Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Les scènes violentes de Jackie Brown et de Drive marquent les esprits car elles impliquent une certaine rupture de ton.
Ok ce n'est pas particulièrement hardcore, mais dès qu'elles arrivent le malaise est là.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Je me souviens de ces 3 scènes, et elles me font toujours autant marrer. C'est du niveau de la mort de Marvin dans Pulp Fiction. Si on trouve ça choquant, effectivement, Drive, c'est Human Centipede 2.Federico a écrit :Tu dois avoir raison et je me dis que plutôt d'être allé le découvrir avec une amie, j'aurais du y emmener ma grand-mère. Je suis sûr qu'elle aurait trouvé ces séquences tout à fait "familiales" :tenia a écrit : Jackie Brown, je m'en souviens comme d'un truc quasi familial. J'ai du mal, du coup, à voir le contraste "choc".
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Tout cela me rappelle un vieux débat bien rebattu non, les deux scènes en question ne sont pas drôles.
Dernière modification par Billy Budd le 14 août 12, 19:32, modifié 1 fois.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Débat récurrent en effet, et réponse qui n'apportera rien de plus, mais j'apporte mon soutien total à Nikita évidemment. Je ne décèle pas la moindre trace d'humour dans ces deux scènes de Jackie Brown, je ne comprends pas comment on peut les trouver drôles. Est-ce la brutalité avec laquelle la violence surgit ? La surprise qu'elle fait naître ? Cette espèce de détachement avec laquelle elle est exercée ? Tout cela me glace le sang, et je pense que c'est dans cette optique qu'elles ont été conçues. C'est d'autant plus admirable qu'elle est rejetée hors champ : Tarantino souligne son horreur en ne la montrant pas explicitement.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Au cinéma, j'ai vu des gens morts de rire durant le premier meurtre en prison de Un prophète.Stark a écrit :Débat récurrent en effet, et réponse qui n'apportera rien de plus, mais j'apporte mon soutien total à Nikita évidemment. Je ne décèle pas la moindre trace d'humour dans ces deux scènes de Jackie Brown, je ne comprends pas comment on peut les trouver drôles. Est-ce la brutalité avec laquelle la violence surgit ? La surprise qu'elle fait naître ? Cette espèce de détachement avec laquelle elle est exercée ? Tout cela me glace le sang, et je pense que c'est dans cette optique qu'elles ont été conçues. C'est d'autant plus admirable qu'elle est rejetée hors champ : Tarantino souligne son horreur en ne la montrant pas explicitement.
Du coup j'attends juste qu'on vienne m'expliquer en quoi Salo ou les 120 journées de Sodome est un film hilarant " au deuxième degré " bien sur.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Ah oui, ce vieux débat. Je n'avais pas dû réagir à ce sujet, mais pour y répondre ici (tant pis), ça ne m'a jamais perturbé. Ça dépend toujours, d'abord de quel film on parle (devant La Liste de Schindler ou Le Pianiste, effectivement ça craint), et de quel rire il s'agit. Et ce dernier est difficile à cerner: Est-ce que certains rient à l'encontre du film (parce qu'ils trouveraient ça mal fait ou peu importe)? et ça c'est pas bien ... Est-ce plutôt un rire de défense?... Ou alors juste parce que, au fond, ils trouvent ça drôle sans être forcément psychopathes?... Contrairement à certains d'entre vous, ça ne m'a jamais dérangé d'autant que, moi-même, j'ai souri ou ri devant la violence extrême, "dérangeante" ou bigger than life de certains films, y compris Drive. C'est du cinéma, on y entre pas tête baissée sans un certain détachement, et dedans on n'y tue pas les acteurs à coups de pieds dans un ascenseur pour de vrai. Ces scènes, aussi réalistes qu'elles peuvent l'être, ont certainement demandé beaucoup d'humour à leur préparation. En tout cas, c'est ce que montrent les making-of et disent les réalisateurs comme j'ai entendu Lucas Belvaux le dire récemment (au moment de la promo de 38 témoins), en gros: "plus la scène de crime se veut réaliste, plus on s'amuse car on sait quand même que tout est faux". Peckinpah racontait que les scènes violentes de ses films étaient à prendre comme de l'amusement, comme des jeux d'enfants (il racontait ça au sujet de Guet-Apens dans lequel, précisait-il, plusieurs scènes étaient là pour sous-entendre le côté puéril).
Surtout, à l'exception de drames de guerre comme je l'ai déjà cité en exemple comme de "drames" tout court, dans les films comme ceux qui nous occupent en ce moment, c'est-à-dire Tarantino ou donc Drive, il est (normalement) difficile de prendre les choses au premier degré tant ces réalisateurs prennent justement les choses au second.
Strum me reprochera de citer quelqu'un d'autre, mais j'ai un bon exemple justement. Un ami de Sarajevo qui était là-bas à l'époque où Milosevic et Tudman étaient un poil taquins, a été témoin de choses épouvantables dans sa jeunesse (du coup son point de vue sur le cinéma violent m'intéressait). Je l'ai connu client de films violents, en étant détaché des scènes de barbaries du cinéma. Tu parles. Je l'ai vu se marrer quand Mr. Blonde de Reservoir Dogs se préparait à torturer le flic ligoté. Je crois qu'il avait raison, il le prenait comme c'était: c'est du cinéma. Je lui avais conseillé Drive justement, il est allé le voir et m'a dit entre autres que la scène de l'ascenseur l'a "bien fait marrer". Donc il l'avait beaucoup aimé.
Surtout, à l'exception de drames de guerre comme je l'ai déjà cité en exemple comme de "drames" tout court, dans les films comme ceux qui nous occupent en ce moment, c'est-à-dire Tarantino ou donc Drive, il est (normalement) difficile de prendre les choses au premier degré tant ces réalisateurs prennent justement les choses au second.
Strum me reprochera de citer quelqu'un d'autre, mais j'ai un bon exemple justement. Un ami de Sarajevo qui était là-bas à l'époque où Milosevic et Tudman étaient un poil taquins, a été témoin de choses épouvantables dans sa jeunesse (du coup son point de vue sur le cinéma violent m'intéressait). Je l'ai connu client de films violents, en étant détaché des scènes de barbaries du cinéma. Tu parles. Je l'ai vu se marrer quand Mr. Blonde de Reservoir Dogs se préparait à torturer le flic ligoté. Je crois qu'il avait raison, il le prenait comme c'était: c'est du cinéma. Je lui avais conseillé Drive justement, il est allé le voir et m'a dit entre autres que la scène de l'ascenseur l'a "bien fait marrer". Donc il l'avait beaucoup aimé.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Triste public.Borislehachoir a écrit :Au cinéma, j'ai vu des gens morts de rire durant le premier meurtre en prison de Un prophète.
Triste public.Major Tom a écrit :Je l'ai vu se marrer quand Mr. Blonde de Reservoir Dogs se préparait à torturer le flic ligoté.
Pardon de ne pas développer davantage ; c'est, comme il a été dit, un débat qui a été maintes fois engagé, où j'ai largement pris ma part, et dans l'engrenage duquel je n'ai pas envie de mettre une énième fois le doigt.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Les 2 scènes de Jackie Brown sont, pour moi, drôles car quasi parodiques, et amenées avec un côté 2nd degré, comme quand Travolta tue par erreur Marvin dans la voiture. Il y a un côté profondément "débile" dans la mort de Mélanie, et même si la mort de Louis est plus brutale, elle est précédée d'un long dialogue où il essaie tant bien que mal de se justifier avec force arguments tout pourris.Stark a écrit :Débat récurrent en effet, et réponse qui n'apportera rien de plus, mais j'apporte mon soutien total à Nikita évidemment. Je ne décèle pas la moindre trace d'humour dans ces deux scènes de Jackie Brown, je ne comprends pas comment on peut les trouver drôles. Est-ce la brutalité avec laquelle la violence surgit ? La surprise qu'elle fait naître ? Cette espèce de détachement avec laquelle elle est exercée ? Tout cela me glace le sang, et je pense que c'est dans cette optique qu'elles ont été conçues. C'est d'autant plus admirable qu'elle est rejetée hors champ : Tarantino souligne son horreur en ne la montrant pas explicitement.
Si la mort de Mélanie est hors champ, elle est d'autant plus drôle que l'on se focalise sur la tronche à De Niro, en roue libre complète en espèce de truand à 2 balles.
Il ne faut pas oublier cela : la violence doit être re située dans son contexte. Penser que Tarantino souligne son horreur en la montrant hors champ est, à mon avis, un contre-sens total, d'ailleurs démontré par la mort de Louis, en plein cadre.
Quant aux 2 exemples de Boris, ils n'ont pour moi absolument rien à voir avec Jackie Brown. Et je pense aussi que Belvaux et Peckinpah se trompe, dans une certaine mesure : si le réalisme poussé peut effectivement finir par devenir grotesque (ce qui vaut notamment pour nombre de slashers), il n'y a rien de plus "violent" que la scène de l'étranglement dans Torn Curtain, par exemple. A contrario, Kill Bill, c'est du cartoon.
C'est de cela dont je parle quand je dis que Jackie Brown n'est pas violent (d'ailleurs, il est classé Tous publics), en opposition à un film comme Drive : parce que le contexte des séquences violentes font qu'elles en deviennent marrantes. Et comme elles sont mis en scène en aucune insistance sur les cadavres, le sang ou autre, ça passe encore plus facilement. Sinon, on peut débattre d'un James Bond qui bute 50 personnes par film, hein.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
C'est là où tu te prends les pieds aussi dans l'histoire du contexte (ou alors je n'ai pas été très clair) : Comme je disais, Belvaux parlait de son film, et surtout du tournage des scènes de violence, mais en rappelant il est vrai que ça restait du cinéma grosso modo. On fait croire à des scènes de crimes réalistes alors qu'elles ne le seront jamais (réalistes), puisque qu'on ne tue pas l'acteur. Ça peut prêter à sourire. Tandis que Peckinpah parlait de Guet-Apens qui n'a rien à voir avec Croix de fer par exemple...tenia a écrit :Et je pense aussi que Belvaux et Peckinpah se trompe, dans une certaine mesure : si le réalisme poussé peut effectivement finir par devenir grotesque (ce qui vaut notamment pour nombre de slashers), il n'y a rien de plus "violent" que la scène de l'étranglement dans Torn Curtain, par exemple. A contrario, Kill Bill, c'est du cartoon.
Mais je suis d'accord avec la parabole sur le cartoon, je crois bien que Tarantino himself (dans un bouquin genre "Fils de Pulp") parlait lui-même de violence cartoonesque pour ses films...
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
La scène de l'oreille dans Reservoir Dogs est drôle aussi ?tenia a écrit :Les 2 scènes de Jackie Brown sont, pour moi, drôles car quasi parodiques, et amenées avec un côté 2nd degré, comme quand Travolta tue par erreur Marvin dans la voiture. Il y a un côté profondément "débile" dans la mort de Mélanie, et même si la mort de Louis est plus brutale, elle est précédée d'un long dialogue où il essaie tant bien que mal de se justifier avec force arguments tout pourris.Stark a écrit :Débat récurrent en effet, et réponse qui n'apportera rien de plus, mais j'apporte mon soutien total à Nikita évidemment. Je ne décèle pas la moindre trace d'humour dans ces deux scènes de Jackie Brown, je ne comprends pas comment on peut les trouver drôles. Est-ce la brutalité avec laquelle la violence surgit ? La surprise qu'elle fait naître ? Cette espèce de détachement avec laquelle elle est exercée ? Tout cela me glace le sang, et je pense que c'est dans cette optique qu'elles ont été conçues. C'est d'autant plus admirable qu'elle est rejetée hors champ : Tarantino souligne son horreur en ne la montrant pas explicitement.
Si la mort de Mélanie est hors champ, elle est d'autant plus drôle que l'on se focalise sur la tronche à De Niro, en roue libre complète en espèce de truand à 2 balles.
Il ne faut pas oublier cela : la violence doit être re située dans son contexte. Penser que Tarantino souligne son horreur en la montrant hors champ est, à mon avis, un contre-sens total, d'ailleurs démontré par la mort de Louis, en plein cadre.
Quant aux 2 exemples de Boris, ils n'ont pour moi absolument rien à voir avec Jackie Brown. Et je pense aussi que Belvaux et Peckinpah se trompe, dans une certaine mesure : si le réalisme poussé peut effectivement finir par devenir grotesque (ce qui vaut notamment pour nombre de slashers), il n'y a rien de plus "violent" que la scène de l'étranglement dans Torn Curtain, par exemple. A contrario, Kill Bill, c'est du cartoon.
C'est de cela dont je parle quand je dis que Jackie Brown n'est pas violent (d'ailleurs, il est classé Tous publics), en opposition à un film comme Drive : parce que le contexte des séquences violentes font qu'elles en deviennent marrantes. Et comme elles sont mis en scène en aucune insistance sur les cadavres, le sang ou autre, ça passe encore plus facilement. Sinon, on peut débattre d'un James Bond qui bute 50 personnes par film, hein.
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Jericho a écrit :Oui, hilarante, à se rouler dans la pisse.
Sauras-tu trouver l'expression favorite de Jericho?Jericho a écrit :A se rouler dans la pisse, n'est ce pas ?!
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Re: Drive (Nicolas Winding Refn - 2011)
Mais non je ne te stalkerai pas. C'est juste que je viens de tomber deux fois de suite sur le même message en ouvrant le topic de Total Recall puis celui-là, c'est tout.Jericho a écrit :Ouah le stalker !
Oui c'est assurément, ma préférée !
Allez, change d'avatar et n'en parlons plus.
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