Shame (Steve McQueen - 2011)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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aurelien86
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Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par aurelien86 »

Certains ici vont à l'AP Positif au Forum des Images ce soir ? En présence du réalisateur je crois...
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Dunn
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Dunn »

ah j'aimerai bien , chanceux :)
ballantrae
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par ballantrae »

Quel veinard!!! Raconte nous, au moins et prends des notes (ou mieux enregistre) car le bonhomme à l'époque de Hunger m'avait semblé passionnant.
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Flol
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Flol »

Euuhhhh...c'était hier soir. :|
aurelien86
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par aurelien86 »

ballantrae a écrit :Quel veinard!!! Raconte nous, au moins et prends des notes (ou mieux enregistre) car le bonhomme à l'époque de Hunger m'avait semblé passionnant.
Steve McQueen n'a pas dit grand chose, répondant à 2 questions de Michel Ciment au début du film, notamment concernant le choix du titre Shame (c'est le mot qu'il entendait le plus en interrogeant des personnes souffrant d'addictions au sexe; en insistant bien sur le fait que c'était une maladie, qu'ils avaient besoin de leur dose tout comme un drug addict, et que cela dépassait bien évidemment le sentiment de plaisir sexuel). Mais j'ai trouvé qu'il se perdait un peu dans ses réponses, et il semblait pressé (il était attendu à l'autre bout de Paris pour autre chose apparemment). Pour la petite anecdote, Michael Fassbender aurait pu/du être là aussi.

Concernant le film, je médite toujours dessus. C'est assez rare, mais j'ai eu des moments où je trouvais cela vraiment mauvais, et 10 min plus tard je trouvais cela absolument fantastique. :lol: Je ne suis pas convaincu par tout, son dispositif d'étirement des scènes jusqu'à plus soif me paraissant un peu abusif par moments et n'apportant pas tout le temps grand chose à mes yeux; certaines images prêtent un peu à sourire, sortant tout droit d'un vieux porno...

Mais, mais. Le film est également très envoutant et m'a marqué fortement. La séquence d'ouverture, dépeignant la routine de vie de Brandon (M.Fassbender) sous une forme de ballet musical, est un coup de poignard. Le film est froid, vide (à l'image de l'appartement de Brandon), les cadrages sont cliniques. La société qu'il montre présente peu d'espoirs, la communication entre les êtres a disparu, la vie de ces personnages est d'une assez grande vacuité... J'ai beaucoup pensé aux personnages des romans de Bret Easton Ellis devant le film, et notamment devant le boss de Brandon lui donnant ses meilleurs adresses de médecins simplement pour montrer qu'il connait du Monde.
M.Fassbender est très juste dans sa composition. Il semble vraiment vulnérable, luttant contre sa maladie, même s'il échoue le plus souvent dans sa quête. Et son visage laisse toujours transparaitre ce sentiment de honte, et cette lutte intérieur qu'il mène.

Je pense que c'est un grower, d'où la nécessité de le digérer. :wink:
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Flol
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Flol »

aurelien86 a écrit :Pour la petite anecdote, Michael Fassbender aurait pu/du être là aussi.
J'ai vu une photo sur Facebook où l'on voit bien Fassbender...mais c'était peut-être au MK2 Biblio.
Sinon, tu avais pensé quoi de Hunger ?
aurelien86
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par aurelien86 »

Ratatouille a écrit :
aurelien86 a écrit :Pour la petite anecdote, Michael Fassbender aurait pu/du être là aussi.
J'ai vu une photo sur Facebook où l'on voit bien Fassbender...mais c'était peut-être au MK2 Biblio.
Sinon, tu avais pensé quoi de Hunger ?
Pas vu Hunger. Il faut que je me rattrape.
Fassbender était au Mk2. Mais quand ? Il y avait aussi une AP ?

EDIT: Effectivement, il y avait une autre AP au Mk2 hier. Et il nous a snobé au Forum des Images: :|
http://www.purepeople.com/media/michael ... de_m747357
Il aurait pu faire un effort pour faire les deux. Steve McQueen l'a bien fait, lui. Ils auraient pu partager les frais de taxi comme ça ! :lol:
Joe Wilson
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Joe Wilson »

J'étais à l'AP au MK2 Bibliothèque...McQueen et Fassbender sont passés en fin de séance, accompagnés de Nicole Beharie.

Concernant le film, je l'ai trouvé magnifique. Steve McQueen confirme avec Shame les promesses de Hunger : si la narration adopte une trame plus conventionnelle et la démarche esthétique apparait moins radicale, le propos est tout aussi ambitieux et transmet une sensibilité viscérale d'une urgence et d'une rigueur admirables.
McQueen suit la trace d'un homme qui ne peut vivre que par le refoulement et dans l'auto-destruction. Il s'oublie lui-même et la jouissance est autant un besoin qu'un déni, rythmant un quotidien marqué par une répétition morne du même vide. Michael Fassbender s'approprie ce rôle grâce à un engagement de tous les instants, présence physique confrontée à sa propre solitude, et la seule expression d'un regard fuyant révèle une absence insurmontable.
L'irruption brutale de sa soeur met littéralement à nu un masque et accélère une prise de conscience tout en précipitant un nouvel effondrement. Leur relation ne tient que par un basculement constant entre attraction et répulsion car elle lui tend un miroir qu'il ne peut contempler : elle libère douloureusement un ressenti, cherche une proximité affective comme rempart à une détresse inconsolable. Carey Mulligan offre une prestation particulièrement poignante en dévoilant une fragilité, une recherche de tendresse qu'elle ne peut contrôler.
La mise en scène de Steve McQueen ne lâche jamais ses protagonistes, mais elle impose face à leur violence l'impression d'une délicatesse, d'une attention. Les nombreux plans séquence et plans fixes, loin de représenter une démonstration virtuose, s'attachent à creuser des failles et tissent un drame d'une grande fluidité. La beauté limpide des cadres dessine New York et son environnement comme un brouillard opaque, dans une dimension oppressante. Alors que Hunger représentait le corps en tant qu'instrument de révolte et de libération dans un espace fermé, Shame explore le corps comme fardeau dans un espace évoquant une torpeur infinie et anonyme. McQueen perce une souffrance de plus en plus aigue, mais se refuse à trancher entre la rédemption et la chute, tout comme à révéler un passé qui pourrait justifier ce comportement et ce plongeon dans l'abîme. Il reste des blessures, des plaies à vif à cicatriser, et l'épreuve que signifie l'affrontement de son propre regard.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Gounou »

Malgré une forme aux contours moins acérés et à l’expérimentation plus discrète, Shame est bien la brillante confirmation de l'art de Steve McQueen de conjuguer les extrêmes pour sublimer un sujet. A la limpidité d'un propos ("la vraie solitude... ?") répond l'insondable du vertige sur lequel il débouche ; la crudité (des mots et des visions) ne sera rien comparée au hors-champs, au non-dit, et au malaise diffusé dans le silence après chaque acte d'abandon du personnage principal. La froideur et la rectitude, omniprésents, se voient constamment brisés par le regard meurtri de refoulements de Michael Fassbender, cet acteur incroyable d'évocation et de retenue qui n'en finit pas de m'éblouir. Pour moi, Steve McQueen confirme de la plus belle manière quel cinéaste il est et quelle vision l'habite. Son film m'a autant fasciné qu'ému.
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G.T.O
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par G.T.O »

Gounou a écrit :Malgré une forme aux contours moins acérés et à l’expérimentation plus discrète, Shame est bien la brillante confirmation de l'art de Steve McQueen de conjuguer les extrêmes pour sublimer un sujet. A la limpidité d'un propos ("la vraie solitude... ?") répond l'insondable du vertige sur lequel il débouche ; la crudité (des mots et des visions) ne sera rien comparée au hors-champs, au non-dit, et au malaise diffusé dans le silence après chaque acte d'abandon du personnage principal. La froideur et la rectitude, omniprésents, se voient constamment brisés par le regard meurtri de refoulements de Michael Fassbender, cet acteur incroyable d'évocation et de retenue qui n'en finit pas de m'éblouir. Pour moi, Steve McQueen confirme de la plus belle manière quel cinéaste il est et quelle vision l'habite. Son film m'a autant fasciné qu'ému.
ça donne envie ! :P
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Demi-Lune
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Demi-Lune »

En ce qui me concerne, un chef-d’œuvre d'une force peu commune, dont la certaine froideur sophistiquée dissimule des vertiges de sensibilité et de détresse.
Joe Wilson a déjà tout dit, et de si belle manière. Shame est un sacré uppercut, du genre douloureux et qui te remet bien les idées en place. Ce portrait d'une fuite en avant maladive, dans une quête éperdue, insensée, de consommation charnelle mais d'insensibilité amoureuse et compassionnelle, révèle le désespoir d'un être emprisonné dans un désamour de soi et dans une complaisance à l'auto-destruction qui bouleverse durablement. L'ambiance implacable, brute, mais aussi profondément mélancolique, saisit l'essence d'un drame intériorisé jusqu'à la douleur la plus sourde ; refoulement, jouissance éphémère, honte, repentance, détresse, guident tous les actes de Brandon, et le flagellent dans une mécanisation quotidienne d'une grande violence psychologique.
Le classicisme précis, exigeant et flamboyant dont fait preuve Steve McQueen impose un regard cru et cependant délicat sur les meurtrissures de son personnage principal, qui se débat dans les abîmes de son propre enfer de solitude inextricable. Comme disait Gounou, la limpidité du propos (sur la claustration sentimentale, sur l'accoutumance paradoxale à la solitude...) n'offre pourtant aucune évidence, aucune lueur rassurante à laquelle se raccrocher. Sous ses allures glaciales, en adéquation avec la sécheresse affective qui empoisonne le cœur de Fassbender, Shame offre une expérience absolument viscérale, pétrifiante dans ce qu'elle restitue d'impuissance quotidienne à lutter contre ses propres démons, contre une part de soi qui cherche à combler, dans une sexualité effrénée et déshumanisée, un vide insurmontable et indescriptible. A la manière d'un James Gray, le réalisateur dépeint une emprise new-yorkaise – superbement filmée – qui isole les individus et vampirise leurs aspirations à l'échappatoire ; plus encore, j'ai pensé à l'isolement de Taxi Driver et le constat dramatique qu'il tirait sur la société urbaine contemporaine, où le malheur et l'aliénation guettent inexorablement les plus vulnérables. Shame offre un commentaire très dur sur notre temps et sur nos mœurs, où la grande accessibilité de la pornographie, la profusion d'images graveleuses et l'érotisation de tout et n'importe quoi semblent paradoxalement désentimentaliser, déshumaniser, l'accomplissement charnel de l'amour, qui est tout le long du film représenté comme un acte de violence (c'est ce qui rendent éprouvantes ces scènes qui pourraient, en d'autres mains, ou en d'autres circonstances, se vautrer en beauté). L'incertitude sur laquelle se referme le film, en forme de boucle, tétanise et émeut dans son impartialité.
Je souhaite tirer mon chapeau à l'interprétation incandescente et tourmentée de Michael Fassbender, qui porte littéralement le film sur ses épaules, et qui est simplement d'une justesse et d'une subtilité à couper le souffle.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Dunn »

Je rejoins l'enthousiasme de tout le monde ici.Shame est de ces films qui vous collent un uppercut pendant et après sa vision.Le film est bouleversant, tétanisante, fait peur (n'importe qui dans notre entourage peut être Brandon), et renvois par l'image superbement filmé des moments durs ( la relation avec sa soeur et ce qui en découlera.. ou encore cette scène lorsqu'il devient fou et sort courir en pleine nuit pour se calmer), des moments très bouleversants ("l'impuissance "de Brandon d'avoir une relation normale avec sa collègue), et des moments glauques ( la scène du bar gay ou les quelques scènes de copulation à la sauvette dans un coin)...Vraiment un grand film, de très belles images (New York est froid à l'image de l'appartement,de la vie,du boulot et de la vie "sexuelle" de Brandon), une belle mise en scène et ambiance musicale (l'introduction dans le métro m'a plongé de suite dans le film avec ce plan séquence pour se rendre encore plus au coeur du personnage), un acteur et une actrice aux interprétations justes et renversantes, et un film qui pose des questions sur la solitude dans un monde et là, surtout une mégalopole, extrêmement peuplé mais pourtant tellement de gens isolés et seuls.
Un grand film, et je me dois de découvrir Hunger au plus vite.
wontolla
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par wontolla »

Dunn a écrit :Je rejoins l'enthousiasme de tout le monde ici.Shame (...)
Hélas, il ne sort en Belgique que le 12 janvier 2012 !
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par Harkento »

Pour ma part, j'ai bien aimé mais sans plus. A mes yeux, dans son récit, Shame hésite constamment entre nous raconter la vie d'un sexaddict et la vie d'un trentenaire célibataire dans une société de consommation, du coup, je n'ai pas compris quel était le mal être profond du personnage (peut être s'agit il de ces deux choses d'ailleurs ...). D'habitude, ce genre de film me touche très clairement car même s'il n'est pas un chef d'oeuvre dans sa mise en scène, l'ouverture du film et de nombreuses scènes en plan séquence font clairement leur petit effet (aussi grâce aux acteurs) en réduisant l'individu à des corps. Mais au delà de ces qualités, je trouve que McQueen ne parvient pas a réellement prendre partie entre ces deux thèmatiques qui se mélangent sans cesse au fil de l'histoire, du coup je n'ai eut aucune empathie pour le perso de Fassbender et pour sa soeur. Seule la scène de fin m'a sortit de ma torpeur.
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Re: Shame (Steve McQueen - 2011)

Message par lowtek »

Je suis tombé sur un twitt de Bret easton Ellis qui disait en gros que le film serait beaucoup mieux si le personnage de Brandon avait pris du plaisir à sa sexualité.
Il est amusant de voir que Michael Fassbender est devenu l'acteur le plus sexy du monde à travers des rôles qui, justement, déprécient la jouissance sexuelle: Shame, bien sur, mais aussi Fish Tank (la menace de l'inceste) et surtout Dangerous Method (la sexualité comme pathologie). C'est bien un symptome qu'il faut continuer à voir ici, mais à travers d'autres films également (Sleeping beauty, très récemment, ou surtout Drive où la violence se substitut au sexe de manière explicite). Symptôme moins d'une pudibonderie, que d'une aporie du discours sur la sexualité qui a du mal à faire le lien entre l'érotisme réprimé des films des années 70-80 et l'omniprésence actuelle d'une pornographie numérique.

Je me permet de copier-coller ce que j'écrivais il y a 4 ans (2007) dans ce topic http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 3&start=75
Il y a beaucoup moins de scènes de sexe aujourd'hui qu'il y a 15 ou 20 ans, où on trouvait des scènes de sexe obligatoires n'importe où, et ou le film érotique soft était encore un genre en soi dans lequel pouvaient se compromettre les plus grandes stars de l'époque (Bruce Willis ou Mickey Rourke par exemple). Quand on regarde un film comme Mad Dog and Glory aujourd'hui, on est presque choqués de la scène d'amour physique entre De Niro et Uma Thurman, pas du tout intégrée au récit et relevant purement d'un cahier des charges hollywoodien des années 80 ou début 90. Si on remonte aux années 70 c'est encore plus frappant.
Si on regarde les films importants sortis cette année, on est au contraire frappé par l'absence de représentation de la sexualité (voir même des femmes!) à l'écran. Je ne citerai que There will be blood ou No country for old men. A l'époque, un Bertolucci ou un Veroheven aurait forcément ajouté une ou deux scènes bien crues aux scénarios. Je ne parle même pas des comédies à la françaises, souvent saupoudrées de scènes coquines.
Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est plutôt la domination d'un cinéma pré-pubère et désexué, plus fasciné par la technologie que par le corps ou sa nudité. Ceci correspond surement aussi à un public plus "geek" et au triomphe des grands enfants d'Hollywood: Spielberg ou Lucas en tête (voir la scène de sexe totalement ridicule dans Munich). On pourrait aussi citer Tim Burton. Ou David Fincher (dont la seule scène de cul, dans Fight club, est en 3D, subsituant, de manière symptomatique, la prouesse technologique à l'érotisme des corps) Et oui: la fesse n'est plus à la mode. Il en va autrement de la violence et du gore: mais la aussi on rejoint le technologie (voir les séries des Saw et autres Hostel).
Le cinéma d'aujourd'hui ne manifeste aucune libération sexuelle ou sociale des corps. Au contraire, il exprime un carcan social et technologique qui éloigne physiquement les individus, neutralisant toute possibilité érotique.
On pourrait parler aussi de la vague des films de super-héros dans le cinéma américain, dont la toute puissance n'est là que pour compenser l'absence de sexualité. C'est peut-être d'ailleurs la principale justification de cette tendance: voir Spiderman et ses métaphores d'une puberté inaccessible, ou Iron Man et sa fascination pour les gadgets, exprimant une forme d'onanisme technologique et une sexualité sans issue.
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