Notez les Films Naphtas Février 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Dunn
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Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Bon personne n'a encore ouvert le topic donc je m'y colle.

Dracula: 9/10
Enfin vu cette version universal de John Badham avec l'excellent Frank Langella et ce fût pour moi une grande surprise tant le film m'a paru non daté (bon peut être les coupes de cheveux et la scène d'amour), l'ambiance, le rythme, l'histoire, la grande musique de Williams, tout cela m'a paru tellement moderne pour un film de 79 que je préfère cette version à celle de Coppola.Vraiment un chef d'oeuvre du fantastique sur le mythe de Dracula et sûrement le meilleur film de Badham que j'ai presque tous vu.
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hellrick
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par hellrick »

Pour moi une des meilleures adaptations du mythe...et j'en ai vu vraiment vraiment beaucoup :fiou:

Je le mets dans mon top5 avec la version Coppola et celle de Fisher (le cauchemar de Dracula) puis je mettrais la version de Tod Browning (aussi théâtrale qu'elle puisse paraître) et enfin le déjanté Du Sang pour Dracula (mais celui-là je devrais le revoir, il s'est peut-être pris un méchant coup de vieux)

Celui que j'aimerais voir à présent c'est celui de Dan Curtis, Dracula et ses femmes vampires (oui c'est un téléfilm)

(et pis on verra ce qu'Argento va nous offrir :oops: )
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Lord Henry
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Le Dan Curtis se trouve sur YouTube.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par riqueuniee »

Un film (celui avec Langella ) vraiment excellent. Plus qu'au mythe dans son ensemble, il ets très fidèle au roman de Bram Stoer (peut-être même plus que le Coppola). MIse en scène classique, mais non académique (sans doute pour ça que le film vieillit bien : pas de tics de mise en scène pour faire mode) et excellente interprtation.
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Dunn
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Oui tout à fait même si je n'ai jamais lu le bouquin, j'en connais l'histoire et effectivement il est beaucoup plus fidèle que la version de Coppola. Le film m'a fait pensé à Wolfman (même si ce dernier est un peu moins bon en qualité mais très efficace et très respectueux du mythe) de John Johnston sortie récemment alors que le Dracula de Badham affiche presque 30 ans au compteur, je le trouve totalement moderne dans sa mise en scène et son histoire.
Franchement une vraie merveille que j'ai hâte d'acheter en bluray dès qu'il sort (je l'ai vu en dvd copie Bach films dégueulasse qui ne rends pas justice à la magnifique photographie et aux merveilleux paysages des Landes Anglaises).
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Franchement, il n'est pas particulièrement fidèle au roman.

Le seul qui ait fait œuvre de fidélité, c'est Jess Franco avec Les Nuits de Dracula - un titre français trompeur - pour un résultat mitigé.
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hellrick
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par hellrick »

Je regarderais le Curtis sur youtube, merci :wink:

Pour le Franco tu es gentil en disant "mitigé" car c'est un film que je trouve lymphatique et franchement médiocre (les effets spéciaux sont catastrophiques), dommage d'ailleurs car les intentions étaient bonnes :(

Et, en dépit de sa fidélité souhaitée, le film prend quand même pas mal de liberté avec le roman. mais je développe ici: http://bis.cinemaland.net/html/movies/n ... racula.htm :fiou:
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Si je trouve le temps, je reviendrai sur le Franco que j'ai vu récemment. J'y trouve de belles choses, surtout dans la première partie, même si je reconnais que la fin est particulièrement ratée. Je crois savoir que Franco était lui-même déçu du résultat. Mais si l'absence criante de moyens s'avère rédhibitoire sur la durée, il y a une forme d'épure dans la mise en scène qui s'apparente à une quête de l'essentiel.
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Flavia
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Flavia »

Piège à minuit (Midnight Lace) - David Miller - 1960
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Jeune et riche héritière, Kit est l'épouse d'un puissant banquier britannique dont elle déplore les absences répétées. Un soir, la jeune femme entend une voix dans le brouillard qui profère des menaces de mort à son égard. Débute alors une série d'incidents dont elle est la cible et qui vont réussir à transformer en "enfer" sa vie.
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Doris Day est une artiste complète, merveilleuse actrice, chanteuse confirmée et ses personnages très variés lui ont permis de nous dévoiler toutes les facettes de son talent. Elle est aussi à l'aise dans la comédie légère (duos inoubliables avec Rock Hudson) que dans des rôles plus dramatiques tels que L'homme qui en savait trop et les Pièges de la passion. Avec Piège à minuit elle prouve une fois de plus son talent dramatique dans ce film à l'atmosphère étouffante.
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Ce film à l'allure hitchcockienne est assez réussi car il repose sur des scènes de tension forte, où l'intrigue nous maintient en haleine jusqu'au dénouement final. Le réalisateur s'amuse à jouer avec les codes du genre - scènes de brouillard, ascenseur bloqué dans le noir, ombres derrière les fenêtres et appels téléphoniques menaçants -. Doris Day, en femme de foyer harcelée, se révèle une fois de plus excellente et son partenaire Rex Harrisson dont le jeu laisse planer le doute est également très bon. Les seconds rôles, John Gavin en tête, contribuent à la parfaite cohésion du film.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par O'Malley »

Le Dracula de John Badham (très réussi en effet) n'est pas une adaptation du roman de Bram Stoker (du moins pas directement) mais s'inspire plûtôt de la pièce de Hamilton Deane et John L.Balderstone écrite entre 1924 et 1927, au même titre d'ailleurs que le film de Tod Browning.

Sinon, la version de Jess Franco est pour ma part une vraie catastrophe: Christopher Lee n'a aucune présence, Klaus Kinski, en roue libre, est totalement ridicule en Renfield et Franco n'a qu'une seule idée de mise en scène: le zoom intempestif!
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Profondo Rosso
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Profondo Rosso »

Abattoir 5 de George Roy Hill (1972)

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Billy Pilgrim mène une vie heureuse avec sa femme Valencia. Mais sa conduite inquiète de plus en plus sa fille Barbara, son gendre Stanley et son fils Robert de retour du Viêt-Nam.
En effet, Billy a le don de voyager dans le temps. Il se revoit soldat au cours du deuxième conflit mondial ; d'abord agressé par deux GI, puis prisonnier de guerre, il se retrouve à Dresde au cœur du bombardement le plus meurtrier de l'histoire.


Les expérimentations narratives et visuelles du cinéma européen et plus précisément celles de la Nouvelle Vague française auront été de grandes influences pour les cinéastes du Nouvel Hollywood. Si on n’associe pas forcément George Roy Hill (plus de la génération des Frankheimer que des jeunots du Nouvel Hollywood) au mouvement (on évoque plus ses succès populaire Butch Cassidy et le Kid ou encore L'Arnaque) c'est pourtant bien lui qui signera une des œuvres les plus emblématiques de cette fusion avec Abattoir 5 qu'il considérait comme son meilleur film. Ici le récit en puzzle évoquera entre autre très fortement le Je t'aime, je t'aime de Alain Resnais, le tout associé à des éléments politiques et socio-culturels totalement associé à l'Amérique.

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A l'origine on trouve un roman semi autobiographique de Kurt Vonnegut qui y mêlait anticipation et souvenir du traumatisme de son expérience de la Seconde Guerre Mondiale, notamment le bombardement de Dresde où il fut prisonnier. Le héros Billy Pilgrim (pèlerin comme symbolique de ce personnage constamment de passage, jamais vraiment là) y possède ainsi le don de voyager dans le temps mentalement, sautant d'une époque à une autre de sa vie dans le désordre le plus complet. L'histoire saute tout autant d'un genre et donc d'une humeur à une autre, le film de guerre côtoyant la satire ou encore la science-fiction. Billy (Michael Jacks) paraît plus glisser sur les évènements que les fuir réellement. Le montage de
Dede Allen (réputée pour son travail chez Arthur Penn notamment les innovations de Bonnie and Clyde) n'obéit à aucune logique dramatique dans les transitions impromptues mais fonction plus par association d'idées, de sensation et de lieux dans la mémoire de Billy. L'interprétation de Michael Jacks pour ce héros lunaire annihile également toute approche classique dans sa construction, le personnage arborant un air placide, absent et distancié face à tous les drames qu'il traverse.

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Sous cette apparente incohérence nous faisant passer des camps allemands insalubres à un quotidien familial pavillonnaire rasoir puis carrément à des visions cosmiques inattendues, une vraie logique se dégage. Le pivot du récit est bien l'expérience de la guerre et les autres niveaux narratifs se font en réactions à celui-ci. Ainsi le mariage de Pilgrim, sa très ronde épouse et leur jolie maison constituent une critique de l'Amérique des 50's où un modèle familial "publicitaire" en forme de course à la consommation (la scène de la Cadillac en cadeau d'anniversaire) constituait un écran de fumée destiné à faire oublier (où réduire à une anecdote piquante le temps d'une scène de réception) le souvenir de la guerre, des pertes et des méfaits qui y furent commis (Hiroshima, et donc Dresde...).

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Ce ressentiment de Vonnegut pour cet oubli de façade trouve bien évidemment son écho à l'époque où est produit le film avec la guerre du Vietnam, autre conflit schizophrène et coupable. Plusieurs scènes y font allusion de manière sous-jacente et visionnaire (cet officier américain endoctriné par les nazis venu enrôler ses camarades prisonniers pour combattre leur ennemi commun à tous, le communisme) ou carrément ironique et explicite lorsque le fils rebelle en cherchant la fierté de son père s'engage dans l'armée déjà embourbée au Vietnam. Cette forme détournée pour traiter du conflit rejoint celle d'un Altman sur MASH qui usait du cadre de la Guerre de Corée pour en parler sans que personne ne soit dupe. Pourtant nulle esprit potache et loufoque chez George Roy Hill qui imprègne le film d'une profonde mélancolie représentée par l'allure fatiguée d'un Bill vieillissant.

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La clé est d'ailleurs donnée dans la dernière partie où des forces supérieures révèlent à Bill que la vie n'est qu'un immense maelstrom où il convient de piocher les meilleurs moments, les plus beaux souvenirs. C'est donc ce que cherche à faire notre héros et quand sa propre existence ne suffit plus, c'est dans l'ailleurs d'une autre galaxie qu'il va chercher la paix dans un final façon 2001 de Kubrick. Le script aborde cela à mi-chemin entre croyance et ironie. En effet si l'on a accepté qu'un homme puisse passer d'une époque à l'autre, pourquoi pas carrément le grand saut vers l'inconnu ? Mais d'un autre côté George Roy Hill dissémine les indices permettant d'autres interprétations. La plus satirique verrait Bill recréer dans un ailleurs une version améliorée de son morne quotidien : la sculpturale Valérie Perrine a les kilos superflu en moins des traits proche de son épouse et la demeure spatiale arbore tous les signe de l'ameublement cosy prisé par les publicités. La cellule familiale s'y verra même reconstituée lorsqu'ils auront un enfant (salué par une nuée de feu d'artifice), rendant tout aussi superficiel cet ailleurs protecteur. C'est malgré tout l'émotion sincère qui domine face à cette homme qui a trouvé la paix en maîtrisant/acceptant ses passés et futurs (le final où il voit sa propre mort) dans un refuge apaisant. Qu'il soit réel ou une création de son esprit n'a finalement plus d'importance. 5/6

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Flavia
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Flavia »

Il ferroviere (1955) Pietro Germi

Le soir de Noël, Sandro accourt fièrement retrouver son père, Andrea Marcocci, un conducteur de locomotive. Mais sur le chemin du retour, ce dernier s'arrête au café et s'y attarde alors que sa femme et ses enfants l'attendent à la maison. L'année qui suit voit la famille se désagréger. Un jour, un homme se jette sous le train conduit par Andrea.


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Pour l'anecdocte, poussé par ses amis et les producteurs, Pietro Germi interprète lui-même le patriarche alors qu'il envisageait d'engager Spencer Tracy.

Son interprétation est impressionnante de justesse dans le rôle de cet homme bourru, buveur, autoritaire et dépassé par les évènements qui se déroulent au sein du noyau familial. Les comédiens sont parfaitement dirigés, comme Luisa Della Noce dans la rôle de l'épouse, dans un jeu tout en nuances, qui essaye de maintenir l'harmonie au sein de la famille, en gérant au mieux tous les problèmes. Pietro Germi a eu la bonne idée de faire du petit dernier de la famille le fil qui relie les différentes histoires et personnages. La narration du point de vue du petit garçon apporte sa naïveté et de la tendresse dans le déroulement de l'histoire, en portant un regard innocent sur ce père si torturé.

Cette histoire qui nous conte la vie des italiens dans les années 50 est magnifique de justesse, oeuvre intimiste à découvrir d'urgence.
Lord Henry
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Profondo Rosso a écrit :Abattoir 5 de George Roy Hill (1972)
Je ne saurais trop recommander la lecture du livre.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Profondo Rosso »

Lord Henry a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Abattoir 5 de George Roy Hill (1972)
Je ne saurais trop recommander la lecture du livre.
Effectivement c'est ce qu'on m'a dit (n'est pas Hellrick :wink: ) je note dans les futures lectures !
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Flavia
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Flavia »

Allez coucher ailleurs (I was a male war bride) - Howard Hawks (1949)

Petite déception en découvrant cette comédie avec Cary Grant et Ann Shéridan, j'étais pourtant impatiente de découvrir ce film. :( Je m'attendais à une comédie plus enlevée, mais l'ensemble manque de rythme malgré quelques gags. Le duo d'acteurs fonctionne plutôt bien, même si je préfère celui que Cary Grant forme avec Katharine Hepburn.
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