Grand moment d'émotion hier soir avec
Sur la route de Madison, à peine entamé par une VF surprenante (Clint n'y a pas sa voix traditionnelle, celle qui double également Sean Connery : Jean-Claude Michel). Bénéficiant d'une mise en scène parfaite et d'un duo de comédiens magnifique, symbiotique (l'importance des gestes chez Streep est fascinante), une merveille de retenue atmosphérique qui dans son épure, son humilité totale, bouleverse par l'importance des petits riens, des refoulements, des rêves inaccomplis et inassouvissables, et ne simplifie jamais la complexité des comportements et des sentiments. Du grand cinéma américain classique comme je l'aime, d'une simplicité apparemment désarmante, mais qui recèle l'une des plus malheureuses passions qui soient. Je n'ai nullement été dérangé par la toute dernière partie qui pour moi est justement une sorte de parachèvement émotionnel (Streep âgée et la prise de conscience de ses enfants).
Sur la route de Madison est une œuvre précise, équilibrée, aérienne, humaine, douloureuse, indolente mais jamais ennuyeuse, tout coule de source... ce n'est pas un secret, je n'aime pas franchement le cinéma d'Eastwood que je trouve régulièrement atrophié et lourd, mais là il était touché par la grâce.
Une réussite à laquelle n'est pas étrangère un certain Steven S., d'ailleurs... 