Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
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Re: The Straight Story de Lynch
Vu au cinéma.
Jamais eu envie d'y revenir (c'est bien le seul film de Lynch qui m'a fait cet effet).
Quant à la scène du feu de camp, pfff...
Heureusement que Lynch a fait Mulholland Drive après.
Jamais eu envie d'y revenir (c'est bien le seul film de Lynch qui m'a fait cet effet).
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- Jack Griffin
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Re: The Straight Story de Lynch
Pourtant plus mauvaisAtCloseRange a écrit : Heureusement que Lynch a fait Mulholland Drive après.
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Re: The Straight Story de Lynch
Pas étonnant que le film rappelle Wim Wenders par moments, lui aussi grand admirateur du peintre américain.TUESDAY a écrit :Certains plans précis pourraient etre des tableaux de Edward Hopper, je pense particulièrement au petit garçon tenant un ballon dans son allée, la nuit, les vues des sillots à grains....
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: The Straight Story de Lynch
AtCloseRange a écrit : Heureusement que Lynch a fait Mulholland Drive après.
Jack Griffin a écrit :Pourtant plus mauvaisAtCloseRange a écrit : Heureusement que Lynch a fait Mulholland Drive après.
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Re: The Straight Story de Lynch
Moi c'est surtout la scène dans le bar avec les souvenirs de la guerre racontés sur un fond sonore d'explosions et autres tirs...AtCloseRange a écrit :Vu au cinéma.
Jamais eu envie d'y revenir (c'est bien le seul film de Lynch qui m'a fait cet effet).
Quant à la scène du feu de camp, pfff...
Heureusement que Lynch a fait Mulholland Drive après.
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Re: Une Histoire vraie : The Straight Story (David Lynch)
Pas trop fan de ce Lynch là non plus. Un peu l'impression que le film vire à la leçon de vie avec ce personnage principal de papy "la morale", sympathique mais un peu gnangnan. Par contre Lynch est toujours aussi fort pour instiller du suspense et de l'angoisse là où on n'en attend pas: la scène où il doit se dépêcher d'aller s'abriter dans un hangard alors que l'orage menace m'a littéralement pris aux tripes
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Re: The Straight Story de Lynch
Don't come knocking illustre parfaitement ça, MJ, le dernier Wenders ecrit par Sam Shepard... Si tu es amateur du genre.MJ a écrit :Pas étonnant que le film rappelle Wim Wenders par moments, lui aussi grand admirateur du peintre américain.TUESDAY a écrit :Certains plans précis pourraient etre des tableaux de Edward Hopper, je pense particulièrement au petit garçon tenant un ballon dans son allée, la nuit, les vues des sillots à grains....
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Re: Une Histoire vraie : The Straight Story (David Lynch)
Oui, oui je l'ai vu. C'est celui où son inspiration me paraît le plus évidente avec Paris, Texas.
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Re: Une Histoire vraie : The Straight Story (David Lynch)
Un film bouleversant qui exprime des éléments sur la vieillesse et sur la vie qui me touchent particulièrement !
C'est sans prétention et beau !
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Re: Une histoire vraie (David Lynch, 1999)
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Dernière modification par Thaddeus le 10 avr. 23, 17:00, modifié 8 fois.
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Re: Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
Très loin d'être mineure, cette oeuvre fait partie, à mon sens, des tous meilleurs films du cinéaste...
Et puis, il faut dire que je suis bouleversé à chaque fois que je le vois...
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Re: Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
De même. Je le considère aussi comme une grande réussite. C'est même mon Lynch préféré avec Twin Peaks fire walk with me.Watkinssien a écrit :Très loin d'être mineure, cette oeuvre fait partie, à mon sens, des tous meilleurs films du cinéaste...
Et puis, il faut dire que je suis bouleversé à chaque fois que je le vois...
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Re: Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
Pareil. Par contre le titre français est minable. Une histoire simple, voilà comment il aurait du être traduit. Y a des tâcherons...Watkinssien a écrit :Très loin d'être mineure, cette oeuvre fait partie, à mon sens, des tous meilleurs films du cinéaste...
Et puis, il faut dire que je suis bouleversé à chaque fois que je le vois...
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Re: Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
J'avais l'envie de poster pour une fois ce que j'en ai écrit dans mes notes quotidiennes, je me pointe tout content sur le topic et réalise que beaucoup de ce que j'en dis a déjà été écrit dans le plus riche et construit texte de Stark. Je partage quand même, si ça peut compléter la défense.
La Straight Story d’Alvin Straight que Lynch filme pose d’abord une évidence : l’art de Lynch, s’il va chercher son étrangeté dans le rêve, le puise aussi (et ce n’est pas contradictoire) dans la matière triviale et quotidienne. Aussi étrange que toutes ses autres œuvres, celle-ci ne pose ses embardées qu’à partir du concret et du quotidien (diction un peu déphasée de la fille d’Alvin, routine soudainement rompue dans le prologue, ressasement de phrases toutes faites telles celles sur le Wisconsin comme « party place »). Le film se commence et se termine dans les étoiles, pour nous faire suivre entre deux un à la fois petit et grand trajet sur terre, parmi les hommes et leur labeur. Cet entre-deux, c’est simplement ce qu’on appelle existence singulière et c’est quoiqu’en pensent des admirateurs superficiels ce qui a toujours intéressé Lynch. Compris cela, le film pose aussi une question : le trajet annoncé par le titre est-il si straight ? Alvin doit dès le départ faire marche arrière, les arrêts et rencontres inattendues en cours de route sont légions. Ici l’avancée narrative suit un dispositif typiquement lynchien (la mort du cerf sur la route et la chauffeuse ahurie, comme reprise de Sherilyn Fenn sur le lieu d’accident de Wild at Heart) et peut se calquer sur la logique du rêve : après tout, tout ce périple n’est-il peut-être que le songe d’un homme agonisant d’une attaque et regrettant de ne pas s’être réconcilié avec son frère ? On reconnaît là le schéma du cauchemardesque Lost Highway sur un mode bucolique et déchargé de rage cette fois-ci. Lynch filme encore les macadams striés de bandes jaunes chers à son cœur, mais au ralenti, à la vitesse d’une tondeuse, proche de celle du marcheur. Belle métaphore de la vieillesse, qui, loin d’être remisée ici à la passivité et à l’inaction, demande simplement plus de temps pour effectuer le voyage d’un point A à un point B que tout le cinéma de Lynch, malgré ses digressions, ne cesse d’effectuer. Ce qu’il y a au bout du voyage ici c’est la réconciliation tacite, le resserrement d’un lien indissoluble, l’attachement fraternel et familial. Un bâton seul rompt, mais un faisceau de bois ne peut être rompu, dit Alvin à la vagabonde avec qui il partage un morceau de saucisse et le trajet sous l’immensité des étoiles n’a de sens que s’il mène à un autre auquel nous nous attachons. Le film passe ainsi constamment d’une esthétique évoquant Hopper (le grand peintre de la solitude) à des portraits au coin du feu issus du plus pur classicisme américain (le cinéma communautaire par excellence). Ainsi la laconique évocation par Alvin de l’enlèvement des enfants de Rose par l’Etat, loin de n'être qu'une saillie populiste, constitue un rappel de la tristesse qu’il y a à défaire un lien entre les êtres. On ne sait pas ce qui sépara une banale fratrie américaine, sinon un motif ancestral (Caïn et Abel) et l’évocation d’un passé douloureux, celui de snipper durant la Seconde Guerre, indiquant qu’alors s’est rompu pour un yankee comme un autre ce qui le liait à son frère. Un demi-siècle plus tard, le trajet de réconciliation est rendu possible et ce faisant, celui de Lynch vers l'autre de son cinéma (l’américain rural) ici figure humaine et universelle.
La Straight Story d’Alvin Straight que Lynch filme pose d’abord une évidence : l’art de Lynch, s’il va chercher son étrangeté dans le rêve, le puise aussi (et ce n’est pas contradictoire) dans la matière triviale et quotidienne. Aussi étrange que toutes ses autres œuvres, celle-ci ne pose ses embardées qu’à partir du concret et du quotidien (diction un peu déphasée de la fille d’Alvin, routine soudainement rompue dans le prologue, ressasement de phrases toutes faites telles celles sur le Wisconsin comme « party place »). Le film se commence et se termine dans les étoiles, pour nous faire suivre entre deux un à la fois petit et grand trajet sur terre, parmi les hommes et leur labeur. Cet entre-deux, c’est simplement ce qu’on appelle existence singulière et c’est quoiqu’en pensent des admirateurs superficiels ce qui a toujours intéressé Lynch. Compris cela, le film pose aussi une question : le trajet annoncé par le titre est-il si straight ? Alvin doit dès le départ faire marche arrière, les arrêts et rencontres inattendues en cours de route sont légions. Ici l’avancée narrative suit un dispositif typiquement lynchien (la mort du cerf sur la route et la chauffeuse ahurie, comme reprise de Sherilyn Fenn sur le lieu d’accident de Wild at Heart) et peut se calquer sur la logique du rêve : après tout, tout ce périple n’est-il peut-être que le songe d’un homme agonisant d’une attaque et regrettant de ne pas s’être réconcilié avec son frère ? On reconnaît là le schéma du cauchemardesque Lost Highway sur un mode bucolique et déchargé de rage cette fois-ci. Lynch filme encore les macadams striés de bandes jaunes chers à son cœur, mais au ralenti, à la vitesse d’une tondeuse, proche de celle du marcheur. Belle métaphore de la vieillesse, qui, loin d’être remisée ici à la passivité et à l’inaction, demande simplement plus de temps pour effectuer le voyage d’un point A à un point B que tout le cinéma de Lynch, malgré ses digressions, ne cesse d’effectuer. Ce qu’il y a au bout du voyage ici c’est la réconciliation tacite, le resserrement d’un lien indissoluble, l’attachement fraternel et familial. Un bâton seul rompt, mais un faisceau de bois ne peut être rompu, dit Alvin à la vagabonde avec qui il partage un morceau de saucisse et le trajet sous l’immensité des étoiles n’a de sens que s’il mène à un autre auquel nous nous attachons. Le film passe ainsi constamment d’une esthétique évoquant Hopper (le grand peintre de la solitude) à des portraits au coin du feu issus du plus pur classicisme américain (le cinéma communautaire par excellence). Ainsi la laconique évocation par Alvin de l’enlèvement des enfants de Rose par l’Etat, loin de n'être qu'une saillie populiste, constitue un rappel de la tristesse qu’il y a à défaire un lien entre les êtres. On ne sait pas ce qui sépara une banale fratrie américaine, sinon un motif ancestral (Caïn et Abel) et l’évocation d’un passé douloureux, celui de snipper durant la Seconde Guerre, indiquant qu’alors s’est rompu pour un yankee comme un autre ce qui le liait à son frère. Un demi-siècle plus tard, le trajet de réconciliation est rendu possible et ce faisant, celui de Lynch vers l'autre de son cinéma (l’américain rural) ici figure humaine et universelle.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: Une histoire vraie (David Lynch - 1999)
Une histoire simple, c'était quasi impossible c'est le titre d'un (très beau) film de Claude Sautet .bronski a écrit :Pareil. Par contre le titre français est minable. Une histoire simple, voilà comment il aurait du être traduit. Y a des tâcherons...Watkinssien a écrit :Très loin d'être mineure, cette oeuvre fait partie, à mon sens, des tous meilleurs films du cinéaste...
Et puis, il faut dire que je suis bouleversé à chaque fois que je le vois...
Le titre original (A straight story) contient un jeu de mots (sur le nom du héros, qui s'appelle Straight) intraduisible.