L'homme de la plaine, The man from Laramie (1955)
Dernière collaboration entre Anthony Mann et James Stewart, c'est aussi leur seul western en scope. On retrouve finalement la thématique chère à ce cycle, l'homme qui recherche quelqu'un et veut se reconstruire à travers sa "mission". Il y a de superbes scènes d'action comme cette bagarre filmée à travers les vaches, ou la scène du chariot. Il y a aussi une violence inouie montrée ou non montrée, entre la scène des marais salants, et celle de la main, on franchit sans doute le cap de la violence hors champ ! Ici nous sommes aussi confrontés à deux visions du bad guy, celui légèrement fou qui se croit maître de son domaine, et veut faire sa loi, et celui réfléchi qui commet les actes ultimes contraints et forcés, ou lorsqu'il n'y a plus d'issue. Le héros est un drôle de héros, d'ailleurs, arrivant à dos de mule, il ne la troquera contre un cheval que passé le premier tiers du film. On retrouve comme dans l'Appat ce héros blessé mais héroïque qui arrive à accomplir sa tache. Il y a aussi cette guéguerre entre deux propriétaires terriens une femme seule et un veuf qui devient aveugle. Mais le film présente un rythme inégal contrairement aux quatre autres opus, et l'ennui pointe un peu son nez par moment vers le milieu du film, par contre une fois encore les indiens seront présents ici dans le final. On se demande aussi comment le héros est acquitté du meurtre, alors que l'histoire semble totalement passer à l'as, alors que c'est tout de même un moment clé qui permet aux deux propriétaires de venir le voir en prison. James Stewart est ce héros un peu "poor lonesome cowboy" comme toujours excellent, quant à Arthur Kennedy, au bandit plein d'arrogance de Bend of the River, il oppose un bandit plus réfléchi, presque peureux par moment, Cathy O Donnell oscille entre transparence et charme dans son rôle. On reconnaît naturellement la patte de Mann dans la mise en scène, dans ces paysages, mais finalement le scope donne une impression étriquée contrairement à ses précédents films où la nature apparaissait dans toute sa beauté et sa profondeur ! Un bon western, même si sans doute en dessous des autres Mann/Stewart !
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L'appat, The naked Spur (1953)
Un homme part à la recherche d'un criminel, il le retrouve accompagné d'une jeune femme, mais se voit aussi obliger de le convoyer avec deux autres hommes, un vieux chasseur d'or, et un soldat qui a été viré de l'armée pour avoir déshonoré une jeune squaw.
Certes l'homme capturé est un appat, mais le titre anglais était bien plus parlant avec cet "éperon nu" qui apparaît en image de fond du titre lors du générique et qui aura une importance déterminante à la fin. Comme dans tous les autres films de leur collaboration, nous avons cet homme qui est à la recherche de quelque chose, ici, il ne semble qu'un chasseur de primes, mais au cours du film, on en apprendra plus sur ses réelles motivations, qui pour une fois n'ont pas de but de vengeance, mais une fois encore de rédemption comme dans Bend of the River. L'appat sonne comme un film noir westernien, avec une sorte de huis clos entre ces quatre hommes et cette femme qui est d'ailleurs plus garçon manqué que féminine, la musique aussi apparaît comme celle d'un film noir. Mais ce huis clos est passionnant avec les relations de confiance et de méfiance qui naissent entre tous les personnages. Nous sommes dans le mythe du héros quelque peu invincible et qui chevauche malgré une balle dans sa jambe. Il y a aussi de grandes scènes d'action, comme cette tuerie d'indiens violente. Les paysages sont magnifiques avec ces champs de fleurs montagnards, ce torrent. Il y a toujours cette importance des fusillades dans des rochers, ici nous sommes dans le bad guy arrogant, et roublard qui sème la zizanie entre ces "convoyeurs", Robert Ryan s'y montre épatant, Janet Leigh passe avec facilité de la sauvageonne prête à castagner, à la jeune femme séductrice, Millard Mitchell est impeccable en vieux chasseur d'or, tout comme Ralph Meeker dans son rôle de soldat déshonoré. Quant à James Stewart, il est dans son rôle habituel qu'il incarne avec toujours autant de talent. The Naked Spur est à la fois à part et complètement dans cette thématique du héros qui se "cherche".
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Mon quinté
L'appat ou Winchester 73
Bend of the River
The Far country
Man from Laramie