Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Je suis fan du bonhomme (même La jeune fille de l'eau je n'ai rien à lui reprocher), mais ses deux derniers sont affligeants.
Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.
Ôtez le mensonge vital à un homme moyen, vous lui ôtez le bonheur, du même élan.
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
à part le twist, qu'est-ce que Le dernier maitre de l'air a de personnel pour lui ?Dunn a écrit :C'est vrai mais il reste un peu de Shyamalan même dans ce dernier film...espérons qu'il "revienne" vraiment un jour
- Dunn
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Quelques moments sa mise en scène et le fantastique
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Avec ce réalisateur, c'est : j'aime beaucoup/j'aime pas du tout/ j'ai aimé avant/j'espère qu'il va revenir à son niveau...etc
donc, pour faire court, j'aime bien "Phénomènes", personellement...je crois que vu les polémiques autour de ce réalisateur, on peut juste faire preuve de sa simple subjectivité
donc, pour faire court, j'aime bien "Phénomènes", personellement...je crois que vu les polémiques autour de ce réalisateur, on peut juste faire preuve de sa simple subjectivité
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Ben la mise en scène, c'est pas forcément évident pour des cinéastes qui font un blockbuster.Boubakar a écrit :à part le twist, qu'est-ce que Le dernier maitre de l'air a de personnel pour lui ?Dunn a écrit :C'est vrai mais il reste un peu de Shyamalan même dans ce dernier film...espérons qu'il "revienne" vraiment un jour
Surtout pour Shyamalan, qui n'est pas formaté pour ça.
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
J'ai donc regardé mon enregistrement et, effectivement, je n'ai pas trouvé ça bon. Sans pour autant crier à la catastrophe, je vais y revenir.
Par acquis de conscience et curiosité j'ai relu toutes les interventions de ce topic, voir un peu quelles étaient les défenses du film. Admettons qu'on puisse éventuellement prêter à Shyamalan certaines intentions souterraines et plus finaudes que l'apparent sermon écologique (parce qu'il y a notamment la jurisprudence Le Village, maltraité à sa sortie à cause d'un prétendu message niais et conservateur alors que j'y vois personnellement tout l'inverse ou du moins quelque chose d'extrêmement ambivalent). Le problème ici c'est ce qu'on voit à l'écran. Personnellement je vois un film complètement déséquilibré, avec des idées qui sont écrasées, broyées par les choix souvent improbables et malheureux du cinéaste. C'est comme si, après avoir accouché d'une idée intéressante, Shyamalan se tirait joyeusement une balle dans le pied pour rendre cette idée prometteuse la plus ridicule à l'écran. Par conséquent, l'hypothétique sous-couche du film ne parvient pas, à mon sens, à affleurer (ou alors très difficilement et le temps d'éléments trop noyés dans l'absurdité générale pour être complètement probants) puisque la manière dont le cinéaste orchestre déjà son histoire ne fonctionne pas. Dialogues consternants, situations absurdes, jeux d'acteurs complètement à côté de la plaque... tout ça donne raison aux détracteurs parce que c'est franchement pitoyable et involontairement comique ; on se souviendra longtemps des sourcils froncés de Walhberg, de son coming-out sur la pharmacienne, de la scène de la gare avec Leguizamo, du jeu sous Prozac de Deschanel (Oscar du meilleur écarquillement oculaire). Entre autres.
Les défenseurs ont posé une question intéressante : et si c'était fait exprès ? Une absurdité des situations qui irait de paire avec l'absurdité d'un fléau apocalyptique inexplicable qui s'abat sur une espèce humaine elle-même absurde (tous les personnages sont gratinés et les prestations calamiteuses des comédiens enfoncent le clou : voir dès le départ le comportement du contremaître avec tous ses gars qui se crashent sous son nez) et la pousse à commettre un geste autodestructeur absurde ? Une preuve de ce cynisme larvé de la part de Shyamalan, de cette "double lecture", pourrait être ce qu'on croit être de prime abord un sauvetage des héros par leur amour, avant que l'heure affichée ne nous fasse en fait comprendre que ce sentimentalisme n'a en rien interféré sur un processus naturel d'extinction de la toxine au bout de 24 heures, tel que supputé par un scientifique à la télé plus tôt. Mouais. C'est une considération qui bute encore, selon moi, face à ce gigantesque déséquilibre du film, l'écart total entre les (hypothétiques) intentions et les actes. On a un film qui, de manière d'ailleurs tout à fait remarquable, se permet une gravité et des images carrément refroidissantes face auxquelles les touches, mettons, "décalées", paraissent au minimum encore plus grotesques. Le film me semble quand même être mû par un sérieux indubitable, or les acteurs ou le surréalisme des péripéties (les passagers du train qui partent tous en voiture, les insignifiants et consternants problèmes conjugaux des héros en pleine Apocalypse, Walhberg qui parle à la plante...) flinguent totalement cette construction. C'est juste... pas bon, quoi. Ça ne marche pas. Il n'y a aucune implication émotionnelle et on en vient à se fendre la poire. Et Shyamalan enchaîne pendant ce temps les trucs les plus éculés dans un manque d'inspiration patent (putain mais cette fin...).
Je suis très partagé sur la réalisation. Il y a de bonnes idées, une certaine force tranquille mais efficace qui rend percutantes et glaçantes, sans chichis, certaines mises en scène de suicides. D'un autre côté le film ne se déleste pas d'une esthétique très cheap qui combinée à certains cadrages grossiers donne l'impression d'être face à une série B relativement quelconque, un téléfilm de luxe.
Reste donc un postulat prometteur, certaines images fortes. Phénomènes est par bien des aspects un film anti-conventionnel mais la manière dont il est exécuté est problématique, au mieux parce qu'elle obscurcit par des choix désastreux les intentions narratives du cinéaste, au pire parce qu'elle rend nanardesque une trame qui pourtant était pas mal du tout sur le papier.
Il aurait fallu le Carpenter ou le Romero de la grande époque pour filmer cette apocalypse invisible. Ces plans sur les arbres qui s'agitent au gré du vent ont quand même loin d'avoir la force du brouillard de The Fog et l'ambiance de fin du monde version Shyamalan se rapproche plus d'un petit thriller fauché que de l'implacabilité terrible de The Crazies (cité ouvertement avec les deux petites vieilles qui font du tricot avec leur masque à gaz).
Par acquis de conscience et curiosité j'ai relu toutes les interventions de ce topic, voir un peu quelles étaient les défenses du film. Admettons qu'on puisse éventuellement prêter à Shyamalan certaines intentions souterraines et plus finaudes que l'apparent sermon écologique (parce qu'il y a notamment la jurisprudence Le Village, maltraité à sa sortie à cause d'un prétendu message niais et conservateur alors que j'y vois personnellement tout l'inverse ou du moins quelque chose d'extrêmement ambivalent). Le problème ici c'est ce qu'on voit à l'écran. Personnellement je vois un film complètement déséquilibré, avec des idées qui sont écrasées, broyées par les choix souvent improbables et malheureux du cinéaste. C'est comme si, après avoir accouché d'une idée intéressante, Shyamalan se tirait joyeusement une balle dans le pied pour rendre cette idée prometteuse la plus ridicule à l'écran. Par conséquent, l'hypothétique sous-couche du film ne parvient pas, à mon sens, à affleurer (ou alors très difficilement et le temps d'éléments trop noyés dans l'absurdité générale pour être complètement probants) puisque la manière dont le cinéaste orchestre déjà son histoire ne fonctionne pas. Dialogues consternants, situations absurdes, jeux d'acteurs complètement à côté de la plaque... tout ça donne raison aux détracteurs parce que c'est franchement pitoyable et involontairement comique ; on se souviendra longtemps des sourcils froncés de Walhberg, de son coming-out sur la pharmacienne, de la scène de la gare avec Leguizamo, du jeu sous Prozac de Deschanel (Oscar du meilleur écarquillement oculaire). Entre autres.
Les défenseurs ont posé une question intéressante : et si c'était fait exprès ? Une absurdité des situations qui irait de paire avec l'absurdité d'un fléau apocalyptique inexplicable qui s'abat sur une espèce humaine elle-même absurde (tous les personnages sont gratinés et les prestations calamiteuses des comédiens enfoncent le clou : voir dès le départ le comportement du contremaître avec tous ses gars qui se crashent sous son nez) et la pousse à commettre un geste autodestructeur absurde ? Une preuve de ce cynisme larvé de la part de Shyamalan, de cette "double lecture", pourrait être ce qu'on croit être de prime abord un sauvetage des héros par leur amour, avant que l'heure affichée ne nous fasse en fait comprendre que ce sentimentalisme n'a en rien interféré sur un processus naturel d'extinction de la toxine au bout de 24 heures, tel que supputé par un scientifique à la télé plus tôt. Mouais. C'est une considération qui bute encore, selon moi, face à ce gigantesque déséquilibre du film, l'écart total entre les (hypothétiques) intentions et les actes. On a un film qui, de manière d'ailleurs tout à fait remarquable, se permet une gravité et des images carrément refroidissantes face auxquelles les touches, mettons, "décalées", paraissent au minimum encore plus grotesques. Le film me semble quand même être mû par un sérieux indubitable, or les acteurs ou le surréalisme des péripéties (les passagers du train qui partent tous en voiture, les insignifiants et consternants problèmes conjugaux des héros en pleine Apocalypse, Walhberg qui parle à la plante...) flinguent totalement cette construction. C'est juste... pas bon, quoi. Ça ne marche pas. Il n'y a aucune implication émotionnelle et on en vient à se fendre la poire. Et Shyamalan enchaîne pendant ce temps les trucs les plus éculés dans un manque d'inspiration patent (putain mais cette fin...).
Je suis très partagé sur la réalisation. Il y a de bonnes idées, une certaine force tranquille mais efficace qui rend percutantes et glaçantes, sans chichis, certaines mises en scène de suicides. D'un autre côté le film ne se déleste pas d'une esthétique très cheap qui combinée à certains cadrages grossiers donne l'impression d'être face à une série B relativement quelconque, un téléfilm de luxe.
Reste donc un postulat prometteur, certaines images fortes. Phénomènes est par bien des aspects un film anti-conventionnel mais la manière dont il est exécuté est problématique, au mieux parce qu'elle obscurcit par des choix désastreux les intentions narratives du cinéaste, au pire parce qu'elle rend nanardesque une trame qui pourtant était pas mal du tout sur le papier.
Il aurait fallu le Carpenter ou le Romero de la grande époque pour filmer cette apocalypse invisible. Ces plans sur les arbres qui s'agitent au gré du vent ont quand même loin d'avoir la force du brouillard de The Fog et l'ambiance de fin du monde version Shyamalan se rapproche plus d'un petit thriller fauché que de l'implacabilité terrible de The Crazies (cité ouvertement avec les deux petites vieilles qui font du tricot avec leur masque à gaz).
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Ou même de The Village, film toujours brillant à mes yeux, dont l'ambiance forestière et l'aspect "force de la nature" est supérieurement traitée...Demi-Lune a écrit : Ces plans sur les arbres qui s'agitent au gré du vent ont quand même loin d'avoir la force du brouillard de The Fog
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Excellente analyse Demi-Lune (comme quoi même si je suis pas d'accord sur le fond, j'aime ta forme ).En outre il est vrai que la tension et le trouillomètre fonctionne beaucoup mieux dans Le VIllage que dans celui-ci.Mais l'ambiance n'est pas identique, le film se veut plus actuel, plus contemporain dans la forme comme dans le fond, du coup les scènes chocs sont vraiment "brutales" et très efficaces pour ma part.Pour le jeu des acteurs, il est vrai que ça mérite réflexion surtout pour Mark.Zoé est censé jouer une femme fragile et peu émotive, donc elle le fait bien
Reste un suspense tendu, une belle mise en scène, une très belle musique de Howard (comme toujours avec Shyamalan) et quelques bonnes idées.Pas le meilleur de ses films certes.
Reste un suspense tendu, une belle mise en scène, une très belle musique de Howard (comme toujours avec Shyamalan) et quelques bonnes idées.Pas le meilleur de ses films certes.
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
Je viens de découvrir le film et il y a un truc que je ne comprends pas bien : Mark Wahlberg était venu sur le tournage par hasard, genre il a vu de la lumière et il est entré? J'ai rarement vu qq'un faire autant le touriste dans un film. Zooey Deschanel, c'est à peine mieux. D'ailleurs personne n'a l'air d'être bien concerné par ce qui se passe dans ce film. Même certains figurants sont remarquables par leur fausseté. Mais bon, il faut dire qu'avec des dialogues aussi bêtes c'est difficile de prendre tout cela au sérieux. Du coup il n'y a absolument aucune émotion que ce soit entre le couple ou alors avec la petite fille, car si les acteurs n'y croient pas, le spectateur ne va pas être plus impliqué. Sans parler de situations qui sentent bon le déjà vu : on pense beaucoup à "La Guerre des Mondes" dans le côté famille en fuite dans la campagne hostile, on se retrouve chez un solitaire cinglé (ici un vieille pour des scènes où il n'y a absolument aucun enjeu, quand c'est terminé on se dit WTF?), mais filmer du vent au sens propre ça fait quand même beaucoup moins peur que filmer des aliens ou même du brouillard puisque The Fog a été évoqué plus haut. Shyamalan pensait nous faire peur avec trois brindilles qui oscillent, ben... heu... ça bouleverse autant quand on le voit à l'écran que quand on lit la description que je viens d'en faire dans la ligne précédente.
Le seul qui se sente vraiment concerné c'est James NEwton Howard. Je ne suis pas un grand fan du monsieur, mais là sa partition est de premier choix, un peu comme celle du Village. Un son qui évoque qq fois Herrmann et qui apporte l'émotion qui manque tant grâce à un violon mélancolique. Le problème, c'est que c'est lui qui fait tout le boulot.
Le seul qui se sente vraiment concerné c'est James NEwton Howard. Je ne suis pas un grand fan du monsieur, mais là sa partition est de premier choix, un peu comme celle du Village. Un son qui évoque qq fois Herrmann et qui apporte l'émotion qui manque tant grâce à un violon mélancolique. Le problème, c'est que c'est lui qui fait tout le boulot.
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Re: Phénomènes (M. Night Shyamalan - 2008)
J’ai profité d’une diffusion sur RTL9 hier soir pour découvrir ce Shyamalan, dont la réputation catastrophique m’intriguait depuis un moment. Comme je l’imaginais, le film est suffisamment « étrange » (histoire d’utiliser le qualificatif le plus neutre possible) pour maintenir l’attention – je dirais même divertir, pour parfois le meilleur, mais pas mal pour le pire - du début à la fin et a la bonne idée de ne pas dépasser les 90 min hors générique.
D’ailleurs, sa durée ramassée, la modestie de son dispositif « matériel » - en particulier dans sa seconde partie (se déroulant dans un champ avec une maison, une poignée de personnages et… le vent qui souffle) – qui lui donne des airs de série B des années 1950 (l’hommage est assez clair, d’autant que le postulat des suicides inexpliqués rappelle Le Village des Damnés) serait plutôt un bon point. Le film s’ouvre sur un générique accrocheur et bien accompagné par la partition de J. N. Howard, autre point à mettre au crédit du film. Passée l’introduction saisissante qui reste un moment assez « célèbre » du film, les ennuis commencent… mais fascinent aussi. L’interprétation laisse circonspect dès les premières séquences : les yeux constamment écarquillés de Zooey Deschanel, qui joue comme si elle était sous médocs, le choix moyennement crédible de John Leguizamo en prof de maths (c’est probablement parce qu’il ne joue pas une petite frappe ou un dealer comme à l’habitude, mais c’est la première fois que je m’aperçois que le gars ne sait pas du tout articuler, ce qui passe plutôt mal dans la peau d’un personnage plus « cérébral » en principe).
Mark Wahlberg n’est pas exempt de moments totalement absurdes, mais je pense que c’est par lui que le réalisateur arrive le mieux à faire passer son intention : représenter une humanité déboussolée devant l’imminence d’une catastrophe et la lutte d’un esprit rationnel (Wahlberg, ici prof de sciences) face à ses angoisses. Une intention pleine de lourdeurs, d’ambition non canalisée (dont on ne peut nier une forme d’originalité) qui vire parfois au n’importe quoi, mais aussi un recours à des conventions et à des références éculées, à la limite du risible (la vieille folle, la scène finale au Jardin du Luxembourg).
Au rayon des références récurrentes de Shyamalan, et ici beaucoup moins bien gérées que dans Signes, par exemple : le conflit au sein de la cellule familiale et la problématique de la parentalité héritée de tonton Spielberg, qui donne lieu à des échanges lunaires :
En tout cas un film où ne s’ennuie pas et qui m’a grandement amusé !
Certes, très raté par certains côtés mais assez passionnant.
J’aime bien Shyamalan en général (Incassable est même un très grand film) et ça me donne envie de tenter les 2 ou 3 quelques qui me manquent, en commençant par La Jeune Fille de l’eau. Vais-je boire la tasse ?
D’ailleurs, sa durée ramassée, la modestie de son dispositif « matériel » - en particulier dans sa seconde partie (se déroulant dans un champ avec une maison, une poignée de personnages et… le vent qui souffle) – qui lui donne des airs de série B des années 1950 (l’hommage est assez clair, d’autant que le postulat des suicides inexpliqués rappelle Le Village des Damnés) serait plutôt un bon point. Le film s’ouvre sur un générique accrocheur et bien accompagné par la partition de J. N. Howard, autre point à mettre au crédit du film. Passée l’introduction saisissante qui reste un moment assez « célèbre » du film, les ennuis commencent… mais fascinent aussi. L’interprétation laisse circonspect dès les premières séquences : les yeux constamment écarquillés de Zooey Deschanel, qui joue comme si elle était sous médocs, le choix moyennement crédible de John Leguizamo en prof de maths (c’est probablement parce qu’il ne joue pas une petite frappe ou un dealer comme à l’habitude, mais c’est la première fois que je m’aperçois que le gars ne sait pas du tout articuler, ce qui passe plutôt mal dans la peau d’un personnage plus « cérébral » en principe).
Mark Wahlberg n’est pas exempt de moments totalement absurdes, mais je pense que c’est par lui que le réalisateur arrive le mieux à faire passer son intention : représenter une humanité déboussolée devant l’imminence d’une catastrophe et la lutte d’un esprit rationnel (Wahlberg, ici prof de sciences) face à ses angoisses. Une intention pleine de lourdeurs, d’ambition non canalisée (dont on ne peut nier une forme d’originalité) qui vire parfois au n’importe quoi, mais aussi un recours à des conventions et à des références éculées, à la limite du risible (la vieille folle, la scène finale au Jardin du Luxembourg).
Au rayon des références récurrentes de Shyamalan, et ici beaucoup moins bien gérées que dans Signes, par exemple : le conflit au sein de la cellule familiale et la problématique de la parentalité héritée de tonton Spielberg, qui donne lieu à des échanges lunaires :
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En tout cas un film où ne s’ennuie pas et qui m’a grandement amusé !
Certes, très raté par certains côtés mais assez passionnant.
J’aime bien Shyamalan en général (Incassable est même un très grand film) et ça me donne envie de tenter les 2 ou 3 quelques qui me manquent, en commençant par La Jeune Fille de l’eau. Vais-je boire la tasse ?