1913 - 1994
Une voix immédiatement reconnaissable, une diction parfaite, un charisme extrêmement solide, un physique anguleux, une gestuelle vive, un jeu calculé confinant au génie et une réelle modernité dans son rapport au métier d'acteur lui permettent de demeurer cette légende fascinante encore aujourd'hui. Homme simple, intelligent, aux goûts normaux, il fut autant un acteur rigoureux qu'un mari follement amoureux. Il ne se remettra d'ailleurs jamais de la mort de sa femme, Helen (en 1971). Le visage marqué, attendant patiemment son heure tout en restant le gentleman qu'il a toujours été, Peter Cushing continuera néanmoins son métier entouré d'amis proches tels que Christopher Lee.
Les plus jeunes le connaissent pour avoir été l'un des méchants dans le premier Star Wars sorti en 1977, mais il fut beaucoup plus que cela. Prêtant six fois ses traits au baron Frankenstein (dont cinq sous la direction de Fisher : un cycle de films exceptionnels basé sur le principe de la variation) et quatre fois à Van Helsing, il incarne à la perfection le scientifique prêt à tout, froid et méthodique, mais aussi l'aventurier stylé, à la présence rassurante. Un homme bien, toujours gentil et agréable dans sa vie privée comme sur les tournages, plein d'humour, et professionnel jusqu'au bout des doigts... bref, un modèle d'acteur qui ne laissa de mauvais souvenir chez aucune des personnes ayant travaillé avec lui ou l'ayant fréquenté. Ses rôles marquants furent nombreux, mais si je devais constituer un top 10 parmi ses films, je pencherais pour celui-ci (respectant un ordre chronologique) :
Le redoutable homme des neiges (The abominable snowman) – Réalisé par Val Guest (1957) / Hammer
Frankenstein s’est échappé (The curse of Frankenstein) – Réalisé par Terence Fisher (1957) / Hammer
La revanche de Frankenstein (The revenge of Frankenstein) – Réalisé par Terence Fisher (1958) / Hammer
Le cauchemar de Dracula (Horror of Dracula) – Réalisé par Terence Fisher (1958) / Hammer
L’impasse aux violences (The flesh and the fiends) – Réalisé par John Gilling (1960) / Triad
Les maîtresses de Dracula (The brides of Dracula) – Réalisé par Terence Fisher (1960) / Hammer
Frankenstein créa la femme (Frankenstein created woman) – Réalisé par Terence Fisher (1967) / Hammer
Le retour de Frankenstein (Frankenstein must be destroyed) – Réalisé par Terence Fisher (1969) / Hammer
La chair du diable (The creeping flesh) – Réalisé par Freddie Francis (1973) / Tigon
Frankenstein et le monstre de l’enfer (Frankenstein and the monster from hell) – Réalisé par Terence Fischer (1974) / Hammer
Bibliographie (sélective, uniquement constituée de documents que je possède et connais, donc parcellaire) :
Fantastyka n°6 (magazine) : Intéressant dossier de 10 pages sur l'acteur.
Fantastyka n°9 (magazine) : Numéro spécial Peter Cushing, avec un dossier de 30 pages comprenant une biographie, une filmographie, des anecdotes, l'émouvante rencontre avec Bernard Charnacé, ainsi que de nombreuses photographies.
Fantastyka n°15 (magazine) : Un numéro contenant un dossier spécial sur Terence Fisher (plus de 35 pages), avec de nombreuses informations et illustrations, et bien sûr ses rapports de travail avec Cushing.
L'écran fantastique n°19 (magazine) : Dossier spécial sur l'acteur, très intéressant, mais qui sera repris, augmenté et corrigé dans Fantastyka n°9.
Peter Cushing : An autobiography (livre) : L'autobiographie passionnante et émouvante de l'acteur. Il s'y livre simplement et s'avère très touchant. Il évoque sa jeunesse, sa carrière en détails, et son amour inconditionnel pour sa femme.
Peter Cushing : The gentle man of horror and his 91 films (livre) : Une superbe biographie éditée par McFarland, l'autorité incontestée en matière d'études sur le cinéma fantastique américain et anglais de façon générale (on leur doit d'exceptionnels ouvrages sur la Universal et ses films d'horreur, Bela Lugosi, Boris Karloff...).
Peter Cushing : Past forgetting (CD audio) : Près de 2H25 à écouter Peter Cushing lisant des passages entiers de son autobiographie. Pour inconditionnels, évidemment, mais sa voix, sa façon de lire et la sympathie qu'il dégage immédiatement font merveille.
A noter que l'on trouve aussi de magnifiques photographies de films de la Hammer et donc également avec Peter Cushing dans la boutique Movies 2000 sur Paris, ou bien encore sur le site Movie market. Je me suis laissé tenter plusieurs fois par les deux formules et je ne le regrette absolument pas. Les reproductions sont à chaque fois splendides.