La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese - 1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese - 1988)

Message par Flol »

The Last Temptation of Christ de Scorsese : je me suis laissé emporter dans ce long voyage initiatique, aux vertus quasi-hypnotisantes.
Au final, un film fascinant, porté par un énorme Willem Dafoe et par la musique atmosphérique de Peter Gabriel.
Et à mon grand étonnement : je ne me suis pas du tout ennuyé !! Moi qui ne connais pas du tout les Saintes Ecritures, Scorsese parvient à éviter tout didactisme gonflant et nous offre là un film profondément humain et touchant (à ce titre, j'ai adoré toute la dernière demi-heure du métrage).

Allez je tente la note : 4,5/6
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Je me suis revu The Last temptation of Christ (La Dernière tentation du Christ), Marty Scorsese, 1988. Et je me suis à nouveau laissé envahir par la beauté et l'intelligence du film. En ce qui me concerne, c'est l'approche la plus convaincante des mystères du Christ, un évangile qui me parle vraiment. La façon dont s'élabore progressivement une morale moderne, les tourments d'un homme qui se sent réellement possédé, la peur d'un destin de souffrance, l'horreur de soi-même, autant de thème abordés avec une justesse et une poésie confondantes.
Willem Dafoe, Harvey Keitel, Barbara Hershey livrent une interprétation absolument sublime. Le score supervisé par Peter Gabriel s'associe avec grâce à la mise en scène de Scorsese qu'on sent habité par son sujet.
J'idolâtre ce film.
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LéoL
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La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par LéoL »

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Je n'ai pas trouvé de topic sur ce film (dites moi si je me trompe). Et un film de Martin Scorsese mérite bien un topic à lui tout seul (et puis il y a David Bowie dedans, paraît que certains deviennent fous rien qu'à entendre le nom :mrgreen: ).

De mon côté, j'ai regardé le film de loin, avec beaucoup de distance, il faut dire que j'ai du mal à me passionner pour Jésus et ses camarades. Mais au moins vu que je ne connais franchement pas grand chose à son histoire, ca m'a permis de ne pas m'ennuyer.

J'aimerai cependant connaître votre avis sur ce film, que ce soit d'un point de vue purement cinématographique ou d'un point de vue historique (interprétations de Scorsese...), ou encore les relations avec le film de Gibson La passion du Christ (approches, différences...).
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

Janvier 2006:
Max Schreck a écrit :The Age of innocence (Le Temps de l'innocence), Marty Scorsese, 1993
Découvert à Boburg dans une salle pleine à craquer. Une belle réussite, superbement filmée et mise en musique, un Daniel Day-Lewis vraiment ahurissant tellement son jeu est beau, une Michelle Pfeiffer loin d'être en reste, et puis ce commentaire incroyable sur la société de cette époque, ses rêgles et ses travers. Après l'autre magnifique adaptation qu'était Chez les heureux du monde, je me dis que j'aime vraiment beaucoup le style d'Edith Warton, son regard sur ses semblables. Il faudra qu'un jour je la lise.
Janvier 2004:
ATcHoUm a écrit :La dernière tentation du christ Encore un Martin scorcese que je vois et dont je ne peux dire que j'ai aimais, ni que j'ai pas aimé. Je ne m'ennuie pas ferme, mais je ne me regale pas non plus. Je ne trouve pas le film raté, maisje ne le trouve pas réussi non plus... Enfin c'est bizarre. Donc je n'arrive pas a lui mettre une note... :?
Johnny Doe a écrit : :lol: :lol:
Je vois le genre, qu'est-ce que c'est frustrant.
De mon côté je l'appréhendais énormément (en tant qu'admirateur devant l'éternel de ce sacré génie de ritale) et même si je lui trouve quantité de défauts, ça reste un sacré film. Très impressionnant (la virtuosité et le style de Scorsese sied même à la bible !), non seulement le sujet est traité avec un réel talent, mais en plus le choix de Willem Dafoe révèle du miracle de casting. Je l'ai trouvé complétement épatant du début à la fin. Et même si le film tourne un peu en rond de temps en temps, même si la grande implication de Scorsese dans le film amène un film parfois un peu bancale (qui ne m'ennuie pas une seul seconde pour autant), comme le serait un Gony, j'adore (tout comme ce dernier). C'est aussi dans ses défauts que le film est très attachant.
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Le prisonnier
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Le prisonnier »

Très très grand film sur le doute.

Le meilleur film sur cette période historique. Avec La vie de Brian des Monty Pythons (c'est pas un blague, au delà de la grosse rigolade, le film des Pythons a d'intéressantes pistes de réflexion)

Ce serait faire insulte à Scorsese de vouloir comparer son film à la monstruosité gibsonienne. :evil: (sans parler des nombreux chromos cul-bénis parsemant l'histoire du cinéma)
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Re: La dernière Tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par angel with dirty face »

LéoL a écrit :De mon côté, j'ai regardé le film de loin, avec beaucoup de distance, il faut dire que j'ai du mal à me passionner pour Jésus et ses camarades. Mais au moins vu que je ne connais franchement pas grand chose à son histoire, ca m'a permis de ne pas m'ennuyer.
Un de mes Scorsese préférés. Je le classe au même niveau que Raging Bull, Taxi Driver, The Last Waltz, Goodfellas et Casino.
LéoL a écrit :J'aimerai cependant connaître votre avis sur ce film, que ce soit d'un point de vue purement cinématographique ou d'un point de vue historique (interprétations de Scorsese...), ou encore les relations avec le film de Gibson La passion du Christ (approches, différences...)
Avant d'être l'interprétation de Martin Scorsese, The Last Temptation Of Christ est un sublime roman de Nikos Kazantzakis (avec ou sans s à la fin). Le livre existait chez Presses Pocket en poche, tu peux encore le trouver sur Priceminister. Rares sont les romans sur Jésus que j'aime beaucoup: A part La Dernière Tentation Du Christ, il y a L'homme De Nazareth d'Anthony Burgess (Chez Robert Laffont), L'Evangile Selon Jésus-Christ de José Saramago (chez Seuil) et Jésus Le Fils De L'Homme de Khalil Gibran qui sont des livres tous aussi différents les uns des autres mais passionnants.
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Pour revenir au film, je le trouve merveilleux à tout point de vue : la réalisation, le choix des acteurs - Willem Dafoe (son meilleur rôle avec To Live and Die in L.A., 1985), Harvey Keitel, Victor Argo (un habitué des films de Scorsese) et surtout la magnifique Barbara Hershey (j'avais lu à l'époque que c'est elle qui a fait découvrir le bouquin à Martin Scorsese au début des années 70) -, le scénar signé Paul Schrader, et la musique complètement déroutante mais non moins géniale de Peter Gabriel...

Maintenant, le film peut encore choquer certaines personnes, mais il intéressant de lire La Dernière Tentation Du ChristNikos Kazantzakis s'explique dans sa préface...

Rien à voir avec le Mel Gibson... Je n'en dis pas plus sur le film de L'Arme Fatale parce que je n'aime rien dans The Passion Of The Christ (2004).
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Dernière modification par angel with dirty face le 3 janv. 09, 12:51, modifié 1 fois.
LéoL
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par LéoL »

Le prisonnier a écrit : Ce serait faire insulte à Scorsese de vouloir comparer son film à la monstruosité gibsonienne. :evil: (sans parler des nombreux chromos cul-bénis parsemant l'histoire du cinéma)
Je ne l'ai pas vu (mais ca ne devrait pas tarder par simple curiosité), mais je me doutais bien que les deux films étaient bien différents et surtout que le Gibson aurait pas trop la côte (comme ca bizarrement :mrgreen: ).
angel with dirty face a écrit :...
Merci pour les détails. Dafoe livre une très bonne performance je suis bien d'accord. Par contre j'ai trouvé le choix de Keitel en Judas assez bizarre, je ne saurais vraiment expliquer pourquoi.
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Watkinssien
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Watkinssien »

Ce film m'a toujours apparu comme une oeuvre très intéressante, car imparfaite. On y sent une volonté et une générosité de tous les instants dans la manière d'appréhender une histoire complexe à raconter (vu les réactions violentes que le film a suscitées dans les salles à sa sortie), mais également il est passionnant de chercher les interrogations que veut faire passer Scorsese dans ce film.

Même si l'oeuvre contient des moments grandiloquents, elle recèle néanmoins de beaux moments de cinéma et c'est bien ces derniers que l'on retient.

Sinon, pour le comparer au très mauvais film de Mel Gibson, je dirais que ce dernier a été fidèle à la Passion, alors que le film de Scorsese est un approfondissement sur Jésus en tant que potentielle vie humaine, même si le martyr et le sacré y font d'efficaces apparitions.
Dernière modification par Watkinssien le 3 janv. 09, 14:44, modifié 1 fois.
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hellrick
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par hellrick »

Ben quoi LA PASSION est un bon film d'horreur démoniaque avec plein de gore dedans... :D

Ah c'était pas l'idée du film en fait :oops:

Bon je croyais :fiou: :uhuh: :mrgreen:
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Roy Neary »

Avec La Dernière tentation du Christ, Scorsese m'a fait aimer le Christ et son message original (pas celui de l'Eglise) d'amour, alors que je ne suis pas du tout chrétien. Ce film porte un message profondément humaniste et spirituel, et non pas religieux (au sens doctrinal).
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Demi-Lune
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Demi-Lune »

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Même si j'ai l'impression que le temps lui rend progressivement justice, La Dernière tentation du Christ n'est pas, en général, une des œuvres les plus prisées de Martin Scorsese, parfois plus connue pour le dramatique dommage collatéral qu'elle causa que pour ses qualités intrinsèques (lesquelles sont nombreuses). Il est maintenant bien connu que ce projet fut muri par le cinéaste durant près d'une décennie, avec tous les soubresauts d'une pré-production chaotique, les succès mais surtout les insuccès commerciaux de Scorsese qui conditionnent l'engagement des investisseurs, et l'accaparement de plus en plus aigu d'un matériau, d'une figure religieuse, par un réalisateur fasciné par la chrétienté et les personnages christiques, et conscient qu'en adaptant le roman de Kazantzakis, il s'apprêtait à accoucher d'un film extrêmement personnel, peut-être le film de sa vie. Ce Christ souffrant, compassionnel et humain, déchiré entre la perfection de sa surhumanité messianique et l'imperfection de sa condition charnelle et donc sujette aux tentations terrestres, n'est-ce pas là la cristallisation de la lutte récurrente entre le Bien et le Mal inhérent en chaque homme et dont plusieurs personnages scorsésiens peuvent témoigner (Charlie de Mean Streets, Travis Bickle, Jake LaMotta) - cette tentation de l'expiation par l'ascèse ou par la contrition, de la part de "solitaires de Dieu" tourmentés et prêts au sacrifice pour la rédemption de leurs actes ? Les accusations de blasphème dont fut victime le film à sa sortie ont été aveugles à la profonde croyance et révérence qui, me semble-t-il, entourent au contraire cette approche renouvelée, qui explore les insondables mystères du cœur d'un Jésus que l'on voit "se débattre avec l'aspect humain de sa personne à mesure qu'il assume son essence divine" (Scorsese, entretiens avec Michael Henry Wilson) et la mission écrasante dont il a été investi.

L'interprétation du film est que l'humanité du Christ décelable dans les Évangiles, et donc, sa vulnérabilité propre face à la douleur, au désir, au doute, sont fondamentalement consubstantielles à son message (lequel ne peut finalement pas accepter l'usage de la violence) et à l'universalité de sa portée. L'accession à la divinité absolue du Christ passe par la connaissance et la compréhension d'une nature humaine à laquelle Jésus répond lui-même. Dans cette perspective de déchirement intérieur, tous les évènements bibliques que nous retrace Scorsese prennent une dimension nouvelle et puissante, enrichie d'une vie, d'une âme, d'une ferveur, qui proviennent précisément du fait qu'ils résultent à chaque fois de cette lutte que Jésus mène contre lui-même et avec lui-même. Comme le dit magnifiquement le cinéaste, "à cause de sa double nature, humaine et divine, chaque instant de sa vie est à la fois un conflit et une victoire". La tentation diabolique qui le saisit sur la Croix condense parfaitement ce conflit intérieur, en ce qu'il s'agit de la possibilité d'assumer pour de bon sa condition humaine et de goûter aux choses que son cœur tiraillé avait toujours considéré comme pécheresses ; mais c'est une perspective de vie qui bute contre l'apparente implacabilité de son destin, de son devoir, de sa mission divine. En résistant à cette tentation, le Christ résout son dilemme en assumant intégralement son rôle sacrificiel et son essence surhumaine, mais la profondeur de cette idée tient non pas tant dans la force morale suprême du Christ, que dans le choix délibéré qu'il prend sur la Croix d'être définitivement le Messie - cela relève en effet d'un libre-arbitre qui nie toute prédestination et qui trouve par conséquent, dans cette ultime liberté décisionnelle aux conséquences spirituelles immenses, la parfaite conciliation, apaisée, entre la part humaine et la part divine de Jésus.

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L'enthousiasme de Scorsese, habité par son sujet et par la puissance de cette vision duale du Christ, est prégnant, tout comme sont prégnantes les séquelles d'une préparation douloureuse. Si Scorsese n'a pas son pareil pour réaliser des fresques denses et passionnantes, on sent que la faiblesse de son budget le contraint à tourner vite, dans des cadres restreints. Sa réalisation est très bonne, parfois presque frénétique et acrobatique (cf. la Crucifixion), mais on le devine un peu bridé, ne pouvant pas complètement traduire en images son scénario, au-delà de l'épineuse question de la représentation visuelle des énigmatiques paraboles des Évangiles. Mais le souffle fébrile qu'il projète sur son film, le courage formidable dont il fait preuve et l'aboutissement incontestable de bon nombre de scènes inoubliables, font selon moi de La Dernière tentation du Christ l'un des plus beaux films de son auteur, justement parce qu'on y sent un investissement total, l'émotion d'une grande et vertigineuse rencontre entre l'artiste idéal, la figure intense du Christ et l'angle fascinant de son histoire. En ce sens, même si je reconnais certains petits passages à vide et que la mise en scène de la vie publique du Christ suscite chez moi un intérêt relativement inégal, la dernière tentation du Christ, littéralement, est une porte qui ouvre grand le film vers une compréhension globale de son message spirituel et humaniste. Toute cette partie onirique est, je trouve, miraculeuse d'intelligence, de sensibilité, de douceur. Elle invite à reconsidérer tout ce que l'on a vu, tout ce que l'on nous a enseigné sur le Christ, non à des fins purement provocatrices, mais à des fins méditatives (quid de la fidélité ecclésiale au message originel du Christ, par exemple, ou de sa mystification). Pour toutes ces raisons que j'ai évoquées, et en outre, pour la composition magistrale de Willem Dafoe et l'audace de la partition de Peter Gabriel, je n'hésite pas à affirmer que La Dernière Tentation du Christ, œuvre spirituelle et non dogmatique, est un chef-d'oeuvre.
Dernière modification par Demi-Lune le 26 oct. 11, 11:09, modifié 2 fois.
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Re: La dernière tentation du Christ (Martin Scorsese - 1998)

Message par Watkinssien »

Un modérateur pour changer l'année de sortie du film.

P.S. : bel avis encore une fois, Demi-Lune ! :wink:
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Re: La dernière tentation du Christ (Martin Scorsese - 1998)

Message par Demi-Lune »

Watkinssien a écrit :P.S. : bel avis encore une fois, Demi-Lune ! :wink:
Merci. :) J'en ai un peu sué, car s'exprimer clairement sur un film d'une telle profondeur spirituelle est assez malaisé.
J'espère pouvoir bientôt rajouter quelques unes de mes images habituelles, mais mon hébergeur bugue un peu en ce moment.
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Akrocine »

Demi-Lune a écrit :Mais le souffle fébrile qu'il projète sur son film, le courage formidable dont il fait preuve et l'aboutissement incontestable de bon nombre de scènes inoubliables, font selon moi de La Dernière tentation du Christ l'un des plus beaux films de son auteur
Dans mes bras grand fou :!:

Ce film m'a complètement retourné, il s'est ancré au plus profond de mon être car malgré une éducation catholique (catéchisme, communion, confirmation, etc...) je suis devenu complètement hermétique à toutes ses choses que j'ai apprises et auxquelles on est sensé croire... Scorsese a réalisé un véritable tour de force avec The Last Temptation of Christ car il a réussi à faire un film sur Jésus mais d'un point de vue humaniste et non idolâtré (comme The Passion of the Christ pou ne citer que lui). J'adore comment les scènes sont composées, toujours proches des hommes et très intimistes. Évidement la plus belle partie est celle du désert, ainsi que la dernière épreuve.
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Demi-Lune
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Re: La Dernière tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

Message par Demi-Lune »

Akrocine a écrit :
Demi-Lune a écrit :Mais le souffle fébrile qu'il projète sur son film, le courage formidable dont il fait preuve et l'aboutissement incontestable de bon nombre de scènes inoubliables, font selon moi de La Dernière tentation du Christ l'un des plus beaux films de son auteur
Dans mes bras grand fou :!:

Ce film m'a complètement retourné, il s'est ancré au plus profond de mon être car malgré une éducation catholique (catéchisme, communion, confirmation, etc...) je suis devenu complètement hermétique à toutes ses choses que j'ai apprises et auxquelles on est sensé croire... Scorsese a réalisé un véritable tour de force avec The Last Temptation of Christ car il a réussi à faire un film sur Jésus mais d'un point de vue humaniste et non idolâtré (comme The Passion of the Christ pou ne citer que lui). J'adore comment les scènes sont composées, toujours proches des hommes et très intimistes. Évidement la plus belle partie est celle du désert, ainsi que la dernière épreuve.
J'abonde dans ton sens. Cette représentation de la Bible, à hauteur d'homme, semble tellement aller de soi. Et l'intimisme de la démarche (un peu contraint par le budget, serré) appuie judicieusement l'approche humaniste de Scorsese. Pour ma part, je n'ai jamais reçu d'éducation catholique, je ne suis même pas baptisé. Mais le tour de force de Scorsese - et le commentaire de Roy Neary semble le confirmer -, c'est de faire partager un message qui transcende complètement les religiosités de chacun. Et de le faire en composant des séquences très fortes en termes de représentation visuelle : l'attente de Jésus dans la mansarde de Marie-Madeleine, les baptêmes hystériques de Jean-Baptiste, les trois tentations dans le désert, le miracle du cœur arraché, la résurrection de Lazare, la Crucifixion, la fillette angélique qui délie le Christ, la pietà inversée... La musique pour le moins surprenante de Gabriel accompagne le tout, en osmose. Honnêtement, même si Scorsese était peut-être trop près de son sujet par excès de zèle et n'a pas pu obtenir certaines choses (c'est du moins ce qu'il prétend, à tort ou à raison), je place La Dernière Tentation du Christ très haut dans son œuvre, le préférant par exemple sans aucun complexe à un film unanimement célébré comme Les Affranchis.
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