The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
La dite Sarabande (l'original) est un morceau pour clavier seul. Tout ce qu'on entend dans Barry Lyndon, ce sont des réinterprétations. On peut bien en faire une autre (ce qui a d'ailleurs été fait)
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Les réinterprétations des musiques classiques ont étaient faites par Léonard Rosenman. C'est d'ailleurs lui qui a suggéré à Kubrick de réarranger le thème d'Haendel pour grand orchestre. A l'origine, Kubrick voulait juste utiliser le morceau de clavecin mais Rosenman trouvait que c'était tout minable et pas assez dramatique. (c'est marrant on parle plus du tout de The Artist)
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Qu'Herrmann ait été notamment influencé par Tristan et Iseult pour sa musique de Vertigo est connu et a été commenté. D'abord, Herrmann n'aura été ni le dernier, ni le premier compositeur de musique de film à s'inspirer d'un thème classique. Ensuite, je parle "d'inspiration" parce qu'il ne s'agit pas ici d'un plagiat, ni d'une imitation. Ce n'est pas le même morceau. On retrouve certes dans le thème d'amour de Vertigo certains des accents à la fois funèbres et romantiques du Liebestod qui clôt le Tristan et Iseult de Wagner, mais ce que l'on retrouve par dessus tout c'est une atmosphère - non un même enchainement de notes ou un même rythme (il y a des variations de rythme chez Herrmann qui s'accordent avec la mise en scène d'Hitchcock). Dans Le Liebestod, Iseult chante au seuil de la mort son amour pour Tristan déjà mort - elle le voit dans la mort et se réjouit presque de l'y rejoindre. Chez Herrmann, la musique accompagne aussi l'amour de Scottie pour une morte. Dans les deux cas, la musique est celle de l'amour de la mort (comme Lars Von Trier l'a bien compris dans son dernier film), ou de l'amour à la mort. C'est cette atmosphère qu'Herrmann recherche, qui convient si bien à Vertigo. Le pire dont on puisse accuser Herrmann, c'est d'avoir écrit une variation, à partir du Liebestod de Wagner, et encore ; le thème musical qu'il crée pour Vertigo demeure singulier et n'appartient en dernière analyse qu'à lui, ou qu'à Scottie. Bref, ni opprobre ni déshonneur ici.Ralph Wiley a écrit :Par contre, Herrmann, sur le coup, mérite l'opprobre et le déshonneur.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Oui ben comme je disais, il'apafait.riqueuniee a écrit :On peut bien en faire une autre
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Et puis je pense que c'est surtout Hitchcock qui a poussé Herrmann a s'inspirer de la musique de Wagner. Il était trés fan d'ailleurs de l'opéra et avait utilisé le prélude dans Murder, l'un de ses premiers films.Strum a écrit :Qu'Herrmann ait été notamment influencé par Tristan et Iseult pour sa musique de Vertigo est connu et a été commenté.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
En effet. D'ailleurs, il le cite aussi dans un plan des Oiseaux.julien a écrit :Il était trés fan d'ailleurs de l'opéra et avait utilisé le prélude dans Murder, l'un de ses premiers films.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Laissez-moi, je vous prie, exagérer à ma guise.Strum a écrit :Qu'Herrmann ait été notamment influencé par Tristan et Iseult pour sa musique de Vertigo est connu et a été commenté. D'abord, Herrmann n'aura été ni le dernier, ni le premier compositeur de musique de film à s'inspirer d'un thème classique. Ensuite, je parle "d'inspiration" parce qu'il ne s'agit pas ici d'un plagiat, ni d'une imitation. Ce n'est pas le même morceau. On retrouve certes dans le thème d'amour de Vertigo certains des accents à la fois funèbres et romantiques du Liebestod qui clôt le Tristan et Iseult de Wagner, mais ce que l'on retrouve par dessus tout c'est une atmosphère - non un même enchainement de notes ou un même rythme (il y a des variations de rythme chez Herrmann qui s'accordent avec la mise en scène d'Hitchcock). Dans Le Liebestod, Iseult chante au seuil de la mort son amour pour Tristan déjà mort - elle le voit dans la mort et se réjouit presque de l'y rejoindre. Chez Herrmann, la musique accompagne aussi l'amour de Scottie pour une morte. Dans les deux cas, la musique est celle de l'amour de la mort (comme Lars Von Trier l'a bien compris dans son dernier film), ou de l'amour à la mort. C'est cette atmosphère qu'Herrmann recherche, qui convient si bien à Vertigo. Le pire dont on puisse accuser Herrmann, c'est d'avoir écrit une variation, à partir du Liebestod de Wagner, et encore ; le thème musical qu'il crée pour Vertigo demeure singulier et n'appartient en dernière analyse qu'à lui, ou qu'à Scottie. Bref, ni opprobre ni déshonneur ici.Ralph Wiley a écrit :Par contre, Herrmann, sur le coup, mérite l'opprobre et le déshonneur.
L'inspiration est énorme. Trop. Ça me dérange.
Opprobre, déshonneur. Écartèlement. Lapidation. Aigle de sang.
Bon, blague à part, oui, le thème de "Vertigo" est superbe. Cependant, dans "The Artist", cette thématique "Eros et Thanatos", qui se ressent dans la musique, ne me semblait pas être celle de la scène à l'écran. J'y vois une amoureuse se jeter à la rescousse de l'homme qu'elle aime, mais puisque cette relation n'est pas encore consommée à ce point de l'intrigue, l'utilisation de cette musique ne me parait pas adaptée, trop intense pour ce qu'elle est censée illustrer. Je veux dire, il y a certes de l'amour entre les deux personnages à ce moment du film, mais pas au point où il pourrait être accompagné de cette musique.
Aucun rapport, mais je voulais l'écrire : j'ai adoré la scène où Bérénice Béjo met son bras dans la veste de Dujardin et s'enlace avec pour se donner l'illusion qu'il est avec elle. Merveilleux passage, d'une beauté qui serait impossible à rendre dans un film parlant. Ça aurait pu être une scène de "L’Âge d'Or".
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Très jolie scène, en effet, que j'ai vu qualifiée de "chaplinesque" (c'est d'ailleurs le seul élément du film qui, à mon avis, pourrait faire penser à Chaplin).
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Ma foi, si cela te fait plaisir à ce point, je ne voudrais pas t'en priver.Ralph Wiley a écrit :Laissez-moi, je vous prie, exagérer à ma guise.
Je partage assez ce sentiment.Bon, blague à part, oui, le thème de "Vertigo" est superbe. Cependant, dans "The Artist", cette thématique "Eros et Thanatos", qui se ressent dans la musique, ne me semblait pas être celle de la scène à l'écran. J'y vois une amoureuse se jeter à la rescousse de l'homme qu'elle aime, mais puisque cette relation n'est pas encore consommée à ce point de l'intrigue, l'utilisation de cette musique ne me parait pas adaptée, trop intense pour ce qu'elle est censée illustrer. Je veux dire, il y a certes de l'amour entre les deux personnages à ce moment du film, mais pas au point où il pourrait être accompagné de cette musique.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Le film est en tête du box-office pour la semaine de sa sortie : 443 269 entrées, devant Un monstre à Paris (330 502 entrées). Un beau début, pour un film atypique.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Je suis en phase avec les avis positifs sur le forum. Oui, le pari est audacieux. Oui, il y a la un réel amour du cinéma et de son histoire. Oui, on ne tombe pas dans le pastiche grossier. Oui, il existe des moments de grâce comme les séquences expressionnistes. Mais derrière cet exercice de style hautement réussi, le scénario se révèle assez prévisible car il ressert tout ce que l’on connaît déjà : l’orgueil des stars, le crack boursier, le passage douloureux du muet au parlant, etc. Difficile de ne pas penser à « L’aurore, « Citizen Kane », « Sunset boulevard », « Chantons sous la pluie », « Vertigo » et de constater que ni l’étonnement ni l’émotion ne parviennent à générer la même intensité. Quelque part, le scénario manque d’originalité et d’authenticité. Tout est trop logique, tout est trop révérencieux. Il n’a pas réussi à trouver totalement sa propre voie en véhiculant beaucoup trop d’images reçues et trop de respect pour le cinéma muet. Dans ce rapport du cinéma contemporain au cinéma du passé, je ne retrouve pas la même puissance créatrice que dans les propositions de Shyamalan, Tarantino et surtout les frères Coen où existe le même regard dans le rétroviseur nostalgique mais avec une réelle envie de véhiculer un fond propre. Cette profondeur, je ne la retrouve pas dans « The Artist » et il existe ici et là des moments où je me suis ennuyé. Oui, Hazanavicius parvient à assimiler ses références et à les retranscrire mais il ne réussit pas à les dépasser complètement et créer une identité propre. Nous stagnons trop sur le code référence et nous ne sommes pas invité à pénétrer une histoire inédite. Il me manque aussi davantage de burlesque, de drôlerie, d’expressionnisme pour que le produit puisse me satisfaire complètement.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Sur l'ennui, je ne peux rien, c'est subjectif et tant pis pour toi. En revanche, concernant "la proposition", d'Hazanavicius, pour moi elle réside dans la forme même du film, qui est d'une autre radicalité que celle des grands noms que tu cites.Chrislynch a écrit :Dans ce rapport du cinéma contemporain au cinéma du passé, je ne retrouve pas la même puissance créatrice que dans les propositions de Shyamalan, Tarantino et surtout les frères Coen où existe le même regard dans le rétroviseur nostalgique mais avec une réelle envie de véhiculer un fond propre. Cette profondeur, je ne la retrouve pas dans « The Artist » et il existe ici et là des moments où je me suis ennuyé.
Le fond propre, comme tu dis, est celui-là même de la perte d'une forme "pure" de cinéma, le muet, dont le refus en dépit du bon sens est à la fois la démarche suicidaire du personnage principal, mais aussi celle du réalisateur, qui s'acharne à faire un muet en 2011, en allant jusqu'à en respecter le format.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
Là où Hazanavicius fait fort, c'est qu'il fait certes un muet. Mais sur un sujet sur lequel on attendait plutôt un parlant, et avec les codes esthétiques des décennies suivantes, plutôt que ceux des années 20.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
J'ai vu ce film hier, je l'ai trouvé consciencieux mais pas intéressant. A aucun moment je ne me suis senti concerné par cette enfilade de clichés au carré, sans qu'aucune force souterraine ne vienne transfigurer le tout. On me dira que c'est un hommage, mais ici ça manque tellement de force que c'en devient anodin, toute la séance j'ai pensé au mince filet de voix de Patrick bruel sur "Entre deux", album de reprises de chansons naguères interprétées de façon outrée voire tonitruante par des chanteurs d'opéra ratés ou d'opérettes; on ne s'improvise pas davantage metteur en scène de cinéma muet, ou alors c'est que les rares films qui nous sont parvenus de l'époque sont trop beaux ou trop riches pour permettre toute comparaison, ou bien encore le bagage théorique du metteur en scène est trop lâche (je ne parle pas de sa culture qui est vaste, si je m'en tiens aux méticuleux clins d'yeux qui jalonnent le film). Berenice Bejo est, en outre, trop carnassière pour éveiller un sentiment réel; quant à l'histoire dans ses 20 dernières minutes, elle est ridicule sous prétexte de mélodrame. Bref, je retrouverai avec plaisir le vrai talent de dialoguiste d'Hazanavicus et la gouaille de Dujardin dans le 2e OSS117, leur meilleur film.
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Re: The Artist (Michel Hazanavicius - 2011)
N'importe quoi.yaplusdsaisons a écrit :Bref, je retrouverai avec plaisir le vrai talent de dialoguiste d'Hazanavicus et la gouaille de Dujardin dans le 2e OSS117, leur meilleur film.
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