riqueuniee a écrit :Beau casting vocal, avec Johnny Depp dans le rôle-titre.
Cet argument marketing ("un film avec Johnny Depp") me fait doucement rigoler quand on pense que la majorité des spectateurs verront le film en VF...
Ceux qui voient le film en VF, auront la voix française de Depp - donc l'argument marketing n'est pas totalement mensonger (la plupart des spectateurs connaissent la voix "française" de Depp plutôt que sa voix "réelle").
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Un film bancal, qui échoue à concrétiser le potentiel de son intrigue. La mise en scène de Lartigau est neutre, sans personnalité, et ne peut soutenir la tension d'un thriller ou l'incertitude d'une quête identitaire.
Il ne reste que le portrait d'une existence bâtie sur des compromis et frustrations, source d'un malaise qui n'attend que d'exploser.
Romain Duris apporte sa présence, s'engage avec fièvre tant sa personnalité troublée fascine et accapare l'attention. Mais là-encore, le film manque d'intensité et l'acteur est bien vite isolé et livré à lui-même, presque maladroit par ses excès. Les seconds rôles sont anecdotiques, et ce déracinement forcé n'évoque qu'une curiosité au lieu de creuser une charge affectif.
Sans direction, L'homme qui voulait vivre sa vie s'achève sur un constat d'échec du réalisateur : Romain Duris s'échappe comme dans une impasse, ne laissant que l'illusion d'un suspense.
J'aime énormément le cinéaste Walter Hill mais faut quand même confesser que la décennie 80, s'il elle lui donna gloire et richesse, elle fut aussi le début de la fin. Hill est un cinéaste des seventies, c'est évident si l'on s'attarde sur son esthétique et ses thématiques, aussi le style flashy et clipesque (pour caricaturer) et les nouvelles attentes du public durant la décennie 80, ne sied pas totalement à son style. A quelques réussites près, l'inégalité prime abord chez Hill quand on se concentre sur les films qui réalisa durant les années 80.
A la frontière entre le réussit et le raté, Red Heat avait tout pour être un actionner mythique, l'idée de départ de faire interprété le rôle d'un soviet à Schwarzenegger était plutôt bonne et de le savoir dézinguer dans l'Amérique des eighties mets l'eau à la bouche des cinéphiles les plus deviants. Hors ça ne marche pas, ça ne prends pas, le film n'est pas complétement raté mais on sent chez le réalisateur une certaine fatigue à l'idée de réitérer le buddy movie qui fit sa gloire (48 Hrs.). Pour s'en prouver il faut voir le duo présenté dans Red Heat, un duo complétement inégal (la star c'est Schwarzenegger, Belushi ne sert que de faire valoir) jamais en symbiose (puisque une pauvre scène nous les présente seuls en plein discussion intime) et quand arrive l'éternelle scène finale des au revoir, on ne croit pas tellement aux sentiments éprouvés par les personnages (on pense qu'ils viennent tout juste de se connaitre). Belushi, tellement réduit à son rôle de contre-point humoristique, qu'au final son personnage ne se développe jamais et l'acteur en devient insupportable à force de grimaces, de sur-jeu et de vannes jamais drôle car trop forcées. Reste notre autrichien préféré qui s'en donne à cœur joie dans son rôle de brute monolithique et va y que je me fight à poil dans la neige et va y que je brise des doigts tout en prônant une politique expéditive... non vraiment heureusement que l'acteur est là car c'est bien lui la valeur ajoutée du film (c'était avant qu'il ne devienne l'ami des plus petits durant les 90's). Red Heat n'est pas degueu, ce serait mentir que de dire que je me suis ennuyé d'un bout à l'autre. C'est un film pop corn agréable mais qui demeure une déception quand on connait le nom du metteur en scène. Cela dit, Hill nous offre quand même quelques scènes visuellement bien foutu, l'intro en URSS par exemple où encore un orage à Los Angeles assez beau.
Deux ans plus tard, Hill confirmera sa fatigue avec le (sympa mais) pas génial Another 48 Hrs. avant d'entamer une décennie 90 qui creusera sa tombe cinématographique. Red Heat est un film d'un autre temps qui se regarde soit comme un objet socio-politique soit tout simplement comme un plaisir régressif.
Je dois faire partie des déviants car je trouve ce (certes) petit polar bien sympatoche, sans prétention et plein d'humour, en grande partie grâce à la présence pince-sans-rire du monolithe stéroïdé qui a une fois de plus droit à des répliques marmoréennes du meilleur aloi. Un buddy-movie archétypal avec confrontation culturelle qu'au final je préfère presque, malgré sa facture low-tech et ses traits caricaturaux, au bien plus sophistiqué et esthétique (ou esthétisant ?) Black rain de Ridley Scott.
Belushi ne s'en tire pas si mal et à lui aussi quelques phrases qui font mouche ("Eh ouai, j'ai vu Dr Jivago !").
Sans aller jusqu'à traiter Double détente d'oeuvre visionnaire, ses scénaristes furent parmi les premiers à imaginer que l'ex-montagne soviétique (alors craquelée mais encore en place) allait accoucher d'une Mafia qui n'aurait rien d'une souris.
A noter que Richard Bright, le si inquiétant et impressionnant homme de main du clan Corleone, souvent abonné aux rôles de bad guy à la mâchoire verrouillée est pour une fois du bon côté et plus débonnaire.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Sur mafias et trafics dans l'ex URSS, on peut aussi voir Gorky Park (Michael Apted, 1983), où William Hurt interprète un flic soviétique (le film se passe entièrement en URSS) enquêtant sur un trafic de fourrures.
Pour en revenir à Double détente, j'aime beaucoup le film. Intrigue bien menée (il y a un petit côté un shérif à New York dans l'histoire de ce flic qui débarque pour arrêter un criminel en fuite),et une bonne dose d'humour quand même. Il faut voir par exemple Schwarzenegger répondre à Belushi, à chaque fois qu'il s'étonne devant tous ses talents (ex savoir conduire un autobus) répondre qu'il l'a appris à l'école de la police...Ou lui demander "qui c'est ce Clint Eastwood ? "
riqueuniee a écrit :Il faut voir par exemple Schwarzenegger répondre à Belushi, à chaque fois qu'il s'étonne devant tous ses talents (ex savoir conduire un autobus) répondre qu'il l'a appris à l'école de la police...Ou lui demander "qui c'est ce Clint Eastwood ? "
Un humour et un déphasage entre deux civilisations dont je vois un écho dans Demolition man avec Stallone découvrant le monde futur comme le capitaine Danko les USA... et n'en croyant pas ses yeux quand il apprend que Schwarzy est devenu Président.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Nestor Almendros a écrit :
Cet argument marketing ("un film avec Johnny Depp") me fait doucement rigoler quand on pense que la majorité des spectateurs verront le film en VF...
Ceux qui voient le film en VF, auront la voix française de Depp - donc l'argument marketing n'est pas totalement mensonger (la plupart des spectateurs connaissent la voix "française" de Depp plutôt que sa voix "réelle").
Moi j'y vois de l'arnaque pure et simple: si le doubleur représente donc l'acteur aux yeux du spectateur (dans un film où on ne le voit pas), j'espère que son cachet a été revu en conséquence
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
J'aime énormément le cinéaste Walter Hill mais faut quand même confesser que la décennie 80, s'il elle lui donna gloire et richesse, elle fut aussi le début de la fin. Hill est un cinéaste des seventies, c'est évident si l'on s'attarde sur son esthétique et ses thématiques, aussi le style flashy et clipesque (pour caricaturer) et les nouvelles attentes du public durant la décennie 80, ne sied pas totalement à son style. A quelques réussites près, l'inégalité prime abord chez Hill quand on se concentre sur les films qui réalisa durant les années 80.
A la frontière entre le réussit et le raté, Red Heat avait tout pour être un actionner mythique, l'idée de départ de faire interprété le rôle d'un soviet à Schwarzenegger était plutôt bonne et de le savoir dézinguer dans l'Amérique des eighties mets l'eau à la bouche des cinéphiles les plus deviants. Hors ça ne marche pas, ça ne prends pas, le film n'est pas complétement raté mais on sent chez le réalisateur une certaine fatigue à l'idée de réitérer le buddy movie qui fit sa gloire (48 Hrs.). Pour s'en prouver il faut voir le duo présenté dans Red Heat, un duo complétement inégal (la star c'est Schwarzenegger, Belushi ne sert que de faire valoir) jamais en symbiose (puisque une pauvre scène nous les présente seuls en plein discussion intime) et quand arrive l'éternelle scène finale des au revoir, on ne croit pas tellement aux sentiments éprouvés par les personnages (on pense qu'ils viennent tout juste de se connaitre). Belushi, tellement réduit à son rôle de contre-point humoristique, qu'au final son personnage ne se développe jamais et l'acteur en devient insupportable à force de grimaces, de sur-jeu et de vannes jamais drôle car trop forcées. Reste notre autrichien préféré qui s'en donne à cœur joie dans son rôle de brute monolithique et va y que je me fight à poil dans la neige et va y que je brise des doigts tout en prônant une politique expéditive... non vraiment heureusement que l'acteur est là car c'est bien lui la valeur ajoutée du film (c'était avant qu'il ne devienne l'ami des plus petits durant les 90's). Red Heat n'est pas degueu, ce serait mentir que de dire que je me suis ennuyé d'un bout à l'autre. C'est un film pop corn agréable mais qui demeure une déception quand on connait le nom du metteur en scène. Cela dit, Hill nous offre quand même quelques scènes visuellement bien foutu, l'intro en URSS par exemple où encore un orage à Los Angeles assez beau.
Deux ans plus tard, Hill confirmera sa fatigue avec le (sympa mais) pas génial Another 48 Hrs. avant d'entamer une décennie 90 qui creusera sa tombe cinématographique. Red Heat est un film d'un autre temps qui se regarde soit comme un objet socio-politique soit tout simplement comme un plaisir régressif.
Belushi ne s'en tire pas si mal et à lui aussi quelques phrases qui font mouche ("Eh ouai, j'ai vu Dr Jivago !").
Toi qui aimes les traits d'esprit, tu as dû savourer l'inoubliable réplique du film "Danko... la balayette".
riqueuniee a écrit :Sur mafias et trafics dans l'ex URSS, on peut aussi voir Gorky Park (Michael Apted, 1983), où William Hurt interprète un flic soviétique (le film se passe entièrement en URSS) enquêtant sur un trafic de fourrures.
Pour en revenir à Double détente, j'aime beaucoup le film. Intrigue bien menée (il y a un petit côté un shérif à New York dans l'histoire de ce flic qui débarque pour arrêter un criminel en fuite),et une bonne dose d'humour quand même. Il faut voir par exemple Schwarzenegger répondre à Belushi, à chaque fois qu'il s'étonne devant tous ses talents (ex savoir conduire un autobus) répondre qu'il l'a appris à l'école de la police...Ou lui demander "qui c'est ce Clint Eastwood ? "
Je souviens du film de Apted comme un thriller assez ennuyeux, en tout cas il ne m'a pas marqué. Pour revenir à Red Heat j'ai aussi pensé au film de Siegel, mais aussi au nanar Hercules in New York pour rester sur Arnold.
Mais pas de méprise, j'aime bien Red Heat, mais c'est assez light je trouve pour un film signé Walter Hill et je trouve l'humour du duo trop forcé (mais effectivement celui autours du personnage de Schwarzenegger est lui réussit).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
J'ai même pensé au film comme une sorte de transposition du film de Siegel, avec l'humour en plus. Un humour que Schwarzenegger manie très bien en effet.
Le Apted, c'était juste pour le thème : l'apparition de trafics et de mafias, dans une URSS proche de sa fin...
Mais disons que beaucoup de films avec Arnold joue sur les mêmes thématiques, celui du surhomme échoué sur une terre imparfaite, la notre. The Terminator par exemple comme Red Heat repose la dessus, Arnold débarque et sa stature hypertrophiée tranche avec un décors hostile ou inapproprié à ses proportions.
Je crois que Predator est le premier film où Schwarzenegger évolue dans une décors qu'il ne maitrise plus, trop vaste pour lui. Pour la première fois, il doit se fondre pour pouvoir affronter le paysage. Mais c'est tout le principe du film de McTiernan, d'utiliser des hommes sur-dimensionnés face à une entité et à un décors leur étant en tout point supérieur... mais ça c'est un autre sujet.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Federico a écrit :
Red Heat (Walter Hill)
Belushi ne s'en tire pas si mal et à lui aussi quelques phrases qui font mouche ("Eh ouai, j'ai vu Dr Jivago !").
Toi qui aimes les traits d'esprit, tu as dû savourer l'inoubliable réplique du film "Danko... la balayette".
Euh... J'ai un trou, là...
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
hansolo a écrit :
Ceux qui voient le film en VF, auront la voix française de Depp - donc l'argument marketing n'est pas totalement mensonger (la plupart des spectateurs connaissent la voix "française" de Depp plutôt que sa voix "réelle").
Moi j'y vois de l'arnaque pure et simple: si le doubleur représente donc l'acteur aux yeux du spectateur (dans un film où on ne le voit pas), j'espère que son cachet a été revu en conséquence
Je pense que ces doubleurs habituels de stars préfèrent être employés plutôt que de voir leur boulot de facto "confisqué" par des vedettes françaises (comme c'est de plus en plus souvent le cas) !
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.
Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
est une très bonne idée, très bien exploitée. Matt Damon est Emily Blunt (de plus en plus belle) sont excellents. On voit pas le temps passé, bien qu'adapté de K. Dick, c'est très original, un thème très peu traité au cinéma.