Carnage (Roman Polanski - 2011)
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Carnage (Roman Polanski - 2011)
Carnage de Roman Polanski
Cast : Jodie Foster; Kate Winslet; Nancy Cowan; Christoph Waltz; John C. Reilly; Elvis Polanski; Eliot Berger
Synopsis :
Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Je ne vous cache pas que je suis impatient de le voir.
Dernière modification par Major Tom le 6 déc. 11, 13:43, modifié 1 fois.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
L'affiche pique toujours autant les yeux.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Tu n'as pas été invité par RP pour le voir en préview ?Major Tom a écrit :Je ne vous cache pas que je suis impatient de le voir.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
+10.Demi-Lune a écrit :L'affiche pique toujours autant les yeux.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
oui mais j'adore la tronche de Christoph Waltz au milieu. Grosse impatience également.
(effectivement les topics ouverts pré-critique sont vraiment passionnants)
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Je le vois tout à l'heure.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
On peut déjà y deviner que les bourgeoises deviendront hystériques et que les hommes auront un peu plus de sang froid.Demi-Lune a écrit :L'affiche pique toujours autant les yeux.
On ne peut pas dire que la perspective soit très alléchante. M'enfin...
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
J'approuve les propos de la Miss, on voit bien sur l'affiche que les femmes crient ou hurlent et les hommes restent expressif...ça promet de bonnes poilades de couples encore
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Perso j'adore cette affiche. Et puis la classe, quoi.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Et puis ... Kate Winslet !!
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Clair, ct'e bombassejacques 2 a écrit :Et puis ... Kate Winslet !!
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Courtement, c'est pas mal.
Du Polanski en mode pause récré qui a envie de taper dans le tas en laissant 4 acteurs de talent s'amuser dans un salon.
Les 40 premières minutes sont très bonnes, on sent la soupape prête à exploser et on espère quelque chose à la hauteur de l'attente créée.
Mais quand enfin ça explose, le film plonge dans l'hystérie bouffonne vite fatigante.
C'est très drôle à de nombreuses reprises (notamment grâce au personnage et à l'interprétation de Christoph Waltz), mais là où Popol aurait eu matière à faire glisser son film vers un malaise intéressant, il opte (ou plutôt la pièce opte) pour une direction clairement comique, excessive, qui rend le propos du film finalement très simpliste.
Globalement c'est bon, mais décevant pour un cinéaste de la trempe de Polanski.
Du Polanski en mode pause récré qui a envie de taper dans le tas en laissant 4 acteurs de talent s'amuser dans un salon.
Les 40 premières minutes sont très bonnes, on sent la soupape prête à exploser et on espère quelque chose à la hauteur de l'attente créée.
Mais quand enfin ça explose, le film plonge dans l'hystérie bouffonne vite fatigante.
C'est très drôle à de nombreuses reprises (notamment grâce au personnage et à l'interprétation de Christoph Waltz), mais là où Popol aurait eu matière à faire glisser son film vers un malaise intéressant, il opte (ou plutôt la pièce opte) pour une direction clairement comique, excessive, qui rend le propos du film finalement très simpliste.
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
Brody a écrit :j'adore la tronche de Christoph Waltz au milieu
Il imite effectivement très bien le smiley " "
Eh bien eh bien, on jurerait que le nouveau Polanski n'inspire pas beaucoup les classikiens ! Bon, c'est sûr que le film n'est que fraîchement sorti, et que l'affiche avait de quoi faire débander. Mais le relatif silence à son encontre interpelle quand même. D'un autre côté, ce n'est peut-être pas tellement surprenant, car je trouve que Carnage ne se laisse pas facilement apprivoiser. Ceci, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'est pas nécessairement une condamnation de ma part. En effet, Carnage est principalement un film de dialogues. « Théâtre filmé », entendait-on avant la sortie du film. Il faut quand même avouer qu'il y a pas mal de ça : de par son court format, son inspiration directement théâtrale, son agencement scénique et narratif qui fait que l'histoire se déroule en huis-clos et en temps continu, le film évoque une pièce insécable. Du coup, c'est dans mon cas embarrassant de commenter le film car évoquer ce qui en fait une grande partie de son sel – les joutes qui font craqueler doucement le vernis des bonnes convenances – reviendrait d'une certaine manière à rendre réductrice l'expérience du film. Laquelle m'a personnellement procuré pas mal de plaisir. On connaît tout l'intérêt porté par Polanski aux rapports de force en milieu exigu. Le Couteau dans l'eau, Cul-de-sac ou La jeune fille et la mort sont là pour en témoigner. Carnage vient donc s'inscrire dans cette tradition polanskienne tout en apportant l'originalité d'un traitement ouvertement comique et acide. En fait, plus que les précédents du même réalisateur, c'est au hitchcockien La Corde que ce film m'a fait penser, non en termes de suspense ou de durée, mais parce que la gestion de l'intrigue donne lieu à une étude de caractères dont la courtoisie masque des personnalités névrosées.
De là à dire que ce nouveau cru est une récréation mineure (comme on le dit parfois au sujet du Hitchcock), il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. L'appartement new-yorkais, c'est la petite boîte dans laquelle le réalisateur-entomologiste a enfermé ses cobayes, quatre personnes de bonne éducation et de bonne extraction. La simplicité du postulat permet toutes sortes de lectures interprétatives : lutte des classes, hypocrisie des apparences et des bonnes manières qui siéent mal à l'animalité de l'homme, puérilité des bras-de-fer en forme de projection superlative du problème initial, mise à mal de ce qui permet à l'individu une caractérisation sociétale (emploi, mariage, enfants, Blackberry, bouquins d'art... tout y passe, tout ce qui permet à l'homme moderne de se définir est voué à subir les outrages de la démonstration). Ce qui donne à Carnage, sous ses allures coquettes et drolatiques, une dimension théorique dont la richesse mérite peut-être plusieurs visions. L'essentiel restant, comme je le disais, les dialogues. Leur écriture est remarquable. D'une façon générale, la construction de la narration est absolument millimétrée, c'est du travail d'orfèvre. Comme disait Colqhoun, les premières quarante minutes sont particulièrement brillantes et on sent la tension monter crescendo, subrepticement. Je dois dire que je trouve le scénario assez génial : faites affronter deux couples de parents à l'occasion d'un incident impliquant leurs enfants, et observez ce que ça donne, comment l'ambiance va inexorablement se déliter et les sourires et politesses d'usage laisser peu à peu la place à l'hostilité et aux règlements de compte personnels. La mise en scène classique mais extrêmement pointue de Polanski rend magistralement fluide l'imperceptible pourrissement de l'atmosphère, le raidissement des attitudes et la mesquinerie qui ne demande qu'à exploser mais qui est encore retenue par le vernis du savoir-vivre. Je m'attends déjà aux critiques sur la mise en images plan-plan mais j'invite quand même à faire bien attention au tempo, aux cadres, au découpage, à la manière dont la réalisation accompagne la chorégraphie des personnages dans le huis-clos : la virtuosité n'est pas ostentatoire, mais elle est à mon sens bien présente.
Puis vient symboliquement la rupture, qui illustre un changement de direction dans le ton. Celui-ci se fera dès lors plus exubérant. Cette rupture constitue selon moi la force et la limite du dispositif de Polanski. Sa force, parce qu'en faisant exploser la soupape, il lâche les chiens et libère tout le fiel des quatre protagonistes. On assiste alors à un numéro de massacre où tout le monde est égratigné. La discussion devient un véritable champ de bataille aux accents surréalistes. Sa limite, en même temps, parce que Polanski, comme l'indiquait Colqhoun, délaisse à partir de ce moment-là le malaise rampant et un certain réalisme clinique pour un affrontement verbeux et baroque, fait de grandes tirades démonstratives. La situation, paradoxalement, devient franchement drôle dans les proportions qu'elle prend, alors qu'elle perd en authenticité, les dialogues résultant alors d'une logique de joute véhémente et ouverte (c'est à partir de là qu'on sent vraiment la théâtralité de l'objet), et non plus de petites piques discrètes et plausibles. Alors, on s'amuse quand même pas mal, mais je rejoins Colqhoun qui regrette un peu cette scission en deux tonalités distinctes, avec une seconde partie plus inégale que la première. Pour autant, je considère que Polanski a largement réussi l'exercice. Sa nouvelle incursion dans le huis-clos parvient finalement à inscrire sa propre personnalité et n'est en rien une redite de ce que le cinéaste a pu livrer, dans le même registre, par le passé. L'aspect immédiatement ludique du film a l'air de dissimuler un regard d'une grande gravité sur notre société contemporaine, qui se déresponsabilise de tout.
Si la conclusion fait un peu expédiée, et que le plan final laisse perplexe dans sa naïveté, Carnage apparaît comme une œuvre passionnante à plus d'un titre, bénéficiant d'une armature narrative incroyablement bien ficelée. Mais cette réussite ne serait qu'incomplète sans le travail phénoménal des acteurs. Je disais que c'était un film de dialogues, mais encore faut-il que ces derniers soient sublimés. Or, Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et John C. Reilly se livrent à des numéros confinant souvent au génie. Les manières réservées et affectées de Winslet, l'agressivité de Foster, le je-m’en-foutisme de Waltz, la torpeur de Reilly, sont délectables à observer et explosent dans sa seconde partie dans un stress ambiant et dans une inversion totale des rapports de force. Je tire tout spécialement mon chapeau à Kate Winslet, qui m'a semblé juste et étonnante tout du long, alors que l'hystérie larmoyante de Jodie Foster était un peu surfaite. Et Waltz est définitivement génial.
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- Régisseur
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Re: Carnage (Roman Polanski - 2011)
J'avais déjà très envie de le voir : Polanski et un casting étourdissant (et pas de CGI ... )
Ta critique me fera sauter le pas durant ce WE, Demi Lune ...
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