O'Malley a écrit :Le lien entre La Soif du mal et Hitchcock est encore plus évident au regard de Psychose : la séquence caucuhemardesque du motel avec Janel Leigh annonce l'intrigue de Psychose où l'on retrouve cette même Janet Leigh dans une situation similaire. De même, le personnage de Norman Bates renvoie au personnage de gérant de motel voyeur et taré incarné par Dennis Weaver dans le film de Welles. Hitchcock et Bloch ont sûrement du voir La soif du mal avant de s'attaquer au projet de Psychose (deux années d'écart entre les deux réalisations) tant l'atmosphère poisseuse d'un motel du Grand Sud-Est des Etats-Unis se ressemble étrangement, avec des personnages, voir des rebondissements qui se font écho.Demi-Lune a écrit :Je me suis mis le film hier soir, car cela faisait quelques temps que je ne l'avais pas revu. Révision salutaire pour me rappeler à quel point Welles était un génie. Il est vraiment singulier que La Soif du mal soit sorti la même année que Vertigo d'Hitchcock, tant ces deux films me semblent adopter une démarche similaire, consistant en l'adoption des codes éculés du film noir pour livrer une oeuvre très personnelle qui s'inscrit à la fois pleinement dans ce registre, mais en est aussi, en son genre, une sorte d'aboutissement. Là où Hitchcock reprend les figures du détective et de la femme fatale pour mieux les déconstruire et finalement parler d'un amour post-mortem, Welles épouse les clichés du noir (flic droit et intègre, pègre omniprésente, cadre urbain oppressant, etc) mais détourne rapidement son intrigue vers des sentiers inattendus.
C'est vrai que ce motel paumé dans lequel se retrouve piégée Janet Leigh évoque immanquablement le film de Hitchcock. Troublante coïncidence.
Robert Bloch a apparemment publié Psycho en 1959, il est donc possible qu'il ait vu le film de Welles et s'en soit un peu inspiré, comme Hitchcock.
D'ailleurs, sait-on ce que Hitchcock pensait du travail de Welles ? Etait-ce un cinéaste qu'il estimait ? Parce que Welles a tenu des propos plutôt durs à l'égard de l'oeuvre du Maître du suspense...