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Melancholia (Lars von Trier - 2011)
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Est-ce que quelqu'un a une hypothèse sur
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Il y a une scène du Miroir qui, bizarrement, m'évoque ce tableauApOk a écrit :
Et au début du film, l'un des tableaux que l'on retrouve aussi dans les livres est une référence indirecte à Tarkovski, qui l'avait utilisé dans Solaris.
Ce petit mot "Pourquoi" est répandu dans tout l'univers depuis le premier jour de la création, Madame, et toute la nature crie à chaque instant à son créateur : "Pourquoi ?"
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Tu n'es pas le seul, mais j'ai l'impression qu'un de ses derniers films, Le Direktør, est passé totalement inaperçu, ou alors n'est jamais cité. Il est si mauvais que ça, ce film ?G.T.O a écrit :De ceux que j'ai vu, c'est-à-dire les films de la dernière période, Breaking the Waves, Dancer in the Dark, les Idiots, Antichrist, Dogville
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Et moi ça m'évoque L'Oiseau au plumage de cristal.Aladdin Sane a écrit :Il y a une scène du Miroir qui, bizarrement, m'évoque ce tableauApOk a écrit :
Et au début du film, l'un des tableaux que l'on retrouve aussi dans les livres est une référence indirecte à Tarkovski, qui l'avait utilisé dans Solaris.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Boubakar a écrit :Tu n'es pas le seul, mais j'ai l'impression qu'un de ses derniers films, Le Direktør, est passé totalement inaperçu, ou alors n'est jamais cité. Il est si mauvais que ça, ce film ?G.T.O a écrit :De ceux que j'ai vu, c'est-à-dire les films de la dernière période, Breaking the Waves, Dancer in the Dark, les Idiots, Antichrist, Dogville
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Film passé totalement inaperçu en salles (s'il est sorti...) , que j'ai découvert à la télévision. Je l'ai trouvé pas mal.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
AlexRow a écrit :
Dolorisme ? Je n'en vois pas une trace ici. Ce terme s'appliquerait bien à la Passion selon Mel Gibson, filmant avec complaisance (concupiscence ?) la douleur physique. Melancholia me semble plutôt imprégné d'angoisse existentielle, celle qui étreint le "savant" (celui qui sait) face à l'immensité de l'univers et à l'absence de sens de l'existence. Pour moi, la première partie est l'illustration de cette définition de la mélancolie car Justine SAIT ce qui va se passer par ses rêves et flotte dans cet état où tous les rituels et toutes les conventions apparaissent crûment comme des baudruches vides de sens. Bon on y est sensible... Ou pas.
Ton post soulève quelque chose d'intéressant : tu parles de complaisance. D'accord avec toi pour dire que Mel est doloriste, ça ne fait aucune doute. Mais, le terme peut, selon moi, prendre un sens plus large et s'appliquer parfaitement à la valorisation de la souffrance psychologique telle qu'elle s'exprime souvent chez le danois. Un peu moins dans Melancholia, je le concède. Regarde Breaking the waves ou bien encore Dancer in the dark, dans le genre exercice d'auto-flagellation, c'est pas mal. A l'époque, les Cahiers avaient relevé que l'on ne voyait jamais, durant le procès, la défense s'exprimer. Pas de contre-champ; le procès était un procès à charge. Condamné avant même d'être jugé. Pas de rébellion, non plus. Je ne peux m'empêcher d'être dérangé par son nihilisme, sa misanthropie caricaturale ( la communauté est méchante) qui conditionne toutes les actions de ses personnages et sa complaisance à voir ses pantins s'écraser. J'ai de plus en plus de mal à comprendre cet entrain à aller à l'abattoir. Ce legs du romantisme mène t-il, inexorablement, à la passivité, à l'écrasement ?
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Je suis d'accord pour parler de pantins et de misanthropie caricaturale pour Dogville, notamment à cause de la voix off qui retire aux personnages tout semblant d'autonomie, et où au final personne n'est à sauver. Mais je ne l'ai pas vu dans Melancholia et c'est ce qui m'a agréablement surpris. Certes, ça reste du Lars Von Trier avec la cruauté qui va avec. Mais il laisse plus de place aux silences, aux regards, sans explications lourdingues derrière, ce qui donne aux personnages beaucoup plus de consistance et d'humanité. Il ne les maltraite plus physiquement: Justine souffre de dépression certes, mais rien à voir avec Bjork qui se fait pendre, Nicole Kidman qui se fait attacher comme un chien, ou Emily Watson qui se fait violer. Du coup, on sent moins de complaisance. Et contrairement aux précédents si j'ai trouvé une lueur d'espoir à la fin, qui semble dire que face au néant, les liens d'affection (entre les 2 soeurs, avec l'enfant) gardent de la valeur.
Maintenant je t'accorde que les personnages secondaires sont en effet caricaturaux, comme le patron de Justine, et le beau-frère, mais étrangement cette fois ça ne m'a pas gêné outre mesure. Peut-être parce que j'ai senti le pessimisme comme une vision sincère et honnête et pas comme une posture pour se rendre "palmedorisable".
Maintenant je t'accorde que les personnages secondaires sont en effet caricaturaux, comme le patron de Justine, et le beau-frère, mais étrangement cette fois ça ne m'a pas gêné outre mesure. Peut-être parce que j'ai senti le pessimisme comme une vision sincère et honnête et pas comme une posture pour se rendre "palmedorisable".
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Le Direktor, c'est une purge. Lars y exploite une nouvelle technique : l'"Automavision" (en gros, c'est un ordinateur qui calcule les angles de prise de vue, la focale, etc), mais ça ne donne rien de concluant. Et l'humour tombe à plat.Boubakar a écrit : Tu n'es pas le seul, mais j'ai l'impression qu'un de ses derniers films, Le Direktør, est passé totalement inaperçu, ou alors n'est jamais cité. Il est si mauvais que ça, ce film ?
De LVT il faut surtout voir sa trilogie en E et si possible le quasi-invisible "Médée" qui est selon moi sa toute meilleure réalisation.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Mais non vous avez rien compris. LA référence majeure du film, c'est Tintin.ApOk a écrit :Et au début du film, l'un des tableaux que l'on retrouve aussi dans les livres est une référence indirecte à Tarkovski, qui l'avait utilisé dans Solaris.cinephage a écrit :D'ailleurs, pour rebondir sur ton rapprochement avec les peintres anglais de la fin XIX°, on remarque clairement dans le film une Ophélia de John Everett Millais parmi les oeuvres que manipule Kirsten Dunst.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
À mon sens un des grands films de cette année.
Une merveille artistique et thématique.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Film découvert en salle : un procédé de mise en scène étrange mais intéressant, et quelques moments très drôles. Bref, plutôt sympa (peut-être le seul film de sa carrière que j'affublerais d'un tel terme).riqueuniee a écrit :Film passé totalement inaperçu en salles (s'il est sorti...) , que j'ai découvert à la télévision. Je l'ai trouvé pas mal.
Quant à ce Melancholia...je crois qu'il faut encore que je le digère.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Un film qui m'a fortement touché dans sa perception d'une angoisse, liée cependant à une étrange douceur, étonnamment sereine, dans sa mise en scène. Melancholia se dévoile avec beaucoup de fluidité, la césure en deux parties semblant dès lors couler de source.
Ce sont des images qui marquent et restent en mémoire : une lente confrontation entre la Melancholia et la Terre, des plans de visage qui révèlent leurs propres contradictions et une douleur sourde, des gestes qui semblent se figer dans un temps incertain.
La dépression de Kirsten Dunst, jusque dans une forme de prostration, fait naitre une lucidité qui hésite entre le renoncement et l'accompagnement d'une illusion....face à une Charlotte Gainsbourg poignante dans ses remises en cause incessantes, en proie à une panique imprévisible. Le ballet des deux jeunes femmes transcende des interrogations, cerne une ouverture à l'autre au-delà d'une solitude. La prévisible disparition représente alors une plénitude, avec une colère refoulée et des regrets portés en soi....c'est une impression qui se construit sur des antagonismes, oscillant entre la libération d'une souffrance et la tendresse d'un apaisement.
Ce sont des images qui marquent et restent en mémoire : une lente confrontation entre la Melancholia et la Terre, des plans de visage qui révèlent leurs propres contradictions et une douleur sourde, des gestes qui semblent se figer dans un temps incertain.
La dépression de Kirsten Dunst, jusque dans une forme de prostration, fait naitre une lucidité qui hésite entre le renoncement et l'accompagnement d'une illusion....face à une Charlotte Gainsbourg poignante dans ses remises en cause incessantes, en proie à une panique imprévisible. Le ballet des deux jeunes femmes transcende des interrogations, cerne une ouverture à l'autre au-delà d'une solitude. La prévisible disparition représente alors une plénitude, avec une colère refoulée et des regrets portés en soi....c'est une impression qui se construit sur des antagonismes, oscillant entre la libération d'une souffrance et la tendresse d'un apaisement.
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Très bonne analyse...je viens de repenser au film (qui ne cesse de trotter dans ma tête), mais on peut très bien voir dans la première partie où Justine commence une dépression alors que la planète Melancholia arrive tandis que Claire se comporte normalement comme la terre.A l'inverse, dans la deuxième partie, Justine est complètement transformé par cette planète comme si elle était devenue celle-ci, tandis que Claire le ressent au contact de sa soeur comme si elle lui transmettait sa dépression et son funeste destin ...
Justine=Melancholia
Claire=Terre
et la fin où elles se tiennent dans leur bras comme la rencontre entre les deux planète symbolise tout ça.
Justine=Melancholia
Claire=Terre
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Re: Melancholia (Lars von Trier - 2011)
Dans la séquence final,Lars Von Trier n'oublie pas la leçon d'un de ses maitres (Bergman) en filmant le visage de chacun des protagonistes avant tout. On y voit d'ailleurs l'attitude de calme de Justine,la terreur chez Justine et la naiveté de l'enfant. D'ailleurs, on remarque que quand la planète se désintègre, Claire crie et lache la main de sa soeur comme si elle ne pouvait se résoudre à ce néant et atteindre l'apaissement!