Notez les films naphtas - juillet 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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cinephage
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par cinephage »

Marthe Richard au service de la France, de Raymond Bernard (1937)

Très déçu par ce film, dont la mise en scène s'avère minimaliste, les dialogues pauvres et dont l'intrigue mélange invraisemblances et grossiers coups de théâtres...
Malgré une interprétation charmante, le film de Raymond Bernard est statique au possible, et n'est ponctué que par un saugrenu lot d'images d'archives censées évoquer les faits de l'actualité (avec quelques couvertures de journaux). La caméra y bouge au minimum dans un studio aux décors sans attrait. Les échanges trivialisent le renseignement et peinent à exprimer l'émotion : on recourt à l'allemand, que l'on crie, quand on veut jurer ou clamer sa colère. Le gouvernement se réduit à trois messieurs dans un bureau, qui se fient à leur commandant avec une naïveté confondante.
Les espions perdus se suicident pour l'honneur, mais s'achètent pour quelques milliers de marks, le renseignement se résigne à séduire ou à coucher, et l'écheveau du renseignement repose sur trois pelés deux tondus.
Bien que parcouru d'une poignée de plans graphiques et beaux, le film est vraiment très en dessous des autres films de Bernard que j'ai pu voir.
3/10
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par riqueuniee »

Je pensais voir, sur cinéFX, Runaway de Crichton. A la place, je suis tombée sur La malédiction de Belphégor, une improbable série Z de 1967. Il y est question de meurtres commis dans un théâtre.(les enquêteurs, ce sont Souplex et Daurand , tout droit sortis des 5 dernières minutes). Seul intérêt (très relatif) de la chose : se passer à Toulon. Comme ce n'était même pas drôle au second degré, comme peuvent l'être certains nanars, j'ai très vite abandonné.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par Lord Henry »

C'est bien beau tout cela, mais il serait peut-être temps de te trouver un avatar.
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julien
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par julien »

Par contre Lord, tu y es allé un peu fort avec la vignette de ta signature. La dernière photo, elle sort du cadre ; du coup elle se retrouve isolée dans la rangée d'en bas. Du moins c'est comme ça que je le vois sur mon écran.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par Lord Henry »

Curieux, sur le mien, elles sont parfaitement alignées.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par julien »

Ça doit venir de la résolution de mon écran qui est inférieure au tiens. C'est ça qui est embêtant avec le Web. Tu n'as pas une taille d'écran fixe comme pour la télévision où tu as un format de référence standard. Lorsqu'on navigue à partir d'un téléphone portable d'ailleurs c'est encore pire.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par Lord Henry »

Et ainsi, cela va mieux?
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par julien »

Oui pas mal. Ça choque moins l'œil. Tu peux même faire un T, si tu en met encore une autre en-dessous.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par magobei »

Patton (Franklin J. Schaffner, 1970)

Très bon biopic de Patton: le film évite l'écueil de l'hagiographie, en brossant un portrait tout en nuances du personnage, authentique "son of a bitch". Une qualité d'écriture qui ne surprend pas, le scénario ayant été écrit par Coppola (il sera plus tard débarqué du projet, mais recevra néanmoins un Oscar).

Plus surprenante est l'amplitude de la mise en scène de Schaffner, notamment lors des scènes de batailles (tournées certes avec de gros moyens). Belle performance aussi de George C. Scott, qui incarne le général.

8.5/10
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par Rick Blaine »

Pour moi c'est même LE biopic par excellence. Coppola a produit un scénario exceptionnel, ni hagiographique, ni bêtement à charge. On ressent l'immensité des enjeux historique du moment tout en ne versant jamais dans l'obsession documentaire, mais au contraire avec un lyrisme puissant, qui sied bien au côté 'décalé' du personnage de Patton, soldat d'un autre temps extraordinairement incarné par Scott

La reconstitution historique va bien à Schaffner, à ce titre il faut également voir l'excellent Le Seigneur de la guerre avec Charlton Heston.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par monk »

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Fort Apache de John Ford

Je rejoins globalement l'avis de Jeremy Fox sur ce film, j'aurais bien du mal à le contredire car j'ai retrouvé tout ce qu'il y est dit, je ne m'étendrais donc pas. Je suis donc très positif mais j'ai trouvé le film terriblement "vieux-jeux" (c'est un peu fort), surtout après les monuments de modernité que sont My Darling Clementine et Les Raisins De La Colère. On sent ici une très forte nostalgie pour la cavalerie, avec une certaine exaltation de leurs valeur et de leur mode de vie, ce à quoi je n'adhère guère. Et puis la comédie est très présente, et je n'en suis pas fan, surtout dans le western, surtout après les Mann, King et Fuller que j'ai enchainé, où j'ai trouvé mon el dorado...Ford gère très bien les ruptures de ton, et la comédie fait partie de son travail, mais j'ai un peu l'impression de perdre mon temps, j'aimerais que le film soit plus centré sur l'intrigue principale. Ce sont des problèmes de gout plus qu'autre chose. Mais le film a une forte dualité, tout ce que je peux trouver de "vieux jeux" est contrebalancé par des personnages exceptionels et une approche du problème indien très moderne, qui font de ce film quelque chose qui m'a terriblement plu et un peu ennuyé, celon les scènes.
Je garde et je continue Ford dès que possible !
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Message par Strum »

monk a écrit :Je rejoins globalement l'avis de Jeremy Fox sur ce film, j'aurais bien du mal à le contredire car j'ai retrouvé tout ce qu'il y est dit, je ne m'étendrais donc pas. Je suis donc très positif mais j'ai trouvé le film terriblement "vieux-jeux" (c'est un peu fort), surtout après les monuments de modernité que sont My Darling Clementine et Les Raisins De La Colère. On sent ici une très forte nostalgie pour la cavalerie, avec une certaine exaltation de leurs valeur et de leur mode de vie, ce à quoi je n'adhère guère. Et puis la comédie est très présente, et je n'en suis pas fan, surtout dans le western, surtout après les Mann, King et Fuller que j'ai enchainé, où j'ai trouvé mon el dorado...Ford gère très bien les ruptures de ton, et la comédie fait partie de son travail, mais j'ai un peu l'impression de perdre mon temps, j'aimerais que le film soit plus centré sur l'intrigue principale. Ce sont des problèmes de gout plus qu'autre chose. Mais le film a une forte dualité, tout ce que je peux trouver de "vieux jeux" est contrebalancé par des personnages exceptionels et une approche du problème indien très moderne, qui font de ce film quelque chose qui m'a terriblement plu et un peu ennuyé, celon les scènes.
Je garde et je continue Ford dès que possible !
J'ai mis en gras les éléments de ton avis les plus significatifs. Lorsque tu dis que tu aurais préféré que Ford se concentre davantage sur l'intrigue et que tu as l'impression de perdre ton temps, tu mets en lumière ce pourquoi Ford est si différent de Mann, Fuller, etc., qui sont des cinéastes plus secs et plus nerveux, et ce pourquoi certains aiment tant Ford. J'aime Ford justement parce qu'il prend son temps, parce qu'il arrive dans certains grands films à mélanger son récit avec des apartés, des pauses humoristiques ou simplement chaleureuses, qui nous font voir, au-delà même de l'intrigue, un quotidien chaleureux et idéalisé, un quotidien tel qu'il le rêvait. L'homme n'a pas prise sur l'intrigue, sur son destin dans le cadre d'un film, mais il a prise sur le temps du quotidien, et Ford veut montrer une certaine "poésie du quotidien" comme on a pu l'écrire, à côté duquel l'intrigue n'est parfois qu'une succession de vanités qui s'enchainent. Pour Ford, parfois, le quotidien, les apartés, sont plus importants que l'intrigue. Et certains de ses films sont parmi les seuls à mélanger cela, la force de l'intrigue et la poésie du quotidien, à mélanger les temps d'excitation, et les temps de contemplation ou de réflection (qui créent une distanciation par rapport aux évènements). Cela fait leur richesse et leur ton si particulier.

Le problème de l'exaltation des valeurs de la cavalerie se situe à mi-chemin entre cette volonté de donner de la poésie aux gestes et aux coutumes d'un groupe et la volonté de montrer comment un récit historique se contruit. Si tu réfléchis à l'épilogue de Fort Apache, tu verras quelque chose de très curieux. Alors que tout le film a montré Fonda comme étant imbu de lui-même, comme se trompant, comme étant en somme un chef de peu de valeur, l'épilogue se met soudain à l'idéaliser. On parle de lui, même Wayne, qui s'opposait à lui, comme un grand homme. Le discours de cet épilogue, qui sonne comme un discours "officiel", contredit donc les images précédentes et l'intrigue même du film. On peut voir cela comme une volonté d'exalter à tout prix les valeurs de la cavalerie, mais aussi, et surtout, comme une manière très subtile de démystifier le personnage de Fonda (un simili-Custer), et de démystifier en conséquence l'Histoire elle-même, car l'Histoire officielle est souvent le récit des vainqueurs. L'épilogue nous dit que l'Histoire ment, que l'exaltation des valeurs est peut-être une manière de cacher ce mensonge, et que Ford sait parfaitement que ses tentatives d'idéalisation de la réalité n'empêchent pas celle-ci d'être différente. Bref, il y a plus d'ambivalence chez Ford, et dans ses films, qu'on ne le décèle au premier abord. En cela, il appartient à la fois au passé (par la nostalgie et les respect des traditions) et au moderne (par le fait qu'il déconstruit en même l'Histoire, dont il n'est pas dupe). L'Homme qui tua Liberty Valance, plus tard, poussera jusqu'au bout cette logique, en démystifiant à fond la légende et en mettant complètement à nu un mensonge historique et personnel.
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monk
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par monk »

Merci pour cette réponse, je me permet de compléter mon propos....
Strum a écrit : J'ai mis en gras les éléments de ton avis les plus significatifs. Lorsque tu dis que tu aurais préféré que Ford se concentre davantage sur l'intrigue et que tu as l'impression de perdre ton temps, tu mets en lumière ce pourquoi Ford est si différent de Mann, Fuller, etc., qui sont des cinéastes plus secs et plus nerveux, et ce pourquoi certains aiment tant Ford. J'aime Ford justement parce qu'il prend son temps, parce qu'il arrive dans certains grands films à mélanger son récit avec des apartés, des pauses humoristiques ou simplement chaleureuses, qui nous font voir, au-delà même de l'intrigue, un quotidien chaleureux et idéalisé, un quotidien tel qu'il le rêvait. L'homme n'a pas prise sur l'intrigue, sur son destin dans le cadre d'un film, mais il a prise sur le temps du quotidien, et Ford veut montrer une certaine "poésie du quotidien" comme on a pu l'écrire, à côté duquel l'intrigue n'est parfois qu'une succession de vanités qui s'enchainent. Pour Ford, parfois, le quotidien, les apartés, sont plus importants que l'intrigue. Et certains de ses films sont parmi les seuls à mélanger cela, la force de l'intrigue et la poésie du quotidien, à mélanger les temps d'excitation, et les temps de contemplation ou de réflection (qui créent une distanciation par rapport aux évènements). Cela fait leur richesse et leur ton si particulier.
En fait je comprends bien celà pour avoir vu une dizaine de Ford ces derniers mois. J'ai par exemple beaucoup aimé She Wore A Yellow Ribbon qui cumule lui aussi nostalgie, tardition, comédie... My Darling Clementine est sans doute mon western préféré alors qu'il n'est composé que d'"à coté", l'intrigue et le combat de Earp se situant au début et à la fin uniquement. Et pourtant dans ces cas là, j'ai été complétement sous le charme, sans retenue aucune. Mais ça a beaucoup moins bien fonctionné pour moi avec Fort Apache que j'ai trouvé totalement fordien, et sans aucun doute dans son top. Mais je suis effectievement plus attiré vers un cinéma sec et direct, qui fait que j'étais peut être mal "préparé" et que la rencontre n'a pas totalement eu lieu. Même si j'ai suffisement apprécié pour le garder.
Strum a écrit :Le problème de l'exaltation des valeurs de la cavalerie se situe à mi-chemin entre cette volonté de donner de la poésie aux gestes et aux coutumes d'un groupe et la volonté de montrer comment un récit historique se contruit. Si tu réfléchis à l'épilogue de Fort Apache, tu verras quelque chose de très curieux. Alors que tout le film a montré Fonda comme étant imbu de lui-même, comme se trompant, comme étant en somme un chef de peu de valeur, l'épilogue se met soudain à l'idéaliser. On parle de lui, même Wayne, qui s'opposait à lui, comme un grand homme. Le discours de cet épilogue, qui sonne comme un discours "officiel", contredit donc les images précédentes et l'intrigue même du film. On peut voir cela comme une volonté d'exalter à tout prix les valeurs de la cavalerie, mais aussi, et surtout, comme une manière très subtile de démystifier le personnage de Fonda (un simili-Custer), et de démystifier en conséquence l'Histoire elle-même, car l'Histoire officielle est souvent le récit des vainqueurs. L'épilogue nous dit que l'Histoire ment, que l'exaltation des valeurs est peut-être une manière de cacher ce mensonge, et que Ford sait parfaitement que ses tentatives d'idéalisation de la réalité n'empêchent pas celle-ci d'être différente. Bref, il y a plus d'ambivalence chez Ford, et dans ses films, qu'on ne le décèle au premier abord. En cela, il appartient à la fois au passé (par la nostalgie et les respect des traditions) et au moderne (par le fait qu'il déconstruit en même l'Histoire, dont il n'est pas dupe). L'Homme qui tua Liberty Valance, plus tard, poussera jusqu'au bout cette logique, en démystifiant à fond la légende et en mettant complètement à nu un mensonge historique et personnel.
J'ai trouvé cette fin très interesante et pas du tout en contradiction avec le reste du film. Wayne valorise Fonda, mais parle aussi (et surtout, finalement) des soldats, qu'il regarde avec respect alors qu'il parle de Fonda. Fonda a été un mauvais commandant, il a envoyé ses hommes au massacre, mais il a assumé ses erreurs et est mort avec ses hommes alors qu'il aurait pu se sauver. Wayne apprécie la droiture de l'homme et finalement son courage et son honneur. Ford va un peu plus loin effectivement en montrant que l'Amerique a besoin de Héros. Mais ce n'est pas cette exaltation là qui m'a "géné", j'ai beaucoup aimé la fin. C'est effectivement plus dans le détail du quotidien, j'ai juste trouvé que ça faisait beaucoup à un moment...mais ça fait partie de sa manière de faire et sur certains films, ça fontionne très bien.
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par popcyril »

J'ai une lecture peut-être légèrement différente de la fin de Fort Apache: certes, Wayne respecte le courage dont a fait preuve Fonda en refusant de se sauver. On l'a assez vu en revanche dans les scènes précédentes le mépriser pour son entêtement pour ne pas être dupe du discours qu'il sert à la fin. Il s'agit moins d'exalter le héros en Fonda que de rendre effectivement hommage à ses hommes, ses soldats de base qui se sacrifient sans état d'âme. Plus que d'un besoin de héros, j'ai l'impression que Ford nous dit par là que quels que soient les sentiments de Wayne au sujet de Fonda, il place le collectif au-dessus de l'individuel. Glorifier Fonda ne lui sert qu'à exalter le courage et l'abnégation des hommes de troupe. Son nouveau rôle dans la fin du film lui donne une responsabilité, et il se refuse à dire ce qu'il pense de Fonda, un peu par noblesse (car il ne s'est pas gêné de lui dire ce qu'il pensait de son vivant mais ce n'est pas le genre à baver sur un mort), mais surtout pour donner un sens au sacrifice de tous ces hommes qui sont morts à cause de lui. C'est à une volonté de cohésion que cela répond, non de mystification. En ça, cette fin est cohérente avec la filmo de Ford (dans ce que j'en connais), qui nous montre bien souvent des hommes qui ne se réalisent qu'en s'inscrivant dans une destinée collective, qu'avec l'aide des autres. Les individualistes chez Ford (et en cela il est bien différent de tout un tas de réalisateurs de western) sont des ratés, des aigris, des égarés. Pas de héros solitaire. L'attention qu'il met à décrire le quotidien de la troupe dans ses films de cavalerie, l'affection qu'il leur porte (et qui ressort souvent dans ses scènes comiques) va à mon avis dans ce sens.
Enfin, c'est ma petite interprétation, qui est probablement fausse mais elle me plaît bien :lol:
homerwell
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Re: Notez les films naphtas - juillet 2011

Message par homerwell »

Ford fait murir son public, il pousse la réflexion avec lui. Le public Américain n'avait pas forcément envie de voir un Custer inflexible et bourré d'orgueil mais il le lui montre tout de même tout en omettant pas de le replacer sur son piédestal à la fin de l'histoire car il vaut peut être mieux se rappeler des haut-faits de Custer plutôt que de son caractère détestable. Après tout l'essentiel est de ne pas rester naïf et Ford nous y aide.
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