The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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cinephage
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par cinephage »

monfilm a écrit :Sans cet appui je ne pense pas que nous aurions eu droit à tous ces prix outre-Atlantique.
Sans cet appui, il est effectivement probable qu'un film au budget promo équivalent ou légèrement inférieur aie eu droit à tous ces prix. Comme en politique, le budget com fait partie du jeu, et reste un facteur déterminant. La qualité du poulain est néanmoins un atout, c'est plus facile de vendre un bon produit qu'un mauvais. Cela dit, 12 millions de dollars, ce n'est pas délirant, pour une campagne des oscars. On voit régulièrement des budgets tournant autour des 20...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Eusebio Cafarelli
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Eusebio Cafarelli »

Et n'oublions pas qu'aux États-Unis le cinéma est d'abord une industrie... donc le film un produit qui nécessite aussi un investissement important pour sa promotion.
monfilm
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par monfilm »

cinephage a écrit :
monfilm a écrit :Sans cet appui je ne pense pas que nous aurions eu droit à tous ces prix outre-Atlantique.
Sans cet appui, il est effectivement probable qu'un film au budget promo équivalent ou légèrement inférieur aie eu droit à tous ces prix. Comme en politique, le budget com fait partie du jeu, et reste un facteur déterminant. La qualité du poulain est néanmoins un atout, c'est plus facile de vendre un bon produit qu'un mauvais. Cela dit, 12 millions de dollars, ce n'est pas délirant, pour une campagne des oscars. On voit régulièrement des budgets tournant autour des 20...
Donc penses-tu toi aussi que ces prix sont à relativiser? Un peu comme pour le sport pro où l'esprit même du sport disparait au profit d'un montage financier pour remporter des victoires. A talent égal tout dépendra de qui vous soutient, vous achète pour remporter ces courses aux trophées. Trophées qui pour moi ne représentent plus grand chose de concret artistiquement parlant, puisque les votants semblent sous des influences qui n'ont rien à voir avec leurs goûts personnels. En tous cas j'en ai cette vision encore un peu plus après ce triomphe préparé de longue date.
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Tout le reste est dérisoire.
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cinephage
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par cinephage »

monfilm a écrit :
cinephage a écrit : Sans cet appui, il est effectivement probable qu'un film au budget promo équivalent ou légèrement inférieur aie eu droit à tous ces prix. Comme en politique, le budget com fait partie du jeu, et reste un facteur déterminant. La qualité du poulain est néanmoins un atout, c'est plus facile de vendre un bon produit qu'un mauvais. Cela dit, 12 millions de dollars, ce n'est pas délirant, pour une campagne des oscars. On voit régulièrement des budgets tournant autour des 20...
Donc penses-tu toi aussi que ces prix sont à relativiser? Un peu comme pour le sport pro où l'esprit même du sport disparait au profit d'un montage financier pour remporter des victoires. A talent égal tout dépendra de qui vous soutient, vous achète pour remporter ces courses aux trophées. Trophées qui pour moi ne représentent plus grand chose de concret artistiquement parlant, puisque les votants semblent sous des influences qui n'ont rien à voir avec leurs goûts personnels. En tous cas j'en ai cette vision encore un peu plus après ce triomphe préparé de longue date.
Ces prix sont forcément à relativiser. Les votants choisissent quand même le film qu'ils veulent, évidemment, on n'achète pas les votes au premier degré. Mais les votants n'ont pas le temps, ou l'envie, de voir tous les films, et quand le réalisateur ou des stars se déplacent pour discuter du film après une projection, autour d'un verre, le votant moyen s'en souviendra avec indulgence. De même si la presse lui rappelle constamment l'existence du film, et qu'on en fait le film dont tout le monde parle.
Mais il n'y a pas un unique facteur, et la campagne de The Artist n'a pas été plus couteuse que celle de ses rivaux (au total, selon la presse, les dépenses globales pour les oscars se montent à 100 millions de dollars). En revanche, au niveau qualitatif, Weinstein est un excellent communiquant, meilleur que beaucoup. Enfin, la meilleure pub du monde ne vendra pas un film que ses spectateurs n'apprécient pas. Car il faut aussi rappeler que quand Weinstein juge qu'il n'a pas de "bon film" pour les oscars, il ne tente pas la course : il faut à la base un bon produit, avant de déployer une grosse force de vente autour (c'est d'ailleurs un reproche souvent fait aux gros studios, qui dépensent une fortune chaque année, quel que soit leur poulain).
Un prix, ça veut bien dire quelque chose. Mais ce n'est pas un absolu, ça dépend de beaucoup de facteurs, dont le mérite des nominés. Mais c'est vrai que ce n'est pas le seul.

Plusieurs ouvrages analysent ce basculement des oscars sur un mode électoral façon présidentielle (que Weinstein a été le premier à mettre en place, il y a 12 ans, justement pour Shakespeare in Love, mais qui s'est généralisé). Il y a le Biskind, mais j'ai été encore plus emballé par un livre de Nicole Laporte sur Dreamworks "The men who would be kings". Miramax est vu du coté de Dreamworks (Ryan était en face de Shakespeare, je crois), et l'évolution est logique et compréhensible.

Pour Weinstein, le prix n'a qu'une importance relative, mais en gagnant des oscars, il élargit sensiblement la base des spectateurs de son film : spécialisé dans des films "indépendants" avec des perspectives de 30 millions de dollars au Box-Office, il a pu les pousser, oscars aidant, à des recettes frisant les 200 millions. Il ne peut le faire qu'avec des films qui ont des qualités (sauf, au départ, quand il fut le seul à investir massivement dans ce type de campagnes, mais ça date, à présent, tout le monde fait pareil, avec plus ou moins de talent).

Décrocher ces prix a aussi le mérite de sortir des films "d'auteur" de l'ornière, et de toucher un plus large public. Il y a aussi des aspects vertueux à cette tendance.
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Flol
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Flol »

hellrick a écrit :En tout cas l'Oscar de la critique la plus débile revient sans hésitation à celle-ci:

http://jeanmarcelbouguereau.blogs.nouve ... rtist.html

La mauvaise foi dans toute sa splendeur :wink:
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tenia
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par tenia »

Amarcord a écrit :Si tout était joué d'avance à ce point, c'est vraiment à se demander comment deux couillons de la trempe de Brad Pitt et George Clooney ont bien pu faire le déplacement à la soirée des Oscars, en attendant bien sagement, les bras croisés, d'assister docilement au sacre de John Of The Garden... Allons, un peu de sérieux, tout de même...
Johnny Depp s'était déplacé aux Golden Globes, comme s'il croyait avoir un prix pour The Tourist... :fiou:
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Tancrède »

le texte définitif sur le sujet, même si pour défendre son thèse qui est la bonne, l'auteur exagère un chouïa dans sa défense du cinéma classique comme un cinéma de la bricole:
http://www.critikat.com/Edito-185.html
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Borislehachoir »

Ca va ton ego ? Tu te sens pas du tout imbuvable avec ton super-pouvoir de mec qui sait qu'une thèse est bonne pour juger un film qu'il n'a pas vu ?

Et c'est pas con ce texte qui nous explique que la cinéphilie française vénérait les films Hollywoodiens d'Hitchcock... dans les années 20 :?
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Nomorereasons »

Décidément Boris est un homme en colère ou je ne m'appelle plus Yaplusdsaisons.
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Supfiction
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Supfiction »

monfilm a écrit :
cinephage a écrit : Sans cet appui, il est effectivement probable qu'un film au budget promo équivalent ou légèrement inférieur aie eu droit à tous ces prix. Comme en politique, le budget com fait partie du jeu, et reste un facteur déterminant. La qualité du poulain est néanmoins un atout, c'est plus facile de vendre un bon produit qu'un mauvais. Cela dit, 12 millions de dollars, ce n'est pas délirant, pour une campagne des oscars. On voit régulièrement des budgets tournant autour des 20...
Donc penses-tu toi aussi que ces prix sont à relativiser? Un peu comme pour le sport pro où l'esprit même du sport disparait au profit d'un montage financier pour remporter des victoires. A talent égal tout dépendra de qui vous soutient, vous achète pour remporter ces courses aux trophées. Trophées qui pour moi ne représentent plus grand chose de concret artistiquement parlant, puisque les votants semblent sous des influences qui n'ont rien à voir avec leurs goûts personnels. En tous cas j'en ai cette vision encore un peu plus après ce triomphe préparé de longue date.
mmm toujours facile de dire qu'un triomphe était joué d'avance après coup... il y a 2-3 mois personne n'y croyait vraiment. Comme disait son pote Gilles Lellouche, on pourrait pas être content tout simplement pour une fois ?
Pour avoir vécu en direct l'injuste défaite de gégé avec l'immense Cyrano de Bergerac, au profit de Jeremy Irons, j'ai savouré cette victoire pleinement et sans rechigner. Les français ont certainement retenu depuis les leçons des echecs de Gégé et d'Isabelle, et je ne vois donc pas le problème d'utiliser les mêmes méthodes que les anglo-saxons pour les mêmes résultats. Grâce à ces Oscars, le film va être vu partout dans le monde (c'est pas Transformers 3 non plus hein..) et l'on ne peut donc que s'en réjouir.
Quant à ceux qui sous-entendent que The artist n'est pas un film français (les mêmes qui critiquent les réalisations Besson), ouvrez les yeux : le cinéma français est plus clairement identifié à travers Claude Sautet ou La septième compagnie mais cela fait bien longtemps que sa palette s'est élargie. Et oui, The artist comme Le cinquième élement sont français même si cela saute moins aux yeux ..

Comme dirait G.Valentin, vive la France, putain merde.

Image

Edit : Je lisait sur critikat.com que "le film singe le cinéma hollywoodien classique, ou plutôt une certaine idée du cinéma hollywoodien classique. Il en reprend ses formes, ses mimiques, ses standards auxquels le cinéma français ne s’est jamais identifié. Drôle d’exercice, pas forcément déplaisant mais totalement anecdotique, totalement déconnecté de la moindre identité esthétique qui a fait, fait ou fera le cinéma français. D’où l’embarras (et la surprise) à le déclarer meilleur film français pour l’académie des Césars, presque contrainte de le faire vis-à-vis des Oscars dont elle est la petite sœur mesquine. "

Y aurait t-il une esthétique du cinéma français ?
J'en doute. Des stéréotypes en revanche, oui!
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Supfiction »

Si cela n'a pas été signalée déjà, la référence au film de Borzage par l'image :

Image
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hansolo
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par hansolo »

Revu.
:|
J'ai trouvé que le film avait mal "vieilli" (ou qu'il ne resiste mal a une "revision") et qu'il est superficiel.
Les acteurs sont bons et l'exercice de style est audacieux mais la grande naiveté du propos m'a empeché de l'apprecier comme à la premiere vision.
Seule la BO garde sa splendeur.
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Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Alexandre Angel »

C'est marrant car j'escompte sur le contraire : le film ne m'avait pas du tout emballé à sa sortie (j'avais cru déceler un côté "film muet pour les Nuls" qui ne passait pas) et, ne l'ayant jamais revu, je m'imagine bien le redécouvrir un peu.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Barry Egan »

Nomorereasons a écrit : 3 mars 12, 21:35 Décidément Boris est un homme en colère ou je ne m'appelle plus Yaplusdsaisons.
Tu as effectivement changé de nom.

Bon, ben après le revisionnage de hier soir, je dois le dire, j'ai été assez ennuyé. C'est pas mal fichu, y a du rythme, mais Dujardin me sort du film sans arrêt. Trop léger dans ses moments tragiques pour convaincre. Alors c'est peut-être le propos du film, de montrer un acteur, un artiste, avec ses codes se perdre dans le nouveau monde, mais bon. Je ne me suis pas senti emporté. Il y a de belles trouvailles (le rêve, certains passages de la bande-son, parfois un peu trop mimétique à mon goût), mais l'esprit de la trouvaille manque. On est encore un peu trop dans le pastiche. Ce qui passe dans "Le Redoutable" à force d'ironie est dissous ici dans la tendresse. Bérénice Béjo est tout de même formidable, et très française.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)

Message par Supfiction »

Barry Egan a écrit : 28 nov. 20, 09:36 Bérénice Béjo est tout de même formidable, et très française.
En quoi ?
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