On pourrait ne pas être d'accord... Mais en attendant, ça se tient...Max Schreck a écrit :Je me suis mal exprimé. Je parlais bien de l'oeuvre de Verhoeven, les deux derniers titres cités étant pour moi ses plus beaux films.
Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven, 1973)
Si j'aurai à lui reprocher une tendance un peu trop prononcée à la provocation choc-bourgeois (filmer par exemple des étrons au fond d'une cuvette ou un chien déféquer, mouais, pas forcément indispensable), et si j'ai trouvé que la toute dernière partie du film n'atteignait pas tout à fait l'émotion voulue à cause du jeu surligné de Monique van de Ven, Turkish Delight n'en demeure pas moins une œuvre dont la force et la liberté n'ont absolument pas vieilli. La fraîcheur revigorante du style, l'insouciance du contexte culturel (on peut y voir un certain manifeste de la libéralisation des mœurs sexuelles), frappent notamment en plein visage et proposent une expérience probablement aussi bousculante que pour les spectateurs de 1973. Le souffle de liberté qui traverse le film, aussi bien dans le fond que dans la forme, est absolument délectable.
D'une histoire simple - l'amour fou et charnel entre deux jeunes libertaires, jusqu'au point de rupture -, Verhoeven tire un film incroyablement percutant grâce à son regard à la fois très porté sur le comique et sur l'intrusion. Sa caméra refuse en effet l'intimité et se fixe justement pour objectif d'appréhender une relation amoureuse dans tous les recoins que la chasteté tairait en temps normal. Démarche provocante qui se gausse des hypocrisies pudibondes et qui se traduit par un film aussi décomplexé que fascinant dans sa franchise. Avec son style très direct et réaliste, Verhoeven s’immisce dans le quotidien et la sphère privée de ces deux jeunes, si bien que le spectateur a l'impression de connaître intimement ces personnages entiers et attachants même dans leurs défauts. La fascination du cinéaste pour le sexe, ce qu'il représente, donne ici lieu à une démonstration aussi audacieuse qu'érotique et authentique. La trivialité coutumière de Verhoeven trouve dans Turkish Delight un accomplissement réellement émouvant parce que, loin du regard ironique qu'il portera ultérieurement dans ses films américains, il met en scène une romance charnelle mue par des élans passionnés et purs. Rutger Hauer et Monique van de Ven (très bons) semblent réellement amoureux l'un de l'autre, et leurs ébats et apprentissages sexuels illustrent un regard très habile sur la chose (avec Almodovar ou quelques rares autres cinéastes, Verhoeven représente le sexe de manière vraiment humaine et naturelle). En même temps, résumer le film à ses scènes scabreuses, voire scato, serait réducteur car le cinéaste nous parle bien au fond d'un sentiment amoureux dévorant. C'est ce qui rend d'ailleurs si viscérale la détresse de Hauer quand Olga s'éloigne de lui. On a l'impression d'être nous-mêmes trahis, c'est très fort émotionnellement. Et quand Erik dégueule sur tout le monde, il matérialise presque le sentiment profond du spectateur. En même temps qu'il dépeint cette complicité sexuelle et la démonstration charnelle de cet amour, Verhoeven livre par ailleurs un commentaire étrangement désabusé, annonciateur de la suite de son œuvre (le personnage de Rutger Hauer est un obsédé, dont la propension à la domination aura d'ailleurs raison de l'amour de sa chérie).
Bref, un film pas exempt de choses un peu trop appuyées mais qui délivre un portrait d'une romance trop forte, aussi drôle qu'électrisante. Grand film, qui laisse un souvenir puissant.
Dernière modification par Demi-Lune le 1 déc. 11, 14:21, modifié 1 fois.
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven, 1973)
Hier encore j'ai regardé si je pouvais trouver le coffret pour 30€, toujours rien
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven, 1973)
Ah! Je connais un forumeur qui a pris en photo un des siens pour le montrer.Demi-Lune a écrit :(filmer par exemple des étrons au fond d'une cuvette
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven, 1973)
Des noms ! Donne-nous des noms !Major Tom a écrit :Ah! Je connais un forumeur qui a pris en photo un des siens pour le montrer.Demi-Lune a écrit :(filmer par exemple des étrons au fond d'une cuvette
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven, 1973)
Merci Demi-Lune de faire écho à ce film que j'ai également beaucoup apprécié lors de sa vision.Demi-Lune a écrit : Attention, film choc ! Mais comment aurait-il pu en être autrement avec Verhoeven à la barre.
(...)
Grand film, qui laisse un souvenir puissant.
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
Des asticots, des ordures, du vomi, des petits bouts de caca partout ! Sartre aurait dû kiffer.
Pour ma part je ne me suis pas ennuyé, et Rutger est bien sympa dans son rôle de hippie romantique et costaud. Un très bon mélodrame.
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
Avis mitigé.
la première partie est très sympa, joyeuse, avec pas mal de scènes sexy plaisante puis ça vire un peu trop au glauque et au dépressif. La seconde moitié est assez gratinée à ce niveau, après j'ai été content de revoir Jumeaux
Le personnage de Rutger est également antipathique au possible avec son message anar / libertin des plus pénibles, d'autan que j'ai connu un type qui avait exactement le même comportement et je n'ai pas arrêter d'y penser pendant le film, ce qui a du jouer sur mon ressenti très négatif envers Rutger.
Reste que la rousse est bien mignonne et qu'elle ne se prive pas de nous montrer son anatomie, ce qui fait toujours plaisir.
Mais dans l'ensemble ça reste bof pour moi
la première partie est très sympa, joyeuse, avec pas mal de scènes sexy plaisante puis ça vire un peu trop au glauque et au dépressif. La seconde moitié est assez gratinée à ce niveau, après j'ai été content de revoir Jumeaux
Le personnage de Rutger est également antipathique au possible avec son message anar / libertin des plus pénibles, d'autan que j'ai connu un type qui avait exactement le même comportement et je n'ai pas arrêter d'y penser pendant le film, ce qui a du jouer sur mon ressenti très négatif envers Rutger.
Reste que la rousse est bien mignonne et qu'elle ne se prive pas de nous montrer son anatomie, ce qui fait toujours plaisir.
Mais dans l'ensemble ça reste bof pour moi
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
Ça manque d'explosions et de gros guns, hein ?
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
Pas nécessairement.Ratatouille a écrit :Ça manque d'explosions et de gros guns, hein ?
Y en a pas dans Le 4ème Homme ni Basic Instinct ni Showgirls.
C'est juste que je trouve le film dépressif à souhait dans sa 2ème partie et que ça ne me parle pas plus que ça.
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
Turkish delight est un film extraordinaire. Sa ressemblance avec ''Les Valseuses'' est assez frappante, jusqu'au personnage du vigile moustachu. Les deux films sont sortis la même année. L'un a-t-il influencé l'autre ? ''Les Valseuses''est une adaptation d'un roman de Blier publié en 72, si ma mémoire est bonne, alors que le film de Verhoeven viendrait d'un truc sorti en 1969. À voir...
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Re: Turkish Delight (Paul Verhoeven - 1973)
La 1ère période hollandaise de Verhoeven est méconnue et pour cause ses films sont difficilement visibles,le coffret DCD Metropolitan sorti il y a près de 20 ans est depuis longtemps épuisé et techniquement dépassé,seul Spetters (qui n'était pas dans le coffret)a eu droit à une sortie bluray mais problématique (encodage MPEG2).