Tu veux dire : depuis hier ? Non.
Ben kestufous ?
J'ai regardé par curiosité ce remake de
Morse, que j'avais énormément apprécié il y a quelques mois, au point de m'acheter dans la foulée le BR. Le film original est effectivement l'un des meilleurs films du genre des 10 dernières années, autant dire qu'il y a un sacré matériau de départ. Et
Cloverfield m'avait suffisamment tenu en haleine pour légitimement attendre quelque chose d'intéressant de ce
Let me in US.
Rapidement, c'est la douche froide. Le choix que fait Reeves est un non-choix, un simple copié-collé de l'original, à quelques scènes près. Même ambiance dans l'ensemble d'habiltation (on se croirait toujours en Suède d'ailleurs, plus qu'aux USA), même gestion générale de l'espace dans chacune des scènes-clé, même photo (!), on est dans la simple photocopie la plupart du temps : la rencontre des deux enfants, l'attaque sous le pont, la sortie scolaire, le final.
Seules quelques scènes supplémentaires développant les brimades faites au garçon par ses "camarades" permettent de lui manifester une empathie supérieure ; est-ce un bien ? Pour ma part j'avoue préférer l'original, les sentiments éprouvés par le spectateur envers cet ado renfermé étant du coup plus riches et ambigüs. L'intro suivie d'un court flash-back raccroché n'a aucun intérêt, c'est de la grosse ficelle scénaristique qui n'apporte rien.
Je ne sauverai finalement que l'attaque en plan-séquence dans la voiture, suffisamment efficace pour dépasser le simple effet de virtuosité gratuite. Ah oui et Richard Jenkins, quand même (et si j'aime bien Chloé Moretz, elle n'apporte rien de plus à son rôle que Lina Leandersson - elle est plus bankable après Kick-ass, c'est tout).
Passablement énervé par le manque global d'imagination, j'ai sauté quelques passages pour arriver plus vite à la fin. Et là, pas de surprise, photocopie
again, même traitement en hors-champ de l'inoubliable final.
Pour résumer, oui le remake US est un bon film, c'est normal de l'avoir apprécié. Paradoxalement, c'est aussi un produit dénué de toute créativité, totalement inutile et nuisible artistiquement, dont la genèse est dictée uniquement par un aspect mercantile qui coupe toute chance de reconnaissance de l'oeuvre originale. Pour cette raison, poubelle donc. ou boycott plutôt.