Le Cinéma hongrois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Le Cinéma hongrois

Message par bruce randylan »

Edes Anna - ( Zoltán Fábri - 1958 )
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Après la chute des communistes, un couple de bourgeois sont fière de pouvoir enfin étaler leur train de vie à tous. La première à subir leur caractère est leur nouvelle bonne : Anna. Une orpheline timide et discrète.


Plutôt pas mal ce drame qui critique ouvertement les mœurs bourgeois tout en nuançant ( relativement ) le visage des communistes qui se révèlent presque autant égoïste. La pauvre Anna devra subir les humiliations, le mépris, un travail au rythme intenable et les manipulations amoureuses d'un jeune dandy.... Tout cela conduira à un conclusion étonnante et brutale.
Bien que que le scénario se montre trop élusive dans sa description de l'insurrection ( de 1956 ? ) et que les idées communistes soient brossés dans le sens du poil, on se laisse prendre par le destin d'Anna joué avec beaucoup de candeur et de naïveté par Mari Töröcsik. Ca demande un petit temps d'adaptation, l'interprétation n'étant peu subtil, mais la caméra de Fabri donne plusieurs moment marquant tant dans sa délicatesse ( le neveu venant se glisser dans son lit ) que de révolte ( le coup du gâteau ; les appel stridents de la maitresse de la maison ) ou d'hypocrisie ( le dédain du jeune dandy après avoir obtenu ce qu'il voulait ).

Fabri, qui s'essaye plusieurs fois à des essais de style ( une séquence de rêve plutôt réussi et un dégoût final devant les restes des plats préparés ), n'évite pas quelques maladresses, stéréotypes, clichés et autres facilités mais l'histoire fonctionne dans l'ensemble d'autant que le film est assez court ( moins de 90 minutes ).

A découvrir comme on dit ;)


C'est disponible dans une collection de 30 "classiques" hongrois édité en Hongrie ( étonnant non ! ) avec des sous-titres anglais à chaque fois

Pour le DVD , c'est une très bonne surprise. La définition et la compression sont exemplaire. On trouve par contre pas mal de de point blancs et autres taches mais ça ne dérange pas beaucoup. La photo est également magnifique ( à quelle fluctuations d'intensité près ). Seul défaut pour pinailler : plusieurs zones sombres fourmillent un peu et manque de détail, mais c'est pas vraiment gênant. L'audio m'a l'air un poil en dessous avec quelques saturations par-ci par-là.
Les sous-titres anglais défilent un vite au début mais ça s'arrange par la suite.

Je connais pas du tout les sites de ventes hongrois mais j'ai trouvé celui-là.
http://www.divido.hu/index.phtml?op=pro ... t_id=15512
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Re: le cinéma hongrois

Message par phylute »

De Zoltan Fabri, il y a également le très chouette Un petit carrousel de fête édité en France par Clavis Film :wink:
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Re: le cinéma hongrois

Message par bruce randylan »

Ouais je l'ai acheté mais il fait partie de ma fameuse liste de films en retard :mrgreen:
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Re: le cinéma hongrois

Message par santiago »

Je connais pas du tout les sites de ventes hongrois mais j'ai trouvé celui-là.
http://www.divido.hu/index.phtml?op=pro ... t_id=15512[/quote]


Et comment commander ? Le site est en hongrois. Je suis intéressé par toute l'oeuvre de Zoltan Fabri.
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Re: le cinéma hongrois

Message par bruce randylan »

En faisant traduire la page par google translation, on arrive à s'en sortir sans trop de problème j'ai l'impression. :wink:
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Re: le cinéma hongrois

Message par santiago »

Merci. Je leur ai envoyé un email, on verra bien. Je signale par ailleurs qu'il existe aussi un film de Fabri "The boys from Paul street" en VHS NTSC. Bien, mais pas à la hauteur de Un petit carrousel de fête.
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Re: le cinéma hongrois

Message par Ann Harding »

santiago a écrit : Je signale par ailleurs qu'il existe aussi un film de Fabri "The boys from Paul street" en VHS NTSC.
The Boys from Paul Street est une pièce de Ferenc Molnar qui a également été filmé en 1934 par Borzage sous le titre, No Greater Glory. Le film de Borzage est très intéressant avec sa vision des gangs de gamins de Budapest qui sont assez proches des jeunesses hitlériennes. Je me demande comment est le film hongrois en comparaison...
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Re: le cinéma hongrois

Message par santiago »

Les garçons de la rue Paul (Zoltan Fabri, 1969).
Le cinéaste hongrois a connu sa meilleure période dans les années 50, époque où il était régulièrement sélectionné à Cannes (Un petit carrousel de fête, Professeur Hannibal...). Après quelques films décevants, il est à nouveau sur le devant de la scène en 69 avec cette adaptation d'un célèbre roman dans son pays, et il frôle l'Oscar du meilleur film étranger, finalement remporté par le Guerre et paix de Bondartchouk. Les garçons de la rue Paul prend pour cadre le Budapest du début du 20 ème siècle et une "guerre" entre bandes rivales, plus exactement une sorte de Guerre des boutons entre adolescents, sérieuse et chevaleresque, et bien entendu dérisoire. Ce qui frappe, c'est l'absolue douceur de ton adopté par Fabri et sa tendresse pour des jeunes gens qui se prennent pour des grands. Le dénouement dramatique de l'histoire n'en est que plus émouvant.


Pas vu le Borzage, hélas. C'est un de mes objectifs d'ailleurs : voir TOUS les Borzage.
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Re: le cinéma hongrois

Message par Music Man »

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PRINTEMPS MORTEL (halalos tavasz) de Lajos ZILAHY -1939
avec Pal JAVOR et Katalin KARADY.

Il s’agit de l’adaptation cinématographique du roman de Lajos Zilahy « Printemps mortel » co-réalisé par l’auteur lui-même. Dans ce mélo, dont les moments dramatiques sont soulignés par une musique grandiloquente, Katalin Karady incarne une femme du monde frivole et insouciante dont s’éprend un jeune homme passionné (joué par Pal Javor, le plus célèbre acteur hongrois de l’époque). Elle le plaque finalement pour un homme plus fortuné. L’amoureux transis, après avoir essayé de refaire sa vie avec la première femme rencontrée (qui va devenir son souffre douleur), finira par se suicider. Un film pessimiste et sombre sur l’amour et ses illusions, avec en filigrane le déclin de l’aristocratie.
La fascinante y Katalin Karady entonne une jolie chanson très triste avec une voix parlée-chantée dans la grande tradition des vamps de l’écran.

Dernière modification par Music Man le 25 juil. 10, 21:57, modifié 1 fois.
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Re: le cinéma hongrois

Message par Music Man »

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JUSTE UNE PETITE FILLE DANS LE MONDE (Csak egy kislány van a világon) de Bela GAAL - HONGRIE -1929

Avec Martha EGGERTH et Pal JAVOR

De retour de guerre, deux hommes rentrent au village. Ils sont épris tous les deux de la même jolie paysanne. Celle-ci préfère le plus jeune, qui se révèle rapidement infidèle.
Dernier film muet hongrois, sonorisé, ce film n’a rien d’autre qu’un intérêt historique. Il semble manquer des passages car la fin de ce chassé croisé sentimental est bien abrupte. Amusant de constater que la piscine à vagues de l’hôtel Gellert à Budapest n’a pas beaucoup changé, 80 ans après.
Pal Javor, l’acteur principal dans son premier rôle allait devenir la star principale de son pays et la nubile Martha Eggerth, une star de l’opérette filmée internationale.
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Re: le cinéma hongrois

Message par Ann Harding »

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Tavaszi zápor (Marie, Légende Hongroise, 1932) de Un film de Pál Fejös avec Annabella

Marie (Annabella), une jeune servante, est séduite par un jeune homme. Enceinte, elle est rejetée par sa patronne et tout le village...

Le réalisateur hongrois Pál Fejös est surtout connu pour son film muet (semi-parlant) Lonesome (1928). De retour en Europe après son séjour à Hollywood, il réalise ce film parlant en quatre versions différentes. Néanmoins, ce film ressemble plus à un film muet. Annabella n'a pratiquement aucun dialogue et les différentes phases de la vie de Marie sont suggérées visuellement plus que décrites par des dialogues. Comme pour Lonesome, le scénario est d'une extrême simplicité. L'histoire est basée sur une légende hongroise qui dit que les mères défuntes protègent leurs filles des vils séducteurs avec les 'averses printanières' (traduction littérale du titre original hongrois). Le charme du film réside dans cette simplicité qui suit Marie rejetée, recueillie dans une maison close où elle donne naissance à une petite fille. Je n'ai pu m'empêcher de penser à The Lady (1925) de Frank Borzage où Norma Talmadge se retrouve dans la même situation. Son chemin de croix ne fait que commencer lorsque l'enfant lui est enlevé par les autorités. Elle devient alors une pauvresse désespérée qui se retourne contre la statue de la Vierge qui ne l'a pas défendue. La dernière partie du film, qui devient une sorte de rédemption, la montre en transcendance accueillie aux cieux comme dans le Liliom de Molnar, un autre hongrois. Ce film repose presque entièrement sur les épaules d'Annabella filmée avec amour par Peverell Marley, un des grands opérateurs de C.B. DeMille. Filmée en décors naturels, elle devient cette petite hongroise qui lutte face à un monde qui la rejette. Le final nous offre un retour sur la scène du début du film où, cette fois-ci, sa fille est sauvée de son vil séducteur. Un très joli film qui mériterait d'être mieux connu. Un grand merci à Music Man pour cette belle découverte. :wink:
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Re: Le cinéma hongrois

Message par bruce randylan »

La cinémathèque organisait ces derniers jours une rétrospective autour des comédies satiriques hongroises. :)

Vous pouvez retrouvé mon avis sur le film d'ouverture du cycle le Témoin de Peter Bacso sur 1kult
http://www.1kult.com/2011/04/08/le-temoin-peter-bacso/



Le diable bat sa femme (Ferenic Andras-1977)

Le jour de la fête nationale, une famille bien populaire reçoit un cousin, grand patron influent accompagné de ses amis.


L'histoire classique du rat des villes et du rat des champs où les gens de la campagne picolent comme des trous, mangent comme 10 ou font des grosses blagues grivoises et où les gens "civilisés" cherchent une maison tranquille à la campagne, écoutent de la musique classique et ont très vite mal à la tête.
Le genre de situations assez clichés qui ne déclenchent que peu de sourire et encore moins de rire. Les personnage bien caricaturaux peinent à créer la sympathie ou la passion du spectateur. On s'ennuie un peu devant le manque d'enjeu dramatiques et une écriture sans nuance.

En revanche la mise en scène est plutôt intéressante filmant la préparation du repas comme un véritable cérémonial religieux avec un vrai amour de la nourriture. Celle-ci est un personnage principal qui bénéfice de toute les attentions du cinéaste, à croire même que c'est la seule chose qui le motivée. En tout cas, au niveau de la photographie, de la texture, des couleurs, des gros plan et de l'esthétisme général, la scène du repas est un "regal" et le moins qu'on puisse dire c'est que ça donne vraiment faim.
Par ailleurs, la fluidité de la caméra dans les panoramas, mises au point pour le jeu sur de la profondeur de champ et les travellings est également très sophistiquée.

Voilà, le programme vendait ça comme une version hongroise de la grande bouffe mais comme je ne l'ai toujours pas vu, je ne pourrais dire si c'est vrai ou nom.
Sinon, pour info, le titre se réfère à une expression locale qui évoque le fait que la pluie tombe en même temps que le soleil resplendit.


Connaissez-vous "Sunday-monday" ? (Livia Gyarmathy-1969)

Pas trop accroché à celle-ci car je serai bien incapable de savoir où le cinéaste voulait aller et ce qu'il voulait dire...
C'est un comédie absurde sur le monde de l'entreprise avec ses ratés, ses techniciens dragueurs, ses stagiaires à qui ont confis de drôle de taches, ses stages de sécurité sur les outils de jardinage, sur ses employés obsédés par une course de bateau télécommandé...
On comprend donc que c'est une critique non-sensique mais ça demeure vraiment abstrait, froid et obscur... Pas facilement de rentré dans ce genre de film même si on sent que les qualités sont bien là avec une mise en scène là aussi d'une étonnante fluidité, une joli photographie en couleur et un univers assez proche de Tati pour certain aspects (utilisation du son, cette vision décalée du monde moderne de l'entreprise, des personnage lunatiques, un sens de l'observation aiguisée).
Mais comme il n'y a pas d'histoire, ce n'est pas évident de se plonger dans la narration. C'est dommage car les personnages féminins sont intéressants.
Excellente musique au passage entre jazz accordéon-rétro et rock swinging london qui groove bien.
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Re: Le cinéma hongrois

Message par riqueuniee »

Les intentions satiriques sont en effet assez floues en ce qui concerne ce film. S'agit-il juste d'une comédie gentiment moqueuse, ou d'une satire sur un certain système ? On ne sait pas trop. Plus que le manque d'histoire, ou le côté décousu, c'est ça qui est gênant.
Heureusement, c'est bien joué, bien filmé (le rapprochement avec Tati, côté mise en scène, est bien vu) et les personnages féminins sont en effet intéressants. D'après le prénom (Livia), ça doit être une femme qui a réalisé le film.
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Re: Le cinéma hongrois

Message par bruce randylan »

Ah, tu t'es fait quelques séances aussi ? :D
Moi, j'ai pu me faire 13 des 14 films 8)

En voilà deux de plus :)
Cette belle époque du foot (Pal Sandor-1973)

Le propriétaire d'une teinturie rêve de voir son équipe de foot passer en ligue professionnel. Pour cela il sacrifie sa famille et son travail pour gérer les joueurs.


Tourné dans un grand hommage au cinéma burlesque muet, le film fait une excellente impression au début avec sa musique entrainante, ses images accélérées renvoyant aux poursuite de Mack Sennett, sa mise en scène très originale, son rythme soutenu et la tronche du casting. C'est durant 20-30 minutes un pure plaisir qui dégage un joli sentiment euphorisant doublé d'une magnifique déclaration d'amour et en particulier à celui des années 20 (très belle scène -bien que gratuite- se déroulant dans l'entrée d'un cinéma).
L'inventivité des cadrages comme la narration décalée participent aussi au plaisir ressenti mais malheureusement la machine tourne bientôt à vide, la faute à un scénario inexistant, des séquences répétitives et tout simplement une absence de ligne directrice. On a l'impression que le réalisateur ne sait pas quelle direction prendre ni comment entretenir le rythme. Du coup on fait du surplace, on subit des ruptures de style très curieuse (l'attentat sur le bateau) et de longues séquences à la limite du compréhensibles viennent parasiter l'intrigue tel le passage dans le cabaret.
On a aussi l'impression qu'il nous manque des clés de compréhensions car le film doit surement faire allusion à des événements hongroises des années 70 en faisant un parallèle avec ceux des années 20.
Par exemple le moment où tout le casting se retrouve sur le quai d'une gare à attendre le retour d'un sportif offre un plan-séquence virtuose, mélancolique au temps suspendu.... mais après qu'est-ce que veut bien vouloir dire ??? :|

Bref, un sentiment rageant d'être passé à côté de ce qui aurait pu être une merveille



le caporal (Marton Keleti - 1965)

Celui-là est très bon.
Il faut un peu de temps pour comprendre la situation puisqu'on n'a pas trop connu l'équivalent en France : lors de fin de la seconde guerre mondiale, un caporal qui a été engagé de force dans les armées allemandes profite de la débâcle devant les russes pour déserter. Il se réfugie dans un grand manoir où d'autres militaires en fuites ont élus domicile. Ils doivent se cacher autant des nazis que des communistes.

Une fois qu'on a compris que le héros bossait malgré lui pour les allemands, ca passe tout seul. C'est même vraiment drôle à plus d'une reprise jouant à merveille des déserteurs pris entre deux feux et devant sans cesse changer de costumes militaires ou contraint de se déguiser en châtelains et autres paysans. De ce côté, le film est bien rythmé, alerte et renouvelle sans cesse les situations qui sont pourtant toujours similaires.
Le caporal possède aussi d'excellents dialogues, des passages à la frontière du non-sens et du flegme britannique, mais on a surtout envie de faire des rapprochements avec la comédie à l'italienne. Il y a ce même genre d'humour politiquement incorrectes avec son personnage principal lâche qui rappelle beaucoup la mauvaise foi et le cynisme d'un Alberto Sordi.

Comme chez leurs homologues italiens, les auteurs manient à merveille la tragi-comédie avec des passage moins drôles, pour ne pas dire très sérieux où l'ironie se fait plus dramatique. Il s'installe du coup un suspens pas désagréable.
En tout cas, les séquences mémorables se suivent allègrement et quelques dialogues ont marqué les hongrois comme cet hilarant "les russes sont déjà dans le garde-manger".

Il est juste dommage que la fin soit un peu plus prévisible (le coup de la grenade ; la conclusion).

Mais dans l'ensemble, c'est une très bonne comédie qui mérite le détour.
Dernière modification par bruce randylan le 17 sept. 17, 11:49, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma hongrois

Message par riqueuniee »

J'ai vu deux films : Sunday, Monday, déjà évoqué et La famille Tot (Zoltan Fabri, 1969). Celui est nettement meilleur. Il commence comme une comédie gentiment loufoque, pour verser peu à peu dans l'humour grinçant et/ou absurde (voire la comédie noire, avec sa conclusion). On peut y voir une satire des abus de pouvoir en tous genre (je dis ça parce que l'intitulé du cycle tait "comédies satiriques hongroises").
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