De retour du festival des 3 Continents, retours très rapides sur quelques films de la rétro Nikkatsu
Petite précision d'ailleurs, la majorité des films projetés étaient tirés d'archives, donc interdiction de toucher aux amorces des bobines, ce qui fait qu'on a le droit à un écran noir toutes les trente minutes dans le meilleur des cas, le temps de changer de bobine...
Chôkon
(1926) de Daisuke ITO
Seule la dernière bobine du film existe, faisant donc de ce "film" une projection de 15minutes, ou l'on assiste à une magnifique scène de bataille très bien chorégraphiée, dont le maitre mot est la démesure! Un samourai se défend ici contre une vingtaine d'adversaires, et bien d'autres arrivent en cours de combat! Incroyable!
Hometown ou Le village natal
(1930) de Kenji MIZOGUCHI
Rien d'exceptionnel ici, Mizoguchi livre une fable classique sur les classes sociales...
Tange Sazen and Pot Worth a Million Ryo
(1935) de Sadao YAMANAKA
Un film d'aventure très réussi, notamment dans ses phases comiques. Le réalisateur utilise très habilement le montage pour créer des scènes très drôles.
Singing Love birds aka Samurai Musical
(1939) Masahiro MAKINO
Une comédie musicale assez hallucinante, où les chansons se succèdent à un rythme effréné! Le scénario est très convenu mais offre quelques bons fous rires, soit pour le côté un peu kitsch de la chose, soit pour quelques gags réussis. Une belle curiosité en tous cas.
Mud and soldiers
(1939) de Tomotaka TASAKA
Passé le réalisme en effet assez bluffant des scènes de batailles, j'ai trouvé le film très vain et répétitif.
Earth
(1939) de Tomu UCHIDA
une bonne occasion de le découvrir autrement qu'avec ma copie dégueue sous-titrée allemand
En fait non, car la copie dégueue sous-titrée allemand est la seule qui existe de ce film, et dont il manque toujours la dernière bobine. En dehors de la frustration de ne pas connaitre le dénouement de l'histoire, on appréciera dans ce film l'immense talent de metteur en scène de Tomu Uchida, dont certains plans vont me hanter quelques temps. Le film est par ailleurs profondément humaniste, et offre un magnifique regard sur la condition paysanne. Un très grand film.
Till we meet again
(1950) de Yûzô KAWASHIMA
Une romance légère et fine suivant les amours de quatre jeunes gens, joliment mis en scène, et révélateur des changements sociaux arrivant dans la société japonaise (divorce, etc...)
Sun in the Last Days of the Shogunate aka Shinagawa Path
(1957) de Yûzô KAWASHIMA
LA découverte de cette rétrospective, une comédie chorale hilarante se déroulant quasiment exclusivement dans une auberge. On sent bien la patte de Imamura (co-scénariste sur ce film) dans certains aspects, mais le film brille surtout pour le personnage de l'escroc, maître absolu dans l'art de retourner des situations abracadabrantes à son profit. Seul point noir, le film est en 13 bobines, soit une pause écran noir toutes les 12 minutes...
The women from the sea
(1959) de Koreyoshi KURAHARA
Un bon complément de visionnage au coffret Eclipse, ou le réalisateur mêle ici histoire surnaturelle et amourette adolescente de manière très habile, venant confronter ainsi les croyances populaires à la jeunesse dorée. Les séquences aquatiques sont sublimes.
Dancer in Izu
(1963) de Katsumi NISHIKAWA
Un mélodrame très classique...
Love Hotel
(1985) de Shinji SOMAI
Faussement vendu comme un "roman porno", le film est surtout un superbe film d'atmosphère, la mise en scène et les plans séquences de Shinji Somai étant parfaits pour donner une mélancolie au monde de la nuit et à des histoires noires. J'ai vu par la suite que Takashi Ishii (Night In Nude, Gonin) était au scénario, et ça se ressent! Superbe!