Frank Capra (1897-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Federico »

Oui, Vous ne l'emporterez pas avec vous (le Capra que je préfère, avec Platinum blonde) est à prendre pour ce qu'il est : une fantaisie débridée et irréaliste (comme la plupart des Capra). Mais bon, je suis incapable de la moindre objectivité avec un film qui m'avait mis la banane comme rarement et dont j'ai cru retrouver le charme fou dans La famille Tenenbaum de Wes Anderson.
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cinephage
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par cinephage »

Federico a écrit :Oui, Vous ne l'emporterez pas avec vous (le Capra que je préfère, avec Platinum blonde) est à prendre pour ce qu'il est : une fantaisie débridée et irréaliste (comme la plupart des Capra). Mais bon, je suis incapable de la moindre objectivité avec un film qui m'avait mis la banane comme rarement et dont j'ai cru retrouver le charme fou dans La famille Tenenbaum de Wes Anderson.
Bien sur, c'est une fable. Mais, de Lost Horizon à It's a wondeful life ou Monsieur Smith au Sénat, c'est le cas de la quasi-totalité des films de Capra, je crois.
Et je partage totalement ton avis : la force majeure des films de ce réalisateur, c'est leur gaité, leur optimisme contagieux qui me mettent moi aussi d'excellente humeur.

Concernant les valeurs transmises par Capra, je pense qu'il a connu la misère, mais aussi, probablement, un certain bonheur avec ses 7 frères dans sa famille d'immigré italien. C'est sans doute en partie là que se retrouve son "message", qui est de dire que l'argent c'est bien, mais que ça ne fait pas tout.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Thaddeus
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Thaddeus »

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The miracle woman
Associée à un promoteur véreux, une fille de pasteur se lance dans la prédication évangéliste, inondant le peuple de sermons hypocrites : le sujet rappelle, avec trente ans d’avance, celui d’Elmer Gantry. Mais à la satire ou au procès à charge d’un phénomène spécifiquement américain, Capra préfère les vertus plus édifiantes de la fable, et s’il n’évite pas le pamphlet contre la manipulation des foules et les marchands de religion, c’est davantage sur le registre rédempteur qu’il puise sa force de persuasion. Par sa narration claire, son portrait de femme auquel Stanwick apporte toute sa conviction, son alternance de séquences collectives et de plages intimistes où s’expriment avec sobriété les sentiments des protagonistes, le film peut être considéré comme la quintessence du mélodrame social à la Capra. 4/6

La blonde platine
À travers l’aventure d’un reporter désinvolte en proie aux affres de la struggle for life, qui aliène son indépendance en frayant avec les nouveaux riches, Capra esquisse déjà des ressemblances aigües avec celles de M. Deeds ou de la famille Vanderhof. Il affirme un contenu et une morale qui lui sont propres : conflit entre le conventionnel et le naturel, vanité de l’argent et du pouvoir. Reste une question parcourant toute la comédie jusqu’à la jolie prise de conscience finale : comment ce héros cynique et prêt au compromis, brillamment interprété par un sosie de Jeremy Renner, qui lutte contre le capitalisme corrupteur mais que l’on sent à chaque instant prêt de glisser vers l’arrangement social, peut-il préférer Jean Harlow au rayonnement nacré de la ravissante et sensible Loretta Young ? 4/6

La grande muraille
C’est souvent par le surgissement des pulsions et des frustrations que l’on prend conscience de l’hypocrisie de ses idéaux. L’héroïne de cette subtile et remarquable parabole en fait l’expérience, lorsqu’elle avoue ses sentiments au général chinois qu’elle pensait mépriser, et qui absorbe son thé amer tandis qu’elle s’offre en sacrifice à ses pieds. À l’instar du rêve troublant qui la révèle à son propre désir réprimé, le film tisse un climat onirique, irréel, se constitue de mystère, d’inconfort, d’ambigüité – ainsi le seigneur de guerre s’avère tyran cruel et poète raffiné. Confrontation interraciale des valeurs, rapport complexe entre deux civilisations antagonistes, relativité de la morale chrétienne, réquisitoire contre une pensée occidentale bigote : un grand film méconnu, très audacieux pour son époque. 5/6

Grande dame d’un jour
Le film débute dans un climat social de crise économique, mobilise une galerie de personnages désabusés et miséreux, une sorte de cour des miracles qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère des films de Chaplin. Mécanisme de mélodrame populaire que Capra, déjà fidèle à lui-même, fait glisser vers le conte moderne à la Cendrillon, avec un truand dandy en guise de bonne fée. Car la supercherie entreprise par ces petits gangsters en tous genres pour transformer une déclassée en belle dame mondaine n’est pas qu’un jeu sur les apparences et les convenances, ni qu’un pari de plus, une escroquerie suprême à réaliser aux dépens du système. C’est surtout la traduction d’un élan collectif qui oppose les vertus de la générosité aux logiques de l’ordre et de l’argent. La fable est assez charmante. 4/6

New York-Miami
La comédie américaine trouve ici l’un de ses idiomes immuables : un homme et une femme mal assortis réunis dans des tribulations qui dépassent largement le seuil de l’anecdote. Ses types sociaux sont issus de la ville, faux cyniques dont la mobilité et l’arrivisme manifestent les contradictions du système, ayant appris à dissimuler leur générosité ou leur innocence pour mieux survivre. Moins frénétique que Hawks, moins sophistiqué que Lubitsch, moins délirant que les Marx brothers, Capra offre à un genre (ce qu’on appellerait aujourd’hui la rom’com) un premier modèle achevé, avec un couple des plus crédibles et attachants, des répliques crépitantes qui font mouche, des situations jubilatoires (les leçons de déshabillage et d’auto-stop de Clark Gable, la gambette de Claudette Colbert…). On en sort radieux. 5/6

L'extravagant Mr. Deeds
Dans un monde où l'individualisme et la duperie cynique constituent la norme, celui qui s'en remet au bon sens et traite les grands problèmes avec un altruisme désintéressé passe pour un dingo. La placide conviction du héros, qui emporte tout et tout le monde sur son passage, fonctionne comme un reflet de la méthode miracle de Capra. Folie contagieuse, transcendant l'humanisme volontariste du discours et nous volant le cœur avec une facilité désarmante, sans même que l’on s’en rende compte. À la fin, on est comme la journaliste aux dents longues, les banquiers et les juges de New York qui ont connu Longfellow Deeds, ce Cinderella Man du Vermont venu gripper la froide insensibilité de la grande ville : on a emporté un peu de son optimisme, de sa chaleur, de sa générosité, et on se sent meilleur. 5/6

Horizons perdus
L’utopie est le maître mot de toute la filmographie de Capra. Elle désigne ce vers quoi elle tend, définit sa démarche, en formalise la sincérité. Jamais elle ne fut si explicitement mise en scène que dans ce conte béat de candeur, qui voit quatre Européens découvrir une vallée tibétaine où les hommes ignorent la lutte pour le pouvoir, la richesse ou le succès, et dont les valeurs d’altruisme et de générosité se bercent d’illusions. Si les recherches plastiques entamées sur La Grande Muraille trouvent un certain accomplissement, on peut tiquer pour une fois sur la pertinence d’un propos qui célèbre, à l’heure la plus grave, le refus de la confrontation au monde, le retranchement dans le paradis terrestre, et n’apprécier l’attrait démodé de Shangri-La que comme l’image d’un idéal séduisant mais trompeur. 3/6

Vous ne l’emporterez pas avec vous
Si le précédent film formulait une idéologie, on peut dire que celui-ci l’applique concrètement au sein du monde contemporain, la confrontant à une réalité et une logique hostiles aux marginaux et aux utopistes. Pour le cinéaste, le rêve américain ce n’est pas l’argent mais la liberté, et la seule politique qui trouve grâce à ses yeux est l’américanisme, ce culte de l’ambition personnelle que tempèrent les relations de bon voisinage, cet optimisme quasi pathologique qui pousse le spectateur à s’identifier à ses héros loufoques s’ébrouant dans la joie et l’innocence. Comme pour le tycoon qui se convertit à un art de vivre excentrique, un air d’harmonica fait alors s’évanouir tous les malheurs, résorber tous les problèmes, et exploser la ferveur d’une philosophie plus rayonnante que jamais. Capra ou l’art d’être heureux. 5/6

Monsieur Smith au sénat
L’esprit d’enfance, le goût de la nature, le moralisme un peu désuet, l’enracinement familial ou communautaire… C’est ce rêve américain de bonheur et de liberté que chante encore Capra à travers l’aventure de son Smith, éternelle figure de l’innocent confronté aux forces de l’appareil politique et financier, candide en butte aux machinations des réalistes, des snobs et des intellectuels. Il trouvera lors d’un pèlerinage devant le mémorial des pères fondateurs de la nation le courage d’imposer son idéalisme au congrès. La fable peut sembler naïve mais le talent de l’auteur, celui de l’incomparable James Stewart et de la délectable Jean Arthur, la progression dramatique parfaitement construite, le régiment de seconds rôles savoureux et tant d’autres qualités la rendent aussi belle et excitante qu’émouvante. 5/6

L’homme de la rue
La fin d’un cycle, et sans doute la synthèse des courants thématiques qui le parcouraient. Le cinéaste prend à nouveau le point de vue de tous les Smith et les Jones opprimés, brandit ses rêves d’altruisme, d’abnégation et de bienveillance à travers le destin d’un homme modeste qui se découvre un idéal et s’engage dans un combat providentiel, avec les seules armes de sa bonne volonté. Et si cet appel à la résistance et à l’espérance, pour les intérêts du peuple et contre toutes les récupérations démagogues et politiques, n’a peut-être pas la grâce des œuvres majeures de l’auteur, si la formulation de son propos peut sembler un poil plus mécanique que d’habitude, rien ne saurait en entamer l’enthousiasme et la générosité. D’autant que Gary Cooper et Barbara Stanwick sont, une fois de plus, délicieux. 4/6

Arsenic et vieilles dentelles
Il est des films dont la découverte est si lointaine que même le souvenir mitigé qu’ils nous laissent incite à une nouvelle évaluation, surtout lorsqu’ils sont auréolés d’une flatteuse réputation. Ainsi de ce classique de l’humour noir, souvent considéré comme un équivalent (anticipé) des réussites macabres du cinéma britannique. Tourné en un mois, juste avant l’incorporation du réalisateur et le début de la saga Pourquoi nous combattons, il constitue un pas de côté et explore un registre pour lui assez inhabituel – davantage conte d’Halloween que conte de Noël. Pour la prestation survoltée de Cary Grant et la complémentarité du duo Massey- Lorre, pour la fantaisie de quelques gags dynamisant la mécanique de l’ensemble, et sans doute pour tout ce qui m’avait alors échappé, une revision s’impose donc. 3/6

La vie est belle
Ça reste pour toujours le film à revoir en cas de méchante déprime, un irrésistible baume au cœur dont l’admirable puissance de conviction ne se défait pourtant jamais d’une amère lucidité. L’idéalisme d’antan n’a plus cours, le bon samaritain désormais solitaire est voué à un baroud d’honneur pour retrouver sa dignité, pris pour un dangereux rêveur par tous ceux qui mettent les profits au-dessus des principes. Mais la grandeur utopique et l’humanisme généreux de Capra s’épanouissent en une bouleversante exaltation du corpus social, ce mouvement de solidarité de classe chargé d’affectivité envers le héros à la dérive. La force du conte agit comme un ouragan, pulvérisant la moindre réserve : ce qui se joue ici, particulièrement dans la magnifique dernière partie, c’est un acte de foi en la valeur et l’expérience humaines, qui fait émerger dans un état d’euphorie absolue. 6/6
Top 10 Année 1946


Mon top :

1. La vie est belle (1946)
2. Monsieur Smith au Sénat (1939)
3. L’extravagant Mr. Deeds (1936)
4. New York-Miami (1934)
5. La grande muraille (1933)

Un grand idéaliste devant l’éternel, nourri de valeurs américaines magnifiées au travers d’une inspiration à la fois naïve et universelle : c’est ainsi que m’apparaît Capra à travers ces quelques films, qui sont autant de fables roboratives et optimistes.
Dernière modification par Thaddeus le 22 nov. 22, 22:16, modifié 7 fois.
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Ann Harding
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Ann Harding »

Rain or Shine (1930) de Frank Capra avec Joe Cook, Louise Fazenda, Joan Peers et Tom Howard

Les tribulations du cirque Rainey dans une petite ville où il s'est arrêté...

Je suis fascinée par le Capra du début des années 30 qui a produit des merveilles telles que The Miracle Woman (1931), American Madness (1932) et The Bitter Tea of General Yen (1933). Ce Rain or Shine est largement inférieur aux films précités. Ce film s'approche du burlesque des Marx Brothers, mais le scénario bavard donne au film un statisme décevant. Dans le rôle principal, un certain Joe Cook fait une performance débridée qui va de la clownerie au verbiage type logorrhée. Certes, le film contient quelques clous comme le sauvetage in extremis de l'héroïne sous le chapiteau en flammes et un dîner chic perturbé par les membres du cirque (très Marxiens tendance Groucho). Mais, au total, je dois avouer m'être un peu ennuyée devant ce spectacle de cirque qui contient trop de clichés. Il vaut mieux voir son autre film de 1930, Ladies of Leisure avec la géniale Barbara Stanwyck.
daniel gregg
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par daniel gregg »

Ann Harding a écrit :Rain or Shine (1930) de Frank Capra avec Joe Cook, Louise Fazenda, Joan Peers et Tom Howard

Les tribulations du cirque Rainey dans une petite ville où il s'est arrêté...

Je suis fascinée par le Capra du début des années 30 qui a produit des merveilles telles que The Miracle Woman (1931), American Madness (1932) et The Bitter Tea of General Yen (1933). Ce Rain or Shine est largement inférieur aux films précités. Ce film s'approche du burlesque des Marx Brothers, mais le scénario bavard donne au film un statisme décevant. Dans le rôle principal, un certain Joe Cook fait une performance débridée qui va de la clownerie au verbiage type logorrhée. Certes, le film contient quelques clous comme le sauvetage in extremis de l'héroïne sous le chapiteau en flammes et un dîner chic perturbé par les membres du cirque (très Marxiens tendance Groucho). Mais, au total, je dois avouer m'être un peu ennuyée devant ce spectacle de cirque qui contient trop de clichés. Il vaut mieux voir son autre film de 1930, Ladies of Leisure avec la géniale Barbara Stanwyck.
Ann qui sait mettre l'eau à la bouche avant l'intégrale de TCM ! :mrgreen:
Impatient de découvrir cette intégrale, çà commence dés aujourd'hui avec dés cet après midi L'enjeu. :D
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Cathy
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Cathy »

Amour défendu, Forbidden (1932)

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Une jeune journaliste tombe amoureuse d'un homme lors d'une croisière. A son retour, alors qu'elle va lui apprendre qu'elle attend un enfant de lui, il lui avoue qu'il est marié et ne peut divorcer.

Frank Capra est plus connu pour ses pamphlets sur l'Amérique moderne teintés d'humour, pourtant ses premiers films aux sujets typiquement précode sont de sombres mélodrames. Forbidden en est le témoin le plus évident, le sujet serait tabou quelques années plus tard, avec cette jeune femme qui tombe enceinte d'un homme et vit en quelque sorte un Back Street avec lui jusqu'à la fin de sa vie. Il y a d'abord l'audace de cette jeune femme vieille fille qui décide de partir seule en croisière et pour laquelle les steward ne se réjouissent que quand elle a enfin trouvé un galant pour l'accompagner, il y a l'enivrement de l'amour, du jeu, puis le retour à la réalité, avec l'aveu de l'amant. Il y a cette enfant qui est adopté par le père et abandonné de fait par la mère, cette femme qui vit toute sa vie à travers celle de cet amant qu'elle couvrira toute sa vie jusqu'à aller à des extrémités dramatiques pour lui !
Nous sommes donc dans une véritable comédie dramatique même si certaines scènes sont de pures scènes de comédie dans laquelle Capra montre son talent, que ce soit la rencontre entre ceux qui deviendront "66" et "99" ou celle d'Halloween qui va tourner au cauchemar. Le film est porté par Barbara Stanwyck qui montre quelle immense actrice dramatique elle est déjà, osant se vieillir pour les besoins du rôle, elle le fera de nouveau dans So big tourné la même année par William Wellman, Adolphe Menjou idéal en homme mur prêt à tromper sa femme, et Ralph Bellamy en journaliste amoureux de la jeune femme, ambitieux et qui ne rêve que d'une chose faire tomber l'amant de la jeune femme tout en ignorant tout ce qui les lie ! Capra signe un superbe mélodrame sur un amour impossible et sans conotation sociale ! Une très belle découverte !
feb
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par feb »

Merci Cathy pour ta critique qui donne envie. Du peu que j'en ai vu, Barbara Stanwyck semble une fois de plus impeccable dans son role et j'avoue qu'elle a des arguments qui me plaisent beaucoup dans ce film...
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:fiou: :mrgreen:
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Cathy
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Cathy »

feb a écrit :Merci Cathy pour ta critique qui donne envie. Du peu que j'en ai vu, Barbara Stanwyck semble une fois de plus impeccable dans son role et j'avoue qu'elle a des arguments qui me plaisent beaucoup dans ce film...
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:fiou: :mrgreen:
On la voit peu comme cela :) ! Elle est plus engoncée dans son manteau qu'en jeune femme glamour ! Mais le charme opère tout le long du film que je te conseille !

Merci au fait à Ann Harding qui m'avait donné envie de le découvrir lorsqu'elle l'avait vu :D !
feb
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par feb »

Je l'ai enregistré et je pense que j'ai bien fait :D
Cathy a écrit :On la voit peu comme cela :) ! Elle est plus engoncée dans son manteau qu'en jeune femme glamour ! Mais le charme opère tout le long du film que je te conseille !
C'est dommage car les scènes du début où elle apparait sur le bateau dans cette ensemble robe+fourrure sont :oops: Mais je te fais confiance sur la qualité du film :wink:
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par daniel gregg »

feb a écrit :Je l'ai enregistré et je pense que j'ai bien fait :D
Cathy a écrit :On la voit peu comme cela :) ! Elle est plus engoncée dans son manteau qu'en jeune femme glamour ! Mais le charme opère tout le long du film que je te conseille !
C'est dommage car les scènes du début où elle apparait sur le bateau dans cette ensemble robe+fourrure sont :oops: Mais je te fais confiance sur la qualité du film :wink:

Je viens lamentablement de rater la dernière diffusion ! :fiou: :oops:
feb
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par feb »

daniel gregg a écrit :Je viens lamentablement de rater la dernière diffusion ! :fiou: :oops:
Quel dommage daniel ! Ca vaut vraiment le coup d'oeil :fiou: :mrgreen:
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Ann Harding
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Ann Harding »

Cathy a écrit :
feb a écrit :Merci Cathy pour ta critique qui donne envie. Du peu que j'en ai vu, Barbara Stanwyck semble une fois de plus impeccable dans son role et j'avoue qu'elle a des arguments qui me plaisent beaucoup dans ce film...
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:fiou: :mrgreen:
On la voit peu comme cela :) ! Elle est plus engoncée dans son manteau qu'en jeune femme glamour ! Mais le charme opère tout le long du film que je te conseille !

Merci au fait à Ann Harding qui m'avait donné envie de le découvrir lorsqu'elle l'avait vu :D !
Il n'y a pas de quoi. :) Tous les Capra-Stanwyck des années 30 sont superbes.
Huw Morgan
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Huw Morgan »

Ce film est étonnant et c'est dès les premières minutes que l'on est happé par la mise en scène de Capra. Beaucoup de dynamisme, de liberté de ton (très pré-code), des cadres et des mouvements de caméra rarement vus.
Spoiler (cliquez pour afficher)
A ce titre la caméra qui filme de dos les protagonistes de la première scène, puis zoome entre deux personnages vers la fenêtre pour capter l'arrivée de Lulu, la suit, "passe sur les épaules d'un personnage" tout en la suivant en arrière plan pour la cadrer à son arrivée est superbe; je pense aussi au cadrage de Stanwick et Manjou se retrouvant assis dans les escaliers (on ne voit que le dos de Manjou dans tout l'écran et juste les yeux de BS) ...
Le contraire d'un certain cinéma "plan-plan" d'aujourd'hui !
Et une interprète avec un jeu qui ne vieillit pas déjà au summum de son art.
Et aussi, comme évoqué, il y a de très bonnes scènes de comédie dont une en particulier "silencieuse et masquée" qui est une sorte d'hommage au mime et au muet.
Joe Wilson
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Joe Wilson »

The bitter tea of General Yen

Une superbe découverte....le regard de Capra n'évite pas des caricatures (la présentation des missionnaires désabusés face à leurs "élèves" et la perspective d'un chaos) mais les contourne pour renforcer l'intensité dramatique du récit. Après une introduction mouvementée, l'espace clos devient un entre-deux mondes, nouant la relation entre Megan Davis et le General Yen mais précipitant la sensation d'un échec et d'une impossibilité.
La réussite du film tient beaucoup à l'interprétation : Stanwyck est rayonnante de fierté et d'orgueil, jusqu'à ne jamais vouloir se laisser dicter une conduite et se brûler les ailes. Face à elle, Nils Asther livre une composition exigeante d'une très belle justesse : il ne surjoue pas mais accentue une raideur et une tension. Il peut ainsi dévoiler une vive sensibilité tout en conservant une implacable maîtrise de soi et une sévérité inaccessible. La séquence du rêve et son double visage transcende ces apparentes contradictions, et sa présence fascine Stanwyck jusqu'au douloureux final.
The bitter tea of General Yen se distingue aussi par la beauté des décors et la sensualité de la mise en scène, qui révèlent peu à peu une ampleur tragique (ces plans insistants sur les visages lorsque Megan Davis est secourue et allongée dans un train, puis chaque moment d'intimité entre Stanwyck, Asther et Toshia Mori). Un film singulier mais incontournable dans l'oeuvre de Capra.
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Flavia
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Re: Frank Capra (1897-1991)

Message par Flavia »

Monsieur Smith au Sénat(Mr. Smith Goes to Washington) - Frank Capra (1939)
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Jefferson Smith, jeune politicien naïf et idéaliste, est élu sénateur aux côtés de Joseph Paine politicien rompu à toutes les combines politiques. Ils doivent défendre au Congrès le projet portant sur la construction d'un barrage, projet s'annonçant plus que juteux pour certains. Smith découvre les non-dits, les corruptions et les compromissions des hommes politiques, et refuse de rester un homme de paille.


James Stewart, une fois encore, est très convaincant dans le rôle de ce jeune homme un peu naïf, dépassé par les évènements, dégingandé, très attachant face à une adorable Jean Arthur (chaque scène où elle apparaît est un délice), elle est tout simplement la parfaite incarnation de la "self-made-woman" des années 30.

On assiste à un basculement de l'histoire lors de la fameuse prise de parole interminable de M. Smith devant des sénateurs impassibles, face à un président du Sénat au regard malicieux qui s'amuse autant que le public et les spectateurs.

Ce chef d'oeuvre est une fable humaniste, car derrière cette histoire qui se déroule dans un lieu prestigieux, c'est avant tout le destin d'un homme ordinaire qui nous est conté. Frank Capra nous délivre un film drôle, passionnant et émouvant.
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