Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze - 1999)

[Jeremy Fox]

Malkovich ringard??
Je n'ai jamais associé ce comédien à cet adjectif. Bizarre qu'on puisse le percevoir ainsi...

J'allais le dire. Dans les années 80/90, il était même considéré (à juste titre me concernant) comme un des plus grands acteurs de sa génération.

[Barry Egan]

D'ailleurs Malkovich vaut netement plus que son image "ringarde"

Fais attention à ce que tu écris !

[hansolo]

Fais attention à ce que tu écris !

Je ne faisais que rebondir sur le qualificatif employé par julien, perso je n'ai jamais trouvé le grand John ringard!

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Et ouais. L'idée de départ est astucieuse mais ce qui est dommage c'est d'avoir axé le film sur Malkovich. Ils auraient pris par exemple un politicien ou un homme d'affaire, ça aurait pu tirer le synopsis vers la farce politique ou la satire sociale, mais là en prenant un acteur aussi ringard que Malkovitch, à vrai dire, on se fout un peu de l'histoire et de son dénouement.

[riqueuniee]

Malkovich ringard??
Je n'ai jamais associé ce comédien à cet adjectif. Bizarre qu'on puisse le percevoir ainsi...

Ca me semble étrange aussi. Il a peut-être joué dans des films pas terribles, mais il n'a rien de ringard.
Quant au film, je ne vois pas ce que prendre un politicien ou un homme d'affaires comme personnage aurait amené au sujet. Prendre un acteur (qu'il s'agisse de Malkovich ou d'un personnage de fiction) me semble plus pertinent.

[Shin Cyberlapinou]

Oui, mais dans Adaptation., t'as Nicolas Cage en double, dans un des meilleurs rôles de sa vie, le script est plus tordu, plus surprenant, et Spike Jonze a compris que les couleurs dans un film c'est bien. C'est un de mes 10 films préférés. Quand le jumeau fait la "grande leçon de vie" à Charlie à la fin, c'est profond, juste et émouvant. Quand l'autre reste enfermé dans un corps sans pouvoir le mouvoir à la fin de Malkovich, c'est l'échec, et ça donne pas envie. Pour moi, y a pas photo, surtout dans Malkovich, où ils ont oublié d'embaucher un directeur.

SPOILERS Je trouve au contraire cette leçon totalement, et sciemment, artificielle: elle tombe comme un cheveu sur la soupe dans une bouillie de clichés hollywoodiens par ailleurs annoncés par Cage/Kaufman, qui refuse les courses poursuites, les flingues et les personnages qui apprennent de grandes choses sur la vie, pour mieux les intégrer à son scénario coincé dans l'impasse de faits sans dramaturgie, "comme dans la vraie vie". FIN SPOILERS

J'aime bien Adaptation, mais de ce point de vue il est encore plus froid/théorique que Malkovich. Il faudrait que je le revois, sachant que mon Kaufman préféré est peut-être son mal aimé Synecdoche New York (lui aussi très intello) tandis que mon Jonze préféré est Max et les maximonstres. En fait il faut que ces deux là arrêtent de bosser ensemble...

[Barry Egan]

Le procédé est artificiel. Le propos non.

[Shin Cyberlapinou]

Perso je trouve l'échange au mieux "mignon" mais bon, je suis le mec qui a du mal avec le sentimentalisme du pourtant très culte John Hughes. Au delà des qualités et défauts du speech en soi, je maintiens que sa place dans le film a tendance à "l'invalider", en tout cas au premier degré. Dans l'écriture même et dans son usage dans le récit, le monologue de Robert McKee/Brian Cox est pour moi beaucoup plus percutant, et conçu comme tel.

[Helward]

La fin d'Adaptation, en forme d'optimisme contraint, est pourtant elle aussi assez ambigüe.

Je l'ai toujours trouvé très lumineuse. Où vois-tu une ambiguïté ?

Cet aspect justement trop lumineux, et ce plan final très bucolique qui renvoie, en son contraire, à l'affiche du film. Définitivement pour moi un faux happy end.

[Barry Egan]

Je l'ai toujours trouvé très lumineuse. Où vois-tu une ambiguïté ?

Cet aspect justement trop lumineux, et ce plan final très bucolique qui renvoie, en son contraire, à l'affiche du film. Définitivement pour moi un faux happy end.

Celle-ci ?

Mais à la fin du film, les fleurs vivent !

[Helward]

Voui.
Les fleurs vivent, certes, mais l'aspect bucolique, joyeux, lumineux,..., contraste trop selon moi avec le background névrotique et mélancolique du film.

[Barry Egan]

Vous trouvez pas qu'il y a quelque chose de très dérangeant dans cette image ?

[Flol]

Oui, c'est le même comédien en double dans le même plan. Complètement dingue.

[Barry Egan]

Non, non, regarde sous les deux tasses bleues. Je trouve ça effrayant

[Flol]

Ah oui, il manque quelque chose. Bon après, "effrayant"...je ne sais pas.
L'image apparaît telle quelle dans le film ?

[Barry Egan]

Je sais pas, je me rappelle pas d'une amputation pareille, faudrait que je me le repasse. Mais je trouve ça affreux, ça me file des angoisses de môme