Une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le Sous-Directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse. Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr. Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on "cache la vérité" à la population…
Colqhoun a écrit : Contagion (8/10) : Sur un pur postulat de film-catastrophe Soderberg se soustraie des attentes et livre une oeuvre de cinéma-vérité aux multiples personnages. On pense à Traffic dans sa construction éclatée, mais là où ce dernier film ne marchait qu'à moitié, trop disparate dans son déploiement, Contagion ressert son récit autour d'un personnage-clé, donnant beaucoup plus de liant à l'ensemble.
Au delà de son scénario efficace, tout en ellipses courageuses (Soderbergh expédie les scènes de panique et autres lieux communs du genre et 3-4 plans), Contagion est avant tout un film de personnages. Plus que la situation, ce sont les retombées de cette dernière sur chacun qui intéressent le réalisateur. Réactions d'un homme face au décès de sa femme et de son fils, d'un médecin qui doit gérer cette crise à une échelle mondiale, d'un bloggeur qui soupçonne une conspiration et sème la panique sur la toile, d'une agente du CDC qui doit organiser la gestion des infectés, et bien d'autres encore. On sent la volonté quasi-documentaire du film, avec un aspect que l'on pourrait presque croire préventif tant on ressent la suite de protocoles et règlements suivis à la lettre et mettant régulièrement en avant le CDC et l'OMS sous un beau jour. Et pour ne jamais céder à la tentation de transformer cette histoire en spectacle, Soderberg réalise son film en une série de plans quasiment tous fixes. Très peu de mouvements, quelques panos de temps à autre, l'ensemble du film est d'abord dynamisé par son montage très vif, sautant sans réserve d'un personnage à l'autre. Par ailleurs le travail sur le cadre, les couleurs, la profondeur de champ, est probablement l'un des plus beaux que j'ai pu voir cette année. Tout sauf tape-à-l'oeil, le travail visuel du réalisateur et de son DP se fait tout en subtilité de tons, grandement aidée par l'image numérique de la RED (clairement la caméra HD la plus performante qui soit).
Si Contagion se veut finalement plutôt modeste (malgré son casting de compétition... Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law, Lawrence Fishburne, John Hawkes, Marion Cottilard, Kate Winslet, etc.. etc..), j'y ai trouvé là l'un des meilleurs films de cette année. Et Soderbergh de prouver, une fois de plus, son aisance à traiter avec quasiment n'importe quel sujet.
Ah oui et la musique de Cliff Martinez est renversante.
PS: vivement son Haywire !
Karras a écrit : Contagion (6/10) : Un peu déçu de ce Soderbergh dont le scénario film "choral" semble un peu étouffé par son casting d'oscarisés. Reste quand même une certaine maitrise dans la mise en scène de la paranoïa ambiante vis à vis de ce qui est touché. A éviter aux hypocondriaques.