Et pourtant Minnelli fera encore bien mieux dans le domaine (exception faite du ballet final). Je te conseille fortement Le Pirate et peut-être Brigadoon, tous deux avec Gene Kelly, le second pouvant entrer dans la série des "Ibbetson/Mrs Muir/Heaven can wait", les grands films "fantastico-romantique". le second fait partie de mon Top 20 mais je comprend qu'on puisse s'y ennuyer. Le premier est plus facile à aimer je trouve.Rick Blaine a écrit :Vu hier deux films très différents, mais tout aussi passionnants:
An American In Paris (Un Américain à Paris, Vincente Minnelli - 1951)
Je n'avais jamais vu ce grand classique de la comédie musicale (genre que je connais encore bien mal,) et ce fut un ravissement. Dès les premières images, la présentation des protagonistes par une caméra virevoltante est un ravissement pour les yeux. Avec humour et légèreté, Minnelli nous rends immédiatement attachant ses personnages portés par un Gene Kelly sublime - décidément je trouve cet acteur génial - et par un excellent Oscar Levant, que j'avais déjà beaucoup aimé dans Romance à Rio de Curtiz. Le reste du film conserve ce ton léger en décrivant la belle romance entre Jerry Mulligan et Lise interprétée par une adorable Leslie Caron. On pourra éventuellement noter une légère baisse de tension dramatique aux 2/3 du film, mais tout cela est oublié grâce au sublime ballet final.
Sans atteindre l'incroyable réussite de Chantons sous la pluie, qui est pour le moment mon mètre-étalon du genre, Un Américain à Paris est une vrai réussite, un de ces films qui font se sentir bien, et impriment un sourire béat sur le visage.
Notez les films naphtas décembre 2011
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Je les ai ces deux là (je m'étais quelque peu inspiré de ton top musical pour me procurer des titres ). Tu me donnes envie de les découvrir. Les parallèles que tu traces pour Brigadoon me font terriblement envie!Jeremy Fox a écrit : Et pourtant Minnelli fera encore bien mieux dans le domaine (exception faite du ballet final). Je te conseille fortement Le Pirate et peut-être Brigadoon, tous deux avec Gene Kelly, le second pouvant entrer dans la série des "Ibbetson/Mrs Muir/Heaven can wait", les grands films "fantastico-romantique". le second fait partie de mon Top 20 mais je comprend qu'on puisse s'y ennuyer. Le premier est plus facile à aimer je trouve.
J'ai hésité hier entre Un Américain et Le Pirate, j'aurais donc peut-être gardé le meilleur pour plus tard, ça promet!
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
J'aurais pu aussi te conseiller Le Chant du Missouri mais je ne sais pas s'il pourait te plaire. Un must me concernant. Tout comme Gigi ; ça passe ou ça casse !
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Jeremy Fox a écrit :ça passe ou ça casse !
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Père Jules a écrit :Jeremy Fox a écrit :ça passe ou ça casse !
Je note tes suggestions Jeremy! Je viendrais dire si c'est passé.
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
je ne suis pas fan des comedies musicales mais toute celles de minelli que j ai vu sont fantastiques. je les ai toutes adorer.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
J'ai le nez creux cette semaine, la pèche miraculeuse continue:
The Molly Maguires (Traitre sur Commande - Martin Ritt, 1970)
Ce film nous raconte l'infiltration des 'Molly Maguires', société secrète de mineurs qui se venge par la violence de l'oppression subie par les ouvriers, par un détective. Ce sujet, outre sa trame purement policière très réussi, permet à Martin Ritt de poser également la question du sort des ouvriers, et particulièrement celui des mineurs, et de leur moyens de résistance face à leur condition. Il le fait avec une grande subtilité et une grande précision - notamment dans la description du travail quotidien, du rapport au patron qui gère la mine, mais aussi la ville, son épicerie, ses loisirs,etc... - et sans le moindre manichéisme, sans jamais tomber dans la facilité des bons sentiments et du sentimentalisme. Il est aider en cela par deux acteurs au sommet, Richard Harris, qui joue le détective, et livre prestation extrêmement convaincante (comme il le faisait déjà la même année dans l'excellent Cromwell de Ken Hughes) et un Sean Connery habité, dont la prestation m'a semblé préfigurer son génial rôle dans The Offence. Mais ce n'est pas tout, cette histoire remarquablement écrite, racontée et interprétée est transcendée par une esthétique remarquable. Martin Ritt prouve qu'il est un réalisateur très talentueux - Paris Blues ou l'Espion qui venait du froid m'en avait déjà convaincu - il suffit de voir la superbe séquence pré-génerique pour s'en convaincre: d'une grande fluidité au rythme et au cadrage parfait, on y décèle également ce qui fera l'admiration tout au long du film: la photographie de James Wong Howe, qui se surpasse pour l'un des ses derniers travaux. Il est soutenu en cela par une superbe direction artistique, dans le choix des couleurs des vêtements et des décors notamment, qui permet un film noir comme le charbon, mais jamais terne.
Bref, je ne vois pas un défaut à cet excellent film!
The Molly Maguires (Traitre sur Commande - Martin Ritt, 1970)
Ce film nous raconte l'infiltration des 'Molly Maguires', société secrète de mineurs qui se venge par la violence de l'oppression subie par les ouvriers, par un détective. Ce sujet, outre sa trame purement policière très réussi, permet à Martin Ritt de poser également la question du sort des ouvriers, et particulièrement celui des mineurs, et de leur moyens de résistance face à leur condition. Il le fait avec une grande subtilité et une grande précision - notamment dans la description du travail quotidien, du rapport au patron qui gère la mine, mais aussi la ville, son épicerie, ses loisirs,etc... - et sans le moindre manichéisme, sans jamais tomber dans la facilité des bons sentiments et du sentimentalisme. Il est aider en cela par deux acteurs au sommet, Richard Harris, qui joue le détective, et livre prestation extrêmement convaincante (comme il le faisait déjà la même année dans l'excellent Cromwell de Ken Hughes) et un Sean Connery habité, dont la prestation m'a semblé préfigurer son génial rôle dans The Offence. Mais ce n'est pas tout, cette histoire remarquablement écrite, racontée et interprétée est transcendée par une esthétique remarquable. Martin Ritt prouve qu'il est un réalisateur très talentueux - Paris Blues ou l'Espion qui venait du froid m'en avait déjà convaincu - il suffit de voir la superbe séquence pré-génerique pour s'en convaincre: d'une grande fluidité au rythme et au cadrage parfait, on y décèle également ce qui fera l'admiration tout au long du film: la photographie de James Wong Howe, qui se surpasse pour l'un des ses derniers travaux. Il est soutenu en cela par une superbe direction artistique, dans le choix des couleurs des vêtements et des décors notamment, qui permet un film noir comme le charbon, mais jamais terne.
Bref, je ne vois pas un défaut à cet excellent film!
- Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Rick Blaine a écrit :J'ai le nez creux cette semaine, la pèche miraculeuse continue:
The Molly Maguires (Traitre sur Commande - Martin Ritt, 1970)
Ce film nous raconte l'infiltration des 'Molly Maguires', société secrète de mineurs qui se venge par la violence de l'oppression subie par les ouvriers, par un détective. Ce sujet, outre sa trame purement policière très réussi, permet à Martin Ritt de poser également la question du sort des ouvriers, et particulièrement celui des mineurs, et de leur moyens de résistance face à leur condition. Il le fait avec une grande subtilité et une grande précision - notamment dans la description du travail quotidien, du rapport au patron qui gère la mine, mais aussi la ville, son épicerie, ses loisirs,etc... - et sans le moindre manichéisme, sans jamais tomber dans la facilité des bons sentiments et du sentimentalisme. Il est aider en cela par deux acteurs au sommet, Richard Harris, qui joue le détective, et livre prestation extrêmement convaincante (comme il le faisait déjà la même année dans l'excellent Cromwell de Ken Hughes) et un Sean Connery habité, dont la prestation m'a semblé préfigurer son génial rôle dans The Offence. Mais ce n'est pas tout, cette histoire remarquablement écrite, racontée et interprétée est transcendée par une esthétique remarquable. Martin Ritt prouve qu'il est un réalisateur très talentueux - Paris Blues ou l'Espion qui venait du froid m'en avait déjà convaincu - il suffit de voir la superbe séquence pré-génerique pour s'en convaincre: d'une grande fluidité au rythme et au cadrage parfait, on y décèle également ce qui fera l'admiration tout au long du film: la photographie de James Wong Howe, qui se surpasse pour l'un des ses derniers travaux. Il est soutenu en cela par une superbe direction artistique, dans le choix des couleurs des vêtements et des décors notamment, qui permet un film noir comme le charbon, mais jamais terne.
Bref, je ne vois pas un défaut à cet excellent film!
Paris Blues et The Molly McGuires étaient deux de mes très belles découvertes de ces dernières années avec aussi Hud
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
autant j'adore The Molly Maguires, autant les deux autres m'ont ennuyés....
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Je m'en souvenais : Un beau petit 2/10 je crois pour HudJack Carter a écrit :autant j'adore The Molly Maguires, autant les deux autres m'ont ennuyés....
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
D'ailleurs, il y a un autre Ritt que je trouve encore plus mauvais : L'Outrage, remake de Rashomon.Jeremy Fox a écrit :Je m'en souvenais : Un beau petit 2/10 je crois pour HudJack Carter a écrit :autant j'adore The Molly Maguires, autant les deux autres m'ont ennuyés....
Avec ce realisateur, ça passe ou ça casse : Norma Rae est excellent par exemple.
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Découvert il y a quelques jours un film d'un réalisateur que je ne connaissais pas, dont Lourcelles cite un film à la fin de son dictionnaire qui n'est pas celui que j'ai découvert, devenu très rare depuis des décennies, La Tour des sept bossus, d'Edgar Neville.
Né en 1899, Neville, jeune diplomate parcourt le Monde puis débute sa carrière à Hollywood où il se distingue en tant que scénariste et traducteur.
Il revient en Espagne réaliser ses premiers films dès le début des années trente.
Une espèce de synthèse heureuse et déconcertante de l'expressionisme Langien auquel il est fait référence de manière évidente à travers le grouillement de cette vie souterraine évoquant Les Trois lumières notamment, mais aussi par une photo mettant brillamment en valeur des décors d'inspiration baroque comme cet escalier vertigineux reliant le Monde des mortels à celui de la ville souterraine, ainsi que le cinéma fantastique hollywoodien du début des années trente avec ses savants fous, ses victimes ingénues...
Par ces portraits de personnages interlopes et insaisissables, le cinéma de Neville évoque lointainement certaines nouvelles fantastiques de Gogol, à tel point qu'on éprouve pour ce film une véritable fascination à laquelle il est difficile de résister.
L'édition double dvd de Versus est exemplaire, offrant le choix entre deux versions restaurées du film, et incluant un livret riche en informations de 80 pages.
Une de mes découvertes de l'année !
Né en 1899, Neville, jeune diplomate parcourt le Monde puis débute sa carrière à Hollywood où il se distingue en tant que scénariste et traducteur.
Il revient en Espagne réaliser ses premiers films dès le début des années trente.
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Une espèce de synthèse heureuse et déconcertante de l'expressionisme Langien auquel il est fait référence de manière évidente à travers le grouillement de cette vie souterraine évoquant Les Trois lumières notamment, mais aussi par une photo mettant brillamment en valeur des décors d'inspiration baroque comme cet escalier vertigineux reliant le Monde des mortels à celui de la ville souterraine, ainsi que le cinéma fantastique hollywoodien du début des années trente avec ses savants fous, ses victimes ingénues...
Par ces portraits de personnages interlopes et insaisissables, le cinéma de Neville évoque lointainement certaines nouvelles fantastiques de Gogol, à tel point qu'on éprouve pour ce film une véritable fascination à laquelle il est difficile de résister.
L'édition double dvd de Versus est exemplaire, offrant le choix entre deux versions restaurées du film, et incluant un livret riche en informations de 80 pages.
Une de mes découvertes de l'année !
Dernière modification par daniel gregg le 30 déc. 11, 16:58, modifié 3 fois.
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
ça donne envie !!
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Ça m'a l'air fort intéressant, je vais peut-être tenter.
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Re: Notez les films naphtas décembre 2011
Oui, en revanche, je préviens tout de suite, il faut se faire au jeu un tantinet décalé d'Antonio Casal, parfois un peu léger, mais après coup, je me demande si, évoluant dans cette atmosphère onirique et brumeuse, il n'est pas finalement à sa place pour exprimer l'hébétude de départ de son personnage.Rick Blaine a écrit :Ça m'a l'air fort intéressant, je vais peut-être tenter.
Il y a de façon impromptu, de curieuses scènes d'humour comme celle où l'on voit apparaître le spectre de Napoléon qui, s'étant trompé d'étages, se plaint d'être systématiquement sollicité par les jeunes gens férus de spiritisme !