Stanley Kubrick (1928-1999)
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Bon alors qui est Sean Penn et qui est Christopher Walken dans l'histoire?
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
L'un ou l'autre du moment que je m'en aille avec Mary Stuart MastersonCrankyMemory a écrit :Bon alors qui est Sean Penn et qui est Christopher Walken dans l'histoire?
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Elle n'a que 16 ans malheureux !
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Quelques réflexions matinales sur l'esbroufe et autres adjectifs accolés (à tort ou à raison) à Kubrick, sur la bêtise ou non de se prosterner devant des artistes.
* L'esbroufe au cinéma correspond selon moi (et je peux me tromper) à une manière de cacher par l'utilisation d'un montage haché ou nerveux (cut) une certaine incapacité à filmer par exemple une scène d'action : deux exemples me viennent immédiatement en scène, Pearl Harbor de Michael Bay et Quatum of Solace, le dernier Bond. Bref, tout le contraire d'un Kubrick en l'occurrence. Ce dernier nous en met effectivement plein la vue pour avoir étudié son montage, ses cadrages et ses idées de mise en scène pendant des mois et des mois sans rien laisser au hasard. C'aurait été un comble qu'après un tel travail de perfectionniste, le résultat à l'écran ait été plat. Alors oui, il m'en met plein la vue et, si je peux comprendre que ça puisse déplaire, ça me fait au contraire jubiler !
* Car pourquoi aussi refuser à un cinéaste de nous en mettre plein la vue (ce qui n'a rien à voir avec l'esbroufe à mon avis ; Ford avec The Searchers ou She Wore a Yellow Ribbon m'en met plein la vue et je ne le lui reproche pas, tout au contraire) ? Le cinéma n'est-il pas un art du spectacle entre autre ? Ne s'agit-il pas aussi de divertissement ? Pourquoi lui refuser de provoquer de temps à autres des sensations fortes ? Me concernant, j'aime m'en prendre plein la vue quand c'est fait avec génie, tout du moins avec talent. Le 7ème art est fait aussi pour ça. Après un Kubrick, je peux regarder un Rohmer ; aussi différents qu'ils soient, je les admire tout autant, je leur trouve tout autant de talent, aussi opposés soient-ils.
* Je peux tout à fait admettre que l'on soit réfractaire ou hermétique à Kubrick. Mais comment nier au moins son perfectionnisme si au contraire on peut nier sa capacité à nous le rendre attrayant (ce qui n'est évidemment pas mon cas) ? On peut ne pas le voir ; en ce qui me concerne, l'un de mes plaisirs devant ses films est l'admiration de cette perfection devant chaque plan, chaque mise en place des éléments au sein du cadre. Eyes Wide Shut, en plus de me toucher, me sidère par la perfection qu'il atteint chaque seconde durant, plastiquement parlant. Donc oui, il m'en met plein la vue mais je n'y vois pas une seule seconde d'esbroufe. Après, comme je le disais à maintes reprises, j'admets parfaitement que son cinéma puisse en débecter certains mais qu'on ne lui nie pas son travail.
* Enfin, peut-on se prosterner devant des artistes ? Si c’est un bien grand mot, je dois dire au moins leur vouer une admiration sans bornes tout en leur reconnaissant des défauts et même détestant certaines de leurs œuvres. Des hommes qui m’on fait passer de tels moments d’intense plaisir, de tels moments de grâce, qui ont même changé ma façon de voir les choses, voire même changé ma vie (Proust en l’occurrence), je les en remercie grandement, ce qui peut sembler pour certains ressembler à se prosterner devant eux. Alors oui, je me "prosterne" devant Kubrick, Minnelli, Boetticher, Miyzaki, Malick, Rohmer, Brahms, Wagner, Fauré, Virginia Woolf ou Joseph Conrad, voire même devant la façon de chanter de Doris Day.
* L'esbroufe au cinéma correspond selon moi (et je peux me tromper) à une manière de cacher par l'utilisation d'un montage haché ou nerveux (cut) une certaine incapacité à filmer par exemple une scène d'action : deux exemples me viennent immédiatement en scène, Pearl Harbor de Michael Bay et Quatum of Solace, le dernier Bond. Bref, tout le contraire d'un Kubrick en l'occurrence. Ce dernier nous en met effectivement plein la vue pour avoir étudié son montage, ses cadrages et ses idées de mise en scène pendant des mois et des mois sans rien laisser au hasard. C'aurait été un comble qu'après un tel travail de perfectionniste, le résultat à l'écran ait été plat. Alors oui, il m'en met plein la vue et, si je peux comprendre que ça puisse déplaire, ça me fait au contraire jubiler !
* Car pourquoi aussi refuser à un cinéaste de nous en mettre plein la vue (ce qui n'a rien à voir avec l'esbroufe à mon avis ; Ford avec The Searchers ou She Wore a Yellow Ribbon m'en met plein la vue et je ne le lui reproche pas, tout au contraire) ? Le cinéma n'est-il pas un art du spectacle entre autre ? Ne s'agit-il pas aussi de divertissement ? Pourquoi lui refuser de provoquer de temps à autres des sensations fortes ? Me concernant, j'aime m'en prendre plein la vue quand c'est fait avec génie, tout du moins avec talent. Le 7ème art est fait aussi pour ça. Après un Kubrick, je peux regarder un Rohmer ; aussi différents qu'ils soient, je les admire tout autant, je leur trouve tout autant de talent, aussi opposés soient-ils.
* Je peux tout à fait admettre que l'on soit réfractaire ou hermétique à Kubrick. Mais comment nier au moins son perfectionnisme si au contraire on peut nier sa capacité à nous le rendre attrayant (ce qui n'est évidemment pas mon cas) ? On peut ne pas le voir ; en ce qui me concerne, l'un de mes plaisirs devant ses films est l'admiration de cette perfection devant chaque plan, chaque mise en place des éléments au sein du cadre. Eyes Wide Shut, en plus de me toucher, me sidère par la perfection qu'il atteint chaque seconde durant, plastiquement parlant. Donc oui, il m'en met plein la vue mais je n'y vois pas une seule seconde d'esbroufe. Après, comme je le disais à maintes reprises, j'admets parfaitement que son cinéma puisse en débecter certains mais qu'on ne lui nie pas son travail.
* Enfin, peut-on se prosterner devant des artistes ? Si c’est un bien grand mot, je dois dire au moins leur vouer une admiration sans bornes tout en leur reconnaissant des défauts et même détestant certaines de leurs œuvres. Des hommes qui m’on fait passer de tels moments d’intense plaisir, de tels moments de grâce, qui ont même changé ma façon de voir les choses, voire même changé ma vie (Proust en l’occurrence), je les en remercie grandement, ce qui peut sembler pour certains ressembler à se prosterner devant eux. Alors oui, je me "prosterne" devant Kubrick, Minnelli, Boetticher, Miyzaki, Malick, Rohmer, Brahms, Wagner, Fauré, Virginia Woolf ou Joseph Conrad, voire même devant la façon de chanter de Doris Day.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
A propos, elle est très, très bien sa reprise d'ABBA ...Jeremy Fox a écrit : ... voire même devant la façon de chanter de Doris Day.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Ahhh Doris Day..que sera sera Whatever Will Be Will Be
que sera sera....
refrain.
que sera sera
que sera sera....
refrain.
que sera sera
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
A l'occasion, j'essaierais de vous mettre en ligne l'interview de Straub lorsqu'il traite Kubrick de Tartuffe du 7ème Art. J'avais enregistré l'émission sur cassette. Je dois sûrement l'avoir encore. Faut juste que je dégote un magnéto. Vous allez voir, vous allez vous fendre la gueule.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Euh... ça risque de ne pas faire rire tout le monde, quand même...julien a écrit :A l'occasion, j'essaierais de vous mettre en ligne l'interview de Straub lorsqu'il traite Kubrick de Tartuffe du 7ème Art. J'avais enregistré l'émission sur cassette. Je dois sûrement l'avoir encore. Faut juste que je dégote un magnéto. Vous allez voir, vous allez vous fendre la gueule.
Moi, en tout cas, je suis très preneur !
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Surtout que là, ils étaient en binôme. Ils sont vraiment terrible lui et sa femme. Ils font vraiment la paire. Une fois que l'un a finit de déverser tout son fiel, c'est l'autre qui prend le relais... Les autres, qu'il y avait autour de la table ; les intellectuels, à la fin, ils savaient même plus quoi dire...
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
En même temps, je me mets à la place du malheureux journaliste (même pas intello, tiens...) qui se retrouve en face des Straub : ces deux-là n'incitent pas franchement à rétorquer quoi que ce soit, après leurs interventions (toujours tellement définitives et péremptoires). Je me souviens que la première fois que je les ai vus faire, ça m'avait sidéré (je n'avais jamais vu des gens aussi "en colère", au sujet de questions portant sur le cinéma) ; je trouvais ça exagéré. Mais au fil du temps, j'ai vu que c'était un peu leur marque de fabrique (puisque c'était quand même assez systématique, il faut bien le dire). Et j'ai vite adhéré à ces saines et revigorantes remises en perspective de deux ou trois dogmes dont le cinéma est si friand. Les Straub sont les premiers, je crois, à m'avoir fait réellement comprendre que le cinéma, il faut prendre ça très au sérieux (on est loin de la "petite chose très innocente" de Luc Besson...). Ils m'émeuvent beaucoup.julien a écrit :Surtout que là, ils étaient en binôme. Ils sont vraiment terrible lui et sa femme. Ils font vraiment la paire. Une fois que l'un a finit de déverser tout son fiel, c'est l'autre qui prend le relais... Les autres, qu'il y avait autour de la table ; les intellectuels, à la fin, ils savaient même plus quoi dire...
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Bon d'accord mais qu'ils tapent sur Besson à la fin!!! Ce type en vaut la peine ou pas? N'est-il pas plus facile de s'en prendre à un génie? Enfin, comment voulez vous objectivement trouver un angle d'attaque pour critiquer le cinéma de monsieur K??
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Définitivement non.CrankyMemory a écrit :Bon d'accord mais qu'ils tapent sur Besson à la fin!!! Ce type en vaut la peine ou pas?
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Ça dépend des films mais je pense qu'il y en a qui sont facilement attaquables. Surtout le dernier qui est quand même bien gratiné dans le genre poseur. D'ailleurs tout à l'heure tu m'a fais rire en comparant Kubrick à Rivette parce que Rivette a dit quand même pas mal de vacheries sur Kubrick surtout sur Orange Mécanique. Je pense pas qu'il aurait tellement apprécié la comparaison... Il me semble que Kubrick se rapproche peut-être un peu plus d'Ophüls à mon avis, mais bon je connais mal Ophüls mais il y a aussi chez lui ce sens de la perfection du cadre et de nombreux mouvements de caméras très élaborés...CrankyMemory a écrit :comment voulez vous objectivement trouver un angle d'attaque pour critiquer le cinéma de monsieur K??
Faut voir d'ailleurs comment ils se prennent la tête pour faire un simple raccord de plan... Le montage pour eux, c'est toute une philosophie. Ce sens de la perfection, les rapproche d’ailleurs assez au fond de Kubrick sauf que Straub fait un cinéma plus naturaliste et Kubrick est davantage dans l'artifice. Je pense que c'est surtout ce point là qui les oppose.Amarcord a écrit :Les Straub sont les premiers, je crois, à m'avoir fait réellement comprendre que le cinéma, il faut prendre ça très au sérieux (on est loin de la "petite chose très innocente" de Luc Besson...). Ils m'émeuvent beaucoup.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Mais Orange Mécanique c'est une comédie noire sur fond de violence, impossible de ne pas rire devant A Clock Work et c 'est volontaire, ce sont les intentions de Kubrick, personne ne se marre devant l'intervention de monsieur Deltoid dans la chambre d'Alex? Alex qui débarque chez l'artiste féministe pour un cambriolage/piège et qui se met à entamer une danse avec la propriétaire en tenant un phallus blanc en plastique sur fond de musique classique et l'assassine avec son "oeuvre d'art". On assiste à de grands moments de bouffonneries sous contrôle, mais il n'y a pas que ça.
Alex qui est un violeur/esthète fan de Beethoven (je précise que je n'ai pas lu la dystopie de Burgess) passe sont temps à être contre la société, Kubrick prend à contre sens les idées reçues, en effet avez -vous vu déjà un type qui cumule les expéditions punitives et les menus larcins, être aussi sophistiqué dans ses goûts? C'est pour cela aussi qu'Orange Mécanique ne fait pas dater, le film a le mérite de remettre en question ce que l'on tient pour absolu, or ces vérités communément admise, entre les mains de Kubrick deviennent sujet à polémique, le fond du film aujourd'hui est toujours questionable. Et puis A Clock Work est bien trop excentrique pour subir les foudres du temps. Tout les jours je pioche dans ce film de nouveaux trucs et je me dis: kubrick est-il un anarchiste de droite ? De gauche? Se fout-il de la société avec délectation en jouissant de sa position d'artiste grandement reconnu?? Pour moi la réponse est oui au delà de la simple réflexion sur la violence qui n'est qu'un prétexte pour Kubrick à mon sens, pour jouer le contempteur du fonctionnement de la société.
Alex qui est un violeur/esthète fan de Beethoven (je précise que je n'ai pas lu la dystopie de Burgess) passe sont temps à être contre la société, Kubrick prend à contre sens les idées reçues, en effet avez -vous vu déjà un type qui cumule les expéditions punitives et les menus larcins, être aussi sophistiqué dans ses goûts? C'est pour cela aussi qu'Orange Mécanique ne fait pas dater, le film a le mérite de remettre en question ce que l'on tient pour absolu, or ces vérités communément admise, entre les mains de Kubrick deviennent sujet à polémique, le fond du film aujourd'hui est toujours questionable. Et puis A Clock Work est bien trop excentrique pour subir les foudres du temps. Tout les jours je pioche dans ce film de nouveaux trucs et je me dis: kubrick est-il un anarchiste de droite ? De gauche? Se fout-il de la société avec délectation en jouissant de sa position d'artiste grandement reconnu?? Pour moi la réponse est oui au delà de la simple réflexion sur la violence qui n'est qu'un prétexte pour Kubrick à mon sens, pour jouer le contempteur du fonctionnement de la société.
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Re: Stanley Kubrick (1928-1999)
Juraj Herz avec l'Incinérateur de Cadavre, il avait fait un film un peu dans cet esprit là, en mélangeant l'humour et la noirceur mais j'avais trouvé ça beaucoup plus subtil. Orange Mécanique j'ai trouvé ça complètement con. C'est vraiment du cinéma tape à l'oeil, tout juste bon à impressioner les ados ; au même titre d'ailleurs qu'Irréversible de Gaspard Noé. Techniquement c'est très élaboré mais dans le fond et les idées c'est une machine qui brasse du vent et tourne à vide.CrankyMemory a écrit :Mais Orange Mécanique c'est une comédie noire sur fond de violence
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.