Lloyd Bacon (1889-1955)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Cathy »

Le Gondolier de Broadway, Broadway Gondolier (1935)

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Un jeune chauffeur de taxi est remarqué pour sa voix, mais une audition tournant mal, il est obligé de partir. Il se retrouve à Venise, où il est de nouveau remarqué, ramené aux USA pour devenir alors le nouveau chanteur de radio à la mode

Une fois encore Hollywood utilise le même filon, la découverte d'un talent rare qui va réussir à devenir vedette. Curieusement Dick Powell tourne en trois ans quasiment la même histoire sous la direction de Lloyd Bacon ici ou de Ray Enright ailleurs. Le pitch est quasiment le même, devenir vedette à la radio pour participer aux émissions sponsorisées par soit un savon soit comme ici des fromages. Ces films nous montre comment fonctionnait la radio de l'époque avec ces émissions en direct où les chanteurs servaient à la publicité d'un produit mais aussi à la découverte de talent. Le héros devient un crooner à la mode, fait succomber toutes les damoiselles avec sa voix de crooner, épouse sa belle sans avoir traversé quelques péripéties. Ici sans doute présence de Lloyd Bacon oblige, le scénario est plus original déjà avec la rencontre de ce chauffeur de taxi par deux critiques qui ne se souviennent plus d'un air de Rigoletto, le fameux "Bella figlia dell'amore" et qu'il leur chante, puis ces quiproquos qui font qu'il est renvoyé de la station de radio sans avoir passé d'audition. Il y a quand même plusieurs scènes sympathiques à la radio comme cet échauffement avec des cris d'animaux supposer muscler telle ou telle partie du corps, puis cette chanson où le chanteur s'amuse à grouiner, bêler, meugler ou cancanner. Venise était aussi sans doute un centre de rêve car comme dans un film avec Fred Astaire et Ginger Roger (the Gay Divorcee ?), l'action se déroule en partie à Venise, certes une Venise de studio, mais plus réaliste, même si tout aussi folklorique avec ses gondoliers chantant. Le film repose une fois de plus sur Dick Powell, en charmant chauffeur de taxi, Joan Blondell, pleine de sa gouaille habituelle, les seconds rôles sont présents, Adolphe Menjou est plein de noblesse dans le rôle de cet ancien chanteur émigré aux USA et devenu professeur, Louise Fazenda est plus traditionnelle de ce genre, en veuve qui veut trouver la voix pour vanter la qualité de ses fromages. Là encore nous sommes dans ces comédies musicales typiques de l'époque, destinées à mettre en valeur la voix de Dick Powell dans quelques numéros de concerts, sans prétention, guère inoubliables, mais fort sympathiques tout de même.
feb
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Footlight parade - Lloyd Bacon (1933)
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:shock: Quelle énergie ! On ressort de ce film avec une banane et une pêche incroyable :D Le trio Cagney/Blondell/Keeler est tout simplement parfait (je mets de coté Dick Powell car son rôle est un peu plus secondaire). James Cagney porte le film sur ses épaules du générique Warner à l'écran final, c'est incroyable comme cet acteur est dynamique, naturel, comme il semble branché en permanence sur le 230V. Le rôle qu'il tient dans le film lui va à merveille puisqu'il doit gérer la création de numéros (les fameux Prologues) qui doivent être présentés avant les films. L'acteur court dans tous les sens, semble infatigable, débite son texte façon mitraillette, bref il est à 100% pendant tout le film. Joan Blondell est adorable (il n'y a pas d'autres mots pour la décrire :oops: ) et ce rôle de l'amoureuse secrète lui va à merveille. Elle est la partenaire idéale de Cagney pour ce film :wink:
Je découvre Ruby Keeler, charmante comédienne qui associe un joli minois à une aisance dans les claquettes. Son numéro avec Cagney dans Shanghai Lil est un pur bonheur et on regrette que le numéro de claquettes ne dure 10 minutes de plus tellement la scène est géniale. Là encore Cagney est énorme et semble savoir tout faire : comédie, chant, claquette, danse, il est vraiment à l'aise, tellement facile dans les claquettes qu'on a du mal à croire que c'est le même acteur qui crie le généralissime Top of the world, mama! dans White Heat :mrgreen: Bref ces 2 actrices et Cagney forment un trio génial et Dick Powell dans le rôle du jeune premier est lui aussi très à l'aise.

Enfin il est impossible de ne pas parler des 3 numéros finaux surtout By a Waterfall - prologue incroyablement inventif : kaléidoscope de baigneuses, prises sous l'eau, plan au-dessus de la piscine, cascade, bref je découvre Bubsy Berkeley et je me régale à l'avance des prochains films du metteur en scène que je vais découvrir - et surtout Shanghai Lil - prologue beaucoup moins impressionnant mais que j'ai préféré simplement pour la présence de Cagney qui bouffe le prologue à lui seul : scène de claquette avec Ruby Keeler (bien trop courte :roll: ) géniale, la maîtrise du chant et de la danse et surtout beaucoup de naturel devant la caméra. Il ne faut pas oublier le réalisateur Lloyd Bacon qui fait du bon boulot pour insuffler dès le début du film beaucoup de dynamisme et ce jusqu'aux 3 prologues. :arrow: 104 minutes qui glissent d'un trait...merci à Julien pour l'idée de film :mrgreen:

Film vu via le coffret TCM Greatest Classic Film Collection: Busby Berkeley avec Dames / Gold Diggers of 1937 / 42nd Street.
Le master est de qualité normale (certains passages manquent de finesse mais dans l'ensemble c'est correct) - Lisible sur platine zone 2 avec VOSTF.
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Julien Léonard
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Julien Léonard »

J'adore ton avis ! :D Je signe, mot pour mot, car je trouve que tu as tout à fait su retranscrire l'énergie que dégage ce film, c'est un petit monument en soi.

Le reste de ton coffret propose du très bon, et me concernant, même si je trouve Footlight parade exceptionnel (et au-dessus du lot), je ne saurais trop conseiller la vision de Gold diggers of 1933 (avec Joan Blondell aussi d'ailleurs) et 42nd street. J'aime moins Dames, mais il reste très bien fait ! :wink:
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feb
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

:wink:
Je pense que le coffret ne va pas me décevoir surtout que les avis concernant les autres films sont bons et tu le confirmes donc pour moi c'est nickel :D Mais j'avoue que ce Footlight Parade m'a vraiment plu que ce soit du coté de la comédie ou des numéros !
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Cathy
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Cathy »

Il est évident que Dames est plus réservé aux purs amateurs de comédies musicales. L'intrigue de la comédie est simpliste et Hugh Herbert qui fera de ce hoquet-rire sa marque de fabrique, un rien énervant, mais bon Dames est quand même un superbe recueil de numéros musicaux. Maintenant Footlight Parade est à mes yeux le meilleur du lot ! Et By a Waterfall "Im calling you ouh ouh" est un must des numéros musicaux !
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Rick Blaine »

Tout à fait avec toi Feb au sujet de Footlight Parade, que j'ai découvert il y a quelque jours. Avec également une préférence pour le dernier prologue, moins impressionnant mais tellement dynamique grâce à Cagney - et puis la chanson me plait plus.

Parmi les titres de ton coffret, je n'ai vu que 42nd Street, et je le trouve au niveau de Footlight Parade, voir même un peu meilleur. (cf mon avis sur la page précédente je crois)
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Je vais tester cela très prochainement, le coffret ne va pas faire long feu :mrgreen:
Julien Léonard
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Julien Léonard »

Et puis, dans Footlight parade, il y a cette réplique de Joan Blondell que j'adore, une de ses meilleures répliques pré-code : "Tant qu'il existera des trotoirs, tu auras du travail !" balancé à la fille qui tentait de profiter de Cagney durant le film. :mrgreen:
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Sybille
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Sybille »

J'aime bien cette réplique moi aussi :) (et si je me souviens correctement, elle n'est pas du tout bien traduite dans le sous-titre).
Julien Léonard
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Julien Léonard »

Sybille a écrit :J'aime bien cette réplique moi aussi :) (et si je me souviens correctement, elle n'est pas du tout bien traduite dans le sous-titre).
Effectivement, elle n'est pas bien traduite, tu as raison. Mais avec un zeste d'anglais, on parvient à refaire la phrase correctement, du moins en traduisant son sens. Je l'avais par contre vu mieux traduite dans le documentaire The public enemies, présent en DVD dans le coffret Warner gangsters vol. 4 (un excellent documentaire de plus de 90 minutes). :wink:
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Oui le sous-titre du DVD ne traduit pas parfaitement cette phrase.
Sinon il y a aussi cette phrase des 2 partenaires de James Cagney juste après sa "démission":
Spoiler (cliquez pour afficher)
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:mrgreen:
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Argh je suis dégoûté car le DVD de 42nd Street est le seul DVD du coffret
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qui soit uniquement en zone 1 :evil:

Je viens de regarder sur Beaver et c'est également le cas dans le coffret The Busby Berkeley Collection N°1
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où tous les films (Footlight Parade / Gold Diggers of 1933 / Dames / Gold Diggers of 1935) sont zones 1, 2, 3, 4 excepté 42nd Street zone 1 uniquement.

Tant pis pour moi je me passerai du film ce soir :mrgreen:
feb
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

Chercheuses d’or de 1937 (Gold Diggers of 1937) - Lloyd Bacon (1936)
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Je vais pas abandonner en si bon chemin à cause d'un simple DVD zone 1 :mrgreen:

Gold Diggers of 1937 est une comédie musicale agréable, dynamique et menée avec brio par le sympathique couple Dick Powell/Joan Blondell. Même si je dois reconnaître que Footlight Parade a placé la barre très (trop ?) haut (merci James Cagney 8) ), ce 2nd film du coffret réalisé par Lloyd Bacon ne démérite pas et propose un film où la partie comique prend le pas sur la partie musicale. En effet ici le film est entrecoupé de scènes chantées dans le plus pur style comédie musicale alors que Footlight Parade ne fait que préparer le spectateur aux 3 prologues de fin (et quels prologues !). On a donc droit à des passages chantés qui s'insèrent dans le cours du film et dont certains airs restent dans la tête : je pense à "Speaking of the Weather" et "With Plenty of Money and You" essentiellement.
Dans l'ensemble, le film se montre divertissant et Dick Powell est pour beaucoup dans l'humour général qui s'en dégage. A ses cotés, on retrouve Joan Blondell qui est toujours aussi adorable (je sais je radote :mrgreen: ) et qui semble faite pour ce types de rôles : actrice pétillante au jeu naturel et avec beaucoup de charme :wink: Alors certes, le scénario est un peu léger, le jeu de Victor Moore alias J. J. Hobart n'est pas des plus fins et il manque la pêche de James Cagney pour accompagner Blondell et Powell mais s'il y a un point sur lequel Gold Diggers of 1937 se révèle impeccable c'est bien lors de la séquence finale :shock:
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La séquence finale combine une mélodie qui reste dans la tête et une recherche dans les chorégraphies encore une fois incroyable, Busby Berkeley avait vraiment du talent. Quel pied de pouvoir finir le film sur ce morceau "All's Fair in Love and War" qui est un pur bonheur pour les oreilles et un vrai plaisir pour les yeux...pour la peine je me suis repassé la scène finale :mrgreen:
Le passage chanté avec les rocking-chairs puis le petit passage avec Joan Blondell :oops: puis l'affrontement entre les 2 tranchées pour enfin finir sur le bouquet final avec la troupe menée par la demoiselle :oops: j'en redemande tous les jours tellement c'est bon 8)
Allez pour la peine une dernière capture avec la miss Joan :oops: :mrgreen:
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par feb »

42nd Street - Lloyd Bacon (1933)
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Dernier film du coffret TCM Greatest Classic Film Collection: Busby Berkeley qu'il me restait à voir, 42nd street m'a fait un peu le même effet que Dames. Basé sur la même architecture que Footlight Parade, à savoir la majeure partie du film sans numéros ou très peu chantée et la dernière partie (environ 20 minutes ici) chantée et dansée, 42nd street n'a pas la pêche de Gold Diggers ou de Footlight. Toute la partie du film qui montre la préparation du spectacle, le stress qui monte ou les tensions liées au financement du show est très bien réalisée et les acteurs se révèlent bons dans l'ensemble : Warner Baxter, Bebe Daniels et George Brent en tête portent la 1ère partie du film et apportent beaucoup au réalisme de l'histoire. Ruby Keeler et dans une moindre Dick Powell, Ginger Rogers et Una Merkel sont agréables mais les deux premiers sont bien plus convaincants dans Footlight Parade et je suis bien plus fan de Ginger Rogers lorsqu'elle est la partenaire de Fred Astaire dans Swing Time ou Top hat, son role étant vraiment limité dans ce film.

Ce qui pêche surtout dans 42nd street ce sont les numéros finaux, on sent réellement que Busby Berkeley n'est pas encore à son top et même si les mélodies sont entrainantes ("Young and Healthy" et "42nd Street"), la folie visuelle et chorégraphique est un peu absente et manque réellement pour clore le film en beauté : il manque un numéro de claquette façon James Cagney/Ruby Keeler dans Footlight, une parade menée tambour battant par Joan Blondell comme dans Gold Diggers et les passages associés à Busby Berkeley (kaléidoscopes humains filmés par le haut, scènes remplies de danseuses, jeux avec les zones éclairées et sombres) ne sont pas suffisamment développés - dans le film la touche Berkeley se limite au numéro "Young and Healthy" qui laisse entrevoir ce que vont donner les meilleurs numéros de Footlight, Dames et Gold Diggers.
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En résumé, une comédie musicale pas désagréable, bien interprétée et gérée par Lloyd Bacon mais une petite déception surtout si on a eu le malheur aux autres films qui sont pour moi bien supérieurs soit dans l'histoire soit dans les numéros : "By a Waterfall" et "Shanghai Lil" pour Footlight ou le très entrainant "All's Fair in Love and War" pour Gold Diggers....numéro final qui est mon coup de coeur du coffret :oops:

1) Footlight Parade
2) Gold Diggers of 1937
3) Dames
4) 42nd street
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Re: Lloyd Bacon (1889-1955)

Message par Cathy »

C'est vrai qu'il ne faut surtout pas commencer par Prologues même par Dames au niveau de qualité des numéros musicaux, car ils sont quand même beaucoup plus aboutis dans ces films que dans 42ème Rue !
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