Parlons femmes (Ettore Scola - 1964)
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Parlons femmes (Ettore Scola - 1964)
Grand amateur de cinéma italien quelle ne fut pas ma joie de découvrir que Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) avait été édité en DVD zone 2 et acheté par la médiathèque que je fréquente re
Parlons femmes c’est non seulement le premier film d’Ettore Scola, mais c’est aussi un film à sketches, une des spécialités de la comédie all'italia des années 60.
Le titre, volontiers ironique, peut paraître trompeur. Scola s’attache à stigmatiser les relations entre hommes et femmes. Ne vous inquiétez pas, tout le monde en prend pour son grade : amants, maîtresses, femmes, maris, frères, sœurs… On retrouve tout ce qu’on aime dans ce cinéma là. Un ton mordant, presque cruel (beaucoup plus que dans le dernier film des frères Coen) un sens du rythme épatant (certains sketches sont bouclés en 5 minutes), un talent inouï dans l’écriture des personnages (comme le format des sketches est plutôt court, Scola et son scénariste partent de clichés : la bourgeoise en manque d’affection, le dragueur impénitent, le cocu « aveugle », etc.) que le spectateur identifie immédiatement, pour les travailler au corps et les mettre dans des situations moins prévisibles (beaucoup moins en tout cas que dans le dernier film des frères Coen). Vittorio Gassman tient huit rôles, il fanfaronne (le film évoque d’ailleurs plus d’une fois l’œuvre de Risi) étonne... Bref on s’amuse beaucoup, en tout cas j’ai beaucoup ri (bien plus que dans le dernier film des frères Coen).
Ce que je trouve remarquable dans ce premier film c'est son inscription dans le contexte cinématographique de l'époque. A l'instar des comédies d'après-guerre qui nouaient d'étroites relations avec le néo-réalisme, ce film prend en compte les derniers bouleversements en date...voire les anticipe. La scène d’ouverture du premier sketch est carrément une parodie (une parodie, pas un pastiche) du western italien. Complainte à l’harmonica, cavalier solitaire mutique…Scola s’amuse avec les codes (alors que nous ne sommes qu’en 1964…année de la véritable explosion du genre) avant de bifurquer violemment vers la comédie. Dans certaines scènes il utilise également des faux-raccords, des jump cut, ou mélange les prises de vues documentaires caméra à l’épaule (autant de stigmates du cinéma moderne et engagé de l’époque) avec des procédés plus classiques.
Y’a-t-il un amateur de ce film dans la salle ?
Roy ?
La bonne qualité technique du DVD me donne presque envie de le chroniquer pour le site, histoire de réparer l'injustice faite au cinéma italien dans nos colonnes
P.S. : à propos vous-ai je déjà dit que je n’aimais pas trop le dernier film des frères Coen ?
Parlons femmes c’est non seulement le premier film d’Ettore Scola, mais c’est aussi un film à sketches, une des spécialités de la comédie all'italia des années 60.
Le titre, volontiers ironique, peut paraître trompeur. Scola s’attache à stigmatiser les relations entre hommes et femmes. Ne vous inquiétez pas, tout le monde en prend pour son grade : amants, maîtresses, femmes, maris, frères, sœurs… On retrouve tout ce qu’on aime dans ce cinéma là. Un ton mordant, presque cruel (beaucoup plus que dans le dernier film des frères Coen) un sens du rythme épatant (certains sketches sont bouclés en 5 minutes), un talent inouï dans l’écriture des personnages (comme le format des sketches est plutôt court, Scola et son scénariste partent de clichés : la bourgeoise en manque d’affection, le dragueur impénitent, le cocu « aveugle », etc.) que le spectateur identifie immédiatement, pour les travailler au corps et les mettre dans des situations moins prévisibles (beaucoup moins en tout cas que dans le dernier film des frères Coen). Vittorio Gassman tient huit rôles, il fanfaronne (le film évoque d’ailleurs plus d’une fois l’œuvre de Risi) étonne... Bref on s’amuse beaucoup, en tout cas j’ai beaucoup ri (bien plus que dans le dernier film des frères Coen).
Ce que je trouve remarquable dans ce premier film c'est son inscription dans le contexte cinématographique de l'époque. A l'instar des comédies d'après-guerre qui nouaient d'étroites relations avec le néo-réalisme, ce film prend en compte les derniers bouleversements en date...voire les anticipe. La scène d’ouverture du premier sketch est carrément une parodie (une parodie, pas un pastiche) du western italien. Complainte à l’harmonica, cavalier solitaire mutique…Scola s’amuse avec les codes (alors que nous ne sommes qu’en 1964…année de la véritable explosion du genre) avant de bifurquer violemment vers la comédie. Dans certaines scènes il utilise également des faux-raccords, des jump cut, ou mélange les prises de vues documentaires caméra à l’épaule (autant de stigmates du cinéma moderne et engagé de l’époque) avec des procédés plus classiques.
Y’a-t-il un amateur de ce film dans la salle ?
Roy ?
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P.S. : à propos vous-ai je déjà dit que je n’aimais pas trop le dernier film des frères Coen ?
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Re: Parlons femmes (Scola)
Justement, parlons femmes. Qui sont les actrices du film ? (ou est-ce que Gassman tient aussi les rôles féminins [il en serait capable, le bougre]?).Cosmo Vitelli a écrit :Grand amateur de cinéma italien quelle ne fut pas ma joie de découvrir que Parlons femmes (Se permettete parliamo di donne) avait été édité en DVD zone 2 et acheté par la médiathèque que je fréquente re
Question subsidiaire : Scola a-t-il écrit le film seul ? Sinon, qui sont les coscénaristes ?
Dernière question : quel est l'éditeur du dvd ?
Merci d'avance.
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Re: Parlons femmes (Scola)
Que de beautés.Bartlebooth a écrit : Justement, parlons femmes. Qui sont les actrices du film ?
Sylvia Koscina, Eleonora Rossi Drago, Antonella Lualdi, Jeanne Valérie...
Le film a été écrit à 4 mains entre Scola et Ruggero Maccari (ce qui est peu pour un film italien de ce type).Bartlebooth a écrit : question subsidiaire : Scola a-t-il écrit le film seul ? Sinon, qui sont les coscénaristes ?
Editions "Les documents cinématographiques" , collection classique. Chapeautée par le CNC visiblement.Bartlebooth a écrit :Dernière question : quel est l'éditeur du dvd ?
Merci d'avance.
Voilà
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J'aurai bien voulu en parler, mais je ne l'ai pas vu ce film.
En tout cas, ce n'est pas l'envie qui m'en manque tant je raffole de comédies italiennes. Et plus elles vont loin dans la satire, plus j'aime !
PS : pourquoi comparer au dernier film des frères Coen ? C'est un autre monde, un tout autre contexte, une toute autre époque, et un tout autre visuel ?
En tout cas, ce n'est pas l'envie qui m'en manque tant je raffole de comédies italiennes. Et plus elles vont loin dans la satire, plus j'aime !
PS : pourquoi comparer au dernier film des frères Coen ? C'est un autre monde, un tout autre contexte, une toute autre époque, et un tout autre visuel ?
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Parce que je savais que tu aimais le film des frères Coen et que je voulais t'asticoterRoy Neary a écrit :PS : pourquoi comparer au dernier film des frères Coen ? C'est un autre monde, un tout autre contexte, une toute autre époque, et un tout autre visuel ?
Je sais c'est puéril mais on ne se refait pas
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Re: Parlons femmes (Scola)
Waouh !Cosmo Vitelli a écrit :Que de beautés.Bartlebooth a écrit : Justement, parlons femmes. Qui sont les actrices du film ?
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Cinéma populaire et commercial par excellence - il n'y a qu'à voir ses entrées faramineuses des années 50-60-70 - la comédie à l'italienne produisait souvent des sequels. Ainsi le sublime Pigeon de Mario Monicelli (1958) fut suivi en 1959 par l'excellent Hold-up à la milanaise de Nanni Loy. De même Le Médecin de la mutuelle de Luigi Zampa (1968), avec Alberto Sordi (film qui provoqua une sacrée foire d'empoigne au Parlement italien au sujet des mutuelles de médecin) fut suivi en 1969 par Il Prof. Dott. Guido Tersilli, primario della clinica Villa Celeste convenzionata con le mutue de Luciano Salce. Il y eut la série des Pain, amour... (quatre films et non trois comme on le croit généralement), celle des Don Camillo, etc.
Aussi ais-je le plaisir d'annoncer à ceux qui ont aimé Parlons femmes d'Ettore Scola (1964) que l'année suivante, Lina Wertmüller répondait avec Questa volta parliamo di uomini (Et maintenant, parlons des hommes) film à sketches où l'inénarrable Nino Manfredi incarne tous les personnages masculins !
Aussi ais-je le plaisir d'annoncer à ceux qui ont aimé Parlons femmes d'Ettore Scola (1964) que l'année suivante, Lina Wertmüller répondait avec Questa volta parliamo di uomini (Et maintenant, parlons des hommes) film à sketches où l'inénarrable Nino Manfredi incarne tous les personnages masculins !
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer
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Re: Parlons femmes (Ettore Scola, 1964)
Salut Cosmo,
J'ai cité quelques extraits de ton article sur Dvd Classik que j'ai légèrement modifié. J'espere que tu as vu la VO avec 9 épisodes et evitez le doublage en francais de Gassman.
Se permettete parliamo di donne
J'ai cité quelques extraits de ton article sur Dvd Classik que j'ai légèrement modifié. J'espere que tu as vu la VO avec 9 épisodes et evitez le doublage en francais de Gassman.
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Comedie italienne - Top 250
C'est pour satisfaire les sens qu'on fait l'amour ; et c'est pour l'essence qu'on fait la guerre - R.Devos
Shackleton, Casanova
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