Federico a écrit :Et puis sans aller jusqu'à recourir à la tarte à la crème de la "modernité" (parce que je crois que l'humanité n'a pas tellement progressé en plusieurs millénaires), chaque re-visite de ce monument pas du tout figé m'épate par les ressemblances avec des personnes, des attitudes, des remarques ou des situations (parfois très banales) que j'ai rencontrées infiniment plus tard. Peu de films m'ont fait cette impression étrange et troublante.
Lorsque je parlait modernité, je pensais à l'aspect technique. L'humanité, quant à elle, se répète bien souvent comme tu le dis, d'ailleurs Renoir marque une certaine forme de parallèle entre la sclérose sociale de 1939 qu'il décrit, et d'autres époque. On peut par exemple voir en La Chesnaye une sorte de Louis XVI - les automates remplacent la serrurerie, l'autrichienne est bien là - "régnant" sur son monde. C'est une situation qui se répète, malgré les révolutions qui ont eu lieu, d'ailleurs, au point que les petits sont presque plus sclérosés que les puissants - Marceau demande même à échanger sa liberté pour un habit de domestique. Renoir montre que l'histoire se répète, que les maux sont toujours les mêmes, et qu'il y a de moins en moins de chance de les voir résolus. (ce qui n'empêche pas que l'humain peut faire preuve d'amour et de compassion - voir Lisette, le Marquis, et d'autres personnages par moment).
Le film devient finallement moderne, parce que Renoir à raison, et que l'humanité est toujours la même. L'aspect vivant du film, l'impression que Renoir film simplement la vie, sans effort, contribue à nous faire retrouver, dans la vie, beaucoup d'attitudes ou de situation que le film nous montre.
Remarque: Je surinterprète peut-être des choses dans ce que je dis ci-dessus, disons que c'est mon ressenti.
Et puis je squatte beaucoup ce topic depuis hier, il faut que j'arrête.