Kevin95 a écrit :Ce que je ne saisis pas c'est le pourquoi de cette indignation face au trait lourd de Boisset alors que son film justement est une caricature. Le réalisateur avance à découvert durant tout le film et, du camping aux blagues salaces, tout est réunit pour croquer une France immonde dans une œuvre aux allures de comédie noir.
Pour moi, et je peux me tromper, il y a de la veine italienne dans Dupont Lajoie. On peut être tout aussi choqué face à la méchanceté envers le "peuple" de films comme Les Monstres ou Affreux, sales et méchants si l'on ne saisit pas le second degré de la démarche des cinéastes. Je ne pense pas que Boisset fait de son personnage une généralité, mais qu'il souhaite en revanche, dépeindre un milieu précis (moyen dirons nous) avec ironie et distance (comme une sorte de Groland macabre si on veux).
Peut être que c'était sa démarche mais ce n'est pas évident à la vision du film : ce n'est pas présenté comme une caricature voulue ...
Démarche que je trouve par contre évidente dans on "Canicule" (adapté de Jean Vautrin, ceci expliquant cela ...) ou les personnages sont tellement "hénaurmes que ..."
Idem dans les films que tu cites : le sentiment vis à vis des "héros" d'"Affreux, sales et méchants"
est plus mitigé, je trouve : ils provoque le rire (jaune) voire la compassion ou la pitié pas nécessairement le dégoût car la démarche est évidente ...
Boisset, sa filmographie l'a souvent démontré, était quand même un "enfonceur de portes ouvertes", montant sur ses grands chevaux pour dénoncer avec un sérieux papal et sans recul de grands "sujets de société" ...
Dès lors, y voir une démarche consciente de 2e degré (qui implique de l'humour même noir), j'avoue avoir du mal ...
