Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam - 1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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mynameisfedo
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 198

Message par mynameisfedo »

Frank Bannister a écrit :Qui a revu ce film récemment?

j'en garde le souvenir d'un film à l'univers inventif et visuellement magnifique? J'ai un peu peur de le revoir aujourd'hui...
si tu aimes brazil, tu devrais également aimer ce film...
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Marrant, en cherchant si j'avais pas déjà posté un avis sur le film, je retombe sur mon top Gilliam, où je mettais justement Münchausen en premier. Je l'avais même collé dans mon top 100.
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Frank Bannister
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 198

Message par Frank Bannister »

mynameisfedo a écrit : si tu aimes brazil, tu devrais également aimer ce film...
le problème c'est que je n'aime pas trop Brazil! :mrgreen:
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AtCloseRange
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 198

Message par AtCloseRange »

Frank Bannister a écrit :
mynameisfedo a écrit : si tu aimes brazil, tu devrais également aimer ce film...
le problème c'est que je n'aime pas trop Brazil! :mrgreen:
Brazil est plus sombre, plus "difficile", c'est un cauchemar.
Munchausen est plus lumineux.
mynameisfedo
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 198

Message par mynameisfedo »

AtCloseRange a écrit :
Frank Bannister a écrit : le problème c'est que je n'aime pas trop Brazil! :mrgreen:
Brazil est plus sombre, plus "difficile", c'est un cauchemar.
Munchausen est plus lumineux.
oui, mais les 2 nagent dans le même délire visionnesque du réalisateur.

on aime ou on n'aime pas. pour ma part, j'adore.
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Boubakar
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 1988)

Message par Boubakar »

Je me joins au camp des enthousiastes ; c'est foutraque et délirant du début à la fin, comme le serait un film de Kusturica (ses films doivent beaucoup à Gilliam, j'ai l'impression).
Mais le réalisateur de Brazil a en plus un univers visuel qui va à merveille (surtout dans les passages sur la Lune), et il y a un lot d'acteurs épatants (et ce regard d'Uma Thurman, quand elle apparaît nue :oops:
Et le dvd propose l'un des meilleurs documentaires vus récemment, où ça tourne carrément en règlement de comptes entre Terry Gilliam et les détracteurs du film.
Cadichon
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Re: LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHAUSEN (Terry Gilliam, 1988)

Message par Cadichon »

J'ai le souvenir d'un pur chef-d'oeuvre. Je l'ai vu 5 ou 6 fois mais j'ai égaré la K7. Et Uma Thurman est si belle.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films d'avril 2009

Message par Profondo Rosso »

Les Aventures du Baron de Munchausen de Terry Gilliam

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Conclusion magnifique de son cycle sur le pouvoir de l'imaginaire entamé avec Bandits Bandist et poursuivi dans Brazil. La poésie fonctionne toujours autant (somptueuse séquence dans la salle de bal), malgré tout les problèmes de tournage et certains effets speciaux datés (mais bourré de poésie) on sent vraiment que c'est le plus gros budget alloué à Gilliam, et sans doute son film le plus baroque et Fellinien à certains instants. J'avais oublié comme c'était spectaculaire (genre le fameux traveling arrière sur une armée lance dressée popularisée par Jackson dans les SDA, Gilliam le refait live sans CGI ici) avec des décors monumentaux et bourré de détail de Dante Spinotti, l'homérique bataille finale magnifiquement filmée par Gilliam où le moment plus barré sur la lLune avec un Robin Williams survolté. 6/6 A noter un making of sans langue de bois assez passionnant où tout les problèmes sont passés au crible et où ça balance franchement.(et le producteur Thomas Schuly en prend pour son grade mais il paraît assez à la masse tout de même).
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Demi-Lune
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Demi-Lune »

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Bien que je sois admiratif face à ses facultés visuelles et son imaginaire débridé, j'entretiens un rapport assez frustrant avec Terry Gilliam dont les films, du moins pour ceux que j'ai vus, sont à mon sens souvent, et à degré variable, autant émaillés de fulgurances que de faiblesses (généralement rythmiques et scénaristiques). Les Aventures du baron de Münchausen ne déroge pas tout à fait à ce constat, mais cela n'en demeure pas moins une œuvre hautement estimable. Pour moi, ce film est assez caractéristique de l'aisance de Gilliam à se confronter à l'imaginaire et à l'onirisme, mais il est également illustratif de cette propension qu'a facilement le réalisateur à ne vite plus savoir canaliser son trop-plein d'énergie et d'idées. Certes, les conditions particulièrement chaotiques qui ont marquées la concrétisation du film sont évidemment à prendre en compte, mais le film n'en reste pas moins, plus d'une fois, un joyeux foutoir en dents de scie, où Gilliam enchaîne une à une les visions les plus fantastiques au gré d'un rythme clairement inégal et d'une mise en scène tellement exubérante qu'elle peut finir par en être un peu épuisante.

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Le montage du film ne donne pas une grande impression de fluidité et, si l'on y ajoute la structure par "épisodes" de l'histoire, la lisibilité de l'ensemble en pâtit légèrement. On peut concéder que cela participe de l'affolement et de l'urgence de certaines situations (la bataille finale, par exemple), ou que ces aspérités créent volontairement ou involontairement un contexte plus favorable encore à l'intrusion du rêve et de l'enchantement. Mais personnellement je regrette un peu ce côté foutraque qui crée des déséquilibres entre différentes séquences (ainsi, la scène chez le Sultan ou celle chez Vulcain paraissent immédiatement mieux structurées que celle sur la Lune ou dans le théâtre), tout en reconnaissant paradoxalement que l'anarchie créative de Gilliam rend le film d'autant plus attachant. On sent en effet que le réalisateur est mû d'une soif inextinguible de grandiosité et de démesure pour son sujet, et qu'il s'acharne à traduire visuellement les péripéties du conte de la façon la plus inventive et enchanteresse possible, et sans aucun cynisme. Le conte étant le champ de l'imaginaire par excellence, Gilliam ne semble rien se refuser pour réaliser la meilleure des adaptations, celle qui se doit d'être un émerveillement continu.

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Avec son exceptionnelle faculté à créer des images folles, et son goût prononcé pour la fable et les frontières indistinctes entre le réel et l'imagination, Terry Gilliam est le réalisateur tout trouvé et il ne se prive pas de le démontrer sur Les Aventures du baron de Münchausen. Sa mise en scène développe un sens et un timing de l'idée visuelle absolument stupéfiant. Toute chaotique que soit l'expérience de ce film, chaque scène possède son lot de trouvailles, qui vont de la jubilation à l'ébahissement. Comment, en effet, oublier cette fascinante Naissance de Vénus botticellienne angéliquement animée ? Comment ne pas s'extasier face aux visions pharaoniques que nous propose Gilliam, de l'envol d'une montgolfière de fortune aux apparitions acrobatiques d'une Mort squelettique ? Deux collaborateurs me paraissent essentiels dans cet aboutissement formel. Le premier est le chef op' Giuseppe Rotunno, qui imprime au film de sublimes tons mordorés, ou lorgnant clairement vers la peinture "rocaille" du XVIIIe. Le second, évidemment, est le décorateur italien Dante Ferretti.

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Auréolé du défi fou qu'a été Le Nom de la Rose, Ferretti sert à Gilliam son expérience du décor excessif et onirique acquise chez Fellini. Sa direction artistique, tout bonnement prodigieuse, demeure à mes yeux l'une des plus abouties et incroyables du cinéma des années 1980. En Ferretti, Gilliam trouve momentanément l'homme à même de le suivre dans les idées formelles les plus folles. Cette collaboration, hélas unique, demeure un remarquable exemple d'associations de sensibilités totalement convergentes. Ferretti accouche de décors monstrueux, aussi bien dans leur superficie (il suffit de voir les grands travellings de Gilliam dans la Ville bombardée) que dans leur puissance incroyablement féérique. Forcément incomplet au vu du nombre de décors que compte le film, le chapitre du livre Ferretti : the art of production design consacré à Münchausen permet cependant, à la lecture des peintures préparatoires de l'artiste italien, de constater que ses visions ont été scrupuleusement matérialisées par un Gilliam sans doute comblé par leur force expressive, et que cette œuvre demeure l'une de celles dont Ferretti est le plus fier. On le comprend aisément quand on découvre avec émerveillement les délabrements de la Ville, les panneaux coulissants de la ville sur la Lune, les peintures rococo du Palais de Vulcain ou sa Salle de Bal toute de cascades et de fontaines crachantes...

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Une scène qu'il faut se pincer les paupières pour la croire.
Un peu à l'instar de l'ouverture sur la scène du théâtre, Les Aventures du baron de Münchausen s'apparente à la recréation d'une machinerie baroque et sophistiquée, une sorte de comédie-ballet de Molière et Lully pleine d'innovations techniques, et dont l'évidence de ses trucages n'altère en rien le pouvoir magique de leur réalisation. Ce film de Gilliam a quelque chose de profondément artisanal dans le sens noble du terme, comme une pièce filmée mise en abyme (ce qui rejoint le propos du film) et que l'on jouerait à l'aide de discrets cordages, de tentures peintes et de trappes invisibles. L'humour n'est pas forcément toujours très abouti et le résultat a beau être en dents de scie, il n'empêche qu'il n'en reste pas moins impressionnant et euphorisant. J'ajoute que John Neville tient sans doute là le rôle de sa vie. Quant à Uma Thurman en Vénus... c'est simple, je ne m'en suis jamais remis. :mrgreen:
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Demi-Lune
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Demi-Lune »

Allez, parce que c'est quand même mieux en film qu'en image :

Ralph Wiley
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Ralph Wiley »

Les images me donnent envie de le revoir en blu-ray, avec une belle image. Je ne l'ai vu qu'en VHS à l'époque, avec toutes les limitations que cela suppose, et je me mets à penser en regardant les photos qui émaillent ce beau texte que c'est le genre d’œuvre qui a dû en pâtir.
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Major Tom
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Major Tom »

Il est bien ton texte Demi-Lune mais en fait (un peu comme d'hab') j'ai pas bien compris, c'est un film que tu as découvert ou que tu connaissais déjà, et puis alors, t'as aimé ou pas? :mrgreen:

Personnellement, c'est un film que j'aime bien, la nostalgie joue beaucoup car je m'ennuie quand même un peu au bout d'une vingtaine de minutes.
J'aime énormément la musique de Michael Kamen aussi (déjà compositeur sur Brazil).
Tout le début est formidable, c'est absolument génial jusqu'à l'arrivée sur la Lune où je commence déjà à m'ennuyer un peu... Cependant, il y a ce plan remarquable qui me réveille à chaque fois dans la dernière partie, où la caméra fait un travelling arrière à toute vitesse:
... et qui me paraissait à l'époque être une sorte de gimmick (en tout cas excellent) du père Gilliam de faire des travelling hyper énergiques, car ça m'évoquait l'arrivée dans le "Ministry of Information" de Brazil:
Ce qui est surtout frappant avec Terry Gilliam, c'est que tout ça, pour la génération actuelle, c'est du déjà vu, revu et re-revu (dans les pubs de Mondino, les clips de Boutonnat), que cela soit en bien ou en mal. Ça ne surprend plus. Quand j'étais jeune, j'ai été marqué violemment par Brazil, ça a été une claque énorme. Aujourd'hui, avec tout ce qu'on peut voir à la télévision, je pense que je n'aurais pas été autant surpris. Il me semble que peu de nos jours pensent à rappeler à quel point les films de Gilliam des années 80 étaient visionnaires et extrêmement novateurs pour l'époque. Son style a été piqué, re-piqué, re-repiqué, etc.
Par exemple, durant mon adolescence je haïssais réellement Jean-Pierre Jeunet au niveau de son esthétique car je le considérais comme un pur plagiaire du style "Gilliamesque". Ça ne m'empêchait pas de reconnaître beaucoup de qualités à des films comme Delicatessen, Amélie ou même La Cité des enfants perdus. Mais visuellement, il n'a pas inventé son "style propre"...
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Flol »

Major Tom a écrit :Ce qui est surtout frappant avec Terry Gilliam, c'est que tout ça, pour la génération actuelle, c'est du déjà vu, revu et re-revu (dans les pubs de Mondino, les clips de Boutonnat), que cela soit en bien ou en mal.
D'ailleurs, ce travelling arrière à toute vitesse, Jackson l'a utilisé quasi à l'identique lors d'une scène de The Two Towers. Sauf que là, quasi tout était en CGI...
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Major Tom »

Ratatouille a écrit :
Major Tom a écrit :Ce qui est surtout frappant avec Terry Gilliam, c'est que tout ça, pour la génération actuelle, c'est du déjà vu, revu et re-revu (dans les pubs de Mondino, les clips de Boutonnat), que cela soit en bien ou en mal.
D'ailleurs, ce travelling arrière à toute vitesse, Jackson l'a utilisé quasi à l'identique lors d'une scène de The Two Towers. Sauf que là, quasi tout était en CGI...
Je m'en souviens. Mort aux CGI. :evil:
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Re: Les Aventures du Baron de Munchausen (Terry Gilliam, 198

Message par Demi-Lune »

Major Tom a écrit :Il est bien ton texte Demi-Lune mais en fait (un peu comme d'hab') j'ai pas bien compris, c'est un film que tu as découvert ou que tu connaissais déjà, et puis alors, t'as aimé ou pas? :mrgreen:
Film revu, et que j'apprécie, avec des réserves. :mrgreen: :wink:
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