le racisme quotidien et sur l'appartheid qui sévissait encore aux USA à l'époque !
A noter quelle étonnante affiche qui met en avant le portrait de la grand-mère, mais ne cite pas son nom et ne montre que les deux noms des deux actrices blanches du film, bien typique sans doute de la mentalité de l'époque !
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Après mes impressions sur Un tramway... et Sur les quais, et puisque je suis parti pour explorer Kazan encore dans les semaines à venir, autant que je poste ici.
Troisième Kazan cette semaine: Viva Zapata !
J'étais très partagé à chaud. J'ai trouvé le film très dynamique, superbement mis en image et une histoire passionnante, très bien écrite, sans manichéisme ni clichés. Brando m'a encore une fois de plus impressionné. Et pourtant, j'ai eu du mal à m'emporter pleinement. En fait, Jeremy Fox a su exprimer tout ce que je ressentais dans sa chronique, décrivant précisément les atouts du film (notamment le casting, et certains morceaux de bravour) et je supporte son avis complètement. Mais il résiste malgré tout une petiot sensation d'insatisfaction étrange.
Je garde.
Je ne relance pas la polémique ici mais le sujet du film peut pousser à penser qu'il n'est pas du tout étonnant que Kazan ait pu réaliser Sur les quais indépendamment de ce qu'il lui ait arrivé. Les thèmes pouvant être rapprochés.
Troisième Kazan cette semaine: Viva Zapata !
J'étais très partagé à chaud. J'ai trouvé le film très dynamique, superbement mis en image et une histoire passionnante, très bien écrite, sans manichéisme ni clichés. Brando m'a encore une fois de plus impressionné. Et pourtant, j'ai eu du mal à m'emporter pleinement. En fait, Jeremy Fox a su exprimer tout ce que je ressentais dans sa chronique, décrivant précisément les atouts du film (notamment le casting, et certains morceaux de bravour) et je supporte son avis complètement. Mais il résiste malgré tout une petiot sensation d'insatisfaction étrange.
Je garde.
Je ne relance pas la polémique ici mais le sujet du film peut pousser à penser qu'il n'est pas du tout étonnant que Kazan ait pu réaliser Sur les quais indépendamment de ce qu'il lui ait arrivé. Les thèmes pouvant être rapprochés.
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Je continue ma découverte et je suis bluffé. J'enfonce des portes ouvertes mais quand même...
A l'est d'Eden
Kazan passe ici à la couleur ET au cinémascope (et 2.55:1 s'il vous plait), et c'est tout de suite maîtrisé ! Kazan utilise toutes l'ampleur du format avec brio et intelligence (sur le train, et toutes les scènes autour de la congélation des laitues ! On dirait du Lean...), allant même jusqu'à expérimenter un peu (la discussion entre Cal et son perd au cadre penché; Cal sur la balançoire). La photo rend justice aux paysages, à la fête foraine, au quais de la gare, aux intérieurs sombres, au couloir jusqu'au bureau de la mère...
Là encore c'est du grand art...au service de l'histoire, tragique histoire familiale sur fond de départ des Etats Unis pour la première guerre mondiale. Le malaise vient du mensonge, mensonge et jalousies qui vont remodeler la famille à tout jamais. On est dans un schéma classique: status quo, découverte, crise et nouveau status quo. Beaucoup de désespoir, de noirceur et un parfum de scandale:
Dean en fait peut être un peu trop dans le genre romantique meurtri, mais encore...Beaucoup de ses comportements se justifient.
Une histoire terrible, belle et désespérée, racontée avec beaucoup de puissance. Saisissant ! Je garde !
A l'est d'Eden
Kazan passe ici à la couleur ET au cinémascope (et 2.55:1 s'il vous plait), et c'est tout de suite maîtrisé ! Kazan utilise toutes l'ampleur du format avec brio et intelligence (sur le train, et toutes les scènes autour de la congélation des laitues ! On dirait du Lean...), allant même jusqu'à expérimenter un peu (la discussion entre Cal et son perd au cadre penché; Cal sur la balançoire). La photo rend justice aux paysages, à la fête foraine, au quais de la gare, aux intérieurs sombres, au couloir jusqu'au bureau de la mère...
Là encore c'est du grand art...au service de l'histoire, tragique histoire familiale sur fond de départ des Etats Unis pour la première guerre mondiale. Le malaise vient du mensonge, mensonge et jalousies qui vont remodeler la famille à tout jamais. On est dans un schéma classique: status quo, découverte, crise et nouveau status quo. Beaucoup de désespoir, de noirceur et un parfum de scandale:
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Dean en fait peut être un peu trop dans le genre romantique meurtri, mais encore...Beaucoup de ses comportements se justifient.
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Un des Kazan que j'apprécie le moins. Je reste bloquée par l'histoire qui dans l'ensemble m'intéresse peu, malgré des moments d'émotion nombreux et puissants. J'aime la relation entre Cal et son père, avec la jeune fille, moins le conflit avec le frère (surtout) ou la mère.monk wrote:A l'est d'Eden
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Relations qui sont beaucoup moins développées que les deux autres, c'est un peu expédié, bien que la mère ait quand même de la substance, notement quand Cal vient lui demander de l'argent.Sybille wrote:moins le conflit avec le frère (surtout) ou la mère.
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Le fleuve sauvage.
J'avance et je ne suis pas déçu. Plus subtil et sobre que le précédent mais aussi moins direct et immédiat, Le fleuve sauvage brille par son intelligence, son lyrisme et sa chaleur, mais aussi par son casting (Montgomery Cliff est bluffant de naturel, Lee Remick est éblouissante et Jo Van Fleet, alors agée de 40 ans, est plus crédible en vielle que Guy Pearce en vieux dans Prometheus
Comme quoi, les effets spéciaux, des fois....). L'évolution psychologique des personnage est cohérente, crédible et touchante
Je manque de mots pour renouveler mes avis
mais je suis encore un fois conquis, enthousiasmé, ébloui...
Je garde, évidement, et j'attends la suite avec impatience !
J'avance et je ne suis pas déçu. Plus subtil et sobre que le précédent mais aussi moins direct et immédiat, Le fleuve sauvage brille par son intelligence, son lyrisme et sa chaleur, mais aussi par son casting (Montgomery Cliff est bluffant de naturel, Lee Remick est éblouissante et Jo Van Fleet, alors agée de 40 ans, est plus crédible en vielle que Guy Pearce en vieux dans Prometheus

Je manque de mots pour renouveler mes avis

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Re: Elia Kazan (1909-2003)
monk wrote:Le fleuve sauvage.
J'avance et je ne suis pas déçu. Plus subtil et sobre que le précédent mais aussi moins direct et immédiat, Le fleuve sauvage brille par son intelligence, son lyrisme et sa chaleur, mais aussi par son casting (Montgomery Cliff est bluffant de naturel, Lee Remick est éblouissante et Jo Van Fleet, alors agée de 40 ans, est plus crédible en vielle que Guy Pearce en vieux dans PrometheusComme quoi, les effets spéciaux, des fois....). L'évolution psychologique des personnage est cohérente, crédible et touchante
Je manque de mots pour renouveler mes avismais je suis encore un fois conquis, enthousiasmé, ébloui...
Je garde, évidement, et j'attends la suite avec impatience !

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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Ça se comprend et tu n'es pas le seul, c'est sans doute un des plus aboutis et fins de ceux que j'ai pu voir jusqu'ici, même si c'est celui don't j'ai le moins parlé...locktal wrote:! Le fleuve sauvage est l'un des mes Kazan préférés !
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Re: Elia Kazan (1909-2003)
Next step: La Fièvre dans le sang !monk wrote: Je garde, évidement, et j'attends la suite avec impatience !

Par ailleurs, son méconnu Les visiteurs est l'un de mes films préférés de Kazan. Si tu as l'occasion de le voir.

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Re: Elia Kazan (1909-2003)
C'est exactement celui-là !Miss Nobody wrote:Next step: La Fièvre dans le sang !monk wrote: Je garde, évidement, et j'attends la suite avec impatience !![]()

Je l'attends avec pas mal d'impatience. Ce qu'en disent Tavernier et Coursodon insite au visionnage !
Il est prévu aussi, lors d'une commande sur le site de Wildside dans la promo sur les IntrouvablesMiss Nobody wrote:Par ailleurs, son méconnu Les visiteurs est l'un de mes films préférés de Kazan. Si tu as l'occasion de le voir.![]()

J'ai L'arrangement aussi et wishlisté les 3 sortis chez Bach (America america, Baby doll et Face in the crowd) pour un achat dès que possible.